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Accueil du site > Actualités > Economie > Fin de la dispense de recherche d’emploi pour les seniors : Illusoire (...)

Fin de la dispense de recherche d’emploi pour les seniors : Illusoire et anxiogène !

Décidée en 2008, du temps des ambitions de plein emploi du Président, la suppression de la dispense de recherche d'emploi des chômeurs âgés est appliquée depuis le 1er janvier 2012.

Si de l'Elysée, au gouvernement, en passant par l'UMP, on ne jure, ces derniers jours que par le sommet social, dont le Président et Xavier Bertrand nous ont déjà donné les grandes lignes, on notera leur extrême discrétion sur l'application de l'un des volets de la loi n° 2008-758 du 1er août 2008 : La suppression à compter du 1er janvier 2012 de la dispense de recherche d'emploi pour les chômeurs âgés.

Il faut dire qu'avec des chiffres du chômage calamiteux, il valait mieux éviter de rappeler les propos « enthousiastes », tenus par la majorité UMP en juillet 2008 à l'Assemblée Nationale, où on évoquait pêle mêle : La définition de l’offre raisonnable d’emploi, le franc succès de la fusion ANPE/Assedic et la radiation des chômeurs.

L'UMP glissait, à cette occasion, un amendement visant : « (...) à relever progressivement l’âge d’accès à la dispense de recherche d’emploi, jusqu’à la supprimer définitivement en 2012, conformément à la politique d’augmentation du taux d’emploi des seniors (...) » Il était soutenu et justifié par Laurent Wauquiez : « (...) il faut en finir avec l’hypocrisie en matière d’emploi des seniors : la dispense de recherche d’emploi a permis de les expulser du marché de l’emploi, donc d’améliorer les statistiques du chômage, et elle a été pour les employeurs un instrument commode de gestion des ressources humaines (...) le relèvement du seuil doit être progressif, et s’accompagner de la montée en puissance de l’accompagnement personnalisé des seniors (...) »

Sans oublier le très célèbre : « A 57 ans et demi on n'est pas fichu, on peut retrouver un emploi (...) donc, on continue à rechercher et le service public de l'emploi devra mettre sur la table des instruments très spécifiques de formation, de mise à niveau, d'aide à la recherche » de Christine Lagarde

Or, à fin 2011, si la rupture conventionnelle était devenue le premier «  instrument commode de gestion des ressources humaines » pour se séparer des seniors, force était de constater l'échec de l'accompagnement de ceux-ci, dans la mesure où ils représentaient plus de 800 000 des 5 201 300 inscrits à Pôle emploi.

Tout chômeur ayant dépassé les 55 ans, tel votre serviteur, pourrait vous narrer pendant des heures, les mines affligées des conseillers de Pôle Emploi lors de votre inscription, la quasi impossibilité d'obtenir une formation de longue durée nécessaire à un recyclage, ainsi que la diminution de la durée des entretiens au fil des mois. Ce à quoi il faut ajouter l'absence systématique de réponse des entreprises aux candidatures seniors sur les annonces qu'elles publient sur le site de Pôle Emploi.

C'est pourquoi, il n'était pas scandaleux que des chômeurs de plus de 57 ans soient dispensés de recherche active d'emploi en contrepartie de leurs indemnités. Mais, c'était sans compter sur la conjonction du passage de l'âge légal de la retraite à 62 ans et la décision prise en 2008 de supprimer la dispense.

Concrètement, que va-t-il se passer pour les chômeurs âgés dont aucune entreprise ne souhaite s'encombrer ?

Et bien, ils vont être obligés de : « (...) justifier de l’accomplissement d’actes positifs et répétés en vue de retrouver un emploi, de créer ou de reprendre une entreprise (...) » Et bien entendu, de ne pas pouvoir : « (...) sans motif légitime, refuser à deux reprises une ORE (offre raisonnable d’emploi) »

Or, qui peut croire, comme l'écrit Michel Abhervé : « (...) que les services de Pôle emploi, alors qu’ils accueillent ces derniers temps des demandeurs d’emploi toujours plus nombreux (...) auront la possibilité d’assurer à ces demandeurs un accompagnement renforcé, alors que les perspectives de retour à l’emploi sont bien faibles, et que les seniors sont la catégorie où le chômage augmente le plus, + 15 % en un an (...) »

Maurad Rhabi, en charge des questions de l'emploi et du chômage à la CGT, craint à juste titre autant : « l'impact psychologique » représenté par la pression de Pôle Emploi pour leur faire rechercher des emplois « qui n'existent pas » que l'obligation d'accepter, sous peine de radiation, la précarité des sous emplois ou micro boulots de quelques heures

La solution consisterait bien entendu à revenir sur une loi qui ne tient pas compte de la réalité de la crise actuelle de l'emploi. Mais à quelques mois de l'échéance présidentielle, il semble que pour le Président le terme social soit plus associé à celui de TVA qu'à celui de quelques milliers de chômeurs soumis à une situation encore plus anxiogène !


Crédit et copyright photo
L'Alsace


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10 réactions à cet article    


  • iris 5 janvier 2012 10:48

    Ah comme vosu avez raison !! ils ont compètement à la solde du medet et à coté de leur pompes aux gouvernement !!
    y a que dans cette corporation des homme politique et patronat q’on peut travailler jusqu’à 70 ans et + car bonne retraite double slaire avantage payés par les contribuables !!

    que d’énergie et angoisse payée par cpam EN PURE PERTE !!


