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Accueil du site > Actualités > Economie > L’Union Européenne : une coquille vide ?

L’Union Européenne : une coquille vide ?

L’augmentation du fonds européen de stabilité financière à 440 ou même à 500 milliards d’Euros n’y fera rien. Les tergiversations de nos technocrates européens seulement préoccupés à apaiser les marchés ne remédieront pas plus au profond malaise européen. Nos dirigeants ont en effet abdiqué tout contrôle politique de l’Union au profit d’une instance dont ils sont persuadés qu’elle réussira à réguler et à remettre de l’ordre dans la Maison Europe. Cette autorité – présentée comme incorruptible et infaillible – censée imposer les mécanismes de fonctionnement et de contrôle de notre Union Européenne serait ainsi les marchés financiers !

Ainsi, le rêve de Monnet et l’enthousiasme de nos pères se réduiraient aujourd’hui à la sélection darwinienne de marchés et d’investisseurs dont le rôle salutaire serait de faire chèrement payer les nations ayant fait preuve de légèreté financière et de gratifier de taux d’intérêts bas sur leurs emprunts les autres ayant démontré de la rigueur fiscale…

La solidarité européenne est aujourd’hui vide de sens. Un pays comme l’Allemagne qui se comporte certes de manière exemplaire se doit néanmoins de soutenir à fond une nation sinistrée comme l’Irlande. Que l’on ne s’y trompe pas car il ne s’agit pas là pour les Etats européens riches et disciplinés de porter assistance à ceux sinistrés et par la crise et du fait de leur mauvaise gestion. L’Union Européenne ne peut en effet se penser que comme un mariage pour le meilleur et pour le pire, faute de quoi assistance et solidarité sont assurées de susciter rancœurs, incompréhensions et non dits…

De nos jours, le peuple allemand s’identifie de moins en moins avec le projet européen. En fait, un sentiment anti européen semble même voir le jour au sein d’une frange de la population de ce pays qui ne comprend pas en vertu de quelle règle elle devrait aider financièrement un pays comme l’Irlande dont les citoyens ont un revenu plus élevé que le leur ? Comment ne pas comprendre les allemands qui travaillent beaucoup et qui consomment assez peu et comment les blâmer de rechigner à voler au secours de nations ayant vécu de longues années très au-delà de leurs moyens ?

Le citoyen allemand ne saurait en effet être pointé du doigt, les responsabilités étant entièrement imputables à nos responsables politiques d’hier et d’aujourd’hui. Car il devient jour après jour évident que l’Euro ne survivra pas sur le long terme tant que les problèmes cruciaux n’auront pas été solutionnés, en fait tant que la question fondamentale restera en suspens : L’union monétaire (assurait l’ancien Chancelier allemand Helmut Kohl) ne fonctionnera pas sans union politique…

Autrement dit, sans volonté politique forte et en l’absence de femmes et d’hommes prêts à prendre le risque de l’impopularité tout en faisant néanmoins preuve de ce leadership qui fait cruellement défaut à toute la classe dirigeante de l’Union, nul mécanisme ne sera mis en place afin de motiver – je n’ai pas employé le terme de « contraindre » – ses membres à emprunter la voie de l’orthodoxie financière.

En l’absence de dirigeants qui porteront – au sens physique du terme – le projet européen, la multitude de décisions Bruxelloises n’y changera strictement rien et, pire encore, elle continuera à royalement désintéresser le citoyen européen.


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14 réactions à cet article    


  • Alain-Goethe 31 mars 2011 10:55

    Ce soir dans ma ville un universitaire va parler d’Europe ..

    y vais je  ???


    • Alain-Goethe 1er avril 2011 10:43

      Peu importe

      Je n’y suis pas allé

      " Plus de gout

      Et le soir infos 

      CORRUPTION à l’Ue ( Parlement européen

      Ai gagné du temps ( à mon age le temps est compté


    • Aldous Romios 31 mars 2011 12:07

      Ni les analystes ni les responsables politiques et encore moins les banquiers centraux ne vous le diront mais ce qui se joue en ce moment est une guerre don l’enjeu est le remplacement du $ comme monnaie de référence mondiale.

      Les prémices de cette bataille remontent au 15 août 1971 quand le président Richard Nixon décide la suspension « provisoire » de la convertibilité du dollar par rapport à l’or.

      Ce qui se passe à l’époque est simple à comprendre : les USA ont passé le pic de leur production nationale de pétrole et dépendent désormais de l’étranger pour assurer leur approvisionnement.

      Le président Nixon sait que déficit budgétaire qui s’installe sera durable et finira par transférer toute la richesse en or a acquise par les USA lors de la 2eme guerre mondiale dans les coffres des pays producteur de pétrole. C’est ainsi que se sont constitués les « fonds souverains ».

      Les USA imposent depuis 1971 au monde entier d’effectuer toute transaction de pétrole en Dollars non adossés à de l’or, c’est à dire contre du papier sans contrepartie réelle.

