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Accueil du site > Actualités > Economie > La croissance ne crée pas d’emplois. Mais elle les détruit (...)

La croissance ne crée pas d’emplois. Mais elle les détruit !

Comme présenté dans mon dernier article, l’argent ne nait pas de notre travail ou bien de la création d’éventuelles richesses. Non, dans le système en place, l’argent nait du crédit avec intérêts. Ce système engendre donc une augmentation exponentielle de la masse monétaire puisqu’il faut toujours emprunter plus, pour rembourser les crédits antérieurs (puisque l’argent meurt au remboursement du crédit).

Mais si l’argent veut garder sa valeur, il faut bien que l’économie se développe au même rythme que celui de la création monétaire. C’est pourquoi nos pays courent après la croissance économique comme le junkie après sa dose. C’est d’ailleurs pourquoi à la question : Quel est le taux de croissance idéal ? La plupart des économistes répondent qu’il doit au moins être égal aux taux d’intérêts…

Mais ce n’est pas cette raison qui est mise en avant pour justifier tous les sacrifices humains perpétrés de par le monde, au nom de la quête de la Sainte Croissance Eternelle… Non, il faut de la croissance au nom de l’emploi ! Ce préjugé nous apparait être d’une telle évidence que nous ne nous interrogeons plus à son sujet. Il est temps de dévoiler ce leurre car c’est au nom du retour de cette croissance que nos politiques encouragés par nos économistes libéraux (qui sont les intégristes les plus dangereux de notre époque), détruisent nos sociétés humaines.

On pourrait résumer le discours ainsi : « la croissance économique nous apportera richesses et emplois pour tous. Mais nous sommes trop riches et privilégiés pour le moment, c’est pourquoi il faut commencer par des sacrifices en détruisant vos privilèges. Ensuite, la croissance reviendra ! Bref, pour vous enrichir demain avec la croissance, il faut vous appauvrir maintenant… » ça parait idiot comme ça, mais c’est le discours ambiant, de gauche comme de droite.

Tout d’abord, la croissance économique est présentée sous forme de pourcentage et témoigne de la progression du Produit Intérieur Brut. Première remarque, comparer des pourcentages sans faire référence au PIB témoigne de la bêtise ou de la manipulation (c’est pourtant ce que font les économistes médiatiques). En effet, 1% de croissance d’un PIB de 10 milliards et aussi important que 10% d’un PIB d’un milliard. Je me souviens d’un temps où les 10% de croissance de la Chine étaient comparés de manière fallacieuse, aux 1% de croissance de la France alors que le PIB français par habitant était pourtant environ 10 fois supérieur… tout cela pour nous faire avaler la destruction des acquis sociaux ?

Mais qu’est-ce que le PIB ? Le Produit Intérieur Brut est l’adition chaque année, de toutes les valeurs ajoutées de nos entreprises et administrations. La valeur ajoutée, c’est la différence entre le prix de vente et les consommations intermédiaires. Pour un boulanger par exemple, la différence entre le prix de son pain, l’achat de farine et de son four à pain, et des ses autres frais, fait sa valeur ajoutée. L’absence de croissance ne signifie donc pas qu’il n’y a plus de création de richesse comme cela est martelé dans les médias, mais que la création de richesse est la même que l’année précédente. De même, une croissance négative ne signifie pas qu’il y a destruction de richesse, mais que la création de richesse est moindre que l’année précédente.

En 1980 le PIB de la France était de 500 milliards d’euros. En 2012, il était de 2000 milliards d’euros… ce qui fait en trente ans une croissance du PIB de 400 % (qui peut prétendre sans mentir qu’il n’y a pas assez de croissance ?). Nous produisons quatre fois plus de richesses par an, qu’il y a trente ans. Comment prétendre que la France s’appauvrit et qu’il faut détruire son système social ? La vérité est certainement ailleurs.

