L’indépendance énergétique
L’indépendance énergétique est un facteur déterminant pour les relations internationales, et qui leur nuit depuis déjà un bon nombre d’années. Le pétrole et les autres énergies fossiles étant des denrées épuisables inéquitablement réparties, il s’ensuit que les pays les plus puissants cherchent sans cesse à se les accaparer, car tout ce qui est rare, dans notre beau monde capitaliste, est cher.
De plus, ces denrées sont pour la plupart difficilement exploitables, et leur extraction coûte cher en hommes, en investissements et en retombées environnementales.
Bien sûr il est possible que ces denrées aient été justement sélectionnées pour leur caractère non renouvelable, car les denrées épuisables sont un élément décisif de la dépendance des peuples envers ceux qui les possèdent. En nous assujettissant à une technologie dont les investissements sont trop lourds pour être supportés par chaque individu, les gouvernements et ceux qui les financent nous tiennent en leur pouvoir. Il suffit de prendre comme exemple le pétrole, qui est désormais devenu vital, et dont les possesseurs (quelques multinationales) craignent l’obsolescence (et ce malgré les pollutions qu’ils engendrent) : il suffirait qu’une voiture à eau, ou à électricité soit « vendable » en termes économiques, et c’est tout un pan majeur de l’économie qui s’effondrerait rapidement.
Mais, heureusement pour ceux qui nous exploitent, l’eau et l’électricité sont devenues avec le temps des denrées qui se font également rares, et qui pourront bientôt être vendues à prix d’or. l’air est encore gratuit (même s’il n’est pas toujours sain), mais il ne fait aucun doute que certains travaillent déjà à le rendre rare, pour pouvoir un jour nous le vendre !
Il n’est pourtant pas si évident que cela que l’énergie se doive d’être épuisable ou vendable : le soleil en envoie tant qu’il peut, l’eau représente environ 70% de la surface de la Terre et se déplace continuellement, le vent souffle jour et nuit…
Ces énergies gratuites et inépuisables sont rendues payantes et rares non en raison de leur caractère propre, mais à cause des technologies qui permettent de les exploiter. L’électricité produite par les barrages est continue, et c’est la maintenance, le stockage et l’investissement, le transport qui sont payants. Pour les panneaux solaires, ce sont les hautes technologies permettant le stockage, et aussi la main d’oeuvre qui coûtent cher, et pour les éoliennes il en va de même.
Il suffirait d’imaginer l’équipement de chaque foyer de manière hybride (éolien plus solaire, pompe à chaleur plus éolien…) pour parvenir rapidement à l’obsolescence de toutes les énergies fossiles polluantes, et en évitant le maximum des coûts de transports de ces énergies. De plus, chaque pays, selon les caractéristiques de son environnement, pourrait atteindre l’indépendance énergétique tant souhaitée.
Pour ce faire, il n’est à vrai dire nul besoin d’argent, mais de bonnes volontés. mais que faire quand la volonté est guidée par l’argent ?
Pourtant, il est impressionnant de constater à quel point, lorsque l’on s’imagine remplaçant l’argent par la volonté et l’intérêt général, le futur paraît aussitôt plus positif. Quand on évoque le problème d’une énergie autrement plus vitale que l’électricité, l’eau, on sait bien que les techniques pour l’extraire, la traiter et la transporter ne sont que rapports financiers. De l’eau, il y en a pour tous et pour chacun, et nous avons les moyens de l’apporter partout. Les défis technologiques sont désormais relevés, et on peut même imaginer que la volonté politique se concrétise.
Mais cette volonté politique, qu’elle existe ou non, n’est pas réalisable dans le cadre du fonctionnement capitaliste. Tant que l’argent et le profit dirigent les volontés, il n’y aura ni amélioration des conditions de vie de tous, ni sauvegarde de la planète. L’hyper-production, l’obsolescence rapide des produits, le consumérisme des pays riches vont à l’encontre des politiques sociales, du partage équitable et du développement durable, car il a été décrété que tout ce qui est rare est cher. Tant que cette loi sera au dessus de toutes les autres, on préférera jeter que de réparer, vendre médiocre et peu résistant, pourvu qu’on vende.
L’indépendance énergétique, et tous les bienfaits qui la suivraient, ne sont possibles qu’à la condition d’un changement majeur de paradigme : viser à l’opulence plutôt qu’à la rareté.
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