      Certain disent que les USA vivent depuis à crédit sur le dos du reste du monde.

      Ce n’est même pas le cas.

      Ca le serait si le $ était une reconnaissance de dette garantissant au porteur de pouvoir obtenir en contrepartie des choses tangibles pour une valeur donnée, comme un certain poids d’or.

      Le $ ne vaux que ce que vaux sa cotation. Il peut très bien atteindre des abysses qui feraient que le papier qui le compose aurait plus de valeur que sa valeur faciale.

      Depuis 1971 la valeur du $ ne dépends que de la confiance des gens en la capacité qu’il auront à les écouler contre des biens réels.

      Il est déjà arrivé dans l’Histoire qu’il soit plus rentable de bruler une monnaie pour se chauffer que de tenter d’acheter du bois de chauffage avec.

      Le 23 Mars 2006 la Réserve Fédérale américaine a bien cessé de publier l’indice M3, l’indicateur de la quantité de Dollars US en circulation dans le monde.

      Cette information est passé inaperçue et a été très peu commentée était le signe avant-coureur du bouleversement le plus dramatique que le monde moderne n’ai connu.

      Depuis que le M3 n’est plus publié, les USA financent leur dette et leur déficit commercial exponentiels en faisant marcher la planche à billet.

      L’expression « faire marcher la planche à billets » est elle même un euphémisme : ils n’ont même pas besoin d’imprimer cet argent : depuis 5 ans, les USA inondent le monde avec des milliards d’argent numérique qu’ils créent à chaque transaction d’un clic de souris.

      Chine en tête, de plus en plus de pays refusent d’acheter les bon du trésor américain si bien que la Réserve Fédérale a dut se résoudre en acheter elle même à deux reprises pour 300 puis 600 milliards de $ (QE1 QE2 pour « Quantitative Easing ») et s’apprête à remettre ça une troisième fois en juin prochain (QE3).

      Résultat : La confiance en la valeur du $ baisse de façon accélérée.

      La Russie a passé des accords avec la Chine et l’Inde pour ne plus payer ses échanges en $ et de nombreux pays commencent à vouloir sortir du système de référence international dollar, car ils anticipent une effondrement des finances US sous le poids des intérêts de sa dette avant la fin de l’année.

      Oui mais voilà, il ne faut pas croire que les USA vont se laisser dépouiller de leur privilège de battre la monnaie mondiale si facilement.

      Le dollar chute ?

      Il n’y a qu’à faire chuter les autres monnaies pour rétablir l’équilibre !

      Par exemple l’Euro.

      Vous voulez payer vos échanges internationaux avec ce truc mis en place par ce patchwork de pays vous ?

      Et si par exemple des agences de notations (spécialité anglo-saxonne) commençaient à baisser les notes de certains de ces pays ?

      En plus, les banques centrales de la zone Euro fondent en partie leurs réserves de garantie sur des masses de dollars.

      Quoi ? Certains chefs d’état cherchent quand même à changer de monnaie internationale (comme Saddam Hussein qui voulait vendre son pétrole en Euros) ?

      Une petite révolution est si vite arrivée de nos jours.

      Cel ne veux pas dire que le $ va perdurer. La dette US est trop énorme et il n’y a aucun moyen d’enrailler l’inflation qu’elle génère.

      La monnaie internationale d’échange du dollar existe déjà. Elle a été annoncée au sommet du G20 de 2009

      Elle porte le nom barbare de Special Drawing Rights ou SDR.
       
      Selon un schéma similaire à celui de la création de l’Euro elle est composée d’un certain % de monnaies existantes :

      42% de $
      37,4% d’Euros
      9,4 % de Yen
      11,3 % de £

      Cette monnaie ne circule pas mais le G20 a déjà missionné le Front Monétaire International (FMI) pour qu’il l’utilise afin de procéder de prochains Quantitative Easing c’est à dire à des rachats de bons du trésors émis sur les dettes des états qui ne peuvent plus faire face à leur intérêts.

      Cela ne réponds évidemment pas aux préoccupations des Russes ni des Chinois.
      On comprends mieux pourquoi la Chine, la Russie et l’Inde préfèrent traiter entre elles.

      Les nations jouent donc un étrange poker dont on ignore encore qui sortira en slip et qui raflera la mise.

      Une seule chose est certaine, les USA bluffent depuis le début de la partie mais ils ont aussi de gros colts qui dissuadent jusqu’ici les perdants de trop se plaindre.



      • Kalevala 31 mars 2011 12:09

        L’Europe n’est pas une coquille vide pour tous le monde, cela arrange bien certain avoir une Europe qui tire à hue et dia aux plus grand bonheur des Etats Unis , de la Chine, et de la Russie.
        Nos politiques mon pas trouver mieux que d’écouter le chants des sirènes.

        L’Europe ne peut pas fonctionner, et ne fonctionnera jamais.