Au cours de la même période, le nombre de chômeurs a, au minimum, été multiplié par 3 ! Les chiffres parlent d’eux-mêmes : la croissance ne créé plus d’emplois. On peut même penser qu’elle les détruit. Et voici un exemple :

Si mon boulanger, achète un four ou une farine moins chère à l’étranger, tout en maintenant son prix de vente, il va augmenter sa valeur ajoutée et donc la croissance, tout en détruisant des emplois dans l’hexagone… C’est une réalité qui s’intensifie dans tous les domaines économiques depuis la mondialisation ultralibérale. Souvenez-vous du drame du Bangladesh (pays à forte croissance), où une usine textile s’est effondrée sur ses ouvriers esclaves, faisant des milliers de morts sur l’hôtel de la cupidité. Nous avons appris que l’entreprise française Auchan était cliente de cette usine et qu’elle faisait 60% de valeur ajoutée sur les vêtements qu’elle y faisait fabriquer. Voila un bel exemple de délocalisation de nos emplois qui augmente notre croissance économique.

D’autres exemples : Une entreprise dont le métier est la spéculation immobilière a tout intérêt à voir s’envoler les prix des immeubles. Ce qui augmentera sa valeur ajoutée et la croissance sans pour cela créer d’emplois. Une entreprise dont le métier est la spéculation boursière augmentera sa valeur ajoutée et donc la croissance avec l’envolée des cours des actions. (Ce qui, nous le savons, est généralement lié à la destruction d’emplois). Un grand club de foot, était jadis une association. C’est aujourd’hui une entreprise qui entre dans le calcul de la valeur ajoutée, du PIB et de la croissance. Voilà une manière d’augmenter artificiellement la croissance du PIB, sans que cela ne créé aucun emploi. Chacun pourra trouver des exemples autour de lui qui témoigne que non seulement la croissance ne créé plus d’emploi, mais qu’elle peut en détruire au nom de la productivité et des délocalisations.

En conclusion, l’unité de mesure de la croissance économique est la monnaie. Le PIB se chiffre en argent. Mais nous savons que l’accroissement monétaire n’a plus rien à voir avec le travail et la création de richesses comme précédemment expliqué. Aujourd’hui l’accroissement monétaire et donc du PIB, est lié à l’accroissement de la dette globale et l’emploi est jugé comme un coût qu’il faut maitriser et réduire. Vous avez sans doute remarqué que nos politiciens et économistes parlent de coût du travail et non de richesse créé par le travail.

Alors pourquoi courir après une croissance économique destructrice de nos emplois ? La vérité est ailleurs. Considérons la richesse comme un gâteau. La croissance du PIB témoigne de l’augmentation du gâteau et laisse espérer à ceux qui n’ont pas accès à ce gâteau qu’ils pourront accéder aux miettes. Pourquoi espérer avec obsession quelques miettes supplémentaires alors que le gâteau est déjà consistant ? Car tant que l’immense majorité est concentrée sur les miettes supplémentaires (la croissance économique), elle ne s’occupe pas de la minorité qui s’empiffre de tout le gâteau…

Vous savez maintenant pourquoi le discours sur la croissance économique est erroné et tendancieux. Il maintient les peuples dans la soumission, au nom des lendemains qui chantent à la manière d'un discours religieux qui bâti l'enfer sur Terre au nom du Paradis Céleste.


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28 réactions à cet article    


  • Le p’tit Charles 28 février 2015 13:39

    +++ ça coule de source...le progrès (et la croissance) nous prouvent effectivement que c’est la mort des peuples..l’UE en est une illustration parfaite...toujours plus de chômeurs années après années... !


    • kalachnikov lermontov 28 février 2015 16:03

      Ce n’est pas après la croissance que l’on court mais après l’activité ; il faut créer de l’activité et en conséquence la croissance suit ; ce n’est qu’ensuite que la croissance peut sembler générer l’activité. Logique, non, ça ne nait pas du vide.
      Pour créer de l’activité, il faut ou augmenter la taille des marchés ou créer de nouveau marchés.

      C’est en fait ce que disent les guignols politiques et que tu trouves idiot. Ils préconisent de détruire part ou tout du marché arrivé à saturation = revenir à une taille antécédente. Ceci fait, il faut reconstruire (demande) ; en, conséquence une activité devient nécessaire (activité) ; en conséquence une croissance est visible (augmentation de la taille du Marché).

      C’est plus que crétin, c’est suicidaire. Et ça prouve la nocivité de ces gens et leur inaptitude. On peut facilement deviner où ces abrutis vont nous emmener.

