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Accueil du site > Actualités > Economie > Et si on s’en sortait ... par le haut !

Et si on s’en sortait ... par le haut !

Depuis des semaines nous sommes submergés d’annonces et de commentaires sur la “nécessaire rigueur” qui va nous permettre de surmonter la crise de la dette.
En somme, pour parodier Danton, “il nous faudrait de l’austérité, encore de l’austérité, toujours de l’austérité et la France serait sauvée” !

Qui peut croire à l’issue positive d’un tel programme ? Une récession sans doute, une révolte populaire ce n’est pas exclu, un redémarrage certainement pas.
Une purge à la Molière en somme ! Sans même être assurés de “mourir en bonne santé” !

Bref une sortie … par le bas.

Si nos politiques connaissaient l'entreprise, ils sauraient que, face à une crise, un dirigeant s'appuie sur 3 leviers : faire rentrer l'argent, réduire les dépenses, particulièrement les frais généraux, et investir de façon sélective pour se développer.
Aucun ne se contenterait de simplement couper dans les dépenses car l'expérience montre que cela ne fonctionne tout simplement pas.

Mais voilà, nos dirigeants ne sont pas des hommes d'entreprise.
Ceci est d'ailleurs un problème dont je reparlerai ultérieurement.
Il est vrai que l'expérience d'un fonctionnaire (fût-il "haut"), d'un enseignant (fût-il du "supérieur"), d'un avocat ou d'un médecin (fût-il spécialiste) ne prédispose pas à avoir les bons réflexes face à une crise qui n'est pas (encore) une crise politique mais une crise économique et financière.
Moralité : aucun plan global susceptible d'engendrer de l'espoir pour le futur. L'austérité semble être le seul programme, à droite comme à gauche d'ailleurs.

Or il existe des alternatives et cet article a la prétention de le démontrer.

Remarquons pour commencer que cette crise est essentiellement une crise de confiance des "marchés" vis-à-vis de la France (c'est d'elle que je me préoccupe, même si leur défiance est généralisée à l'ensemble de l'Europe). Le risque à court terme n'est donc pas celui d'une faillite, d'un dépôt de bilan, mais celui d'un renchérissement de nos emprunts. Lesquels sont, pour encore quelques semaines, notés AAA (le déjà fameux "triple A"), c'est à dire garantis sans risques pour le prêteur, et donc consentis à des taux avantageux.
Perdre cette notation est grave, bien sûr, mais - comme pour les tranches d'impôt - le fait de changer de taux s'applique aux nouveaux emprunts et non aux anciens. Nos intérêts ne vont donc pas enfler immédiatement de façon insupportable.
D'ailleurs ils ont déjà augmentés, les différents "avertissements" lancés récemment et régulièrement par les agences de notation valent dégradation ...

Contrairement à ce qu'on nous serine, nous avons encore le temps de la réflexion afin de construire un plan cohérent et complet comportant des actions de fond sur les 3 axes :
- faire rentrer l'argent dû,
- couper dans les dépenses improductives,
- continuer à investir, mais de façon plus sélective.

La première priorité de notre dirigeant d'entreprise, cherchant à regagner la confiance de son banquier, serait de faire rentrer l'argent dû par les clients. D'ailleurs, s'il s'agissait d'un dirigeant sérieux, il n'aurait certainement pas attendu les sommations de son banquier pour le faire rentrer. Mais passons ...
En l'espèce nos dirigeants doivent accélérer la lutte contre la fraude. Car, même s'ils l'ont déjà intensifiée ces dernières années, les gisements sont encore prometteurs. Ainsi, une récente enquête du Point, bien documentée, rappelle que la fraude sociale est estimée à 20 milliards € (alors que le déficit de la sécurité sociale est de 25 milliards €) et la fraude fiscale à 40 milliards € (alors que le déficit budgétaire est de 95 milliards €). Et encore ces montants sont-ils probablement sous évalués.
S'en prendre publiquement à la fraude sociale (comme l'a fait récemment Nicolas Sarkozy) est donc légitime, mais ne doit pas occulter la seconde, la fraude fiscale, 2 fois plus importante.
Autrement dit traquer les pickpockets oui, mais s'attaquer avec une égale détermination au grand banditisme que représentent les opérations à tout le moins opaques, probablement à la limite de la légalité, voire totalement illicites, que nos stars du CAC 40 (France Telecom, Renault, GDF Suez, EDF) réalisent dans les paradis fiscaux. Voyez à ce sujet l'excellent article, également bien documenté, d'Alternatives Économiques.

