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Accueil du site > Actualités > Economie > Europe : gare au dérapage incontrôlé

Europe : gare au dérapage incontrôlé

Quand ils en auront fini avec l’Irlande, ils (les marchés) s’attaqueront au Portugal avant de passer à l’Espagne et à l’Italie… Pourtant, l’Irlande - dont l’histoire économique et financière de ces vingt dernières années fut une véritable « success story » - n’a jamais failli et a démontré, par la voix de son Gouvernement, une ferme détermination à lutter pour sa survie dès le déclenchement de la crise. En effet, et contrairement aux autorités grecques qui optèrent pour la politique de l’autruche, les responsables irlandais adoptèrent rapidement toutes mesures d’austérité utiles en vue de résoudre par eux-mêmes les tourmentes sans devoir compter sur la charité Européenne ou du F.M.I. La vérité est que l’Irlande, excellent élève Européen, a payé frontalement le prix de la mauvaise conception de l’Euro et des disfonctionnalités de l’Union en matière de gouvernance économique.

La logique étant imparable, cette défaillance Européenne sera quasi entièrement responsable de l’effet domino de cette crise qui, après la Grèce et l’Irlande, ira sévir ailleurs. Cette faiblesse structurelle de l’Euro et de ses institutions se rappellera ainsi très prochainement au bon souvenir du Portugal qui, du haut de ses déficits publics à 9.3% de son P.I.B., affiche les plus mauvais chiffres Européens après la Grèce, l’Irlande et l’Espagne. Et pourquoi espérer que l’Espagne sera ensuite épargnée, elle dont ces déficits arrivent au deuxième rang de l’Union ? Cette logique ne devrait-elle pas également s’appliquer à l’Italie qui peine à masquer ses faiblesses endémiques faites de montagnes d’endettements combinées à des dépenses Gouvernementales excessives et à une économie sempiternellement à la traîne ? En fait, si chaque nation de cette Union faillira pour ses raisons qui lui seront propres, la source profonde du mal est la même : ces économies au profil trop différent ne peuvent – en période de forte crise – être gérées et conduites par une seule banque centrale.

N’est-il pourtant pas aisé de prendre conscience qu’une politique de taux d’intérêts uniformes au sein de toute l’Union est naturellement vouée à l’échec, ces taux n’étant jamais adaptés à toutes ces économies aux structures si diverses – parfois mêmes antinomiques – et aux cycles d’activités souvent divergents ? La condamnation de la spéculation sera ainsi vigoureuse et bien-sûr politiquement opportune mais rien n’y fera : De la crise fiscale grecque à la bulle immobilière espagnole en passant par l’effondrement du système bancaire irlandais et pour en terminer avec les excédents allemands massifs… dans sa forme actuelle, l’Euro semble bien être une machine à précipiter les faillites !


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17 réactions à cet article    


  • Francis, agnotologue JL 18 novembre 2010 10:09

    « Matin brun » est une petite histoire qui décrit la montée du « fascisme ordinaire ».

    Le fascisme auquel nous sommes confrontés concerne les Etats : petit à petit, les Etats sont mis en coupe réglée et leurs citoyens seront assujettis à la dette pendant des générations et générations. Ce fascisme là que j’appellerai néo-fascisme est en train de gagner toute l"Europe.

    « La « rupture », c’est quoi ? Le démantèlement des acquis sociaux, le fait que les riches paient moins d’impôts, qu’on privatise de façon rampante l’université, qu’on donne les coudées franches aux affairistes. Cette façon de déguiser une soumission au capitalisme mondialisé en révolution nationale relève en soi du « pétainisme », au sens formel. » « De quoi Sarkozy est-il le nom ? »,  Alain Badiou


    • Francis48 18 novembre 2010 10:55

      Bonjour M Santi

      Encore une fois je ne peut qu’apprécier cet article au combien visionnaire....

      Les banques, la spéculation sont bel et bien à l’origine de tous nos maux et si la forme des problémes que nous allons rencontrer différe un tant soit peu les causes en sont les mêmes hélas.....

      Et si on parlait de l’homme.. de quelques uns de ses travers comme l’envie, la jalousie, la cupidité, la soif du pouvoir....

      Oui la cupidité......véritable moteur de nos chers financiers de tous poils et sommes toutes
      à l’origine de nos déboires.
      Mais ce n’est pas nouveau puisqu’il y a 2000 ans un nommé Jésus chassait les marchands du temple......

