Faire des choix
La politique a-t-elle encore un sens dans notre Pays, je dirais même sur notre continent. J’ai déjà développé au niveau international dans un autre article ce concept du » le premier qui bouge est mort », mais même en interne, il me semble que les débats restent figés, la fracture n’est pas que sociale comme la décrivait Chirac, mais elle est telle qu’elle ne permet pas de prendre des décisions claires sur l’avenir, aucune vision au-delà d’un an, et de l’éventuelle perspective de l’inversion de la courbe du chômage.
Quelle différence entre le gouvernement précédent et celui-ci, sinon une question de forme ?. Débarrassé de l’ex président, boni »menteur », prestidigitateur sans rien dans sa besace que des solutions à l’emporte pièce, brasseur de vent beaucoup plus que d’idées, le nouveau, décidément trop normal, a endossé l’habit et gère « en bon père de famille », alors que la mondialisation est angoissante, c’est le moins qu’on puisse dire. Sincèrement, pour faire une politique de Droite, la Droite est plus douée, et il n’est pas étonnant que le bateleur de Neuilly, en dépit de casseroles qu’on pensait insurmontables, adoubés de nouveau par ses comparses complices, redouble d’arrogance face aux juges pour retrouver sa fonction monarchique.
Notre pays est dirigé au gré des buzz. C’est un concept nouveau qui a pris le pouvoir, faire le buzz. Il est même des émissions qui ont une rubrique « buzz », comme C à vous sur France 5 (censé être une chaîne sérieuse) qui paye un mec, Jérémy Michalak, par ailleurs fort sympathique mais dont le talent n’éclate pas au premier coup d’œil, et dont on se demande où il a décroché, comme beaucoup d’autres, sa carte de presse, pour regarder sur internet ce qui a fait le buzz.
Ce qui est navrant, c’est que notre classe politique se prête bien volontiers à ces jeux du cirque, distillant une phrase assassine, qu’ils démentiront ou atténueront une heure plus tard...
Mesdames, messieurs qui êtes au pouvoir, il faut faire des choix, vous êtes élus, payés et vous bénéficiez d’avantages, alors ne pensez pas à votre réélection, mais à l’avenir de votre pays. Vous êtes censés avoir des conseillers à tous les étages qui doivent vous permettre de trancher.
Quelques exemples... Les gaz de schistes, faut-il s’y lancer ou pas ? J’ai déjà lu beaucoup d’articles sur le sujet, mais je n’arrive pas à me faire une opinion claire. Les uns déclarent que c’est le nouvel El Dorado, qui nous sortira de la crise comme les Etats Unis, les autres que c’est très polluant, et peu rentable en fin de compte. Ceux qui sont pour ne sont pas forcément des ultralibéraux inconséquents, ceux qui sont contre des écologistes babacool et rêveurs. Pourquoi toujours caricaturer l’opinion de nos adversaires ? ne peut-on pas avoir un débat serein sur ce sujet, se mettre autour d’une table . Est-ce dangereux ? et surtout est ce nécessaire ?, plutôt que d’engager une politique de sobriété énergétique où il semble possible d’économiser sans baisser la qualité du service.
Autre exemple : le SMIC à 1700 euros, irréaliste pour les uns qui sont les mêmes qui affirment par ailleurs que les chômeurs sont des fainéants, nécessaire pour les autres pour vivre décemment. Y a-t-il une quelconque motivation à bosser pour le SMIC actuel ? Evidemment, comparons avec l’Allemagne... c ‘est bien beau ,mais l’Allemagne a un coût du logement bien inférieur à la France, alors d’accord, n’augmentons pas le SMIC, mais comment faire baisser les loyers, baisser les loyers de 20 % c’est augmenter pour beaucoup de familles le pouvoir d’achat, et donc l’activité. Travailler moins et dépenser moins n’est pas plus stupide que le slogan de Sarkozy.
Car ce débat du partage du travail mérite aussi réflexion, concertation. Les partisans du « revenu universel » ou du « Dividende universel » ne sont pas tous des révolutionnaires avec le couteau entre les dents, mais je n’ai jamais entendu un politique influent parler de ces perspectives. Sont-ils aussi frileux de même de parler de nouveau du temps de travail sous prétexte que les 35 heures sont une usine à gaz ?
Lors de la crise bancaire de 2007, il a fallu que nos dirigeants soient acculés pour faire un choix, et ce choix s’est fait dans la précipitation. Sarkozy, prétendu sauveur du monde, a simplement suivi les américains et autres consorts dans cette idée de sauver les banques. L’urgence a fait qu’il n’y a même pas eu débat alors qu’il y avait un plan B, à savoir laisser les banques faire faillite, les nationaliser même temporairement, et éviter qu’il y ait un trou béant dans le financement de l’économie. Seuls les actionnaires des banques auraient été spoliés, et à ce que je sache, le jeu du capitalisme triomphant veut qu’il y a toujours un risque pour un actionnaire de perdre sa mise intégralement.
Cet exemple ne montre certes pas que le plan B était meilleur que l’option choisie, mais qu’il doit y avoir débat avant de devoir agir dans la précipitation.
Regardons ce qui se prépare dans le futur traité de libre échange que nous concoctent Obama et les européens, bientôt vous aurez des OGM et des hormones de croissance dans votre assiette, ce choix se fera dans notre dos, sans débat. Est-ce que les agités du goupillon enverront leur progéniture face aux CRS ? et pourtant, l’affaire s’avère beaucoup plus déterminante pour notre avenir que quelques homos en mal de noces.
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