En parallèle notre dirigeant d'entreprise responsable analyserait les dépenses et couperait sans hésiter dans les dépenses improductives : les frais généraux, les frais "corporate" (c'est à dire d'état-major), ...
Or l'entreprise "France" a des charges "corporate" bien trop importantes, dues à l'empilement des niveaux de commandement (commune, communauté de communes, département, région, État ; j'en oublie peut-être !). A chaque niveau ses présidents, ses secrétariats, ses palais (parfois somptueux), ses flottes de voiture de fonction, etc. Un système pléthorique pour lequel Jacques Attali, dans son rapport remis en grande pompe au Président de la République en janvier 2008 (Rapport de la Commission pour la libération de la croissance française), avait des propositions intéressantes, allant dans le sens d'une simplification de l'organisation territoriale (ex. supprimer l'échelon départemental).
Certes il y a bien une mission interministérielle pour la réforme de l'organisation territoriale dans le cadre de la RGPP (Révision Générale des Politiques Publiques). Mais que sont devenues ses propositions et promesses d'économies ? Où sont les résultats ?
Parmi les "frais généraux", on peut, même si cela peut paraître "populiste", pointer du doigt les systèmes et avantages divers de notre personnel politique. Sachez que la France est un des rares pays où les élus du peuple ont des indemnités forfaitaires de frais (pour lesquels ils n'ont donc pas de justification à donner). Les dépenses correspondantes sont sans doute plutôt symboliques (rapportées à notre endettement abyssal). Mais lorsqu'on traque les dépenses improductives on le fait complètement ! A défaut de faire de grosses économies, on donne un signal fort au citoyen.
Autre exemple : simplement prendre en compte les gaspillages relevés chaque année par la Cour des Comptes permettrait d'épargner des milliards € totalement improductifs.

Notre dirigeant d'entreprise responsable essaierait également de réduire son train de vie, c'est à dire trouver des solutions moins coûteuses pour poursuivre les opérations, voire à réduire ces dernières lorsque l'entreprise n'a plus les moyens suffisants.
Un seul exemple d'un train de vie que nous ne sommes plus en mesure d'assurer : les dépenses liées à notre Défense Nationale.
Nous sommes désormais une puissance intermédiaire. Or notre système de défense est celui d'une grande puissance (porte-avions et sous-marins nucléaires, avions de combat hyper-sophistiqués Rafales, etc.).
Il urge de prendre en compte la disparition de notre empire colonial, la fin de la guerre froide et autres changements stratégiques intervenus ces 50 dernières années !
L’Europe, si la volonté politique existait (mais elle n'existe pas encore), serait certainement la grande (voire l'hyper) puissance susceptible de financer une armada militaire comprenant porte-avions et sous-marins nucléaires de la classe des Charles de Gaulle, Redoutable, Rubis, etc.
Or, en 2010, le projet lié à la Défense prévoit de dépenser 185,9 milliards € sur 5 ans (2009-2014) dont 101,9 milliards dans l'équipement. C'est du pur délire dans la situation où nous sommes !
Le seul coût d'entretien du porte-avions nucléaire Charles de Gaulle est évalué par le très sérieux Comité des Prix de Revient des fabrications d'Armement à près de 8 milliards € pour sa durée de vie (35 ans).
Certes, me direz-vous, mais ces équipements existent maintenant. Qu'en faisons-nous ?
Je réponds sans hésiter : désarmons-les, économisons au moins leurs énormes coûts de fonctionnement, en attendant des jours meilleurs pour une Défense européenne.
Et, surtout, ne sortons pas des cartons le projet de 2ème porte-avions (car il existe, même si personne n'en parle actuellement).

Passons au volet "développement".
Que ferait notre dirigeant d'entreprise avisé ? Il ferait l'analyse objective de ses produits et de ses marchés, de ses atouts et de ses faiblesses. Ça s'appelle l'analyse stratégique.
Après quoi il ferait des choix et concentrerait ses ressources sur le développement des marchés sur lesquels il est bien positionné et des marchés prometteurs et se donnerait les moyens d'y réussir.
Au lieu de quoi nos dirigeants ont dépensé, par exemple, un milliard € pour la prime à la casse automobile. Laquelle prime a fortement encouragé l'achat de petites voitures produites, pour l'essentiel, hors de France, pesant négativement sur la balance commerciale.
Pour quel résultat ? Un effet d'aubaine pour les acheteurs qui ont anticipé sur le renouvellement de leurs équipements vétustes ? De meilleurs résultats pour Renault, Peugeot et consorts et donc davantage de dividendes pour leurs actionnaires ?
Et on remet cela avec une prime à la casse des chaudières !
Sont-ce là des investissements qui préparent l'avenir ?