      Tant que l’homme ne sera pas capable de s’auto réguler ou si il est impossible de trouvers des gardes fous capables d’encadrer la finance au sens large je crains que l’histoire se repette dans ce qu’elle a de plus sombre.......

      Nul besoin d’être prophéte pour connaître la suite des événements n’est ce pas monsieur Santi ????.

      Non, il ne faut pas s’inquietter de la dette mais plutot de la guerre qui va se déclarer ici ou là......Mais chut, les chinois pourraient nous entendre.

      Cordialement

      Francis


      • Samuel Moleaud 18 novembre 2010 11:41

        Le but des néolibéraux dans ce troisième millénaire n’est pas de construire une fédération unie de peuples. Toute frontière, toute autorité est à supprimer, seuls comptent le lucre du profit par l’autogestion individuelle au sein de l’entreprise.

        Tout ce qui rapporte est bon. Il est donc bon pour les spéculateurs de faire effondrer l’euro. La demande de monnaie spéculative excède la demande en monnaie de transaction et crée les déficits, les déséquilibres économiques. C’est mathématique, même si je ne suis pas « économistatisticien »...

        Ces gens ne connaissent qu’une loi, celle qui fait d’eux des rois. L’Europe sera donc engouffrer dans la Tiers-mondisation en cours pour leurs bénéfices contre le peuple, réduit au servage.

        C’est un anarchisme de droite.


        • labulle 18 novembre 2010 16:00

          Le marché des devises est 60 fois supérieur au besoin en devises du commerce international.


        • Harfang Harfang 18 novembre 2010 11:47

          Règle n° 1 en politique :
          Quand on fait une erreur, il convient de persister dans cette erreur, et si possible en le clamant haut et fort.

          Voila pourquoi nous allons (malheureusement) nous trimballer l’euro jusqu’au bout (jusqu’à la lie ? jusqu’à la chute ?).

          Corollaire hors sujet : notre président étant un politicien, il applique cette règle avec zèle et à tout propos.


          • hunter hunter 18 novembre 2010 13:27

            Salut à tous,

            Très bon papier de Michel, clair concis ; j’allais dire comme d’habitude : je lis systématiquement vos papiers, mais les commente rarement, bien que je les apprécie.

            Un sincère +1 pour Popu, que j’encourage à développer ses idées, dont il a donné dans son post plus haut, un aperçu tout à fait pertinent : avez-vous un site ou peut-être un blog ? si oui, je serai vraiment intéressé par sa lecture, aussi, si vous ne l’avez pas encore fait, honnêtement, allez-y.

            En tout cas, ce qui est sur, c’est que si on continue comme ça, je crois qu’on va en prendre plein la gueule !

            Je profite de cette information pour féliciter ceux qui ont décidé ce jour, de publier la vidéo de Michéa, très instructive.

            Bonne journée à tous.

            H /


            • kemilein 18 novembre 2010 13:50

              RIP
              amen

              y’a plus qu’a « prier » pour que ça arrive enfin et qu’on enterre ce machin truc chose bidule inutile pognon-vore qu’est l’europe vendu au char transatlantique.

              on en veut de moins en moins, puis ça « interdit » même pas les guerres en sont sein, vue que même ça les sollicite (yougoslavie).

              abattre la vache sacrée Européiste du pognon. Gardons espoir.


              • FRK44 FRK44 18 novembre 2010 14:23

                Et bien non, cet article n’est pas bon.

                Que l’Euro dans sa forme actuelle, est un mauvais système. Soit. Tout le monde peut s’en rendre compte.

                Mais nous dire que l’Irlande est une « success story » économique et que tous ces malheurs, c’est à cause de l’euro !
                Il faudrait en parler aux irlandais qui poussent les portes chaque soir de la soupe populaire.
                Se construire sur le dos de ses voisins, par un dumping fiscal pour entreprises, n’est pas un exemple de bonne conduite. D’autant moins bonne, qu’elle a entrainé structurellement ce pays vers l’endettement chronique et la grande pauvreté de son peuple.
                La spéculation financière était devenue un culte chez eux, une bulle explose ( car il y en a d’autres ) et voilà ce pays de nouveau dans l’humiliation.

                Non, la crise n’était pas assez forte, car il y a encore des ’experts’ pour nous raconter de belles histoires spéculatives.


