Entreprises privées et argent public : où est la frontiére ?

Il est marrant de constater que l’on applique systématiquement des mesures qui ne donnent aucun résultat. Depuis plus de 30 ans pour combattre le chômage on diminue sans cesse les cotisations et les impôts des entreprises, et le chômage ne cesse d’augmenter. Depuis 96 et le pic des dépenses publiques on diminue régulièrement le nombre de fonctionnaires, sans résultat. Alors si ces solutions ne marchent pas, stoppons les, ça parait tellement évident… mais faut croire que ça rapporte surement à quelques uns !
L’argent public a été généreusement distribué sans aucune contre partie, et une partie a même servi à payer les dividendes des actionnaires. Ils n’ont plus aucune retenue, ils se servent dans la caisse que nous alimentons avec nos impôts et notre travail. Le discours est de dire que nous ne travaillons pas assez, mais en réalité c’est le travail qui est sous évalué. Ce sont tout simplement les résultats d’une politique qui privilégie le capital au travail. Cette situation résulte de décisions et de choix politiques : dumping fiscal, socialisation des pertes et privatisation des bénéfices, insécurité sociale et transfert des richesses produites vers les paradis fiscaux dont on nous a dit qu’ils n’existaient plus. Notons au passage que malgré les 35H, les salariés français sont parmi les plus productifs au monde !
Récemment les entreprises de BTP de certaines régions se plaignaient de la baisse de subventions pour l’entretien de routes ou la construction de nouveaux rond-points et aménagement divers. Ces gens là ne manquent pas d’air, ils fustigent les fonctionnaires et l’Etat dépensier uniquement parce que c’est de l’argent qui leur échappe. Ils sont comme Parisot qui dit que l’Etat dépense trop mais qui est toute contente de toucher mensuellement prés de 4000 euros d’argent public pour siéger dans une commission dont on a des doutes sur l’utilité !
Les fameux partenariats publics privés, ces fameux PPP, qui ne représentent pour certaines grosses entreprises du BTP que 15% de leur activité mais 30% de leurs bénéfices, chercher l’erreur ! Les marchés publics sont une aubaine pour de nombreuses entreprises et les surcouts une manne tombée du ciel ! Tant mieux, ça fait tourner le commerce comme l’on dit familièrement, et il est évident que le secteur privé ne peut se passer d’un secteur public fort, alors que dans l’absolu le secteur public n’a pas forcement besoin du secteur privé, ou alors à dose homéopathique. Il faudrait seulement que le secteur privé ait un peu de décence et que ses entreprises ne se comportent pas comme des rapaces. Il faudrait également que les contrôles soient renforcés pour éviter les malfaçons (nombreuses) et les surfacturations (injustifiées). Ces entreprises doivent prendre conscience qu’elles sont payées avec de l’argent public, c’est-à-dire l’argent de tous ! Il n’est pas rare de voir des constructions publiques, dont les éclairages ont été installés dans des endroits inaccessibles ou dont les surfaces vitrées nécessiteront l’intervention d’une entreprise spécialisée pour le nettoyage et la maintenance. Il est courant aussi de constater la fourniture de matériels complètement disproportionnés par rapport à leur usage…
Lors de son discours d’investiture, le nouveau président du Medef a demandé de retirer 50 milliards de charges sociales et 50 milliards de charges fiscales sur 5 ans. Cela fait 20 milliards par an ! Alors que l’ANI va déjà nous coûter 20 milliards, le budget 2014 prévoit un nouveau cadeau de 10 milliards sous formes d’allégement fiscal… tout ça sans contrepartie évidement. Des comptes ont en demande seulement aux chômeurs ou aux bénéficiaires du RSA, au patronat et à ses actionnaires on ne demande rien ! Notons que cette année, ces pauvres riches vont encore être comblés, puisque les entreprises du CAC40 vont distribuer 40 milliards aux actionnaires…, et après ils demanderont des aides à l’embauche et des diminutions de cotisations ! Peut-être qu’un jour il faudra vraiment faire le compte du coût du capital !
Alors, plutôt que de continuer à donner de l’argent à des entreprises qui licencient et délocalisent, aidons les salariés qui le désirent à les reprendre en autogestion. Instaurons une échelle de salaire décente. Ne laissons pas des sociétés devenir plus riches que les Etats, car c’est la porte ouverte à la corruption, et les gouvernements deviennent leurs vassaux.
Nous ne pouvons pas continuer à transférer la richesse de la nation à ceux qui sont au sommet de la pyramide économique – ce que nous avons fait depuis environ trente ans – tout en espérant qu’un jour, peut-être, les avantages de ce transfert se manifesteront sous la forme d’emplois stables et d’une amélioration des conditions de vie de millions de familles qui luttent chaque jour pour essayer de s’en sortir. Nous sommes fous de continuer à y croire…
Sur Conscience CItoyenne Responsable
http://2ccr.unblog.fr/2013/10/30/entreprises-privees-et-argent-public/
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