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Accueil du site > Actualités > Economie > Emploi des seniors : La GPME affiche sa discrimination ... négative

Emploi des seniors : La GPME affiche sa discrimination ... négative

Comme beaucoup de mes concitoyens, j’ai dépassé la cinquantaine et perte d’emploi récente aidant, je m’efforce de piocher dans les sites de recherche d’emploi et de « faire jouer mon réseau relationnel » comme on le dit et l’écrit dans la presse spécialisée.

Et jusque là, avec 32 ans d’expérience, ça le fait pas. Mais pas du tout !!!

Particulièrement concerné par ce problème, dans un article publié sur Slovar les Nouvelles le 1er mai : "Suppression de certaines indemnités chômage des seniors : Hortefeux recule … pour un an" j’évoquais la reconduction pour un an de l’allocation d’équivalent retraite (AER) pour les chômeurs de 55 à 60 ans"

... / ... Elle bénéficie à 67.000 personnes qui risquaient au 1 er janvier 2009 de se retrouver au RMI/RMA cité par nos vaillants députés. Selon le texte que nous vous avons proposé plus haut, cette suppression avait pour but d’encourager .... l’emploi des seniors ... / ... A la demande des représentants de tous les groupes du Sénat comme de l’Assemblée nationale, nous allons reporter ce dispositif d’un an au 1er janvier 2010", a dit le ministre du Travail. "Cette allocation sera donc prolongée à titre exceptionnel, c’est donc une réponse à la crise" ... / … " Pour autant, "nous restons totalement déterminés à faciliter l’emploi des seniors", a assuré le ministre.

Et d’ajouter

Oui, mais en 2010, il y a les élections régionales pour lesquelles près de la moitié du gouvernement actuel est candidate. Notamment un certain Brice Hortefeux … mais aussi Hervé Novelli, Xavier Darcos, Valérie Pécresse, … Et cette élection, dans l’esprit de nos ministres ou secrétaires d’état, n’a pas la même saveur que les européennes qui sont comme on le sait une faveur de … disgrâce ! Et oui, devenir roitelet de région est beaucoup plus confortable et peut rapporter gros …

La situation des chômeurs seniors pourrait donc, si les syndicats et les salariés savent s’en emparer, être l’occasion de faire bouger une fois de plus le calendrier couperet qui attend plus de 70 % des salariés de plus de 50 ans privés d’emploi.

Car, ne l’oublions pas le gouvernement essaye de repousser l’âge de la retraite (bien aidé en cela par le MEDEF) à 65 ans. La possibilité de continuer son activité professionnelle jusqu’à 70 ans ainsi que le cumul emploi retraite étant des signes "forts" adressés par le gouvernement à tous ceux qui pensaient à une retraite proche des 60 ans.

Si le MEDEF représente les plus grandes entreprises françaises, bien qu’il souhaiterait phagocyter les troupes des autres confédérations patronales (97% des entreprises françaises ont moins de 20 salariés) , ses adhérents membres du CAC40 seraient plutôt du côté de ceux qui réduisent les effectifs en ces temps de crise pour compenser la baisse des revenus versés à leur actionnaires.

On pourrait imaginer que la CGPME qui représente les PME, PMI et TPE tient de son côté un discours très différent sur le maintien de l’emploi chez ses adhérents.

La CGPME qui nous sert quotidiennement son credo sur :


- Un patronat soucieux du bonheur ou de l’avenir de ses salariés,

- Le scandale de bonus, parachutes dorés et primes de bienvenue (jalousie ?)

- Ses adhérents qui représentent les vrais entrepreneurs : ceux qui "jouent" avec leur propre argent ...