    • LE CHAT LE CHAT 5 janvier 2012 11:41

      idiot d’obliger les seniors à faire semblant de faire chercher des jobs qui n’existent pas quand des centaines de millers de jeunes n’en trouvent pas plus ! combien ça coûte , le suivi de cette quête du Graal inutile ?


      • luluberlu luluberlu 5 janvier 2012 13:04

        AAA ...va falloir voir comment, reconvoquer les dèja bénéficiaires qui frisent la soixantaine et chomdu depuis dix ans et plus....


        • Hermes Hermes 5 janvier 2012 13:28

          Bonjour, je pense qu’il ya une alerte importante (à confirmer je ne suis pas spécialiste du droit du travail) :

          La conséquence c’est qu’ils soient radiés des demandeurs d’emploi, et si ils sont radiés des demandeurs d’emploi, c’est de passer en inactivité totale et donc de ne plus pouvoir prétendre à la retraite (que le frère d’Iznogood gère en partie) faute d’avoir réalisé suffisamment de trimestres.

          Je vois déjà nos bons fonctionnaires se ruer appatés par une prime à l’efficacité sur les seniors à 6 mois de la retraite... ; il est génial iznogood !

          A vérifier vite pour informer.


          • luojie 6 janvier 2012 07:35

            Question de François. J’ai 62 ans. Salarié jusqu’à fin 2003, j’ai été au chômage et indemnisé de Janvier 2004 à fin Décembre 2005). Depuis je ne touche aucun revenu. Je n’ai donc que 146 trimestres validés. J’ai travaillé sans interruption depuis fin 1969. La Cram doit-elle valider ces derniers trimestres après chômage ?

            Réponse. Les périodes de chômage non indemnisé (après 1980) peuvent être validées sous certaines conditions. Si vous avez cessé d’être indemnisé, les périodes de chômage ayant suivi l’arrêt de l’indemnisation sont validées dans la limite d’un an.

            Toutefois, elles sont validées dans la limite de 5 ans si l’assuré :
             a au moins 55 ans à la date de cessation de l’indemnisation,
             totalise au moins 20 ans de cotisations tous régimes de base confondus (y compris dans l’Union européenne),
             ne relève pas à nouveau d’un régime obligatoire d’assurance vieillesse.

            Vous devez produire une déclaration sur l’honneur précisant que vous étiez en chômage involontaire sans aucune indemnisation.

            (c’était la réponse de la CFDT en 2008)

            @auteur : merci JC Slovar, pour cet article.


          • Hermes Hermes 6 janvier 2012 12:57

            Bonjour,

            Merci de ces précisions.

            La déclaration sur l’honneur ne sera plus valable si il y a refus de postes sous-qualifiés ou de micro boulots de quelques heures. Donc le risque existe bien.

            Bonne journée.


          • Richard Schneider Richard Schneider 5 janvier 2012 16:07

            Encore une fois Slovar dévoile une des nombreuses iniquités du système mis en place par les « grands réformateurs » de notre système social.

            Hermes le dit très bien : il faut que les séniors demandeurs d’emploi soient radiés des listes et de ce fait ne puissent plus prétendre à la retraite.
            Au fond, tout cette basse politique sert à détruire notre système de retraite par répartition : Guillaume, le frère de l’Autre, attend patiemment le moment pour profiter de de la manne que lui procurera le système par capitalisation ... 
            IL FAUT SE DÉBARRASSER DE CES GENS !

            • Yohan Yohan 5 janvier 2012 20:54

              Ceux qui détruisent la retraite par répartition sont d’abord les castes privilégiées :il y en a deux : les régimes spéciaux en tête et les retraites chapeau des grandes boites du privé.

               Deux castes qui ne font que s’opposer en apparence mais qui, en réalité, font alliance objective sur le pognon (prend l’oseille et tire toi). J’ai un pote qui bossait dans une caisse de retraite bien connue. délégué CFDT. Lu,i il vient tout juste de partir en retraite à 58 ans, au motif que, réforme ou pas, on ne peut soit-disant pas revenir sur un privilège accordé avant la réforme. Autrement dit, cette caisse se goberge sur le dos de ses cotisants. Où est la morale ? où est l’équité ? Moi, ce que je vois, c’est que c’est chacun voit pour sa pomme et après moi le déluge...Selon que vous êtes tombé dans la bonne boite, vous aurez les privilèges qui vont avec, et si vous êtes seulement un ouvirer du BTP, ou caissière à Carrefour, vous allez cotiser un max pour une retraite de misère. De plus, avec un peu de chance, vous en profiterez dix ans au mieux, car vous ces deux derniers sont généralement usés prématurément par leur métier.

              • 65beve 65beve 6 janvier 2012 08:32

                Bonjour à vous,
                C’était déjà dur avant pour trouver un job après 50 ans.
                Gràce à l’UMP, les sexagénaires partiront à la retraite deux ans plus tard. Autant de postes libres en moins pour ceux qui en ont besoin.
                Même chose pour les postes de fonctionnaire non remplacés. Les chômeurs attendront des jours meilleurs.
                A moins qu’ils ne perdent patience et s’installent comme auto-entrepreneurs à 50€/mois.
                Les seniors chômeurs et les auto-entrepreneurs ont ceci d’intéressant : ils sortent des chiffres du chômage.

                cdlt


                • tchoo 8 janvier 2012 10:31

                  Prochaine étape, puisque on admire tant l’Allemagne, création d’emploi « utile » à 1€ de l’heure

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