      Ce qui se passe, c’est que lorsque le Marché arrive à saturation, pour poursuivre, il ne peut qu’augmenter sa taille. Ainsi :

      ou par une révolution d’ordre technologique (industrielle, etc) qui ouvre de nouvelles perspectives (= nouveaux marchés). A la condition qu ce ne soit pas un feu de paille (= bulle, genre gaz de schiste).
      ou bien, le marché trouvant sa limite, il réclame l’immolation de la sphère publique (le pan d’économie sanctuarisé ce qui a été dévolu par la population à l’Etat). C’est la privatisation de l’école, de la santé et de ce qu’on voudra bien. C’est ce qui a été fait et est en cours et n’est qu’un pis aller permettant de gagner du temps.
      Enfin,c’est effectivement la destruction du marché, pour permettre sa reprise sur les ruines. Le moyen le plus classique étant la guerre.

      Nous avons exactement suivi ce petit chemin balisé. Nous attendons la guerre.


      • Croa Croa 28 février 2015 23:04

        À lermontov
        *
        C’est pareil et tout dépend où se trouve la référence. C’est bien après la croissance que l’on nous fait courir et l’activité est un leurre, une carotte... Pour leur ’’com’’ c’est l’emploi sauf que si l’on rentre dans les détails on voit bien que si l’activité augmente cela n’empêche pas l’emploi de diminuer ! (Et tout dépend comment on apprécie l’activité en fait, en terme de réalisations ou d’heures de travail car si l’activité arrive à créer de l’inutile tellement il y a de productions, les heures diminuent globalement.) 
        *
        Financièrement leur ’’com’’ use du même genre de sophisme puisque la solution serais toujours dans le crédit, c’est à dire dans l’endettement sauf que ça il faut le cacher alors que c’est la même chose. (Le crédit c’est bien smiley ; La dette c’est mal smiley )


      • Enabomber Enabomber 28 février 2015 16:22

        Il faudra m’expliquer comment un PIB/hab qui a gagné (en € constants) un bon tiers en 30 ans peut avoir généré autant de chômage pour les uns et de pression fiscale pour les autres (sans que cette dernière profite aux premiers).


        • ben_voyons_ ! ben_voyons_ ! 28 février 2015 16:52

          @Enabomber

          Avez-vous entendu parler du phénomène appelé « parasitisme » ?


        • Daniel Roux Daniel Roux 28 février 2015 17:03

          @Enabomber

          Si je peux me permettre une tentative d’explication :

          L’homme moderne français consomme du smartphone Samsung, de la télé écran plat LG, du film US, de la grosse berline allemande ou de la petite Toyota, du chanvre marocain, des oranges espagnoles amenées par des camions portugais.

          Vous l’aurez compris, le PIB augmente par les services de stockage, de distribution, de marketing mais les millions d’emplois industriels sont partis dans les pays à bas coûts où il n’existe ni sécu, ni recyclage, ni normes anti pollution, ni usines de traitement des eaux, ni obligation de sécurité pour les travailleurs..

          Les bénéficiaires de la mondialisation sont les riches actionnaires des multinationales et les acheteurs de produits importés payés moins chers que s’ils étaient produits en France, c’est à dire vous et moi.

          Les perdants sont tous ceux dont les emplois sont partis avec les savoir-faire.


        • kalachnikov lermontov 28 février 2015 17:15

          @ Enabomber

          Financiarisation de l’économie. Une sorte de tour de passe passe comptable et une déconnexion du réel. Cette financiarisation ne crée pas d’emploi, elle multiplie les pains en quelque sorte et fausse en retour le Marché. Cette croissance artificielle du PIB a longtemps masqué le déclin de l’activité.

          Le PIB est un mauvais indicateur de la santé économique.


        • Croa Croa 28 février 2015 23:19

          À Enabomber
          *
          Le système fonctionne à crédit, donc l’argent est diffusé avant que les richesses réelles existent mais aucune richesse ne couvrira jamais les intérêts ce qui oblige à hypothéquer les richesses à venir. La seule échappatoire apparente est donc dans la fuite en avant avec les conséquences que l’on sait.


        • peimpourte peimpourte 2 mars 2015 21:34

          @Enabomber
          Il me semble que la pression fiscale est bien plus faible aujourd’hui pour les hauts revenus qu’il y a 30 ans. A cela s’ajoute l’exil fiscal. Voilà pourquoi la pression fiscale augmente sur les classes moyennes. 



        • peimpourte peimpourte 2 mars 2015 21:52

          @ben_voyons_ !
          Non ?


