L’Union méditerranéenne : une voie difficile
Au moment où le projet de Nicolas Sarkozy sur l’Union Méditerranéenne commençait à susciter de l’espoir dans les milieux politiques et économiques des pays du Maghreb, on assiste en France à un spectaculaire retournement de situation.
Un glissement sémantique qui transformerait l’appellation de ce projet de l’Union méditerranéenne à l’union pour la méditerranée et le ferait vider ainsi de son fondement initial. On évoque une vive hostilité de la part des Allemands à l’égard de ce projet puisqu’ils ont, et depuis toujours, considérés que le prolongement naturel de l’Europe doit être effectué vers l’Est et non vers le Sud. A cet égard un réchauffement dans les relations franco-allemandes passerait forcément par des concessions faite par Paris à ce sujet. De plus le Président français, qui vit sous la menace d’une impopularité grandissante, ne pouvait se permettre le luxe d’une accentuation des différends avec l’Allemagne au risque de capoter la future présidence française de l’union.
On est donc rentré dans un pur calcul politicien qui nous éloigne forcément des envolées lyriques prononcées par le Président français lors de son discours à Tanger où il a fait l’éloge d’un bassin méditerranéen éternellement berceau des civilisations. L’idée de campagne de N.Sarkozy, présentée d’abord comme une alternative que l’on pourrait proposer aux turc afin de compenser un éventuel refus d’entrée à l’UE, s’est transformée progressivement, en une volonté d’établir un partenariat économique avec les pays de la rive sud de la Méditerranée dans le but d’accélérer leur développement. Ce qui va permettre, par la même occasion, au président français de réaliser son objectif de marquer l’histoire de
Toutefois, la leçon qu’il faut tirer de la part des décideurs politiques et économiques des pays de la rive Sud, et au delà des responsabilités réelles ou hypothétiques des uns et des autres dans l’échec du projet (du moins dans sa version initiale), est que les Européens, y compris les Français d’ailleurs, agissent d’abord et avant tout dans l’intérêt stratégique de l’UE. Ce qui est naturellement très logique, puisqu’il s’inscrit dans un processus historique qui dépasse aussi bien le mandat présidentiel de N. Sarkozy que la présidence française du conseil de l’Europe. Par conséquent, aussi sincères que puissent être les bonnes intentions des européens vis-à-vis du développement des pays de la rive sud de
Or, ces efforts auraient pu être entrepris dans le cadre de l’Union du Maghreb Arabe si il n’était pas paralysé par l’épineux problème du sahara. Il serait peut être plus pragmatique, en attendant un éventuel règlement de ce problème, de procéder à une accélération de la mise en application des accords d’Agadir signés par le Maroc,
7 réactions à cet article
Ajouter une réaction
Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page
Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.
FAIRE UN DON