Ecotaxe, Léonarda... les compromis de l’échec
Hollande et le compromis impossible : histoire d'une politique qui réussit à la fois à mécontenter tout le monde et à monter les français les uns contre les autres.
Compromis, chose due.
S'il était encore besoin d'un nouvel exemple pour montrer à quel point toute politique menée par ce gouvernement se limite actuellement à gratter n'importe quel bouton de moustique qui se met à démanger dans ce pays, sans réaliser qu'il va réveiller tous ceux qui sont à côté et finir par avoir le bras vraiment, vraiment à vif, et bien je vous proposerais de réfléchir aux inquiétants points communs entre les affaires Léonarda, écotaxe, travail dominical, et imposition à 75% sur le football.
La primolocutocratie : ce pourrait être la mauvaise habitude de dire oui au premier qui a parlé, puis de s'en mordre les doigts.
Et oui, inlassablement, dans une sorte de mouvement perpétuel, nos dirigeants répètent les mêmes erreurs et les mêmes attitudes désastreuses pour la société : dans l'affaire Léonarda, face à la gronde lycéenne, l'éxécutif trancha par une sorte de compromis absurde qui eut le mérite d'à la fois mécontenter tout le monde et de diviser la famille même de Léonarda. De diviser, plus généralement, les sans papiers en ceux qui triment pour s'intégrer (mais n'y arrivent pas parce qu'ils ne font pas la Une de Libération) et ceux qui ont attrapé le pompon et ont droit à un tour gratuit.
Sur le bienfondé de l'écotaxe, je ne me prononcerai pas. Ce que je vois c'est qu'il y a une loi, que ce soit celle sur l'immigration, celle sur la taxe à 75% ou celle sur la fiscalité des transports routiers. Face à cette loi des lobbies du football se plaignent de manquer de millions, et manquent d'arracher à l'éxécutif un régime dérogatoire. Face à cette loi les agriculteurs bretons qui n'ont plus rien à perdre et manifestent dans un violent chant du cygne... La gouvernement, alors, magnanime et soucieux de rassurer les inquiétudes des français qu'ils découvre soudain, convoque les plus bruyants des grognons et leur glisse un petit chèque dans la main, aux yeux et à la barbe de tous.
Et vous, Français, peuple déjà divisé sur le mariage, sur les retraites, sur le droit au travail le dimanche... vous voici désormais montés les uns contre les autres selon votre région ! Car si nous soutenons nos amis bretons, pourquoi ont-ils eu droit à un traitement de faveur et pas leurs confrères perdus au fond des alpages ? Pourquoi le transporteur qui livre un industriel breton paiera alors que l'industriel voisin situé à 500 mètres de la limite de département, lui ne paiera pas ? Pourquoi ce gouvernement rémunère-t-il en petits arrangements à l'amiable le fait d'aller casser des infrastructures* et jeter des victuailles sur les CRS (pendant ce temps les étudiants, eux, sont réduits à mettre le feu à des poubelles vides c'est malheureux) ?!
*(qui auraient pu être reconvertis le cas échéant en sympathiques panneaux de messages autoroutiers "il fait chaud : buvez")
Mais gardons le cap, comme dirait Hollande ! A l'enseignement d'un si bon maître, je n'ose me mesurer mais ne peux m'empêcher d'improviser un compromis à la "Hollande" pour, l'aéroport de Nantes, à la louche : vous expropriez les ruraux en les dédommageant du double du tarif légal, puis vous faites construire des grands parkings en béton plutôt qu'un aéroport qui fâche. Win-Win !
Bref. Ceux qui nous dirigent feraient bien de rouvrir leur gaffiot. Ils y apprendraient, par exemple, que l’étymologie du mot "compromis" signifie "pour mettre ensemble"... le sens des mots est parfois assez cruel, non ?
Hervé Legourvière.
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