Economie : le ralentissement se confirme
Le ralentissement économique des Etats-Unis se confirme avec une croissance pour 2008 qui ne devrait pas dépasser les 1,5 % contre 3 % en 2007.
Ce ralentissement peut affecter l’économie mondiale pour trois raisons essentielles :
1. les Etats-Unis représentent 25 % de l’économie mondiale ;
2. le dollar est à son plus faible niveau ;
3. le pétrole est à son plus haut niveau.
Pour
relancer son économie et lutter contre le chômage, les Etats-Unis font
tout pour que le chômage reste faible c’est un peu leur forme de
sécurité sociale, le gouvernement américain va devoir recourir au
déficit budgétaire, seule arme réellement disponible avant une cure de
protectionnisme.
En effet, l’arme dollar est déjà usée à la
corde, une nouvelle baisse du dollar n’est plus possible, en tout cas
la marge de manœuvre est étroite.
L’arme des taux d’intérêt dans le contexte de la crise de confiance des subprimes est à double tranchant, d’abord parce qu’il y a là une crise de confiance vis-à-vis du système financier et une crise de confiance au sein même du système financier, ensuite parce que simplement la baisse des taux peut relancer le phénomène de bulle.
La seule possibilité serait pour les Etats-Unis de favoriser l’investissement productif, mais ce serait prendre le risque de mettre au chômage des milliers de travailleurs américains et mexicains. Or la croissance américaine repose aussi en grande partie sur la croissance démographique, rendue possible par l’afflux de travailleurs mexicains, réelle valeur d’ajustement de l’économie.
Tout comme pour la France, une partie de l’économie américaine souffre d’un manque d’investissement, de formation et de qualification. Les zones riches de Silicon Valley ou des industries de l’armement et de l’aéronautique résistent encore grâce à leurs avantages technologiques. Dans le secteur automobile, les Américains sont distancés, l’innovation des moteurs ne se trouve plus sur le continent de l’automobile, mais au Japon ou en Europe.
Quel sera l’impact de ce ralentissement économique ?
Tout
d’abord, on constate clairement qu’une des causes de ce ralentissement
est la combinaison d’une hausse de l’inflation (4,1 % en 2007 aux Etats-Unis)
et d’une baisse du pouvoir d’achat (en partie lié à la crise des
subprimes).
Ce ralentissement entraîne déjà une baisse sur certains marchés immobiliers, et de fait un ralentissement de la croissance. Cependant, la Chine et l’Inde, ainsi que l’Amérique du Sud et la Russie devraient eux tirer la croissance, Chine et Inde peuvent maintenir une croissance et commencer à consommer leurs productions, la Russie et l’Amérique du Sud bénéficient de revenus liés à la crise des matières premières.
Pour l’Europe la donne est différente. Avec un euro fort, au sommet, les exportations se tassent. A contrario la facture des importations diminuent. La baisse de croissance devrait donc entraîner une baisse de la consommation des produits intérieurs au bénéfice de produits importés, renforçant ainsi les risques de délocalisation.
A nouveau c’est donc l’Europe qui se retrouve prisonnière de l’économie américaine. A moins que les membres de l’Union européenne ne réussissent à mettre en place une politique économique commune ou du moins transversale, bref cela nécessiterait une petite révolution.
Pour l’instant personne ne panique, mais partout en Europe ou aux Etats Unis le même constat, les écarts se creusent entre riches et pauvres et les discriminations économiques grandissent. Ainsi aux Etats Unis se sont les Hispaniques et les communautés noires qui voient leurs revenus le plus diminuer entre 2000 et 2005 alors qu’ils avaient crûs entre 1995 et 2000.
Plus que jamais, les crises touchent d’abord les plus faibles, espérons seulement que les Etats-Unis ne rentreront pas en récession.
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