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Accueil du site > Actualités > Economie > L’économie est subjective, et nous vivons un âge d’obscurantisme

L’économie est subjective, et nous vivons un âge d’obscurantisme massivement illibéral absolutiste financier

L'économie n'est pas une science exacte, qu'on se le dise. Par contre, ce qui est exact, ce sont les logistiques et les comptabilités. En effet, avec un peu de tenue gestionnaire, logisitique et comptable, vous savez quelles sont les ressources, techniques et financières, à votre actif. Toute la question alors, est de savoir ce que vous allez en faire. Or, ce que vous allez en faire, relève assez bien de votre tempérament et de vos méthodes personnelles. Mais nos mondes nous vantent cela comme une science exacte. Cherchez l'erreur.

 

Sociopratique de l'argent

C'est bien connu, l'adage dit : l'argent n'a pas d'odeur. C'est-à-dire, pour être clair, que « l'argent c'est comme les cailloux ou les bas de laine de grand-mère » : c'est une chose. Or les choses n'ont que peu à voir avec l'usage que l'on en fait : avec des cailloux, vous pouvez construire une bicoque en pierre, comme fracasser la tête de votre prochain ; avec les bas de laine de grand-mère, vous pouvez aider grand-mère à avoir chaud, ou bien vous pouvez l'étrangler afin de toucher l'héritage.

Vous voyez bien qu'entre un tempérament - par exemples - amène ou violent, les méthodes personnelles rapport aux mêmes choses, divergent. En économie c'est pareil : tout dépend de ce que vous faîtes des choses à disposition et, en l'occurrence, de l'argent.

Alors naturellement, on trouve que l'argent c'est quand même autre chose. Peut-être ! mais enfin, entre cet ancien usage du sel comme aune d'échanges (qui sert aussi à d'autres usages, comme on sait, tels qu'alimentaires) et l'usage de l'argent comme aune d'échanges (qui ne sert qu'à l'échange, quoique vous puissiez toujours tuer quelqu'un en le forçant à avaler des pièces de monnaie, et j'en passe) ... entre l'usage du sel et de l'argent comme aune d'échanges, donc, il appert que l'argent est bel et bien une chose entre les choses, à laquelle on prête conventionnellement une valeur d'échanges générique.

Tout cela est purement sociopratique, et tout ce qui est pratique n'a rien à voir avec le bien et le mal, tant qu'on ne l'évalue pas sous l'angle de ses conséquences humaines voire environnementales.

 

Thésaurisation, épargne, investissement, etc.

A ce stade, donc, répétons que l'économie est totalement subjective. L'économie n'est pas une science exacte, même si on vous dit que si-si-si, et que l'on vous dupe à coup d'« expertises » ès « sciences économiques » (d'ailleurs, si c'était le sujet, nous pourrions dire la même chose des « expertises » ès « sciences politiques » ... ) : la blouse blanche du docteur n'a jamais trompé personne, encore que ...

Bon. En quoi l'économie est-elle subjective ? ... C'est que, du moment que vous savez quelles sont vos ressources techniques et financières, logistiques et comptables, rien ne vous dit encore comment employer vos dispositions, ni s'il faut seulement les employer. D'ailleurs ne-pas-les-employer est, à ce niveau, une façon de les employer au même titre qu'une autre plus active, par-devers leurs éventuelles passivités.

C'est-à-dire, concrètement, que vous pouvez très bien vous satisfaire de ce que vous avez, par habitude traditionnelle comme par sobriété heureuse, ou même par paresse. Ces formes de thésaurisation ne passent pour des folies, qu'aux yeux des affairistes, stimulés par le lucre. Pourquoi faudrait-il aimer l'affairisme ? on se le demande ... Or c'est bien l'économie lucrative que l'on nous vante incessamment toujours et partout dans nos mondes, comme si le lucre correspondait à tous les tempéraments et méthodes personnelles idoines. En fait, vouloir imposer le lucre à tout le monde est une solution massivement illibérale, de caractère asbolutiste dans l'ordre économique.

Et ainsi de suite : épargner peut être d'un prudent comme d'un avare, investir peut être d'un brave comme d'un fou, etc.

