L’Ethique dans les achats de la Grande Distribution
Les pratiques d’achat de la Grande Distribution sont connues comme particulièrement rudes. Les industries s’en sont souvent plaintes et nous avons assisté dans le passé à des bagarres entre Grande Distribution et industriels refusant d’en passer par les fourches caudines de leurs acheteurs, avec sanctions (suppression du référencement) de ces derniers envers les industriels qui ne voulaient pas s’incliner.
Tous les étés, ce sont les petits producteurs qui se plaignent des prix qui leurs sont "accordés" pour leur fruits et légumes. Dans cette bagarre difficile entre producteurs et distributeurs, il est vrai que l’Etat lui même vient parfois s’immiscer, comme l’année dernière Nicolas Sarkozy, en y introduisant la question du pouvoir d’achat des consommateurs que l’Etat souhaiterait voir s’améliorer pour stimuler la consommation. En oubliant que les producteurs sont aussi des consommateurs et que le prédateur principal du pouvoir d’achat des ménages est l’Etat lui même !
Tant qu’il s’agit de la lutte normale entre acheteurs et vendeurs, il n’y a pour moi rien à redire à ce processus classique et éternel de l’acte d’achat. Par contre, le processus qui vise, toujours pour diminuer les coûts, à orienter l’industriel vers telle ou telle source d’approvisionnement, étrangère en général, ne me paraît pas acceptable sur l’aspect de l’éthique de l’acte d’achat. Il est très facile quand on est acheteur de piétiner, voire écraser, le vendeur en face de soi et de lui "intimer" l’ordre d’aller s’approvisionner en Chine ou au Vietnam.
L’autre méthode très discutable est la pratique des enchères inversées dans laquelle, pour un marché donné, on invite les soustraitants à enchérir à la baisse. Elle est sans doute efficace certes mais moralement discutable. Enfin la méthode de fixer des quotas d’achat en pays en bas coût à ses fournisseurs, quoique plus respectueuse de l’aspect social du problème, me paraît également discutable.
Il me paraît donc qu’il y ait un besoin, pour la Grande Distribution, de travailler sur un code d’éthique de ses pratiques d’achat, pour éviter que les "petits chefs acheteurs" n’utilisent des techniques déloyales et pour "moraliser" celles qu’ils utilisent, si on ne veut pas que le législateur s’en saisisse un jour. Ceci suppose, bien entendu, que les Pouvoirs Publics comprennent aussi qu’un acte de Vente/Achat doit être équilibré (le fameux WinWin anglosaxon) et ne poussent pas eux mêmes au sacrifice des producteur sur l’autel du Pouvoir d’Achat.
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