Immobilier ! Le changement c’est maintenant !

Moi Président !.... Moi Président !.... Les Français connaissent la suite. Mais moi, les changements en immobilier, je vous les annonces, je vous les promets, sans risque de me tromper, et dans pas longtemps ..
Acheteurs ! Vous êtes comblés, profitez-en
A partir de quelques sites soigneusement mis en bookmark, pour aller plus vite, et que je ne nommerai pas ici pour ne pas risquer de faire de la réclame mal placée, vous dressez vos listes de biens sélectionnés à partir des critères rigoureux et exigeants qui sont vôtres. Les grands sites évoqués sont très-bien fait pour vous faciliter le travail.
Il y a pléthore de biens sur le marché, surabondance, profusion, tellement la crise commence à faire ses effets. Nul doute qu’un tour des vitrines d’agence de votre quartier ne vous permette de doubler la liste des biens glanés sur Internet en un tournemain.
Les prix sont au plus haut en ce printemps 2014, ce qui paradoxalement et comme nous le verrons, est un bien pour vous, acheteur ou investisseur éclairé.
Les délais des transactions s’allongent, ne cesse de s’allonger. L’écart entre les revenus des postulants et les prix ne cesse de grandir. Quant à l’immobilier traditionnellement chéri des investisseurs, résidentiel, industriel, commercial, de bureaux ou d’entrepôts, il s’étire en océans vides ne trouvant plus preneur. Le Crédit Foncier en est même à titriser ses crédits hypothécaires .. C’est dire.
Le récent billet de Jean-Luc Buchalet, très bien documenté sur le sujet, vous fait du malheur des propriétaires la peinture achevée. Qui doute encore, veut encore vérifier, mettra bulle immobilière dans Google.
Acheteurs, investisseurs, vous avez tous les atouts en main
Cette liste des biens qui vous conviendraient bien, vous allez la traiter de la manière suivante :
- Allo Madame Michu, vous vendez une maison j’ai vu, sur le Particulier au Coin Dubois .. je pourrais la visiter, elle m’irait bien. Mais le prix affiché dites ? C’est 245 000 ou 252 000 tel que lu sur le site de l’Agence Bellevue ?
- Oui oui … 252 000
- Je vous en donne cash 130. Vous êtes d’accord ?
Il y a de fortes chances pour que Madame Michu vous raccroche au nez, mais ça fait rien, vous reviendrez, vous recommencerez, avec si nécessaire une proposition un peu plus élevée (à peine). Auparavant, vous reprenez votre liste et passez au suivant, jusqu’à épuisement de la sélection ..
- Allo, Monsieur Robert ? 240 000 ? Je vous en donne cash 160, ça va ?
Après avoir si bien préparé le terrain, au mieux de vos intérêts comme au mieux des intérêts des autres acheteurs au passage, vous ajusterez vos propositions comme il convient, comme vous voudrez.
Vous jugez la méthode trop brutale ? Immorale ? Vouée à l’échec ?
Laissez-moi vous conter trois anecdotes très-significatives
Une maison est partie récemment pour 40 000 Euros, dans le village de mon père, Trifouilly-les-Bruyères. 40 000, c’est ce que devait à la banque, depuis longtemps, l’infortunée bergère maitresse – si peu – des lieux. Je concède, une loi a joué qui a obligé l’acheteur à rajouter 20 000 – L’état n’oublie jamais de prendre son pied. Puis cet heureux et avisé acheteur a revendu 140 000 dans la foulée, presto. Bon ! Nous savons ! Ce que les Anglo-Saxons appellent Carrying costs, frais de transactions, sont élevés chez vous Français, 10 % au moins. Il n’empêche, le coup a bien été joué.
La deuxième anecdote : nous étions, mon confrère Bruno et moi a deviser de façon fort agréable avec une charmante banquière d’une de ces banques d’un pays du sud de l’Europe, banque installée sur la plateau du Kirchberg, avenue J F Kennedy, Luxembourg city .. Vous voyez ! du solide, de l’établi, du très-renseigné, du crédible ..
A un moment, l’agréable banquière pour illustrer nos propos, tourne le grand écran de son ordinateur vers nous. Apparaissent alors, très-bellement décrits et illustrés, des centaines de biens à vendre dans son pays. Nous regardons la liste, émerveillés, un rien éberlués devant les rapports coût-qualité comme on dit sur le marché. J’avise dans la liste interminable qui défile, un vaste domaine, style latifundia, avec un antique palatio au milieu des oliviers, résidence présumée du propriétaire, flanquée de deux fermes de belle ampleur pour les travailleurs .. 45 hectares au total, trois bâtiments dont un très-beau et très-grand pour 600 000 seulement. Inspiré autant par mes convictions que par l’effet de suggestion induit par la contemplation des offres, je dis, le doigt levé interrogateur :
- 600 000 ? 600 000 ? Et si je vous en offre 150 ? je prend ?
La charmante me regarde, un très-court instant hésitante ..
- Ça dépend de ce qu’ils nous doivent .. oui, oui, ça peut marcher, il faut vérifier
- …
Dites-nous, Madame du Sud de l’Europe, chez-nous, au Luxembourg, en France .. ça pourrait pas marcher ça !
Sa réponse, si ! En France, vous n’avez encore pas connu la crise.
Troisième anecdote, je l’abrège celle-ci, tant elle est personnelle. Une propriétaire, tellement dégoûtée de vivre dans son environnement actuel – et si vous saviez, vous la comprendriez - tellement pressée de vendre pour changer de vie, a baissé son prix de trente pour cent en moins d’un an. Elle devrait d’ailleurs continuer vu qu’elle n’a pas encore vendu.