        • ObjectifObjectif 8 mars 2015 00:21

          @Enabomber

          Parce qu’il y a une erreur technique fondamentale !

          Le calcul du PIB « à Euro constant » est faux car il prend en compte seulement l’inflation des prix à la consommation, qui déjà ne représente pas l’inflation réelle, puisque les loyers ne sont pas pris en compte.

          En effet, la valeur relative d’une unité monétaire est inversement proportionnelle à la création monétaire.

          Donc quand on donne des statistiques en unités monétaires brutes, il faut bien entendu les corriger de la création monétaire. Or cela n’est pas fait pour les statistiques publiées, seul une adaptation à l’inflation des prix à la consommation est faite, qui est non significative comme tout le monde s’en rend bien compte.

          Or par exemple entre 1980 et 2008 l’inflation monétaire a été supérieure à 800% (cf Bancopoly : le jeu qui fait fureur !)

          Pourtant les salaires à travail constant n’ont pas été multipliés par 8 ! Ils ont au grand maximum doublé, donc les employés ont perdu au moins un facteur 4 de pouvoir d’achat sur leur revenu. Cela explique bien des choses !

          Donc quand le PIB a augmenté seulement de 30%, cela veut dire en fait qu’il a diminué de 84% (=130 / 8)

          Effectivement les entreprises de l’économie réelle ont au moins été divisée par 8, d’où le chômage des vrais fabricants, les ouvriers.


        • Daniel Roux Daniel Roux 28 février 2015 17:18

          Comme l’écrit l’auteur, lorsque le crédit est remboursé, la monnaie émise retourne au néant dans le livre de compte du banquier. Les intérêts sont prélevés sur les revenus de l’emprunteur.

          La monnaie surabondante vient principalement les banques centrales des pays développés, aux US, GB, Japon, Chine et Union Européenne et sert à financer les déficits budgétaires de ces pays.

          Ces milliers de milliards de dettes contactées par les états ne seront jamais remboursées. Par contre, elles ont été dépensées, donc diffusées dans l’économie réelle principalement dans des subventions massives aux entreprises (transformées en dividendes pour les actionnaires), entretien d’armées et achats d’armes, grands travaux de prestiges (des aéroports aux médiathèques en passant par les ronds points), souvent inutiles, etc... Cette masse de monnaie est en grande partie stockée dans des actifs, de l’immobilier, des actions et obligations par les riches qui en accaparent la plus grande partie mais qui ne dépensent pas.

          Cela explique pourquoi l’immobilier haut de gamme et les actions sont en hausse constante depuis quelques années.


          • Doume65 28 février 2015 19:30

            Bonjour à tous.

            Si vous ne l’avez pas vu, épêchez-vous tant qu’il est accessible de visionner ce documentaire passé sur Arte :

            Puissante et incontrôlée : la troïka

            Autre chose : Le calcul du PIB a ce très gros défaut qu’il ne comptabilisa pas ce qui est détruit par ce qui crée ce PIB. Dans l’exemple donné du Bangladesh, cette catastrophe a fait monter le PIB du pays puisqu’il a fallu reconstruire les ateliers !


            • ddacoudre ddacoudre 28 février 2015 20:55

              bonjour peinpoutre

              il y a 28 millions d’actifs et ils nourrissent 68 millions de citoyens. l’entreprise n’ pas vocation à créer des emplois, mais elle n’est pas un jouet pour faire de l’argent, c’est un outil formidable qui permet de réaliser des biens et services extraordinaires. si demain 10 millions de français suffisent pour faire tourner l’économie, d’où les hommes tireront leur revenu, demanderont nous aux citoyens de se suicider pour s’adapter à la productivité, ou ces dix millions devront assurer l’avenir des autres. Dans le futur nous n’auront pas besoin du travail de tout le monde non plus dans le cadre des productions actuelles, ni dans le cadre des biens durables, il faudra bien affronter cette problématique, tout comme il faudra retrouver une création monétaire sans intérêt ni remboursement de deux ou trois fois du capital. c’est de l’usure pure et simple.
              tout comme il faudrait supprimer la capacité morale aux entreprises pour la situer au niveau des actionnaire. a des amis heureux que total soient condamné pour les dégâts causé par le naufrage de l’Erika, je leur rappelais qu’en fait les actionnaires s’en foutent royalement car l’entreprise l’aura provisionné et ce sont les clients qui paierons à la pompe.
              http://ddacoudre.over-blog.com/pages/Remunerer-les-hommes-pour-apprendre-7538257.html
              cordialement


              • peimpourte peimpourte 2 mars 2015 21:40

                @ddacoudre
                Réponse pleine de bon sens. Le problème est que dans la société c’est le travail qui donne le revenu pour la plupart et que nous sommes maintenus dans l’illusion qu’il peut y avoir du travail pour tous. Ça ne peut être possible qu’avec le partage du travail et son revenu.

