Nombreux sont les gens de gauche qui ont été déçu que l'usine de Florange n'ait pas été nationalisée. Et il est vrai que les nationalisations de 1981 ont plutôt bien marché car CGE, Saint-Gobain, Pechiney, Rhône-Poulenc, Thomson et la sidérurgie ont été bien gérées, si bien qu'en les privatisant le gouvernement Chirac a encaissé une somme rondelette.
On espérait donc que l'Etat saurait remettre sur les rails les hauts fourneaux de Florange alors que leur rentabilité n'est pas évidente. Les salariés y croyaient. Mais ils n'avaient pas pris conscience de ce que l'Etat patron se prépare à faire dans une grande entreprise qu'il contrôle à 80%.
Cet Etat patron s'apprête à fermer un site industriel rentable (chiffre d'affaire annuel de 600 millions d'euros par an, avec un bénéfice de 250 millions) comptant environ 1000 employés très qualifiés. Personne ne comprend clairement les raisons de cette fermeture, sinon le fait du Prince Patron.
Mittal propose une reconversion des sidérurgistes dans d'autres activités non spécifiées. L'Etat s'apprête à faire plutôt pire. Des agents qui sont fiers de leur travail, de son utilité pour la société vont devoir se reconvertir en démolisseurs.
Vous l'avez compris cette usine que l'Etat patron s'apprête à fermer malgré l'avis unanime des organisations syndicales qui semblent n'avoir rien à dire aux yeux du patron, sans justification argumentée et malgré l'avis de l'ASN n'est autre que Fessenheim.
L'arbitraire des décisions financières justifie-t-il celui des décisions politiques ?
Hervé Nifenecker
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Un rapport de l’ASN vient de montrer que tous les aspects de sûreté : risque sismique, inondations, vieillissement [en fait il s’agit de l’usure de l’acier de cuve, -seul élément non renouvelable pour employer la formule magique- qui précisément peut tenir encore plusieurs dizaines d’années] ont trouvé des solutions avec des travaux, dont les plus coûteux 40 millions d’euros, concernent le renforcement du radier pour résister à un coriumdont la probabilité de chute est très faible.
[malgré l’ampleur des accidents nucléaires de Fukushima Daiichi aucun corium en fusion n’est tombé sur les radiers des réacteurs 1 2 et 3].
Avec ces travaux à l’impact financier négligeable, Fessenheim, va pouvoir délivrer un courant à 40 euros par MWh environ.
Avec une sûreté améliorée donc. Va-t-on se priver de cet atout ?
Est ce qu’un gouvernement responsable peut aller contre des avis scientifiques et celui de l’Autorité de sûreté pour suivre par électoralisme pur des idéologues anti nucléaires qui voudront aller plus loin ?
Est ce que la France peut survivre si elle s’auto détruit tous ses atouts ?
Quand elle vous aura pété à la figure, les alsaciens, vous n’aurez même plus vos yeux pour pleurer ! C’est quoi ce : jusqu’ici ça va ? De la Politique ?
C’est vraiment n’importe quoi. Comparer une centrale électrique à une entreprise industrielle.
C’est sûr que Fessenheim doit faire face à une concurrence acharnée (déloyale même) venant du sud est asiatique. Elle risque de délocaliser en Europe de l’est !!!
Donner un chiffre d’affaire et parler de bénéfices en ayant des clients captifs, c’est insulter tous les gens de Florange, (et même leur patron Mittal).
Vous datez un peu. Le secteur électrique est désormais ouvert à lae concurrence. Et EDF est même contraint de vendre le courant nucléaire 42 €/MWh à ses concurrents qui n’arrivent toujours pas à être concurrentiels. Mais nous sommes d’accord sur un point : on pourrait comprendre que Mittal réduise sa production faute de clients, mais comment comprendre que l’Etat envisage de fermer une entreprise parfaitement rentable ?
Cet état est quand même à l’origine, grâce à EDF, d’une fourniture stable et fiable d’électricité au même coût pour tous les français qui est une des moins chère d’Europe (2 fois moins que celle que payent les ménages allemands) De même le système de transport par rail est infiniment meilleur que celui des USA qui est entièrement géré par des entreprises privées. En fait seules les très grosses entreprises de type monopolistique privées (compagnies pétrolières) ou d’état sont capables de planifier leurs très lourds investissements à long terme.
non ca surtout été l’occasion de nous le faire payer par nos impôts et de nous imposer le nucléaire à tous. N’oubliez pas que le nucléaire a été décidé d’abord pour faire la bombe au plutonium. Le reste , je dirais a été un effet secondaire « positif »
Décidément, Tchernobyl et Fukushima ne suffisent pas !!! Le coût de l’électricité nucléaire est en train d’exploser (voir l’EPR de Flamanville). Il faut diriger la recherche vers les énergies inépuisables (éolien, solaire, géothermie ...), et surtout dans l’efficacité et la sobriété énergétique (isolation du bâti, production locale ...). Un tel manque de clairvoyance et un tel entêtement dans ces énergies « sales » relèvent quasiment du crime contre la terre
Les criminels sont ceux qui préfèrent les centrales à charbon et à gaz pour leur production d’électricité. Pour le réchauffement climatique, bien sûr mais aussi pour la pollution atmosphérique (les centrales à charbon causent 10000 morts prématurés par an en Allemagne)
Tous les réacteurs d’essais et les laboratoires chauds du CEA de Grenoble on été démantelés ou sont proches de l’être (le dernier en 2013, peut être 2014). A titre d’exemple, le réacteur Mélusine a été arrêté en 1994 et complétement démantelé en 2010. On peut maintenant se promener à l’endroit où était le coeur. Les équipes de démolition sont des équipes de BTP ayant reçu une formation complémentaire (mesure de radioactivité et prises de mesures pour éviter la dispersion de poussières radioactives, par exemple). Rien à voir avec les opérateurs de réacteurs.
Le coût total : 3 réacteurs, 1 Labo de moyenne activité, 1 Labo de Haute activité, les effluents.. environ 250 millions d’euros. Il n’est pas nécessaire de dire n’importe quoi sur le coût du démantèlement. La Cour des comptes a sérieusement abordé la question sans cacher qu’il restait des inconnues. Plusieurs réacteurs américains du même type que les français ont déjà été démantelés. Le coût du démantèlement qui est compris dans le prix de l’électricité est de quelques pour cent de celui-ci. Les retards de Brennilis ont une origine administrative et judiciaire, rien sur le plan technique. Il est vrai que ce réacteur était un réacteur à eau lourde qui produit du tritium de manière importante lequel a tendance à contaminer le sol (période radioactive de 12 ans)