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JO, Euro, Coupe du Monde... : comment éviter les dettes insoutenables ?

Et comment se diriger vers une économie du sport plus durable, plus responsable ?

Le CIO a fortement encouragé des projets phaaroniques, par exemple en Grèce, pour construire des équipements (stades notamment) très coûteux et ne servant quasiment plus jamais. La Grèce en paie le prix depuis des années, tout comme le Portugal après l'Euro.

Cet article ne résoudra pas la crise, évidemment, il interpelle, propose un début de pistes, et surtout est un appel à trouver des solutions.

Du pain et des jeux... Sauf qu'e les Grecs peuvent se demander ces temps-ci si les Jeux d'Athènes ne sont pas devenus plus importants il y a quelques années que leur pain de ces jours-ci.

Bien sûr les investissements réalisés pour les Jeux Olympiques en Grèce ne représentent qu'une partie faible des sommes démentielles sources de la crise économique en Grèce. Mais ils y ont contribué, y compris au niveau psychologique, par l'ambiance et la spéculation que les Jeux ont entraînées. Et la Grèce avait largement dépassé les budgets initiaux pour les JO, qui étaient déjà très importants.

De même, malgré la consigne officielle du CIO de ne pas faire trop cher pour les Jeux de 2012, Londres a proposé un budget extrêmement élevé, bien plus que Paris (qui cette fois-ci avait été raisonnable). Et comme souvent, "les dépenses ont plus que doublé par rapport au projet présenté lors de l'attribution des Jeux à Londres il y a sept ans." D'ailleurs, finalement, Paris bénéficiera peut-être plus des Jeux au niveau économique, par le tourisme, que Londres, sans avoir à payer des sommes énormes pendant des années.

Rappelons que les stades énormes construits pour 1 mois de compétitions sportives servent rarement après, ou alors il faut que ce soient des pays et des villes très importantes. Ce qui n'est pas le cas des stades construits au Portugal :

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Stade municipal de Braga, 30 000 places

"4 des 10 stades portugais qui avaient fait la fierté du Portugal lors de l’Euro 2004 et sont majoritairement détenus par les municipalités qui les ont construits ou rénovés moyennant 1 milliard de dollars en 2003, sont de véritables boulets dont les communes essaient de se débarrasser à n’importe quel prix en les privatisant. Jusqu’ici sans aucun succès. Deux stades portugais de l’Euro 2004 sont aujourd’hui pratiquement à l’abandon faute de fréquentation. "Grands stades : après la gloire la décrépitude ?"

"Les désastreux exemples de la Grèce et du Portugal, organisateurs en 2004 des Jeux olympiques et de l'Euro, ont évidemment des résonances particulières"

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Stade olympique d’Athènes, JO 2004

Une étude a été menée par l'Institut Danois pour les Etudes Sportives (IDAN) sur 75 enceintes construites ou rénovées depuis 1996 à l’occasion d’évènements sportifs majeurs, tels les JO, la Coupe du Monde de football, le Championnat Européen (‘EURO’) de l’UEFA, la Coupe d’Afrique des Nations, les Jeux du Commonwealth, les Jeux pan-américains, et les Jeux Asiatiques.

"Le professeur Henrik H. Brandt, qui pilote l'étude a fait part de ses premiers commentaires ; les collectivités publiques confrontées aux incertitudes économiques du moyen-terme et qui se préparent à tomber dans le panneau pour les beaux yeux des Michel Platini, Sepp Blatter et consorts seraient bien inspirées de les apprendre par cœur :

  • Sans conclusion préalable d’un contrat de mise à disposition avec un club résident prestigieux, la viabilité ultérieure d’un stade est le plus souvent problématique
  • La rénovation d’enceintes existantes est économiquement plus souvent préférable à la construction d’une enceinte de prestige destinée à accueillir un événement déterminé, fut-il de notoriété planétaire
  • Les estimations des usages locaux et régionaux postérieurs à l’évènement doivent être réalistes ; c’est souvent l’émotion qui pilote les chantiers de construction.
  • Il peut être intéressant de concevoir des enceintes dont les capacités peuvent être rationnellement réduites après l’événement qui a motivé leur construction. Les slogans pompeux du genre « vision pour le futur » masquent souvent l’absence de prévisions sérieuses."

