Force 5 c’est un panaché ?
Force 5, plan Force 5 ! C’est le nom donné par Novelli au plan censé améliorer les exportations françaises. Un plan disons tout de suite qui manque de panache tant il reste dans la généralité.

Eh oui, l’exportation française va mal. Elle régresse ! Quatrième puis cinquième
force exportatrice mondiale, la France peine à se relancer la faute, dit-on en haut lieu, à l’euro trop fort, au pétrole cher, et quand même à
nos structures économiques.
Eh oui, car la première force exportatrice mondiale s’appelle
l’Allemagne qui aux dernières nouvelles n’avait pas dévalué le Deutsch
Mark puisqu’ils ont la même monnaie que nous l’euro fort. La Tribune
rappelait que l’excédent commercial de l’Allemagne (export-import)
pour le mois de mai 2007 est de 17 milliards d’euros quand le déficit
commercial de la France est de 29 milliards d’euros sur les douze
derniers mois... Il y a en effet comme un déficit quelque part. Les
économiste disent que c’est le fait d’une mauvaise spécialisation de
l’industrie française et quoi qu’en dise Novelli, c’est bien le bas du
problème, l’industrie française souffre, et en dehors de
l’agroalimentaire, que ce soit l’aéronautique ou l’automobile les
leaders français sont à la peine (chute des ventes automobiles,
restructuration avec le plan Power 8, restructuration dans la
pharmacie...).
C’est donc un plan Force 5 qui comporte cinq points clés pour renverser la tendance :
- simplification des procédures à l’export évidemment, pour
permettre aux entreprises de réaliser tout leur administratif "export"
via internet ;
- développer la Recherche et le Développement des PME pour
atteindre un jour peut-être le seuil promis à Lisbonne de
dépasser les 3 % du PIB dans ce secteur ;
- développer les PME, alors là vraiment, il va falloir faire une
effort de mentalité car c’est le point clé du développement de
l’économie française ;
- alléger la fiscalité (des entreprises) encore un sujet de
polémique forte en perspective et sans doute le retour de la TVA sociale ;
- Orienter les entreprises vers l’exportation...
Je n’ai pas trouvé plus d’information sur ce plan, je me contenterais de commenter deux mesures le développement des PME et l’allègement de la fiscalité, les deux étant fortement liées.
Le développement des PME françaises passe, à mon très humble avis, par la déconcentration de l’industrie française. Un fou, me dira-t-on, alors que l’économie mondiale poursuit une course effrénée à la taille critique, je veux voir disparaître les géants français !
N’allons pas aussi loin, simplement j’ai une conviction profonde, tout marché ne peut se développer que s’il y a une concurrence "libre et non faussée", ce qui signifie qu’il y a une réglementation sur la concurrence et en particulier que la concurrence soit réelle et non pas dominée par quelques groupes industriels. J’ai déjà proposé la Taxe Microsoft

Mais pourquoi est-ce important ? Simplement pour qu’il y ait suffisamment de PME et PMI et non pas seulement des groupes face à des TPE. La France manque de 10 000 PME/PMI, c’est le maillon faible de l’économie, pourquoi ?
Une des réponses réside dans la rentabilité des entreprises. Surchargées de prélèvements, les entrepreneurs ont, à tort ou à raison, cette sensation désagréable de travailler et de gagner de l’argent pour les autres. Il y a souvent un moment où le chef d’entreprise ne veut plus grossir en précisant que cela ne sert à rien puisqu’il ne gagnera pas plus ! Il faut reconnaître à Sarkozy d’avoir compris ce message et de vouloir imprimer un sens différent à la valeur travail. Mais pour atteindre cet objectif, alors que la dette de la France s’enorgueillit de 13 milliards d’allègements fiscaux, a priori non productifs, il va bien falloir transférer les prélèvements.
C’est évidemment là qu’interviendrait selon moi la TVA sociale, car si le gouvernement baisse l’impôt sur les sociétés, il devra en outre améliorer la rentabilité des entreprises et le pouvoir d’achat des "travailleurs" en diminuant les charges sociales prélevées sur les salaires. L’augmentation de la CSG serait intéressante, mais la TVA sociale beaucoup plus efficace. Certes, dans un premier temps le pouvoir d’achat des Français s’en ressentirait, mais au moins tout le monde contribuerait par ses achats en France à réduire nos déficits sociaux, cela rendrait sans doute aussi les Français plus sensibles à leurs actes d’achats, en tout cas pour une minorité active.
Ainsi, de nouveau, le consommateur sera mis à l’épreuve, certains crieront à l’injustice de cet impôts qu’est la TVA, qu’elle soit sociale ou anti-monopole, car elle touche plus les "petits" que les grands. Certes, l’argument peut être recevable, sauf que l’impôt sur le revenu est devenu tellement haï par l’opinion publique et il est finalement terriblement injuste dans son application aujourd’hui, que de transférer les impôts directs sur des impôts indirects n’est plus choquant dans une société où domine la consommation.
Quant au plan Novelli de force 5, il me semble qu’il n’a la maîtrise que de la force 1 "les simplifications à l’export", tant les quatre autres points, concernent de multiples ministères, ce plan sera donc forcément panaché (on se rattrape comme on peut au titre !). Cependant pour les entreprises, il se peut qu’il y ait de bonnes surprises à l’arrivée, une annonce de la sorte sans suite serait terrible pour le gouvernement qui veut rétablir la confiance et le travail.
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