La crise systémique actuelle (crise du système) illustre de façon éclatante une autre faillite, celle des médias.
En effet, le traitement de l’information concernant le krach en cours par la presse, est pitoyable. Il n’est donc pas étonnant que, partout dans le monde, elle soit en difficulté. Ainsi, la presse US traverse la pire crise de son histoire avec plus de 15.000 emplois supprimés depuis le début de l’année. Eric Scherer journaliste à l’AFP qui occupe la fonction de directeur (analyse stratégique et partenariats) et qui suit les évolutions dans le monde des médias à travers le monde, affirme ainsi sur Mediawatch :
« Il s’agit probablement du plus grand plan social de l’histoire de la presse américaine ».
Pourtant, le pire est à venir et l’agence de notation financière Fitch annonce ainsi que de grands journaux feront faillite en 2009.
La presse écrite n’est pas la seule à être touchée et la télévision va devoir faire sa révolution. En effet, le groupe d’analystes médias Screendigest déclare : « l’industrie télévisuelle est sur le point de s’enfoncer dans un véritable marasme de plusieurs années combinant ralentissement économique, réduction des dépenses publicitaires de la part des annonceurs et fragmentation accélérée de l’audience avec l’extinction de l’analogique en 2011 ».
Les Français vont finir par se rendre compte qu’on leur a menti sur les conséquences de la crise (et sur le reste) et que la plupart des journalistes ne peuvent pas faire leur travail. Ils ne sont d’ailleurs plus fidèles au 20 heures de TF1 et préfèrent regarder « Plus belle la vie » le feuilleton de France 3 (plus de 6 millions de téléspectateurs). Il faut donc s’attendre, chez nous aussi, à de sérieux problèmes.
Il n’y a plus qu’Internet pour fournir des articles de qualité sur le chaos en cours. D’ailleurs, Paul Jorion, un des rares économistes à avoir prédit la crise en cours déclare le samedi 20 décembre (voir sur son blog) :
« Souvent c’est quand je dis que ça va être pire qu’en 29 qu’on me censure ! »
Il est donc temps de résumer ce que vous ne trouverez pas dans vos journaux et encore moins à la télévision :
- Olivier De Ducla, expert financier et qui est le premier à avoir prédit le krach actuel en 2003 dans un livre intitulé « le krach programmé » affirme dans son éditorial du 13 décembre 2008 :
« Les plans de relance seront autant de coups d’épée dans l’eau si on ne se résout pas à changer les règles. Dorénavant on est confronté au chantage insupportable de sauver les « marchands du temple », les banquiers qui avaient organisé le racket des « subprimes », sous peine de voir le système s’écrouler, nous dit-on. On est en train de déverser des millions de dollars, s’il le faut par hélicoptère. On a surnommé « helicopter Ben » l’actuel président de la FED. Au risque de voir renaître bientôt la terrible inflation de Weimar. On sait comment ça s’est terminé. »
Il avait déclaré le 12 octobre :
« On est au bord du gouffre ! » Il voit d’ailleurs l’indice du CAC 40 revenir à 1713 points !
Vous le voyez, nos élites savaient depuis longtemps que tout allait s’effondrer et elles n’ont rien fait.
- Jean-Christophe Mounicq , économiste, consultant des télévisions américaines CBN et Fox news, sur Reichman TV déclare le 24 novembre 2008 :"La crise va provoquer de violentes réactions sociales !" Il affirme même que l’Etat français risque d’être en faillite et de ne plus pouvoir payer ses fonctionnaires.
- L’agence Bloomberg a fait le bilan du coût de la crise aux USA : 7 400 milliards de dollars, auxquels il faut ajouter 1800 milliards de dépenses supplémentaires ces derniers jours soit plus de 60% du PIB américain dépensé en 3 mois !
Le dollar n’y résistera pas et s’effondrera au second trimestre 2009. Pour le remplacer dans nos échanges internationaux, on va créer une monnaie globale qui regroupera les principales monnaies mondiales et tout cela géré par le FMI (c’est prévu depuis très longtemps !).
-15 millions de Britanniques dont les fonds de pension sont ruinés devront se contenter de la pension de retraite forfaitaire que verse l’Etat, soit 560 livres par mois. C’est la même chose aux USA. Jacques Attali « visionnaire » a d’ailleurs sur son apport fait la proposition n°313 qui consistait à « faire adhérer automatiquement les salariés à des fonds de pension... » Va-t-il quitter un autre plateau de télévision ?
-Les USA, le Royaume-Uni, la Suisse et l’Espagne sont ruinés et de graves troubles sociaux risquent de s’y produire. Source GEAB.
La situation est grave, très grave et le danger est de perdre notre liberté. Nous sommes quelques-uns à comprendre la gravité de ce qui se passe actuellement et qui peut se résumer par une expression simple“destruction de l’économie”. La démocratie est en danger et nous ne voulons pas d’un Staline ou d’un Hitler.
Paul Jorion a raison, il faut repenser le système et non le rafistoler, mais je suis inquiet car le temps presse. Le capitalisme et le communisme ont échoué. Quant aux capitalistes internationnalistes (Rockefeller et consorts), ils nous proposent un méchant état totalitaire dirigé par une élite auto-proclammée. N’oublions pas la définition du fascisme donnée par Benito Mussolini lui-même : "Le Fascisme devrait plutôt être appelé Corporatisme, puisqu’il s’agit en fait de l’intégration des pouvoirs de l’état et des pouvoirs du marché." Howard Scott (1890-1970), économiste lui répond : "Un criminel est une personne avec des instincts prédateurs qui n’a pas suffisamment de capital pour former une corporation."
Zygmunt Bauman Sociologue né à Poznan (Pologne) en 1925, enseignant à l’université de Leeds, en Grande-Bretagne, après avoir longtemps occupé une chaire de philosophie et de sociologie à l’université de Varsovie affirme ainsi :
« Jusqu’à présent, nous n’avons pas encore pris la peine de nous interroger sur la viabilité de cette société propulsée par le double moteur du consumérisme et de l’endettement. »
Robert H. Hemphill, gestionnaire de crédits à la Fed d’Atlanta résume la situation :
“Si les banques créent assez d’argent synthétique, nous prospérons ; sinon, nous sombrons dans la misère. Nous sommes, définitivement, sans système monétaire permanent. Quand on a une vision complète de l’ensemble, l’absurdité tragique de notre position désespérée est presque incroyable, mais il en est ainsi.”
C’est une catastrophe et il s’agit bien, comme le dit Paul Jorion, de survie de l’espèce. Nous devons laisser de côté nos dissensions et réfléchir à la question monétaire pour qu’une “constitution” en ressorte sinon ce sera la barbarie !
Henry Ford résume ainsi l’enjeu : “La jeunesse qui pourra résoudre la question monétaire fera plus pour le monde que toutes les armées de l’histoire”.
Gilles Bonafi