L’agroalimentaire à Cuba
Cuba est trop souvent cachée par l’image d’Épinal touristique faite de plages blondes, de rhum et de cigares ! Il existe une réalité cubaine tout autre : celle d’un pays soucieux de l’environnement (loi sur l’eau draconienne), du développement durable et des énergies renouvelables : cette éthique est soutenue par le haut niveau de la formation de la population en général mais aussi par la qualité de sa recherche et de ses ressources humaines. En outre, et par voie de conséquence, Cuba est leader sur le marché ibéroamericain. Cuba est donc un partenaire de choix pour le développement de l’innovation, que ce soit au niveau de la recherche, de l’industrialisation ou de l’exploitation de licences, ce partenariat pouvant se conjuguer tant à l’export qu’à l’import. Ces opportunités sont particulièrement sensibles dans les domaines suivants : les technologies de l’environnement, la biotechnologie, l’agroalimentaire, le hardware médical, les logiciels et les énergies renouvelables. Voici une première fiche sectorielle.
L’industrie
agroalimentaire cubaine couvre la production de produits laitiers, de
céréales, confitures, boulangerie viennoiserie, la transformation de
produits carnés, les conserves de fruits et légumes, sodas, bières,
malte et rhum.
Les productions de tabac et de produits de la pêche sont classées à part, de même que la production sucrière.
Près de 750 unités industrielles, réparties sur l’ensemble du territoire, assurent cette production.
Le
MINAL contrôle 96 sociétés, intégrées dans des unions d’entreprises
spécialisées dans les différentes branches composant cette industrie :
Union de la viande,
Union laitière,
Union des conserves de fruits et légumes,
Union meunière,
Union de la confiserie,
Union des boissons et sodas,
Union des brasseries.
Le
système de production est certifié via la norme de qualité ISO 9000,
mis en place et contrôlé par le Centre national d’inspection de la qualité.
Le développement de l’industrie alimentaire cubaine a été
limité par l’insuffisance de ressources financières de l’île du fait de
la détérioration des termes de l’échange. L’objectif des autorités est
de réaliser une intégration complète de la filière, de la production à
la commercialisation. A ce titre, sont recherchées des coopérations
avec des partenaires étrangers, pourvoyeurs de financements et de
savoir-faire, susceptibles d’introduire de nouvelles technologies et
d’ouvrir des marchés extérieurs.
Cuba n’a jamais assuré son autosuffisance alimentaire et continue d’importer près de la moitié des aliments consommés.
Le
volume total des ventes de produits agroalimentaires à Cuba avoisinait
les 2,2 milliards de pesos en 2004 (équivalent dollars). L’essentiel
des produits vendus sont en fait réservés à la population et distribués
à des prix subventionnés.
En 2004, le marché domestique en devises
et le secteur touristique ont rapporté plus de 265 millions de CUC à la
filière. La même année, les exportations de produits agroalimentaires
ont augmenté de 16 % par rapport à 2003, atteignant plus de 73 millions
de dollars.
ORGANISATION DU MARCHÉ
Le marché des produits
alimentaires exportés vers Cuba est tributaire de l’industrie du
tourisme. Effectivement, à l’exception des produits alimentaires et
agricoles de base destinés à la population locale, le gouvernement
cubain importe des produits alimentaires afin de répondre aux demandes
des touristes. La demande pour les produits importés devrait
s’accroître, puisque le nombre de touristes continue d’augmenter. Le
secteur de l’hôtellerie restauration est le principal débouché. 70% des
hôtels cubains sont classés en catégorie 4 et 5 * et proposent des
formules de séjour tout inclus.
Les circuits de distribution en monnaie nationale et en devises
Il existe 3 marchés en monnaie nationale à Cuba :
• Un marché subventionné garantissant l’approvisionnement de la « Libreta » par les bodegas ;
• Un
marché où les prix sont contrôlés et fixés par l’État. Le MINCIN est en
charge de ce circuit de distribution. Il s’agit d’enseignes du type
Doña Yuya.
• Un marché plus étroit, où les prix sont fixés entre les agriculteurs et l’État qui contrôle, correspondant aux marchés paysans.
La
plupart des produits étrangers vendus sur ces circuits sont achetés par
ALIMPORT. Il s’agit souvent de produits à bas prix.
Il existe, d’autre part, le marché en devises qui est alimenté par des sociétés d’import-export.
• CUBALSE : importe des produits destinés à son circuit de distribution, notamment les boutiques pour diplomates ;
• TRD CARIBE : alimente un réseau de 1 200 points de vente ;
• CARACOL : approvisionne le secteur du tourisme (centrale d’achat du MINTUR) ;
• CIMEX : alimente également 1 200 points de vente ;
• HABAGUANEX : approvisionne les centres commerciaux de la Vieille Havane.
Ces cinq sociétés importent exclusivement des produits qui seront distribués par leur propre réseau.
Cinq
autres entreprises disposent d’une licence d’importation. Elles peuvent
alimenter les sociétés précitées, ainsi que l’industrie touristique et
l’industrie alimentaire (de transformation).
• ALIMPORT : 90% de ses
achats sont destinés à l’approvisionnement de la population, soit via
des bodegas, soit par l’intermédiaire des points de vente en monnaie
nationale. Les 10% restants sont destinés au marché en devises ou à
l’industrie.
• D’LEONE : entreprise mixte hispano-cubaine ;
• ITH, du MINTUR ;
• INVERSIONES LOCARINOS ;
• GAVIOTA : centrale d’achat appartenant au MINFAR.
A
noter que les entreprises mixtes de l’industrie agroalimentaire peuvent
importer directement leurs produits, sans passer par l’une de ces
sociétés.
NORMES
Obligation de registre sanitaire des produits
alimentaires avant toute commercialisation sur le marché local. L’INHA
(Institut national d’hygiène des aliments) contrôle l’enregistrement
sanitaire (indépendant du Registre vétérinaire et du Registre phytosanitaire pour les espèces d’origines animale et végétale
respectivement et contrôlés par le ministère de l’Agriculture). Le
Registre sanitaire, délivré entre 10 et 20 jours à partir de la
présentation des échantillons, doit être sollicité par le distributeur
et/ou par l’importateur direct à qui il convient de "tenir la main", et
il est généralement préférable de faire établir autant
d’enregistrements que de types de produits alimentaires proposés à
l’importation..
En matière d’étiquetage, les produits doivent
satisfaire le CODEX STAN 1-1985 sur l’étiquetage des produits
alimentaires préemballés.
De manière générale, les normes requises
sont similaires aux normes sanitaires européennes et/ou celles
codifiées dans le Codex Alimentarius.
TARIFS DOUANIERS
La
France bénéficie du statut de la « Nation la plus favorisée » - NPF,
donc de tarifs préférentiels appliqués aux produits en provenance du
territoire français.
Les droits de douane sont supportés par
l’importateur qui doit être muni de la licence correspondante délivrée
par le ministère cubain du Commerce extérieur - MINCEX.
FOIRE SECTORIELLE
ALIMEXPO : foire internationale de l’alimentation, de l’emballage et des équipements.
Le MINAL organise chaque année à la Havane la Foire internationale de l’industrie agroalimentaire, ALIMEXPO.
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