Pas besoin de fouiller autour de vous, vous les avez aussi vos anecdotes. Castorus est-il-sérieux ?
Vendeurs ! Au balcon !
Sales temps pour les vendeurs, et par voie de conséquence pour les opérateurs. Tout se conjugue pour contrarier leurs aspirations. L’environnement délétère dans lequel baigne le marché, l’aspect pléthorique de l’offre, les lois de l’état de plus en plus attaché à prendre son pied, l’évolution des choses, des pb de circulation aux pics de pollutions, des coûts de maintenance et d’entretien et de gestion en permanente hausse au chômage galopant, des revenus stagnants à la frilosité (qu’il convient d’interpréter bien ) des banquiers ..
De plus, l’armée des experts et des professionnels contents d’eux-mêmes, et qui font vœux d’aider les propriétaires, n’a globalement rien compris aux changements sournois qui se sont imposés, qu’on songe à l’emploi de l’Internet ou à l’apparition de sensibilités totalement nouvelles réorientant radicalement les motivations et les comportements des acheteurs.
Je vous invite à l’observation de quelques pratiques assez drôlatiques qui démontrent que bien des gens pensent, agissent, se déplacent, subissent à la manière d’un troupeau docile et que même les bergers que sont les professionnels de l’immobilier, agents, notaires, banquiers, se conduisent assez souvent comme des moutons.
L’avènement et l’utilisation de l’internet par exemple, mal maîtrisé, ne font qu’optimiser et automatiser l’erreur et l’absurdité. Je précise :
L’annonce d’un vendeur, qu’elle soit propulsée par le vendeur lui-même, qui va la confier aux sempiternels portails de l’immobilier sur l’Internet, va se retrouver au milieu de cent mille semblables à elles ..
Un vrai ban de sardines pour le prédateur sans pitié qu’est l’acheteur avisé. Il n’a qu’à se ruer à la curée.
Sortir le marché français de sa léthargie
Les agents immobiliers standards, les réseaux basics, qui bien souvent ne voient pas plus loin que le bout de leur nez, n’ont jamais remis en cause les vieilles pratiques. Mieux encore, ils les ont sur-employées sans beaucoup réfléchir aux alternatives bénéfiques. Mieux encore, ils utilisent l’Internet pour se tirer dans le pied.
Pas besoin de myria-tonnes d’intelligence pour se rendre à l’évidence : Une maison qui peut servir à un artisan doit faire l’objet d’annonces qui iront se loger à la CAPEB, à la Chambre des métiers, dans le magazine de Leroy de Berlin, dans les revues et les sites professionnels pour les artisans. Et si votre bien peut devenir un couvent, annoncez le au Vatican ! Le Bon C .. ne vous servira de rien.
Idem pour un bien qui peut convenir à des artistes, à des musiciens, à des preppers, à des écologistes, à des investisseurs, à des amoureux de la nature, à des gens qui veulent se ré-installer en province. Les annonces à vendre doivent se disséminer massivement sur Internet, au-delà des sites consacrés l’immobilier, Là où les acheteurs potentiels de tel ou tel type de biens seront très-nombreux à la voir, sur des sites quasi identitaires où elles ne seront en concurrence avec aucune autre annonce presque.
Mais pour cela, il faudrait que le vendeur sache écrire et utiliser le Net sans dépendre de personne. Une autre affaire quand on songe au quelques 20 ans de retard pris par le pays en la matière.
Cet exemple de remise en cause radicale d’un système léthargique, attaché à jamais à des pratiques héritées du fond des âges, style troisième république, fussent-elles ripolinées à la peinture Internet à bon marché, pourrait être suivi de beaucoup d’autres et faire l’objet de développements plus longs et plus fins.
Il suffira, dans le cadre de cet article, de constater que de nouvelles méthodes d’achat et de vente vont progressivement se généraliser, au nez à la barbe des attardés.
Dans un contexte globalement difficile, les premiers seront les premiers
Le changement dans l’immobilier se fera à tous les niveaux, du vendeur à l’acheteur, des opérateurs de détail aux grands fonds d’investissement, SICAV, FIS, OPCI adossés à l’immobilier.
La collecte de l’épargne par l’Internet, via des applications de micro-investissement délivrant des titres de propriété collectifs et des privilèges d’acquisition différée devrait se généraliser. Si le principe de diffusion catégorielle est appliqué, de nouvelles classes d’acheteurs, captives, en nombre illimité, pourraient se créer à partir de la multitude des micro-investisseurs récupérés via le Net.
Il conviendra cependant d’être en état de grâce avec les services de « compliance » et de contrôle mis en place par les états et les banques de jour en jour plus contraignants. Pas toujours chose facile ! Comme nous le disait un éminent banquier, lui aussi installé sur le plateau du Kirchberg : « la seule chose qu’il ne faut pas prononcer devant un banquier luxembourgeois, c’est le mot Internet ».
Justement Sir Banquier .. on vous comprend ! Vous nous mettez la puce à l’oreille ..
Mais la principale manifestation du changement en immobilier sera la redéfinition-même de son objet : l’immobilier urbain sera de plus en plus déclassé, délaissé, au profit de celui des grands espaces, celui qui ne fait pour l’instant que pointer le bout de son nez sur le marché et auquel les étrangers, de la Roumanie à Mercurey, commencent à s’intéresser.
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