Giscard propose un consensus pragmatique pour l’Hôtel de la Marine
Dans un contexte polémique, Valéry Giscard d'Estaing est chargé de diriger une commission qui doit statuer sur le sort de l'Hôtel de la Marine. Un confidentiel du Figaro daté du 17 mai relate la position pragmatique de Valéry Giscard d'Estaing concernant l'avenir de l'immeuble parisien.
L'Hôtel de la Marine est un monument parisien prestigieux placé sur la place de la Concorde. Depuis la Révolution, il abrite l'administration de la Marine nationale française.
Pourtant, en 2014, la frange maritime de l'armée devra déménager et rejoindre l'armée de l'air et l'armé de terre dans le futur centre des armées françaises, le "pentagone à la française", actuellement en construction à Balard, dans le 15e arrondissement parisien.
Nicolas Sarkozy, suivant sa campagne de rigueur budgétaire et de revalorisation du patrimoine national a lancé un appel à projets afin de trouver un nouvel occupant à l'Hôtel de la Marine et surtout de financer les onéreux travaux nécessaires à la restauration de l'immeuble.
L'idée que l'on puisse vendre à un privé un élément aussi important du patrimoine historique et culturel français a provoqué la colère de différents militaires et historiens qui ont lancé une pétition contre toute cession de l'Hôtel de la Marine à un partenaire privé.
Afin de calmer les esprits, Nicolas Sarkozy a alors nommé son prédécesseur, Valéry Giscard d'Estaing, à la tête d'une commission chargée d'évaluer les possibilités de reprise du monument. Une mission délicate...
Jusque là, VGE gardait le mystère sur les conclusions de la commission et sur son opinion. Cette "fuite" du Figaro est donc importante pour ceux qui s'intéressent au sujet puisqu'elle constitue la première information sur la vision de Giscard et qu'elle nous apprend l'orientation pragmatique et consensuelle du président.
Voici l'extrait du Figaro :
"La commission sur l'avenir de l'Hôtel de la marine, à paris, présidée par Valéry Giscard d'Estaing, est en train de procéder à une série d'auditions à huis clos. Selon plusieurs participants, l'ancien président de la République a indiqué que la bâtiment devra impérativement rester propriété de l'Etat lorsque la Marine aura quitté les lieux. De plus, son utilisation future devra être autofinancée, pour ne rien coûter au contribuable.
Deux contraintes qui excluent a priori d'installer un musée public ou la Maison de l'histoire de France dans ce prestigieux édifice situé place de la Concorde."
On voit donc la recherche du consensus de VGE qui propose, en fin négociateur, des garantis aux opposants comme aux partisans de l'appel à projets initié par Sarkozy.
L'ancien président confirme donc qu'il refuse catégoriquement que l'Hôtel de la Marine soit vendu à un privé tout en exigeant que le monument subvienne par lui même à ses besoins.
Pour schématiser, Giscard exige que le bâtiment reste propriété de l'Etat mais il concède que le contribuable ne doit pas payer la facture.
Une position qui devrait convenir à l'ensemble des protagonistes : ceux qui rejetaient l'appel à projets car il craignaient une vente du monument à un privé seront sûrement rassurés, tout comme ceux qui, favorables à l'appel à projets, refusaient que l'Etat perde encore des sommes astronomiques.
Une solution intermédiaire entre la vente et la gestion publique de l'immeuble devrait bientôt être proposée par VGE. De quoi satisfaire l'ensemble des personnes préoccupés par la gestion du patrimoine national.
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