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Accueil du site > Actualités > Economie > Finances publiques : attention au dérapage !

Finances publiques : attention au dérapage !

En 2007, nous pouvions croire à une amorce de remboursement de la dette publique. Naturellement, il ne s’agissait pas d’élaborer une cure d’austérité ni souhaitée ni souhaitable, néanmoins une plus grande rigueur budgétaire - dès 2007 - aurait été la bienvenue. 

Mais la crise est passée par là ! 

Le Gouvernement a donc opté pour un plan de relance. Mais là aussi, il convient de calmer les élans d’optimisme liés à une improbable reprise en 2010, car il est trop tôt pour savoir si le plan de relance a permis à la France de limiter la casse ou non. 

Sur un plan purement factuel, le vote du Projet de Loi de Finance pour 2010 (PLF) à l’Assemblée nationale et au Sénat a entériné un niveau d’endettement jamais atteint depuis 1945. La dette de l’Etat atteindra 1 254 milliards d’euros fin 2010, soit 113 milliards d’euros de plus qu’en 2009 et 237 milliards de plus qu’en 2008. Selon M. Fourcade, rapporteur spécial de la commission des finances, "il n’y a pas eu de ressources affectées au désendettement en 2009, et seulement 141 millions en 2008".

Sans vouloir jouer les Cassandre, fin 2008, la dette publique de la France représentait 15 900 euros par habitant et 26 500 euros par actif. Au 31 mars 2009, la dette publique cumulée (État, Sécurité sociale, collectivités territoriales) atteignait 70,5 % du produit intérieur brut (PIB), soit un taux supérieur de cinq points à la moyenne de l’UE et dix points de plus que le taux de 60% maximum prescrit par le Pacte de stabilité de la zone Euro. 

A ce rythme, la dette publique française devrait atteindre, en 2013, 91,3 % du PIB, soit 30 points de plus que le seuil fixé par le traité de Maastricht. Dans cette perspective, il est urgent pour la France de réduire son déficit budgétaire pour commencer à affecter davantage de ressources au remboursement de la dette publique.

Une bonne nouvelle malgré tout, la France vient de se voir accorder par l’exécutif européen un délai jusqu’à 2013 pour ramener ses déficits budgétaires en dessous du seuil des 3% du produit intérieur brut. Il est toutefois inutile de rêver car l’objectif parait difficilement atteignable lorsque le Gouvernement annonce un déficit qui devrait atteindre 8,2% du PIB l’an prochain et 7,7% en 2011, donc encore assez loin des critères du Pacte de stabilité. Une amorce de traitement de la dette publique n’est donc pas pour demain. Sans compter qu’à ce rythme, l’image de la France auprès des prêteurs internationaux sera déjà largement écornée. Il y a donc urgence à stopper le dérapage de la dépense publique !

Guillaume Poirier

http://www.chronique-deurope.blogspot.com/

 


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13 réactions à cet article    


  • wesson wesson 10 décembre 2009 13:55

    Bonjour l’auteur,

    "Dans cette perspective, il est urgent pour la France de réduire son déficit budgétaire pour commencer à affecter davantage de ressources au remboursement de la dette publique.« 

    Oyez, oyez braves gens, voila 30 ans qu’on vous bassine avec la dette publique légués à vos enfants. On a fait une petite pause sur le sujet pendant que le pognon public a servi à renflouer les banques , mais maintenant que les banques vont mieux, on va reprendre les bonnes vielles habitudes, et vous reparler en continu de la dette qui - par la grâce du libéralisme - sera également légué à nos petits enfants et à leurs enfants. Bref, une crise de libéralisme plus tard, c’est 2 générations supplémentaires qui vont éponger !

    Je ne sais pas le dire autrement que trivialement, mais il y en a marre de ces pousse-au-jouir du libéralisme tel que l’auteur pour nous parler encore et toujours de »l’insupportable dette" que eux-même ont créée.

    La dette extérieure est organiquement lié à la politique libérale. Et l’histoire nous le confirme. Aux USA, Reagan arrive au pouvoir avec une dette de 60 md$ sur un thème de campagne de réduction de la dette, et à la fin de son mandat, la dette sera de 200 md$. Sarkozy arrive en france avec une dette déjà importante de 60 md€, en 1 an elle a triplé à 183 md€, et la promesse d’un ravage prochain dans la fonction publique. Historiquement, la France n’avait pratiquement pas de dette lors des années 75, et depuis que le libéralisme y a triomphé (avec la complicité de la fausse gauche qui s’appelle parti socialiste), cette dette n’a cessée d’augmenter encore et encore.

    La dette et lié au libéralisme, c’est en fait fort simple. Pour éradiquer la dette, il suffit d’éradiquer le libéralisme, en commençant par sa manifestation la plus évidente, à savoir l’Europe du traité de Nice.