D'autres pistes :

  • chercher à réutiliser au maximum les infrastructures crées. Par exemple organiser ces manifestations au moins une fois sur 3 dans des lieux déjà utilisés pour la même manifestation. Et pourquoi pas pour une manifestation du même genre (1 fois sur 6), en réutilisant les mêmes stades (de foot par exemple), en les réaménageant pour de l'athlétisme par exemple. Il est également probable que les équipements des lieux qui ont servi pour les Jeux d'hiver pourraient servir aux Jeux d'été, par exemple, mais il faudrait privilégier la valorisation maximale des équipements.
  • en cette période de crise (en zone euro au moins), demander aux organismes (le CIO, l'UEFA, la FIFA, etc.) qui ont "poussé au crime", c'est-à-dire à l'endettement massif et sans considération de la soutenabilité de ces dettes, de contribuer financièrement à la résolution des problèmes rencontrés par leurs nterlocuteurs (partenaires) dans le passé. Puisqu'ils brassent des milliards, il doit y avoir moyen de faire des 'efforts'. Par exemple en contribuant à l'entretien de ces équipements, pour qu'ils puissent servir un peu plus tard

Il y a sûrement bien d'autres idées, à vot' cerveau !


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6 réactions à cet article    


  • Romain Desbois 18 juillet 2012 10:11

    Pour les JO, il serait peut-être bon de les faire tout le temps à Athènes et faire payer les pays participants. Les infrastructures seraient ainsi rentabilisés et l’on éviterait ce gaspillage de constructions tous les 4 ans dans un autre pays.


    • Peachy Carnehan Peachy Carnehan 18 juillet 2012 17:03

      Oui, bonne idée mais aucune chance. Comment vivraient les membres du CIO sans l’argent de la corruption ?

      Sinon, concernant l’article, il y a une raison toute simple à la débauche de moyens et d’infrastructures exigés pour l’organisation des « événements ». Le mouvement olympique est notoirement liés, via le sponsoring, à des capitaux qui ont tout intérêt, eux, à ce que les conditions d’attribution soient drastiques et que les investissements soient massifs. Les entreprises privées du bâtiment, de l’énergie (General Electrics), des travaux d’infrastructures, de l’ingénierie (Atos), de l’électronique (Acer), de la chimie (DOW), mais aussi des fonds d’investissements (Emirates), assurent plus de 90% des revenus du CIO ou de la FIFA. En contre-partie de leur aimable participation publicitaire ils s’emparent, via leur statut de partenaires officiels, des marchés générés par l’organisation des JO ou de la Coupe du Monde. Stades trop grands, routes qui ne mènent nulle part , voies ferrées sans trains, centrales électrique pour terrains vagues, etc.

      Et à la fin ce sont les peuples qui trinquent.

      C’est bien fait, non ? On appelle ça de la prédation, ou de l’escroquerie, au choix.


    • Robert GIL ROBERT GIL 18 juillet 2012 10:41

      le plus drole, si l’on peut dire, c’est que pour ces evenements aient lieux il faut des milliers de benevoles, alors que les sportifs, les investisseurs et autres gagnent des sommes collossals !


      • robin 18 juillet 2012 11:34
        JO, Euro, Coupe du Monde... : comment éviter les dettes insoutenables ?

        En période de catastrophe économique et sociale les supprimer peut être ?........non je déconne pour ça il faudrait que nos politiques soient sérieux et responsables !

        • Romain Desbois 18 juillet 2012 14:29

          oui moi aussi j’étais content que l’on perde. Mais rien que de se porter candidate, Paris a dépensé plus de 60 millions d’euros.

          Il faudrait donc en plus peser pour que la France cesse de se présenter à la candidature.


        • ourston 18 juillet 2012 20:17

          Les stades réservés au sport professionnel sont en général une véritable aberration économique. Très coûteux en investissement et en entretien, ils sont utilisés quelques heures par mois. Les stades de football sont chauffés lors des grands froids.

          Le financement des abords des stades reste à la charge des collectivités publiques (180 millions € pour le futur stade de Lyon).

          Les investisseurs privés se rattrapent sur le prix des places et les sponsors sur le prix des produits qu’ils vendent.

          Ainsi, tout le monde participe et amène son écot. Comme le disait le baron, l’important , c’est de participer.

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