La zone euro semble aujourd’hui s’enfoncer dans la déflation, ce qui pourrait l’empêcher de sortir de la crise dans laquelle elle est engluée depuis 2008. Cependant, la BCE vient de publier des prévisions relativement optimistes pour les années à venir, avec 2% de croissance en 2016 et 2017. Faut-il la croire ?

Vents contraires de la conjoncture
2015 : rebond de la croissance ?
C’est un débat qui existe depuis 2013,
où j’ai commencé à prédire une légère reprise. Bien sûr,
elle a été dérisoire en 2014, avec 0,4% de croissance. En l’absence d’action de la BCE, l’euro est resté trop cher trop longtemps pour sortir
du bas de la fourchette que j’avais alors annoncée. C’est toute la difficulté de l’exercice que de prédire des évolutions qui pourront être influencées par d’autres évolutions. Et en 2015, à conditions constantes,
j’ai tendance à croire aux prévisions de croissance de nos dirigeants, soit une croissance de 1%. Après tout,
entre un euro moins cher, favorable au commerce et au tourisme, un pétrole moins cher qui améliore notre solde commercial, une austérité moins forte et des taux au plus bas, beaucoup de vents soufflent dans la voile de notre croissance économique.
Si les conditions restent stables, on pourrait même s’aventurer à prévoir 1 à 1,5% de croissance cette année et que le cap des 1,5% soit atteint en 2016. Il faut dire que toutes ces conditions, si elles se maintenaient, pourraient apporter un bol d’air frais aux entreprises, qui pourraient penser à autre chose qu’aux réductions de coût et aux restructurations. Bien sûr, cela n’enlève rien aux problèmes structurels, tous ces facteurs n’étant que conjoncturels. Pire,
cette petite reprise ne sera que très limitée, inégale et temporaire, ce qu’il faudra bien sûr décrypter. Mais veillons à ne pas la nier si elle se concrétise dans les prochains mois pour pouvoir mieux faire le procès de ses déséquilibres. En outre, même si on reste loin de ce qui est nécessaire, cela pourrait tout de même nous épargner quelques chômeurs.
Voilà pourquoi, si les conditions restent telles qu’elles (ce qui semble le scénario le plus probable), je crois que l’on devrait avoir un peu plus de croissance. Bien sûr, cela sera insuffisant, inégal et temporaire. Et rien ne sera réglé, structurellement. Mais cela ne doit pas nous empêcher de le reconnaître.