                • Michel Santi Michel Santi 18 novembre 2010 17:59

                  vous avez entièrement raison de ce point de vue : avant la crise, le système irlandais était intégralement bâti sur du levier et l’élite des affaires rivalisait avec Londres et avec New York acceptant toutes les affaires afin de brasser le maximum de volume.
                  La chute irlandaise me rappelle la fable de la grenouille qui voulait se gonfler démesurément si ce n’est que, là, c’est une bulle qui a été gonflée...


                • LE CHAT LE CHAT 18 novembre 2010 23:01

                  l’islande qui a la couronne islandaise comme monnaie a connu pareille mésaventure !


                • plancherDesVaches 18 novembre 2010 15:18

                  Plutôt que de vilipender le gout du lucre, cette fois, je vais faire un parallèle vers la fratrie obligée de la Zone Euro.
                  La famille recomposée ainsi que l’enfant unique (voir monnaie) sont expliqués ici :

                  http://www.agoravox.tv/actualites/politique/article/jean-claude-michea-et-la-28413

                  Vous avez donc l’explication du tirage de couverture car aucun état Européen (qui a grandit seul), n’est capable de donner.
                  Le pire, dans l’histoire, est que, comme dans une fratrie, nous nous sommes frités un paquet de fois.
                  Mais apparemment, pas assez pour créer ce ciment qui fait qu’à force de combats, nous connaissions l’autre mieux que nous-même(s).
                  Les boules.

                  Y aurait-il une influence extérieure pour que le « diviser pour mieux régner » existe.. ?
                  Je n’y mettrai pas ma main au feu. smiley
                  Mettrai ou mettrais, poses-toi la question.

                  L’anglais reste la langue la plus parlée dans la Zone Euro où... il n’y a pas d’anglo-saxons.


                  • plancherDesVaches 18 novembre 2010 15:31

                    La plus parlée dans les échanges entre pays de la Zone Euro.

                    Pardon, j’ai toujours raccourci les cheminements de démonstrations depuis qu’on m’a appris les maths. smiley


                  • alberto alberto 18 novembre 2010 15:18

                    L’article est bon du fait qu’il dénonce un fonctionnement incohérent de la banque centrale européenne dont le directeur est comme un commandant de navire qui n’aurait pas le droit de manœuvrer la barre.

                    L’article montre aussi de quels pays hétéroclites est constitué l’Union et que les règles de fonctionnement de cet ensemble sont inachevées et incomplètes.

                    Enfin l’article attire l’attention sur le fait que si rien n’est fait, les spéculateurs de la terre entière, viendront peu à peu détricoter les liens qui unissent les pays de l’Union avec en final la ruine de l’Euro en tant que monnaie commune.

                    Bien à vous.


                    • fifilafiloche fifilafiloche 18 novembre 2010 16:20

                      @ Michel Santi,


                      Pourquoi, malgré des un niveau d’endettement supérieur à l’Espagne, une psychologie collective plus conservatrice que l’Irlande, une bulle immobilière plus tendues qu’au Portugal et des niveaux de prélèvements supérieurs à la Grèce, ’ils’ ne s’en prennent jamais à la France ? Pourriez vous nous donner une explication rationnelle à ce phénomène apparemment étrange...

                      • Michel Santi Michel Santi 18 novembre 2010 18:01

                        pas d’accord avec la « bulle immobilière plus tendue qu’au Portugal »

                        ce qui sauve - ou épargne - la France est :
                        - son très fort niveau d’épargne privée qui est étroitement corrélé au faible niveau d’endettement de ses ménages.
                        - son système bancaire très sain


                      • liberta 18 novembre 2010 18:12

                        @fifilafiloche
                        un début d’explication ici :http://cib.natixis.com/flushdoc.aspx?id=54851


                      • fifilafiloche fifilafiloche 18 novembre 2010 19:50

                        Pourquoi le « fort taux d’épargne privée » n’est il pas suffisant pour financer la dette française, comme au Japon ?


                        Comment le taux d’endettement peut il être « relativement bas » avec des prix de l’immobilier mulitipliés par 2.5 en 10 ans ?

                        Les prêts accordés aux particuliers pour l’accession à la propriété seront ils toujours considérés comme sains si la surcôte de 48% par rapport à la tendance longue venait à fondre ?

                        Il y a comme un air d’inconscience dans les milieux bancaires francophones...

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