                Cordialement

              • Pascal L 28 février 2015 23:02

                Le PIB n’est pas lié à la richesse, mais à l’activité. Les catastrophes augmentent le PIB par les travaux de reconstruction, mais il n’y a qu’une restauration de la richesse, pas de création de richesse nouvelle. Beaucoup d’activités économiques sont également liées à de la prédation sans création de richesse. 


                 Je crois que le plein emploi dépend de l’augmentation de la richesse, mais la richesse n’est pas un tas de monnaie et s’exprime parfois très mal avec la monnaie comme unité de mesure.
                Qu’est-ce qui peut être la richesse pour vous ? La santé, l’éducation, la culture, l’information sont des richesses dont on a du mal à exprimer la valeur. Si nous pouvons donner une valeur, alors nous pouvons les financer. Il faudra pour cela modifier en profondeur notre système monétaire pour créer de la monnaie sans crédit avec ces richesses futures en contrepartie.

                • Croa Croa 28 février 2015 23:38

                  À Pascal L,
                  *
                  Tout dépend ce que l’on entend par « richesse ». Les marxistes, par exemple, considèrent que la richesse c’est le travail. Ce qui a été produit par le travail est du travail mort lequel peut tout de même faire de l’argent alors que ce n’est plus du travail actif ( droit des licences, droits d’auteurs, mais aussi les productions robotisées.) De ce fait l’activité se réduit comme peau de chagrin alors que la masse de richesses-image (l’argent) grossie démesurément.


                • Pascal L 1er mars 2015 19:05

                  @Croa

                  La définition de la richesse est assez complexe et dépend du point de vue de chacun. J’avais déjà cité La santé, l’éducation, la culture, l’information mais cette liste est loin d’être exhaustive. Le travail peut y être inclus s’il n’est pas aliénant. Je considère que l’outil de travail est bien plus une richesse que le travail ou le produit du travail. Une monnaie basée sur la santé permet de construire des hôpitaux, une monnaie basée sur l’éducation permet de construire des écoles. Il faut bien comprendre que la valeur qui sert de contrepartie à la monnaie est future et il est indispensable que les utilisateurs aient confiance dans cette valeur future.
                  En suisse, la banque WIR est une coopérative qui émet le Franc WIR en contrepartie d’immobilier d’entreprise. Cette monnaie finance les 20% de bâtiments commerciaux et industriels qui ne sont pas financés en Franc Suisse et circule ensuite entre les coopérateurs qui sont de fait les vrais propriétaires de la monnaie. Les chèques de la banque ont deux lignes pour panacher les monnaies lors d’un paiement.
                  Lorsqu’un pays émet de la monnaie, il ne peut peut le faire qu’au nom des citoyens qui sont les vrais propriétaires de cette monnaie.

                • Samson Samson 1er mars 2015 01:04

                  L’arnaque à cette croissance est plus patente encore si l’on intègre à l’équation informatisation et automatisation des tâches. Lorsqu’une société est bénéficiaire, il est logique qu’elle affecte en priorité ses investissements dans le sens d’une optimisation de la production qui lui permette d’en réduire le coût et maximiser ses bénéfices, ou plus prosaïquement rester concurrentielle sur un marché mondialisé.

                  Deux solutions se présentent alors : la délocalisation pure et simple de cette production vers des cieux moins salariés, moins taxés et moins réglementés ou son automatisation et son informatisation pour, soit un rendement multiplié à nombre égal de salarié, soit une division de leur nombre pour un rendement constant.

                  Cette course délirante à la Croissance détruit - et cela s’applique tout aussi bien aux salariés qu’aux petits indépendants et patrons de PME - tant le travail et sa qualité que des travailleurs contraints sous peine de précarité - et sur fond de paupérisation massive - à une productivité et une compétitivité toujours croissantes : tout cela au prix tant d’un nivellement par le bas du produit que de leur santé.

