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Accueil du site > Actualités > Economie > Encore un “G vain” ?

Encore un “G vain” ?

Le week-end dernier s’est tenu à Pittsburgh (USA) le G20. C’est la réunion des pays qui représentent les deux tiers du commerce et de la population mondiale et plus de 90 % du produit mondial brut.

A l’issue de ce forum de coopération économique internationale, les pays membres se sont félicités d’avoir bien répondu à la crise financière et ils ont annoncé une nouvelle étape dans la gouvernance économique et financière mondiale...

Les principales propositions du G20 en matière de gouvernance mondiale se déclinent ainsi :

  • Un G20 qui remplacerait définitivement le G8, afin d’être plus représentatif et efficace. Puis « Rééquilibrer la croissance mondiale » avec une meilleure répartition de la consommation à travers le globe.
  • Un relatif droit de regard de la collectivité sur la gestion des économies nationales des différents membres.
  • De nouvelles règles de sécurité pour les banques à travers des normes plus strictes concernant leurs fonds propres.
  • Des recommandations afin de lier davantage la rémunération des banques et des acteurs sur les marchés financiers aux performances à long terme.
  • Enfin, il est demandé au FMI d’étudier l’éventuelle mise en place d’une taxe Tobin sur les transactions financières. Mais cela n’est pas spécifiquement évoqué dans les conclusions du G20.

Devant les résultats de cette rencontre au sommet , la première surprise porte sur la joie un peu excessive des chefs d’Etat devant leur « succès face à la crise ». Certes, ils ont évité la banqueroute générale et le naufrage du système bancaire mais c’était le minimum. Et cela n’est pas sans conséquence : les finances publiques des pays du G 20 sont exsangues dans des proportions jamais atteintes. Ils ont ainsi brûlé leur joker, ou, plutôt, celui des générations futures, et, en cas de nouvelle crise, celle-ci risquera, cette fois, d’être fatale.

La crise financière que nous connaissons est conjoncturelle mais elle est surtout structurelle. Le principal enjeu à long terme n’est pas la relance mais la modification d’un système économique mondial qui ne fonctionne plus.

Or, sur ce dernier élément, la réponse du G20 est très décevante. Il y a, certes, de belles déclarations d’intention : on propose d’augmenter les seuils de sécurité, mais on ne change pas les comportements. La place de chacun est redéfinie, c’est très bien, sauf que cela ne modifie par pour autant le système. L’exigence de cette crise est pourtant bien là : réinventer un nouveau système économique mondial.

Le G20 n’a pas, non plus, montré la volonté d’étendre sensiblement les compétences du FMI en faisant de lui un gendarme de l’économie mondiale. Aucune règle n’a été érigée pour les échanges financiers et économiques, pas de moralisation ni de lutte contre la concurrence déloyale sur le plan écologique ou social.

Le Knock-Out économique étant évité, la bonne humeur des nos dirigeants semble avoir atténué la gravité et l’urgence de la situation… Si ce constat se confirme, l’avenir risque de ressembler à un jeu de roulette russe…

 

 

Adrien Debever

Sur le même thème voir aussi : "La crise quelle salade ! "


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10 réactions à cet article    


  • worf worf 30 septembre 2009 20:41

    vous auriez pu titrer votre article : « chronique d’un résultat annoncé » tellement on s’attendait à cette absence de volonté de changer le système.
    Ce G20 n’est que la répétition des autres, aussi creux que les précédents.
    Quand tu as la rage, acculé dos au mur par tes conditions de vie, tu es prêt à prendre des décisions souvent radicales ; quand tu es nanti, une vie confortable, tu ne prend pas de risque, tu laisse aller.
    Le changement ne viendra pas d’eux, mais de nous, a moins que la Terre se rappelle à notre bon souvenir !


    • kalon kalon 30 septembre 2009 21:32

      J’adore le titre de l’article, a lui seul, il se suffit !


      • kalon kalon 30 septembre 2009 21:32

        A quand un G sans ?


        • Neosysteme Neosysteme 1er octobre 2009 08:36

          Je partage la réaction de Worf, et j’ajoute que ces réunions n’existent que pour la galerie. Les décisions sont prises avant dans les think tanks et réunions où la presse n’est pas conviée...


          • savouret 1er octobre 2009 12:07

            je suis d’accord avec votre article.en effet, en dépit de la surmédiatisation dont il fait l’objet, le g 20 n apporte aucune modification fondamentale au fonctionnement du système économique et financier mondial.
            comment pourrait il en etre autrement, alors que tous les dirigeants des pays représentés au g 20 sont plus ou moins imprégnés par la doctrine néolibérale ?
            il est évident qu’il n ’y a aucune volonté réelle de remettre en cause profondément le système en vigueur, et que l’action du g 20 se restreint donc à des mesures symboliques et surtout à des discours incantatoires qui ne sont nullement suivis d ’effet.
            de plus, les interets de ces pays sont bien trop divergents pour que le g 20 puisse s’imposer comme un acteur significatif d ’une gouvernance mondiale.
            comme vous l ’evoquez, c ’est par « le bas »que doit survenir la rupture avec les principes régissant nos économies et nos sociétés.
            je demeure optimiste sur cette possbilité, mais je ne pense pas qu’elle puisse se concrétiser sur du court terme, car les mentalités collectives se caractérisent par une forte inertie, et la grande majorité des populations des pays occidentaux demeure ainsi profondément conditionné par les valeurs inhérentes a l’ultralibéralisme sans en avoir toujours conscience.


            • Marcel Chapoutier Marcel Chapoutier 1er octobre 2009 13:19

              Le G20 de Pittsburgh a accouché de rien du tout, l’affaire Iranienne a été un leurre très commode afin de masquer ce résultat piteux, sinon ce sommet a consacré le partenariat de plus en plus étroit en les USA et la chine. Les chinois financent le déficit colossal du budget US...