 

Le contexte, central

Tout dépend du contexte personnel, évidemment. Si les économistes s'intéressent tant aux contextes, à « la conjoncture économique » - et pas qu'économique - c'est bien à cause de cela. Seulement, c'est bien plus d'intuition et de bon sens que de science ! Comme disait Aristote, il n'y a de science que du général, et nous sommes en face des multitudes particulières.

Chaque cas, chaque perspective, chaque personne, même s'il y a des facteurs contextuels partagés avec d'autres, est unique : au sein du même pays, les couches populaires ne sont pas les élites sociales ... au sein des couches popualires, un célibataire n'est pas une famille nombreuse ... au sein des élites sociales, un énarque n'est pas un ploutocrate ... Un célibataire au sein des couches populaires vit toujours dans sa famille et a du travail, un autre loue une petite maison et se retrouve au chômage ... tel énarque est handicapé physique, tandis que l'autre prépare un marathon ... tel ploutocrate dispose d'un certain nombre de parts sociales dans quelques boîtes, tandis que l'autre en possède principalement ... etc.

Comment voulez-vous tirer de cela une science ? chacun fait ce qu'il veut de ce qu'il a ! ... Toutes les théories économiques sont des leurres, à ce compte, ou plutôt elles sont de pures idéologies politiques, plus ou moins traduites dans les termes régaliens, législatifs et juridiques, de l'organisation étatique et administrative d'un territoire : région, nation ou continent. Sans conteste - en fonction des cas, perspectives, personnes - telles dispositions régaliennes, législatives et juridiques, de l'organisation étatique et admistrative d'un territoire, jouent différemment, et c'est toujours in fine les cas, perspectives et personnes, qui ont à prendre leurs dispositions.

Il n'y a pas de Raison capable de satisfaire tous les tempéraments et méthodes personnelles idoines, quoiqu'il y ait des raisonnements viables pour plus ou moins de monde. Or, les raisonnements viables pour une majorité sont dits démocratiques, les autres moins démocratiques, voire absolument pas démocratiques. Bref : c'est politique, car il faut se mettre d'accord sur les raisonnements en place inter-subjectivement.

 

La chance, l'espoir et la magie

A ce point, se révèle totalement la subjectivité en économie. En effet, puisqu'il n'y a pas de Raison capable d'exaucer tous les tempéraments et méthodes personnelles idoines, mais uniquement des raisonnements qui (une fois instaurés politiquement) facilitent, limitent, empêchent voire coulent telles ou telles dispositions selon contextes personnels, à plus ou moins grande échelle ... eh bien, tout un chacun regarde son lot comme le fruit du sort, les cartes qu'on a en main, la donne, avec quoi - dit-on - il faut bien faire, et faire avec, pas le choix, même si des réorientations seraient virtuellement possibles, et même si l'on s'organise en faveur de telles réorientations (en attendant, il faut bien faire avec ce qu'on a).

« Favorisé », c'est-à-dire favorisé par le contexte (héritages historiques, fonctionnements actuels, évolutions dynamiques, méthodes personnelles en adéquation ... ) on dit avoir de la chance. Au contraire, « défavorisé » par le contexte (absences d'héritages, dysfonctionnements voire contre-fonctionnements actuels, involutions voire contre-évolutions dynamiques, méthodes personnelles sans adéquation ... ) on dit ne pas avoir de chance. Bref : la Chance est le nouveau dieu, ou plutôt la nouvelle déesse - encore que les anciens Grecs avaient leur moira ...

Or, au compte de cette Chance, il n'y a pas exactement de bonne ou de mauvaise chance possible, en dehors de considérations subjectives ou inter-subjectives (sociales) rapport aux contextes. L'adage dit : tout est relatif. Oui, tout est relatif, mais qu'on s'entende bien : tout n'est relatif que dans l'ordre de ladite Chance, parce que l'économie est subjective, mais à la fin il faut bien vivre ! et mourir, peut-être tragiquement suicidé ... Ainsi peuvent règner les espoirs et les magies.

Mais c'était la vie ! et l'on voit mal comment une petite partie enrichie de la population pourrait lui en imposer, autrement qu'en l'expliquant sous l'angle d'un nouvel obscurantisme - et du massif illibéralisme absolutiste financier dit - comme c'est donc l'âge dans lequel nous sommes.

Mal' - LibertéPhilo

 

 

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