La CGPME qui déclare par la voix de Jean-François ROUBAUD son dirigeant : "Sur un certain nombre de sujets, nous ne sommes pas du tout en phase avec le Medef. Hier soir encore, celui-ci s’est opposé à des négociations sur la distribution des profits, alors que la CGPME l’a défendue. Malheureusement, on ne parle pas suffisamment de la CGPME. J’ai d’autres exemples récents : la négociation sur le chômage, où nous avons été en opposition avec le Medef à plusieurs moments ... / ... Source Le Monde

La CGPME, qui contrairement au MEDEF, s’oppose au projet de loi sur le travail dominical :

"Le commerce de proximité subit de plein fouet le ralentissement de la consommation. Il s’apprête à affronter la concurrence désormais pratiquement sans limite des grandes surfaces autorisée par la loi de modernisation de l’économie (LME) adoptée par le Parlement en août 2008", estime la Confédération qui poursuit : "Prétendre libéraliser maintenant l’ouverture des commerces le dimanche, c’est prendre le risque de porter un coup fatal au commerce de proximité."

Pourquoi ? Parce que "le commerce de proximité serait dans l’incapacité d’assumer les coûts supplémentaires générés, et devrait se résoudre à voir diminuer sa part de marché, diminuant d’autant sa marge".

La CGPME oublie de dire que c’est elle qui bénéficie du plus grand nombre de salariés travaillant le dimanche et que si la loi Maillé devait s’appliquer, il faudrait payer les salariés à des tarifs plus attrayants pour eux. Cette dernière raison, étant en fait, celle qui fait monter la CGPME au créneau.

Travailler plus, d’accord, mais pour le même prix ou alors avec des heures supplémentaires sans charges ! belle preuve de solidarité, tant vantée par la CGPME, avec les salariés de ses adhérents.

Tout ceci est connu et ne contient que peu de révélations. Nénamoins, ce qui m’a fait réagir ce matin, c’est le texte du communiqué officiel publié par la CGPME (copie d’écran) qui montre dans quelle estime cette confédération d’employeur tient les salariés de plus de 50 ans dont beaucoup ont donné leur maximum au cours de leur vie de travail pour faire propérer les entreprises de leurs adhérents. (communiqué par Newsletter reçu le 6 mai 2009 à 11:40)
 
Senior : recruter sous la menace Le gouvernement met ses menaces à exécution. Selon un décret en préparation les entreprises qui ne se préoccupent pas suffisamment de l’emploi des seniors seront pénalisées financièrement.

Elles seront « mises à l’amende » à hauteur de 1% de leur masse salariale.
On rentre ainsi, même si le gouvernement s’en défend, dans une logique de quota. Il s’agit là d’une erreur tant sur le fond que sur la forme dans une période où les entreprises ont besoin d’être soutenues plutôt que menacées.

Le moment est bien mal choisi pour donner des gages à ceux qui sont partisans de faire peser davantage de contraintes sur les entreprises. La possibilité offerte aux salariés de poursuivre leur activité professionnelle jusqu’à 70 ans de manière unilatérale avec ou sans accord de l’employeur était une première erreur. En voici une 2ème.

La première réaction, à lecture de ce texte, est la colère.

Colère de ceux qu’on considère, à la lecture du communiqué de la CGPME comme des quotas, boulets ou pourquoi pas des ... ordures ménagères. Selon les propres mots de la CGPME : "il s’agit là d’une erreur tant sur le fond que sur la forme"

Nous ne serions donc que de simples "erreurs" ?

On connaît la musique :


- A la sortie de l’école : Pas assez formés pour être opérationnels

- A 30 ans : Pas assez d’expérience

- A 40 ans : En concurrence avec ceux de 30

- A 50 : Trop vieux pour s’adapter et pas assez "souples"

Savez-vous Monsieur Roubaud (patron de la CGPME) que le communiqué que vous avez approuvé, porte des noms : Discrimination et insulte

Si le gouvernement (que nous ne ménageons pas) a décidé d’appliquer cette mesure n’est ce pas parce que votre confédération a obtenu avec d’autres la suppression de la contribution Delalande au fait que celle-ci "empêchait" les entreprises d’embaucher les seniors ?

Cette contribution qui pénalisait (modestement) les entreprises qui se séparaient de salariés de plus de 50 ans a disparu et le gouvernement est bien obligé de constater, qu’outre les nombreux licenciements (sans contrainte) de cette classe d’âge, quasiment plus aucun recrutement n’est effectué en ce qui la concerne.