              A quand un G20 des 20 pays les plus pauvres ? Sur ces 20 pays 13 sont africains et pourtant ils regorgent de richesses, j’en déduis que ces richesses sont pillées et par qui ? Par l’occident, les USA, le Canada, la France, l’Engleterre et d’autres, tous dans les pays les + riches, donc notre prospérité vient des vols commis dans ce 20 pays les +pauvres... 

              • BA 1er octobre 2009 14:37

                La crise actuelle N’est PAS une crise comme les crises précédentes.

                La crise actuelle est la fin d’une civilisation : la civilisation de l’énergie abondante et de l’énergie pas chère.

                La crise actuelle apparaît au moment où tous les Etats occidentaux sont asphyxiés par leur dette publique. Mercredi 30 septembre, le gouvernement a annoncé que la dette publique de la France sera de 90 % du PIB en 2012 ! Dans tous les autres Etats occidentaux, c’est pareil, et c’est même souvent pire !

                Cette dette publique ne pourra JAMAIS être remboursée en raison de plusieurs nouveautés historiques (dépenses de santé qui explosent, vieillissement de la population, énergie qui va devenir de plus en plus chère, nécessité d’investissements colossaux pour remplacer les combustibles fossiles en voie de disparition, etc.)

                Quelle solution les Etats occidentaux vont-ils choisir pour ne pas mourir asphyxiés par leur dette publique ?

                1- Première possibilité : la guerre (envahir les pays musulmans pour leur voler leur pétrole, etc.)

                2- Deuxième possibilité : l’inflation. Faire tourner la planche à billets à plein régime. Monétiser la dette. Dommages collatéraux : l’inflation à deux chiffres, l’euthanasie des créanciers et des rentiers.

                3- Troisième possibilité : la répudiation de la dette. Certains Etats pourraient dire à leurs créanciers : « Désolé, mais nous ne pouvons pas rembourser notre dette. Nous ne vous devons plus rien. Nous remettons les compteurs à zéro. Et merci encore. »

                4- Quatrième possibilité : taxer les transactions financières. Je n’y crois pas. J’imagine mal Sarkozy instaurer une taxe sur les transactions financières. J’imagine mal Dominique Strauss-Kahn instaurer une taxe sur les transactions financières. Nos dirigeants politiques continueront à nous répéter : « Si nous taxons les transactions financières, les investisseurs partiront à l’étranger, et patati, et patata… »

                5- Cinquième possibilité : faire tout à la fois ! La guerre, l’inflation par la planche à billets, et la répudiation de la dette ! La totale !

                Est-ce qu’il y a d’autres possibilités ?

                En tout cas, tous les chefs d’Etats occidentaux vont devoir choisir.


                • Serge Serge 1er octobre 2009 15:04

                  Quelques chiffres sur la réalité de la principale puissance économique du G20...les Etats-Unis.

                  En 6 mois la bourse US a fait un bond de 60%...c’est l’allégresse chez les actionnaires...mais pour le peuple américain c’est ;
                  1) 16,8% de la population active au chômage complet ou en sous-emploi ! ( source...Shadows stats )
                  2) Une enquête de Business Rondtable auprès des chefs d’entreprises indique que 40% d’entre eux s’apprêtent à effectuer de nouveaux licenciements dans les 6 mois à venir !
                  3) 12% de la population soit 35 millions d’américains ont reçu des bons d’alimentation en Juin 2009...soit + 22% sur 1 an !!!

                  Et Sarkozy,les médias aux ordres du libéralisme, ne cessent de nous vanter et de nous vendre le modèle US...


                  • Pierre Boisjoli Pierre Boisjoli 1er octobre 2009 21:33

                    Ne vous inquiétez pas, le retournement est pour bientôt. Les petites gens auront leur mot à dire dans cette cacophonie et tout ce délire médiatique. Foi de Pierre Boisjoli, les capitalistes ne l’emporteront pas en paradis sans une amende honorable.


                    • BA 1er octobre 2009 23:43

                      Etats-Unis  : des nouvelles de l’économie réelle.

                      Le département du Travail a recensé 551.000 nouvelles demandes d’allocations chômage, soit une hausse hebdomadaire de 17.000.

                      Les analystes prévoyaient une hausse moins marquée, avec 535.000 dossiers déposés.

                      http://www.boursorama.com/international/detail_actu_intern.phtml?num=2f9fd8fd0fe94d4e88f0395a9741086f

                       

                      Bilan de la journée du jeudi 1er octobre  : les chiffres du chômage aux Etats-Unis ont entraîné l’effondrement de toutes les Bourses de la planète.

                      Etats-Unis NASDAQ  : chute de - 3.06 % Etats-Unis DOW INDUSTRIALS  : chute de - 2.09 % Etats-Unis S&P 500  : chute de - 2.58 % Chili  : chute de - 0.47 % Mexique - 3.84 % Argentine - 2.34 % Canada - 2.84 % Suisse - 1.08 % Pays-Bas - 1.80 % France - 1.97 % Norvège - 1.50 % Europe FTS EuroFirst - 2.06 % Allemagne - 2.13 % Italie -1.79 % Belgique - 1.38 % Espagne - 2.02 % Royaume Uni FTSE - 1.68 % Corée du Sud - 1,70 % Japon - 1,53 % Australie - 0,79 %

                      Conclusion  : n’écoutons pas la propagande des « analystes ». N’écoutons pas la propagande médiatique. Regardons simplement l’économie réelle. La crise est très loin d’être finie. La crise ne fait que commencer.

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