                  Pour l’avoir expérimenté, un « burn-out » fait très mal ! Et peut sur l’actuel « marché de l’emploi » entraîner une disqualification durable : quel gâchis d’expérience !

                  La sainte croissance prêchées par nos zélateurs de la doxa néo-libérale ne sert que de justificatif et de paravent à notre asservissement aux diktats de la Pensée Unique, au pillage et à la ruine « planétaire » des êtres et des ressources, sacrifiés par de bien sombres puissances aux effigies du Veau d’Or et Moloch-Baal.

                  « Delenda Carthago ! »

                   smiley


                  • Ariane54 Ariane54 1er mars 2015 07:31

                    Excellente synthèse, merci.


                    • peimpourte peimpourte 2 mars 2015 21:48

                      @Ariane54


                    • peimpourte peimpourte 2 mars 2015 21:49

                      @peimpourte
                      Merci à vous


                    • vesjem vesjem 1er mars 2015 09:53

                      les fruits de la croissance vont dans les poches toujours plus pleines de la haute finance et donc dans les paradis
                      la main-d’oeuvre étant remplacée progressivement par la machine , c’est tout « bénéf » pour le capital 


                      • eric 1er mars 2015 11:21

                        Bof, il y aurait beaucoup à dire....

                        Un point important ressort me semble-t-il : cette thèse est en opposition frontale avec les théories marxisantes... ?

                        Elle affirme en gros que la plus valu dépend essentiellement du capital et très peu du travail...

                        C’est une nouvelle vision de la répartition des richesses. Avant, il fallait plus partager parce que c’était plus juste. A chacun en fonction de sa contribution. Désormais, on serait plus dans une vision chrétienne, donner aux pauvres même si il ne servent pas à grand chose...

                        Je ne suis pas sur que tous cela constitue un progrès, tant en matière de considération vis à vis du « peuple » qu’en matière de compréhension des mécanismes économiques.

                        Mais cela pourrait expliquer quoi une partie des gauches est restée aussi impérieuse que dans le passé mais aussi beaucoup plus pleurnicharde. Toujours autoritaires, mais sentimentalo moralisatrices.

                        Pas un grand progrès pour la raison raisonnante.


                        • Séraphin Lampion P-Troll 1er mars 2015 17:57

                          @eric
                          « donner aux pauvres même si il ne servent pas à grand chose... »


                          c’est pas pire que de donner aux riches qui ne servent à rien

                        • eric 1er mars 2015 19:19

                          @P-Troll
                          C’est pas ce que dit l’article qui sous entend que plus il y a de capital plus on produit avec moins de travail...on ne ferait donc que rémunérer des riches qui l’auraient bien mérité pour avoir investit.
                          Je dois avouer que l’idée est assez nouvelle à gauche...


                        • peimpourte peimpourte 2 mars 2015 21:46

                          @eric
                          La gauche et la droite sont des concepts périmés qui servent à maintenir la masse dans l’illusion démocratique. Le but de l’article était de montrer que l’idéologie de la croissance n’a rien d’une théorie scientifique mais quelle est un outils de manipulation. La preuve c’est qu’elle ne répond pas au problème qu’elle est censée régler. Bien au contraire. Mais comprend qui veut ? 


                        • ObjectifObjectif 8 mars 2015 00:14

                          @peimporte

                          Encore un bon article, bravo !

                          Je me permet de vous indiquer un point technique : la valeur relative d’une unité monétaire est inversement proportionnelle à la création monétaire.

                          Donc quand on donne des statistiques en unités monétaires brutes, il faut bien entendu les corriger de la création monétaire. Or cela n’est pas fait pour les statistiques publiées, seul une adaptation à l’inflation des prix à la consommation est faite, qui est non significative comme tout le monde s’en rend bien compte.

                          Or par exemple entre 1980 et 2008 l’inflation monétaire a été supérieure à 800% (cf Bancopoly : le jeu qui fait fureur !)

                          Pourtant les salaires à travail constant n’ont pas été multipliés par 8 ! Ils ont au grand maximum doublé, donc les employés ont perdu au moins un facteur 4 de pouvoir d’achat sur leur revenu. Cela explique bien des choses !

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