Quels sont les atouts de l'entreprise "France" ?
De nombreuses études s'y sont intéressées, de nombreux livres ont été publiés. Quels dirigeants s'en prévalent ?
Au contraire, le discours dominant est un discours "décliniste".
Ainsi par exemple, en 2007, le Conseil d'Analyse Économique souligne que "la France se distingue par la qualité de sa main d’œuvre et de son savoir-faire ; par la qualité de ses ingénieurs et techniciens ; par la qualité de ses chercheurs notamment dans les sciences (mathématiques, physique, chimie, médecine, biologie)".
On peut également citer la productivité horaire (sait-on que le travailleur français est le plus efficace au monde par heure travaillée ?), la qualité des infrastructures de transport.
La France est également en excellente position dans l'automobile, l'aéronautique, le luxe, le tourisme, l'agro-alimentaire, l'énergie par exemple.

Bâtir une véritable politique de développement pour la France est évidemment complexe. Je ne prétends pas le faire dans le cadre de cette réflexion.
Néanmoins il y a quelques pistes que je veux évoquer ici, et que je développe dans la suite de l'article.
- Nous appuyer, en le modernisant, sur le "modèle" français.
- Mettre fin à la fuite des cerveaux.
- Refonder notre fiscalité.

La première est de nous appuyer, en le modernisant, sur le "modèle" français qui nous a permis, après les destructions de la 2ème guerre mondiale, de rebâtir le pays, de l'engager dans une forte période de croissance (les "Trente Glorieuses").
Il fait partie de notre ADN.
Il est de bon ton, depuis quelques années de le critiquer, de lui imputer même notre déclin. Au point de vouloir lui en substituer d'autres au gré des événements et changements de conviction de nos politiques (actuellement le modèle allemand a le vent en poupe, mais il y eût auparavant le japonais, le suédois ...) !
Mais notre "modèle", tout français et, par conséquent, suspect, soit-il ne peut-il pas nous donner quelques éléments intéressants ?
Examinons-le.

L'une de ses caractéristiques est le rôle central de l’État en matière de planification économique et d'innovation (c'est lui qui prend en charge le risque).
Or, si nos politiques sont prompts à entonner des antiennes qui sonnent agréablement à nos oreilles ("acheter français" ou "produire français") je ne sache pas qu'ils nous expliquent comment ils comptent s'y prendre.
Pour ma part j'avance l'idée que l'innovation est l'un des leviers majeurs pour y parvenir. Pour cela il faut une stratégie et des moyens.
La stratégie : continuer à développer les secteurs où nous sommes parmi les leaders (secteurs en croissance, tels que transports, agro-alimentaire, luxe, espace, etc.) en nous appuyant davantage sur les PME (notamment les Établissements de Taille Intermédiaire - ou ETI de 250 à 5000 personnes) et investir dans des secteurs émergents où nous n'avons pas encore une forte position (nano et bio-technologies, énergies renouvelables par exemple).
Les moyens : 1) multiplier les contrats de recherche appliquée entre l'Université et les entreprises ou à travers un Ministère de l'Innovation et de l'Industrie (un MITI japonais à la française) 2) mise à disposition de ces ETI de toute la logistique de promotion de la marque "France" existant déjà dans les représentations diplomatiques. Une réorientation du secteur bancaire dans le cadre d'un service public de l'énergie financière, tel que je l'ai décrit dans un précédent article serait certainement un atout supplémentaire.
La modernisation consisterait, par exemple, à décentraliser ces aides dans les régions plutôt que de les centraliser comme ce fut le cas pour le TGV, le nucléaire, le Concorde, etc. Ainsi la prise de décision serait-elle proche du terrain, une émulation entre les régions rendrait certainement le dispositif plus dynamique.
Nous pourrions alors passer d'une "économie de la demande" (c'est à dire stimulant le pouvoir d'achat, ce qui a pour conséquence d'accroître les importations et le déficit commercial) à une "économie de l'offre" (c'est à dire stimulant la créativité des entreprises et les incitant à vendre sur les marchés étrangers).
C'est ce qui assure les performances actuelles à l'exportation de l'Allemagne.
Je propose qu'on examine toutes les aides accordées aux entreprises à l'aune de leur intérêt stratégique. On constatera que la plupart n'en ont aucun, créant simplement des effets d'aubaine pour les entreprises les mieux organisées pour les capter (les grandes entreprises par exemple).