    Et la dette extérieure, on s’en fout ! Il suffit à l’état de décréter qu’il ne la paiera pas pour que celle ci s’en trouve annulée. Certes, il y aurait une bonne guerre à la clé, mais de toute manière comme c’est vers cela que l’Europe politique nous entraine ...


    • plancherDesVaches 10 décembre 2009 16:21

      Pas l’Europe politique, Wesson.
      Mais sachant que l’Europe est pilotée et pilonnée par les US grace à leur intermédiaire anglais, le libéralisme dans son ensemble.

      Privatisons les bénéfices et nationalisons les pertes. Tel est leur devise.


    • Serge Serge 10 décembre 2009 19:01

      Entièrement d’accord avec vous...la dette publique c’est « l’arme idéologique de destruction massive » utilisée par le libéralisme pour faire accepter un plan d’austérité à la « France d’en bas » afin que les requins du capitalisme puissent se gaver encore plus !
      Qu’en est-il d’ailleurs de la réalité des « chiffres officiels ? »
      En Janvier 2008 le calife n’avait-il pas claironné haut et fort...« les caisses sont vides,plus que vides. » et...quelques mois plus tard,miracle de « la main invisible » ( ??? ) des centaines de milliards d’euros pour les banques !!!

      Il faut se méfier des « stats et chiffres officiels » qui servent à imposer une politique et une idéologie !

      Un exemple encore aujourd’hui...S.Lollivier,Directeur des stats démographiques et sociales de l’INSEE,déclare à l’AFP qu’une « expertise » ( sic !!! ) va être engagée pour comprendre le décalage croissant entre ses premières estimations de l’emploi salarié et la réalité !

      En effet il y a environ un mois l’INSEE annonçait une « spectaculaire décélération des destructions d’emplois » ce qui permettait à tout l’aréopage de Sarkoland d’annoncer « un sortie de crise. »

      Mais ce jour les données chiffrées,faites à partir des bordereaux de l’URSSAF, FONT ETAT DE MOINS 80 700 EMPLOIS SALARIES AU 3ème TRIMESTRE !!!

      Pour justifier ce « décalage » l’INSEE déclare...« les équations ne sont pas faites pour gérer les grands chocs. » Quel euphémisme !!!


    • wesson wesson 10 décembre 2009 21:49

      bonsoir Serge,
      oui, celle là aussi je l’avais vu. On aura pu s’attendre au moins à une timide râlerie dans la presse sur le thème « ils nous racontent que des conneries », et pas un mot !

      Et ce soir, au « téléphone sonne » de France Inter on a en repris une louche sur le thème de l’intolérable déficit et tout ce qu’il faudra faire pour le réduire, avec tout le monde d’accord sur le fait qu’il faille accélérer les réformes libérales, et 3 pauvres questions d’auditeurs pour faire croire qu’il s’agissait d’un dialogue.

      Vraiment, la complicité active des médias pour la mise en place du carnage libéral apparait tous les jours un peu plus évidente !


    • Croa Croa 10 décembre 2009 22:17

      Petite erreur sémantique : Il ne s’agit pas là de renflouer les banques mais de les engraisser tout simplement !

      Les banques n’ont jamais été mal, c’est elles qui pompent tout ! (Toutes les richesses s’entend car coté pognon c’est encore plus simple  : Elles le fabriquent !)


    • sheeldon 11 décembre 2009 09:18

      bonjour

      sur la même longueur d’onde que wesson .

      plancherDesVaches

      je ne suis pas sûr que la perfide albion soit tant que ça le cheval de troye des usa , les pays-bas, l’allemagne ( très favorisée par les usa depuis la fin de la guerre ) ou les pays de l’est n’ont rien a envier au royaume uni .

      pour ce qui est du déficit public , il est toujours trop grand quand le social arrive .

      cordialement


    • Crevette Crevette 10 décembre 2009 18:54

      Ouaip, effectivement.

      Je ne suis pas économiste (ouf !) mais bon...

      La dette, privée transférée au public, un boulet.
      Merci le libéralisme...

      C’est l’impasse.

      Je vois mal comment résoudre ce problème sans abolir le bouclier fiscal, et en plus, taxer les riches, les titres financier & plus values financières.

      Je vois mal notre président imposer une rigueur drastique avant les élections régionales, et même ensuite, à 2 ans des présidentelles.

      Je vois encore moins pourquoi l’ Etat devrait emprunter de l’argent à des banques zombies moyennant des intérêts payés par le contribuable pour les renflouer aussitôt.

      Ce devrait être dans un seul sens car ce sont les banques qui devraient dépendre de l’Etat et non le contraire...

      Ah ! C’est l’Art 104 du traité de maastricht, devenu Traité de Lisbonne qui l’interdit, et l’idéologie de nos gouvernements.

      Une bonne nationalisation du système bancaire ou une européanisation devrait pourtant faire l’affaire !

