EDF : quand la déréglementation fait s’envoler les prix !

Quel succès !.. Après une forte hausse des tarifs l’an dernier, le patron d’EDF, Pierre Gadonneix, réclame désormais au gouvernement l’autorisation d’augmenter ses tarifs de 20%. EDF consentirait à étaler cette hausse vertigineuse sur 3, voire 4 ans. Merci, c’est beaucoup trop...
En réalité, la déréglementation du secteur de l’électricité s’est traduite par une dégradation du service, une moindre sécurité à terme, et une hausse des prix.
Le désengagement de l’Etat qui en fut le corollaire a en effet projeté EDF dans une optique purement concurrentielle, l’amenant à faire des choix de gestion hasardeux et coûteux, à manquer de moyens pour l’essentiel, comme l’indispensable renouvellement du parc de centrales nucléaires perpétuellement retardé, et à mettre au second plan les impératifs du service public.
Ainsi, EDF a plutôt moins bien géré la grande tempête qui a touché le Sud ouest du pays en janvier dernier que celles qui dévastèrent la France en décembre 1999. Tardant à rétablir le courant chez les particuliers, EDF a préféré se concentrer sur la sécurisation de ses réseaux d’acheminement d’électricité vers...l’Espagne, un gros marché. On voit que les priorités ne sont plus les mêmes.
Même constat négatif au niveau des tarifs.
Alors qu’avant la déréglementation nous profitions des deuxièmes tarifs d’électricité les plus bas d’Europe, ils sont aujourd’hui les sixièmes plus élevés, et la hausse réclamée par Pierre Gadonneix ne devrait qu’aggraver la situation, au détriment du pouvoir d’achat des plus modestes et des classes moyennes.
Malheureusement, ces erreurs du passé ne sont pas prises en compte pour l’avenir. Avec l’assentiment de Nicolas Sarkozy, du gouvernement, et de la plupart des partis qui ensemble ont voté à Bruxelles l’ouverture du marché du courrier en Europe, la Poste verra dès 2011 son activité totalement déréglementée.
En Espagne, où la directive est déjà appliquée depuis 2007, la poste locale, Correos, ne livre plus leur courrier aux habitations situées à plus de 250 mètres d’une voie principale. Il est fort probable que la France suive le même chemin.
Ces échecs et les leçons de la crise doivent nous pousser à changer de modèle. L’heure est aux régulations et aux Etats forts. Il est infiniment regrettable, et même criminel, que l’Europe et ses partisans s’entêtent à suivre le chemin inverse, celui qui nous a conduits vers l’appauvrissement généralisé et la destruction progressive des services publics.
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