La deuxième levier consiste à mettre fin à la fuite des cerveaux. Cette notion reste un peu floue et la réalité qu'elle recouvre également. Il semble cependant que l'on assiste à une accélération de l'expatriation des chercheurs français et, surtout, que cette expatriation tend à devenir définitive, privant notre pays d'un retour sur l'investissement réalisé dans leur formation.
Si l'on y rajoute les effets potentiellement dévastateurs de la circulaire Guéant visant à réduire l'immigration professionnelle, on a là tous les ingrédients pour une baisse durable de notre potentiel de recherche et de création d'entreprise.
L'Institut Montaigne a consacré à la fuite des cerveaux une étude parue en novembre 2010, formulant 12 propositions pour y remédier. Elles me paraissent très intéressantes. J'y ajouterai l'abrogation pure et simple de la circulaire Guéant du 31 mai 2011. Elle cristallise sur elle les critiques de toutes les forces vives de la nation.
Inciter chercheurs et entrepreneurs à acquérir une formation complémentaire ou une expérience à l'étranger (notamment aux États-Unis) et à revenir exercer leurs talents au pays serait hautement profitable à notre économie. De même retenir les meilleurs étudiants étrangers formés dans nos écoles et universités, voire attirer des talents formés ailleurs, loin de créer du chômage serait source d'enrichissement pour la France.

Le troisième et dernier levier consiste à refonder notre fiscalité.
Ce sujet peut paraître austère, voire inaccessible à l'homme de la rue.
Or des économistes renommés, Camille Landais, Thomas Piketty, Emmanuel Saez, viennent d'y consacrer une étude réellement passionnante, aboutissant à la publication d'un ouvrage "Pour une révolution fiscale". Il est tout à fait à la portée d'un citoyen ordinaire (mais néanmoins vigilant !).
Je reviendrai plus longuement sur cette étude qui fait des propositions concrètes pour un impôt à la fois plus juste et plus efficace.
Cette étude concerne l'impôt sur le revenu des personnes physiques. Mais elle démontre (ce qui ne me semblait pas évident) que, en dernier ressort, ce sont bien les personnes physiques qui paient l'impôt et personne d'autre. Ainsi l'IS (Impôt sur les Sociétés) - qui représente 4,3% de la totalité des prélèvements obligatoires - n'est en fait qu'un impôt sur le capital, imputé aux propriétaires (actionnaires) et réglé par l'entreprise en leur nom.
Dans la mesure où il est proposé que les revenus du travail et ceux du capital soient imposés de la même manière (via un impôt de type CSG, mais progressif), alors l'actuelle anomalie qui fait que les PME paient 30% d'IS sur leurs bénéfices là où les grandes entreprises (par le biais des rabais divers et ... de l'évasion fiscale) n'en paient que 8% disparaîtrait d'elle même.
Je suis donc convaincu qu'une refonte de notre système fiscal est l'une des pistes prometteuses au service d'une économie tournée vers l'avenir.

Pour finir je proposerai volontiers que nos députés et sénateurs suivent, obligatoirement, une formation de type "Administration des entreprises" (ou Business Administration) afin qu'ils en comprennent mieux les ressorts. Voilà une mesure peu coûteuse qui permettrait à coup sûr un débat plus ... sérieux, dès lors que des décisions économiques sont en jeu.

Pourquoi pas alors une sortie ... par le haut ?


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20 réactions à cet article    


  • Renaud Bouchard Renaud Bouchard 19 décembre 2011 10:52

    @ l’auteur.


    Cher Monsieur,

    Il agréable de partager une vision ainsi qu’une approche optimiste et réaliste d’une crise qui peut et doit effectivement trouver une solution « par le haut » pour peu que l’on se donne la peine - comme vous / nous le faisons ici - de sortir des ornières mentales et des fondrières économiques dans lesquels se perdent des acteurs politiques obsolètes et incapables de comprendre le monde qui vient.