      Dans ce cadre libéral, il y a peu de chance que les déficits des Etats européens soient résorbés autrement que par de l’inflation ou recessflation, doublés d’un parallélisme entre la baisse de l’Euro et celle du dollar.

      Regardons la Grèce et l’Espagne pour avoir une idée de ce qui pourrait suivre.


      • Croa Croa 10 décembre 2009 22:20

        Crevette, le sujet c’est la dette publique, pas la dette privée !


      • BA 10 décembre 2009 21:24

        D’après le Fonds Monétaire International, en 2014, quelle sera la dette publique par rapport au PIB  ?

        La dette publique de l’Allemagne sera de 91,4 % du PIB.

        La dette publique de la France sera de 95,5 % du PIB.

        La dette publique du Royaume-Uni sera de 99,7 % du PIB.

        La dette publique de la Belgique sera de 111,1 % du PIB.

        La dette publique des Etats-Unis sera de 112 % du PIB.

        La dette publique de l’Italie sera de 132,2 % du PIB.

        La dette publique de la Grèce sera de 133,7 % du PIB.

        La dette publique de l’Islande sera de 134,1 % du PIB.

        La dette publique du Japon sera de 239,2 % du PIB.

        C’est à la page 30  :

        http://www.imf.org/external/pubs/ft/spn/2009/spn0921.pdf

        En juillet 2009, dans son rapport ci-dessus, le FMI a prévu que la dette publique de la Grèce atteindrait 133,7 % du PIB en 2014.

        Vous avez bien lu : 133,7 % du PIB en 2014.

        Or, que vient-on d’apprendre la semaine dernière ?

        La Deutsche Bank vient de faire ses propres calculs. La Deutsche Bank a calculé que la dette publique de la Grèce venait d’atteindre AUJOURD’HUI 135 % du PIB.

        http://www.lefigaro.fr/editos/2009/12/04/01031-20091204ARTFIG00381-apres-dubai-attention-a-la-grece-.php


        • oj 11 décembre 2009 01:58

          potentiellement, la crise financière pourrait connaire un nouveau rebond en debut 2010 avec bien sur une consequence directe sur l’economie.

          ... donc un agravement global de la situation .....

          quoi qu’il en soit, intuitivement, je pense que nos problemes ne sont pas que de l’odre des regles contractuelles mais bien plus profonds et en plus complexes du fait de l’inextricable interdependance des economies et sociétés.

          mon sentiment est que nous nous dirigeaons vers une inevitable remise a plat des grands concepts : sociétés, civilisation, economie dans un cadre de grandes difficultés.

          mon sentiment est aussi que cela est necessaire et que cela passera par le sang et les pleurs car l’homme n’a jamais su gérer la complexité dans le chaos.


          • AVEVA 12 décembre 2009 18:37

            Le sang et les pleurs sont déjà là (guerres pour le pétrole) mais espérons que les moyens de destructions massives feront réfléchir les décideurs avant qu’ils décident d’emplifier le mouvement car ils en prendraient aussi plein la figure.

            Oui bien sûr la situation va s’aggraver.
            Les pays occidentaux vont devoir partager avec les autres les richesses de la planette, triste pour eux que les milliards d’individus qui vivent d’un bol de riz et d’un coup de pied au c.l veuillent changer de vie.

            1700€/mois pour un conducteur de camion ! c’est un pont d’or., c’est presque le salaire de ma nièce Ingénieur-docteur.

            Pourquoi y a-t-il du chômage ? tout simplement parceque les salaires sont trop élevés.
            Chaque fois que le SMIC augmente, ce sont des emplois supprimés.

            Il n’y a pas quelque part une grande boîte pleine d’€ qu’on distribue durablement à celui qui crit le plus fort.

            En travaillant on produit un bien qu’il faut vendre à quelqu’un qui soit disposé à en payer le prix. Si ce prix est trop élevé,le produit du travail ne trouve pas preneur.


          • zelectron zelectron 11 décembre 2009 11:06

            Chaque gouvernement depuis belle lurette compte sur le suivant pour rattraper ses déficits et d’années en années dépense à qui mieux mieux en regardant autour en se disant : personne ne nous sanctionne (on a fait ce qu’il fallait pour nous même et notre petite famille) on peut donc augmenter « joyeusement » le TROU !
            Les voisins ? mais ils en font autant et chacun se surveille ainsi depuis des lustres...

            Nota bene : ceci concerne la droite comme la gauche !


            • BA 13 décembre 2009 23:26

              Aux Etats-Unis, la dette publique a dépassé le plafond maximal autorisé par la loi.

              Dimanche 13 décembre 2009, la dette publique des Etats-Unis est de  :

              12 104 215 476 878 dollars.

              Vous avez bien lu  : 12 104 milliards de dollars.

               

              http://usdeficit.com/

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Guillaume Poirier

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