Bien que de nombreux internautes commencent à douter du diagnostic macro économique qui a été posé par les éditorialistes qui interviennent sur les sites boursiers (euh doute est un mot bien faible si on regarde le vocabulaire assez narquois qui est employé), et surtout, bien que de nombreux français recommencent à consommer comme avant, persuadés que tout est fini, je souhaiterais répondre par une image.
Elle résume à elle seule le côté paradoxale de la situation actuelle et en même temps, son aspect unique dans les annales économiques.
La situation économique est dégradée à un haut niveau. Les entreprises sont plombées. Les bénéfices sont au plus bas… tandis que les cours de la Bourse anticipent un retour à la normale pour dans six mois, en grimpant quasi non stop.
Conséquence, des distorsions d’une ampleur exceptionnelle ont lieu.
Voici mon image :
Autour de moi, il y a deux catégories : la première a retourné sa veste en étant convaincue que le pire est derrière nous. La deuxième dit en substance : rira bien qui rira le dernier car il est impossible que tout redémarre comme avant entre le papy boom, la flambée des déficits et le désendettement des ménages.
Pour être franc, aucun des deux scénarios ne m’attire. J’adhère aux deux en même temps… n’y aurait il pas une troisième voie, celle de la stagnation durable, pendant plusieurs années, où nous n’aurons pas de croissance à cause des blocages désormais structurels, mais nous n’aurons pas non plus de dépression économique.
En quelque sorte, pourquoi une pause de trois ou quatre ans ne permettrait-elle pas le désendettement progressif, un rattrapage à plat pour l’immobilier en valeur faciale, donc une correction par défaut, et une réduction des capacités de production des entreprises dans la douceur relative (c’est-à-dire, sans une faillite massive des intervenants) ?
Concernant la hausse actuelle de la Bourse, il faut arrêter de s’en servir comme d’un argument et mélanger macro économie et tendance du CAC 40. J’étais déjà derrière les écrans dans les années 90. Le nombre de fois que le CAC 40 a eu tort est aussi élevé que celui où il a eu raison...
Charles Dereeper