    Permettez-moi, si vous ne le connaissez déjà, de vous inviter à lire , ainsi que tous les autres lecteurs de votre billet, les excellentes analyses de Paul Jorion et Michel Leclerc sur le site suivant :http://www.pauljorion.com/blog/?p=32089

    Merci pour votre contribution que je partage.

    Renaud Bouchard


    • Renaud Bouchard Renaud Bouchard 19 décembre 2011 10:53

      @ l’auteur.


      Cher Monsieur,

      Il agréable de partager une vision ainsi qu’une approche optimiste et réaliste d’une crise qui peut et doit effectivement trouver une solution « par le haut » pour peu que l’on se donne la peine - comme vous / nous le faisons ici - de sortir des ornières mentales et des fondrières économiques dans lesquelles se perdent des acteurs politiques obsolètes et incapables de comprendre le monde qui vient.

      Permettez-moi, si vous ne le connaissez déjà, de vous inviter à lire , ainsi que tous les autres lecteurs de votre billet, les excellentes analyses de Paul Jorion et Michel Leclerc sur le site suivant :http://www.pauljorion.com/blog/?p=32089

      Merci pour votre contribution que je partage.

      Renaud Bouchard


      • Bernard Bougel Bernard Bougel 19 décembre 2011 20:51

        Merci de votre réaction.
        Elle s’ajoute à d’autres et m’incite à espérer que, comme vous et moi, beaucoup croient qu’une sortie par le haut est possible.
        Le moment est venu d’entonner, tous ensemble, un tonitruant « yes we can » à l’attention de nos concitoyens que je sens découragés, pire, désespérés.
        Entendre que 60% des français sont inquiets de la perte du AAA de notre dette souveraine (alors qu’il y a moins de 2 mois ils en ignoraient même l’existence) montre la puissance destructrice du discours politique ambiant.
        Alors soyons les haut-parleurs d’une parole plus positive.
        Bien à vous
        Bernard Bougel


      • Claude Courty Claudec 19 décembre 2011 15:47

        «  une révolte populaire ce n’est pas exclu »

        Tu parles !
        Le peuple, il a le foot, les grandes surfaces, le RSA et le reste, alors il n’y a que les agités du bocal pour s’intéresser à la révolution ... des autres ! Parce que eux-mêmes, ils se contentent d’élucubrer.

        •  C BARRATIER C BARRATIER 19 décembre 2011 16:30

          Les recettes fiscales qui sauveraient notre notation AAA + ne permettaient plus au pouvoir de casser la sécu, les retraites, les services publics...Sarkozy a volontairement vidé les caisses de l’état pour en profiter pour casser les acquis du progamme national de la Résistance.

          « Résistance : notre civilisation solidaire en héritage »

            http://chessy2008.free.fr/news/news.php?id=91 

          « Résistance : Résister se conjugue-t-il au présent ? »

            http://chessy2008.free.fr/news/news.php?id=60



          • titi titi 19 décembre 2011 16:36

            « Au lieu de quoi nos dirigeants ont dépensé, par exemple, un milliard € pour la prime à la casse ......sur la balance commerciale. »

            Cela montre un mal plus profond : c’est qu’à tous les niveaux il n’y a pas de marge de manoeuvre pour l’investissement sauf atténuer ponctuellement la pression fiscale...

            « Et, surtout, ne sortons pas des cartons le projet de 2ème porte-avions (car il existe, même si personne n’en parle actuellement). »

            C’est un évidence. Ce qui donne un nouvel éclairage au retour dans l’OTAN et le justifie.

             

            « En parallèle notre dirigeant d’entreprise responsable analyserait les dépenses et couperait sans hésiter dans les dépenses improductives »
            Vous avez oublié de dire également qu’un dirigeant responsable n’hésiterai pas à supprimer des emplois...


            • Bernard Bougel Bernard Bougel 19 décembre 2011 20:58

              Je réagis à votre dernière remarque « un dirigeant responsable n’hésiterait pas à supprimer des emplois ... ».
              Je suis dirigeant d’entreprise (environ 80 salariés). Je peux vous dire que ce n’est qu’en tout dernier recours que nous supprimons des emplois. Nos salariés ne sont pas des variables d’ajustement de nos résultats.
              Nous avons dû, par le passé, licencier des salariés. C’était pour sauver l’entreprise. Ça a été une dure épreuve.
              Pour moi un dirigeant responsable hésiterait, justement, à supprimer des emplois.
              Bien à vous.
              Bernard Bougel


            • titi titi 19 décembre 2011 22:33

              Alors pour votre info...

