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Accueil du site > Actualités > Economie > Faut-il croire à une reprise de l’économie ?

Faut-il croire à une reprise de l’économie ?

La zone euro semble aujourd’hui s’enfoncer dans la déflation, ce qui pourrait l’empêcher de sortir de la crise dans laquelle elle est engluée depuis 2008. Cependant, la BCE vient de publier des prévisions relativement optimistes pour les années à venir, avec 2% de croissance en 2016 et 2017. Faut-il la croire ?

Vents contraires de la conjoncture
 
Bien sûr, la baisse de la monnaie unique et du prix des matières premières devrait apporter un peu d’air à des économies européennes fatiguées par sept années de crise ininterrompue. Les études démontrent que ces évolutions ont un fort impact sur le niveau de la croissance en Europe. En outre, l’austérité est moins sévère que ces dernières années, du fait de l’échec des tours de vis menés en 2011 et en 2012 et du fait que bien des pays ont déjà atteint les 3% de PIB de déficit. Et avec des taux d’intérêt au plus bas, cela fait quatre forts courants favorables pour la conjoncture, qui laissent croire que, dans des conditions plus favorables, il n’y aurait pas de raison que la croissance n’accélère pas un peu, à condition bien sûr qu’ils ne changent pas dans les prochains mois, ce qui semble possible.
 
Néanmoins, il ne faut pas oublier que ce ne sont que des facteurs conjoncturels qui doivent uniquement permettre de compenser des facteurs structurels négatifs. D’abord, l’ouverture irréfléchie et inconsidérée de nos marchés a provoqué une véritable saignée industrielle, amenée à se poursuivre sans frontière étant donnés les écarts de niveau des salaires entre nos pays et certains pays émergents. Ensuite, le capitalisme actionnarial le plus rapace fait de plus en plus sa loi. Les premiers signes flagrants de spéculation malsaine apparaissent et les maigres fruits de la croissance ne profitent qu’à une toute petite minorité quand ils ne se déversent pas dans les profits des multinationales. En Europe, les banques centrales défendent plus la finance que les citoyens. Bref, tous les déséquilibres perdurent.
 
2015 : rebond de la croissance ?
 
C’est un débat qui existe depuis 2013, où j’ai commencé à prédire une légère reprise. Bien sûr, elle a été dérisoire en 2014, avec 0,4% de croissance. En l’absence d’action de la BCE, l’euro est resté trop cher trop longtemps pour sortir du bas de la fourchette que j’avais alors annoncée. C’est toute la difficulté de l’exercice que de prédire des évolutions qui pourront être influencées par d’autres évolutions. Et en 2015, à conditions constantes, j’ai tendance à croire aux prévisions de croissance de nos dirigeants, soit une croissance de 1%. Après tout, entre un euro moins cher, favorable au commerce et au tourisme, un pétrole moins cher qui améliore notre solde commercial, une austérité moins forte et des taux au plus bas, beaucoup de vents soufflent dans la voile de notre croissance économique.
 
Si les conditions restent stables, on pourrait même s’aventurer à prévoir 1 à 1,5% de croissance cette année et que le cap des 1,5% soit atteint en 2016. Il faut dire que toutes ces conditions, si elles se maintenaient, pourraient apporter un bol d’air frais aux entreprises, qui pourraient penser à autre chose qu’aux réductions de coût et aux restructurations. Bien sûr, cela n’enlève rien aux problèmes structurels, tous ces facteurs n’étant que conjoncturels. Pire, cette petite reprise ne sera que très limitée, inégale et temporaire, ce qu’il faudra bien sûr décrypter. Mais veillons à ne pas la nier si elle se concrétise dans les prochains mois pour pouvoir mieux faire le procès de ses déséquilibres. En outre, même si on reste loin de ce qui est nécessaire, cela pourrait tout de même nous épargner quelques chômeurs.
 

Voilà pourquoi, si les conditions restent telles qu’elles (ce qui semble le scénario le plus probable), je crois que l’on devrait avoir un peu plus de croissance. Bien sûr, cela sera insuffisant, inégal et temporaire. Et rien ne sera réglé, structurellement. Mais cela ne doit pas nous empêcher de le reconnaître.


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6 réactions à cet article    


  • Daniel Roux Daniel Roux 17 mars 2015 11:40

    La conjoncture favorable repose sur 2 piliers aussi fragiles l’un que l’autre.

    La baisse de la valeur des matières premières, le pétrole en tête et la baisse de valeur de notre monnaie face au dollar.

    Est-ce que cette conjoncture exceptionnelle peut contrebalancer les conséquences néfastes d’une politique économique favorisant la mondialisation depuis 30 ans, c’est à dire les délocalisations de production et de savoir-faire ?

    Tant que l’UE favorisera les riches actionnaires des multinationales, elle restera une fabrique de chômeur. Les populations s’enfonceront dans la paupérisation et nos pays développés dans la régression sociale.

    Nos élites nous ont trahis et continuent à nous mentir. Prenons-en conscience et tirons-en les conséquences.

    Ne votez plus pour vos ennemis.

     


    • Gabriel Gabriel 17 mars 2015 11:43

      Cher ami gaulliste mettez bien votre main en visière au dessus de vos yeux et voyez s’agiter à l’horizon la croissance qui piaffe d’arriver en nos contrées. Ca, c’est la version qu’on nous vend depuis 40 ans. La réalité ne serait ce pas plutôt ceci, les banques avec leurs serviteurs politiques de tout bords, après nous avoir copieusement tondu, lâchent un peu de laisse parce qu’ils s’aperçoivent qu’à faire crever les gens, ceux qui restent et que ces affameurs jettent dans la misère commencent à se révolter. Faut calmer le jeux, A réfléchir...


      • zygzornifle zygzornifle 17 mars 2015 13:25

        n’importe quoi.... un frémissement dans le slip n’est pas une érection ....


        • lsga lsga 17 mars 2015 14:06

          L’ouverture des frontières et la mise en jachère industrielle ont été instauré pour faire face à la crise économique de 1973 : l’auriez-vous déjà oublié ?


          • julius 1ER 18 mars 2015 07:51

            . Et avec des taux d’intérêt au plus bas, cela fait quatre forts courants favorables pour la conjoncture, qui laissent croire que, dans des conditions plus favorables, il n’y aurait pas de raison que la croissance n’accélère pas un peu

            @l’auteur, 

            croissance, croissance, croissance...... pour qui et pour quoi faire ????
            ce sont les vraies questions qui se posent face à cette crise systémique, croissance pour mettre plus de voitures dans la rue, pour consommer plus de pétrole et de matières premières ????? croissance pour enrichir un peu plus nos multinationales qui ne paient plus d’impôts ? croissance pour aider des entreprises à devenir plus grandes pour justement ne plus payer d’impôts ???
            ou croissance pour définir un« vrai » projet de société plus rationnel, plus solidaire et finalement plus « humain » .... 

            • Peretz1 Peretz1 18 mars 2015 07:56

              Baisse du prix du pétrole et baisse de l’euro sont contradictoires. Donc très peu de changement à attendre de ce côté là. Aucun espoir non plus sur une véritable croissance tant que la spéculation et la rentabilité financière sera plus intéressante que la rentabilité industrielle. Et surtout tant que l’on cherchera à faire des économies budgétaires. La seule solution c’est le fordisme.

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