        • Alain-Goethe 31 mars 2011 12:56

          Pour un jeune très compétent , doué en langues étrangères  :

          FONCTIONNAIRE européen : voie ROYALE non .. 

          ou Député européen  ?,

          @ Romios : oui CMT intéressant 

          les DTS ( DSK «  pousse là dessus)

          Tiens en parlant de DSK ..

          Hier soir Luc FERRY ( emission de Durand) a dit :

           » DSK est même + à droite que NS ..
          Vrai sous certains aspects
          etc emission intéressante


        • Cocasse cocasse 31 mars 2011 14:35

          La France et l’Europe, c’est comme une situation conjugale devenu totalement invivable et dans laquelle on étouffe. Des hurlements, des disputes et des pleurs tous les soirs. Un déchirement permanent, une oppression insupportable.
          Vivement qu’on y mette fin, et que l’on respire enfin !!!


          • Alain-Goethe 31 mars 2011 15:08

            @ cocasse

            Et qu’on se retrouve entre « Bérets basque » ?, on s’entend si bien .. 

            L’accueil de nouveaux habitants ( même français «  souchiens » ) dans 1 commune se fait très bien ..

            Les français deviennent de + en + chaleureux .. Aren’ t they ??

            PS : c’est un peu la dureté de la vie qui rend les français soit agressifs, soit apathiques, soit roublards

            Ah non Abbé Pierre, Coluche sont toujouts généreux ..  !!


            • Cocasse cocasse 31 mars 2011 15:21

              Ton intervention n’est pas claire...
              L’europe doit être rebâtie comme ce qu’elle aurait toujours du être : des relations privilégiées entre nations souveraines, et non un bloc autonome technocratique supranational.


            • Alain-Goethe 31 mars 2011 18:47

              @ cocasse :

              Elle est au second degré .. un peu desabusée, un peu ironique

              C’est l’âge et les emmerds . ; bref . ;

              En effet , « démocratie en Union Européenne » = ça ne peut pas marcher ( cf le triangle de RODRIK - son blog et un article ici )

              Pour ce soir, je ne développe pas plus Bonne soirée


              • Kalki Kalki 31 mars 2011 19:57
                L’Union Européenne : une coquille vide ?
                L’économie une pyramide de ponzi ?

                Ou les perdant tout sauf le haut de la pyramide survit au CRIME ?



                • wesson wesson 31 mars 2011 22:03

                  bonjour l’auteur,
                  vous parliez de l’Irlande, la voici qui s’invite dans l’actualité. La BCE vient de décider de prêter à fond perdu aux banques Irlandaises, qui semblent se trouver courte de 15% du PIB (24 milliards).

                  Ce qui consacre d’ailleurs le fait que les plans d’austérité que l’on a voulu leur imposer n’ont pas fonctionné, mais ça ce n’est pas étonnant.

                  Votre précédent article pronostiquait la fin proche du $, il semble bien que dans ce domaine comme dans presque tous les autres, l’Amérique nous précède de quelques années ...


                  • Algorab 31 mars 2011 22:51

                    Dans votre article, vous parlez de l’Union Européenne comme si elle était une union de transfert. Vous parlez de solidarité entre les états, sous-entendu que les états riches soutiennent les états pauvres ou en difficulté. Donc un transfert d’argent et de richesse.

                    Mais l’Union européenne n’est pas une union de transfert, et pour étayer mon propos je voudrais le faire par l’exemple des Etats-Unis. Aux USA, les états riches ne prêtent pas directement aux états pauvres, d’ailleurs, il n’existe aucune nation de transferts direct.
                    Aux USA, l’état fédéral aide les états en difficultés grâce aux impôts que collecte directement le gouvernement fédéral. Par comparaison l’UE ne peut pas faire la même chose car l’Europe ne collecte pas d’impôts. D’où l’idée récente que l’UE devrait pouvoir lever un impôts (notamment sur les transactions financières) pour lui permettre d’avoir un budget à elle (et indépendant de l’agenda des états) et dans ce cas il n’est pas exclus, de pouvoir donner un coup de main à l’un ou l’autre état en difficulté.


                    • Algorab 31 mars 2011 22:52

                      Concernant l’union politique elle ne pourra marcher qu’a deux conditions :
                      1 - que la politique européenne soit vraiment entre les mains des citoyens de l’Europe ; C’est à dire que les européenne peuvent voter pour le candidat de leur choix pour un poste de président et donc, avoir enfin des politiques de gauche ou de droite, peut importe mais tant qu’elle représentent ce que souhaite la majorité des citoyens comme dans toute démocratie qui se respecte. Aussi avoir un parlement européen fort, comme les parlements nationaux au sein des états membres.

                      2- que les mandataires politiques et notamment les chefs d’état et de gouvernement mettent de coté leurs égos et leur carrière et pensent un peu aux citoyens. Pour moi, le principal blocage de la formation d’une Europe politique vient du fait que de trop nombreux chef d’état tentent de tirer la couverture vers eux, sans se préoccuper des lendemains.

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