              La croissance sera vraisemblablement de 0% l’année prochaine...
              Parallèlement le cout de nos emprunts va très certainement flambé suite à la perte de notre AAA.
              La France qui vit depuis vingt ans sur argent de la croissance + emprunts, va devoir vivre sur argent de la recession et limitation des emprunts.

              Pour ce qui est du dernier recours nous y sommes.

              Et ce n’est pas en demandant à nos ministres de troquer les citroen C6 contre des passes Navigo que l’on va trouvé non pas les milliards, mais les centaines de milliards qui vont manquer...


            • ddacoudre ddacoudre 19 décembre 2011 17:47

              bonjour bernard

              je ne partage pas tout, mais je souscris à mille pour cent à l’idée enfin d’en sortir par le haut.
              c’est compliqué, mais ;« on ne lui avait pas dit que c’était impossible, il l’a fait »
              je n’ai plus le souvenir de qui c’est

              ddacoudre.over-blog.com .
              cordialement.


              • Bernard Bougel Bernard Bougel 19 décembre 2011 21:01

                La citation est de Mark Twain.
                La vraie citation est d’ailleurs « Ils ne savaient pas que c’était impossible, alors ils l’ont fait »
                Winston Churchill a eu une formule très proche. Et peut-être d’autres ...


              • chuppa 19 décembre 2011 18:51

                En tant que chef d’entreprise (20 salariés) je ne peux qu’applaudir à votre programme. Bizarre aucun (?) homme politique ne semble bénéficier d’une formation économique de base..... Vous pourriez ajouter à votre programme la suppression de l’ENA. A vous lire


                • Bernard Bougel Bernard Bougel 19 décembre 2011 21:10

                  J’apprécie votre soutien à mon « programme » (qui n’en est pas vraiment un, puisque je ne suis candidat à rien !).
                  Je ne suis pas sûr que la suppression de l’ENA résoudrait le problème. N’oublions pas qu’avant l’ENA, les hautes fonctions se transmettaient ... de père en fils. L’objectif de l’ENA était justement de promouvoir la méritocratie. L’avons-nous atteint ?
                  Il me semble que le véritable fléau est la constitution d’une « caste » de politiciens professionnels, une sorte de nouvelle aristocratie.
                  Je vois 2 pistes à ce fléau (cela fait partie des sujets sur lesquels je reviendrai ultérieurement) :
                  1) Interdire les mandats successifs. Nos élus ne pourraient pas être élus, par exemple, pour plus de 2 mandats.
                  2) Se donner les moyens (statut de l’élu ?) pour que des personnes venant du monde de l’entreprise sollicitent des mandats électifs.


                • Bernard Bougel Bernard Bougel 19 décembre 2011 20:52

                  Je connais le blog de Paul Jorion que je suis régulièrement.


                  • Marco07 19 décembre 2011 22:42

                    Bonjour, article très intéressant, je partage une partie de l’article avec vous.
                    Quelques bémols.

                    Le budget de la défense est un fardeau pour notre pays, notamment tout le côté équipement. Mais je pense que ce n’est pas vraiment le meilleur moment pour s’en défaire ou se soumettre au désirs d’autres nations plus puissantes. Peut-être revoir le côté dépense (je pense que certains industriels se gavent au passage) et réduire au mieux.

                    Un autre détail, (je ne suis pas pro ou anti fn) mais la régulation des flux immigrants pour le travail est (à mon humble avis) la moindre des choses. Quid de la pertinence de laisser faire alors que le chômage est au plus haut ? Ne vaut-il pas mieux favoriser ceux qui sont déjà en France, et sélectionner comme le font d’autres pays l’immigration au lieu de la subir ?


