Espionnage économique : Goldman Sachs prise en flagrant délit par Wikileaks
La plus puissante banque d’affaires du monde, l’américaine Goldman Sachs, voulait utiliser les informations géopolitiques confidentielles de l’agence de renseignements privée américaine Stratfor pour faire du délit d’initié et spéculer sur les marchés de valeurs et les Bons du trésor de certains États. C’est la principale information qui ressort d’une avalanche d’emails de la Stratfor qui ont été « hackés » le 26 décembre dernier par les « Anonymous », et que Wikileaks vient de publier. Cinq millions de messages électroniques remontant à la période 2004 – 2011, qui révèlent l’implication de cette société texane dans des activités illicites d’espionnage d’activistes pour le compte de l’administration US et de multinationales comme Dow Chemical, Lockheed Martin, Northrop Grumman, Raytheon, mais aussi de recyclage d’argent sale, et donc, de spéculation financière.
L’an dernier, après deux années d’incubation, l’ex-haut dirigeant de Goldman Sachs, Shea Morenz, et le fondateur et président de Stratfor, George Friedman (fils d’un Hongrois survivant de l’holocauste), ont mis sur pied un fonds d’investissement dénommé Stratcap. Et c’est ce même Friedman qui explique de quoi il s’agit, dans un email confidentiel du 5 septembre dernier :
« Stratcap utilisera nos informations et nos analyses pour commercer dans le domaine des instruments géopolitiques, en particulier des bons du trésor, des devises ou équivalents sur les marchés des Pays émergents. »
Dans le même email (marquée comme « Réservé à l’usage interne, ne pas diffuser ou mentionner à l’extérieur »), Friedman explique comment le dirigeant de Goldman Sachs a eu l’idée de StratCap en y investissant plus de 2 millions de dollars (en plus d’autres financements directement destinés à Stratfor) et comment Morenz est entré au Conseil d’administration de cette même Stratfor :
« Nous avons déjà fourni des conseils à d’autres Hedge Funds : désormais, grâce à Morenz, nous en avons un à nous. »
Le fonds StratCap, qui devait être opérationnel sur les marchés financiers au printemps 2012, vient donc s’ajouter à la liste déjà longue de scandales et d’activités troubles dans lesquels est impliquée la super-banque américaine pour laquelle ont travaillé Romano Prodi (ex-Premier ministre italien), Mario Draghi (actuel directeur de la Banque centrale européenne), et Mario Monti (actuel Premier ministre italien).
Enrico Piovesana
Source : http://www.eilmensile.it/2012/02/28/la-spy-economy-di-goldman-sachs
Traduction GV
A lire aussi : Goldman Sachs, le côté obscur de Draghi et Monti
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