En clair, vous avez obtenu de vous "délester des vieux" à bon compte et vous n’en voulez plus !!!

Dans la mesure ou François Fillon, puis Xavier Bertand et Brice Hortefeux pour finir ont pris l’engagement de maintenir coûte que coûte les salariés dans l’emploi au delà de 60 ans, il était certain que ce qui n’a pas été obtenu par l’autorégulation chère au patronat devait s’appliquer par la loi.

Compte tenu des actions de lobby de la CGPME et autres syndicats ou unions patronales auprès de parlementaires amis, on peut se demander si le ministre ira jusqu’au bout et cédera pas une fois de plus au chantage de l’embauche conditionnelle sans pénalité.

Vous avez beau déclarer au journal Le Monde : "Je fais remarquer que dans les PME, on essaie d’avoir des salariés de façon plus permanente dans l’entreprise. Nous utilisons le CDD, le travail intérimaire, mais nous essayons autant que possible de maintenir l’ensemble du personnel en CDI" ... / .. "La proximité que nous avons avec les femmes et les hommes qui travaillent autour de nous fait que sur un plan humain... / ... "

Reconnaissez que, comme le MEDEF, vous ne souhaitez pas ouvrir vos entreprises aux 50 ans et plus et que vous attendez que le gouvernement et le contribuable assument VOTRE RESPONSABILITE d’employeurs.

Ce communiqué laissera des traces chez les gens de ma génération qui ont en plus de 30 ans de travail dans des TPE et PME ont donné le meilleur d’eux mêmes. On parle beaucoup ces derniers temps d’interventions de la Halde dans le débat de société.

J’espère que celle-ci se saisira de votre texte afin de le mettre au pilori et vous par la même occasion.

Monsieur Roubaud, je ne vous salue pas ...

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4 réactions à cet article    


  • magicus 9 mai 2009 09:45

    Merci pour cet article,
    aux électeurs de se souvenir de la mise au placard par cette société des plus de 50 ans
    La politique du gouvernement sur ce sujet est une honte
    beaucoup d’entreprises PME sont mal gérés et méprisent ceux qui ont de l’expérience


    • ASINUS 9 mai 2009 13:43

      yep dur de s entendre dire par un cadre rh de 35 ans qu a 53 ans on peut emettre
      des doutes sur votre productivité , meme pour nous les ouvriers retrouver du boulot
      cela implique obligatoirement un emploi ou nous sommes surqualifié pf mais c est ça ou le chomage j ai pris le job j imagine pour vous les diplomés ....bon courage
      et mort aux cons


      • finael finael 9 mai 2009 13:49

        Une « petite anecdote » pour abonder dans le sens de l’auteur qui vit à côté de ’chez moi« semble-t-il :

        La cinquantaine largement dépassée, chômeur de mon état actuel, je fus convoqué le mois passé à un entretien d’embauche concernant un poste, au nord de Paris, pour lequel je peux faire jouer mes 28 ans d’expérience sur un système d’exploitation devenu rare.

        - Présenté par une SSII, je dus me racheter costard, cravate, et tout l’attirail du pingouin-type alors qu’en tant qu’ingénieur systèmes et réseaux nous ne sommes pas des habitués de ce genre de tenue.

        - Je fis donc le voyage de 900 km pour me présenter au dit rendez-vous avec, mais oui, une responsable de la SNCF (qui pour l’instant est toujours une entreprise nationale).

        - Je reçus la réponse le lendemain : »pas assez motivé«  !!!!!!

        Il est vrai qu’en plus de l’anxiété et la fatigue, je n’avais dépensé que les 2/3 de mon allocation mensuelle. Mais il est surtout vrai qu’il est interdit de dire »trop vieux" !


        • Courrier Danemark 9 mai 2009 22:28

          La siutation des séniors sur le marché de l’emploi passe, comme beaucoup d’autres questions d’ailleurs, par un profond changement des mentalités. Les Danois y sont parvenus en recourant à une large palette de mesures (campagnes de sensibilisation, cumul emploi-retraite, réductions d’impôts...). Pourquoi pas nous ?

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