L’EPR, un nouvel élan ?
Le 16 juillet dernier a été « une belle journée » pour les agents EDF du chantier de l’EPR de Flamanville. Ce jour-là, télévisions, radios et journaux ont couvert l’évènement hautement symbolique de la pose spectaculaire de l’immense dôme d’acier de protection du réacteur par « Big Benny », une des plus grandes grues du monde.
Est-ce pour autant un signe positif décisif pour l’industrie nucléaire française et son rayonnement dans le monde ? Rien n’est moins sûr.
Les retards, déboires et surcoûts réels ou imaginés par les détracteurs de ce projet, et de son cousin en Finlande, font régulièrement la chronique depuis plusieurs années, concernant notamment des vices de fabrication, des dépassement des budgets, ou plus récemment une mise en cause de la sécurité des ouvriers sur le chantier.
La multiplication de ces déconvenues, aussi bien que leur amplification médiatique par les opposants au nucléaire (tels que Greenpeace), nuit directement à l’attractivité mondiale de l’EPR.
De fait, pour répondre aux défis énergétiques, et en attendant les énergies renouvelables, des pays comme les Etats-Unis ou en Allemagne se tournent désormais résolument vers des énergies fossiles telles que le charbon ou le gaz de schiste, plutôt que le nucléaire.
Par ailleurs, les pays comme la Turquie, l’Inde ou l’Afrique du Sud, intéressés par l’énergie atomique, semblent aujourd’hui davantage portés vers des projets à plus petite échelle que l’EPR, tels que l’Atmea d’Areva et Mitsubushi. La Chine, déjà équipée de deux réacteurs EPR, semble également se tourner plutôt vers ce type de projet, qu’elle pourrait produire elle-même.
Résultat, l’objectif de commande d’une dizaine d’EPR d’ici 2016, que s’étaient fixées les industries françaises, semble de plus en plus compromis. Aujourd’hui, à part les chantiers en cours de Flamanville et d’Olkiluoto en Finlande, seul le Royaume-Uni envisage de s’équiper de cette technologie.
Ainsi, si le nucléaire reste une énergie d’avenir pour des pays en croissance comme la Chine ou l’Inde, le choix de la France, acteur de référence historique de ce domaine, de mettre en lumière et ses investissement en priorité sur l’EPR est peut être désormais à reconsidérer.
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