                    • Bernard Bougel Bernard Bougel 19 décembre 2011 23:09

                      Nous avons déjà une force de dissuasion nucléaire. Quels sont ces « nations plus puissantes » qui voudraient nous attaquer ? On peut en discuter évidemment, mais « choisir » c’est « renoncer ». Il faut donc bien trouver des grosses dépenses à réduire. Pour ma part, je pense que le contexte géostratégique a radicalement changé (mais cela nécessiterait des développements hors de mon propos ici) et que nos stratégies n’ont toujours pas changé ...
                      Quant à l’immigration, c’est un sujet très complexe et très délicat, tellement complexe et délicat que je n’ai pas voulu l’aborder dans ce papier. Ce que je crois c’est que l’immigration (légale, s’entend) n’est certainement pas notre problème aujourd’hui. Il en va autrement de l’immigration illégale.
                      Concernant l’immigration (j’ai déjà eu l’occasion de le dire), je pense que le point d’inflexion n’est pas très loin. Dans quelques années, à force de décourager l’immigration (notamment par des décisions telles que la directive Guéant dont je parle dans l’article) nous diminuerons l’attraction de la France pour les immigrés (notamment les plus diplômés) qui choisiront alors d’autres destinations. Et, si la situation économique continue de se dégrader, ce sont nos jeunes qui émigreront (Canada, Australie, ...). Nous aurons réussi : l’immigration ne sera plus un problème !
                      C’est l’absence d’immigration qui le deviendra : vieillissement de la population, baisse des créations d’entreprise, etc.


                    • BA 20 décembre 2011 00:27

                      Lundi 19 décembre 2011 :

                       

                      La BCE pointe des risques accrus pour la stabilité financière.

                       

                      La Banque centrale européenne (BCE) a averti lundi que les risques pesant sur la stabilité financière de la zone euro avaient considérablement augmenté au second semestre, alimentés principalement par les craintes de contagion de la crise de la dette et par des tensions sur le marché interbancaire.

                       

                      Dans son rapport bi-annuel sur la stabilité financière, la BCE estime que dans le pire des cas, le monde pourrait retomber en récession, affaiblissant davantage des banques déjà fragiles.

                       

                      "La crise du risque souverain et son interaction avec le secteur bancaire a empiré, dans le contexte de perspectives de croissance macroéconomiques affaiblies", lit-on dans ce rapport.

                       

                      "Au final, la transmission des tensions entre souverains, entre les banques, et entre ces deux derniers s’est intensifiée pour prendre les proportions d’une crise systémique sans précédent depuis la faillite de Lehman Brothers il y a trois ans."

                       

                      http://www.lesechos.fr/investisseurs/actualites-boursieres/reuters_00410079-la-bce-pointe-des-risques-accrus-pour-la-stabilite-financiere-265259.php


                      • Bernard Bougel Bernard Bougel 20 décembre 2011 08:36

                        Vous n’avez pas été sans remarquer que la BCE n’est pas mentionnée dans mon papier.
                        Dans son rôle actuel, tel qu’il est défini par les traités, la BCE n’est qu’un « machin » (comme aurait dit le Général de Gaulle) qui n’apporte pas grand chose en vue d’une « sortie par le haut ».


                      • lagabe 20 décembre 2011 09:37

                        dans votre réflexion
                        Certes il y a bien une mission interministérielle pour la réforme de l’organisation territoriale dans le cadre de la RGPP (Révision Générale des Politiques Publiques). Mais que sont devenues ses propositions et promesses d’économies ? Où sont les résultats ?
                        résultat nul voire un peu négatif , d’un coté on enléve de l’autre on augmente pour ceux qui restent
                        Et de plus quand on supprime un emploi dans les fonctionnaire , on en crée 3 dans la fonction territoriale

                        Autre remarque , il y a 15 ans , on avait la meilleure société pour faire les panneaux solaires , à cause de l’administratif cette société est en déconfiture et on a créait EDF EN (avec un énarque ancien de EDF)


                        • Bernard Bougel Bernard Bougel 20 décembre 2011 10:04

                          Eh oui ! C’est la face négative du modèle français : copinage, népotisme, relations incestueuses entre la haute fonction publique et l’industrie ...
                          Il faut naturellement corriger ces dysfonctionnements et traquer les conflits d’intérêt de toutes sortes.
                          Cela étant soyons réalistes : l’homme est un animal très imparfait. Il y aura toujours des conflits d’intérêt, voire de la corruption ...


                        • Bernard Bougel Bernard Bougel 30 décembre 2011 21:32

                          D’accord avec vous pour une réflexion d’ensemble plutôt qu’une révolution sanglante.
                          Mais nos politiciens professionnels ne sont certainement pas prêts à (ni près de) partager le pouvoir. Le pouvoir est une véritable drogue.
                          Votre vision d’une activité mêlant « participation à l’économie » (disons le travail tel que nous l’effectuons aujourd’hui) et « assemblées citoyennes », pour sympathique qu’elle soit, n’a jamais connu de mise en œuvre dans aucun pays.
                          Comment y arriverons-nous ?

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