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Accueil du site > Actualités > Economie > La croissance verte, un atout pour un rebond industriel de la France (...)

La croissance verte, un atout pour un rebond industriel de la France ?

Nous avons précédemment rendu compte et analysé l’inquiétant déclin industriel de la France tel que diagnostiqué dans le rapport intermédiaire remis le 5 janvier au ministre de l’industrie. Nous évoquions l’excellence environnementale comme atout possible d’un rebond de notre industrie. Sur quoi peut reposer une telle option ?

Par Marc Dupuis(D&E)
 
La France est le pays le mieux positionné parmi les partenaires du G7 en matière d’émissions de CO2 ( 6 tonnes par habitant contre 15 aux Etats Unis et 10 pour l’Allemagne et le Japon . Les auteurs du rapport indiquent aussi que les performances des automobiles, le recours à l’énergie nucléaire, participent de cette relative performance, cependant que le bâtiment constitue un gisement de réduction des émissions de gaz sur lequel l’industrie française est bien positionnée, notamment sur les constructions de bâtiments à énergie positive.
Cependant la compétition mondiale sur les industries de l’environnement va s’aiguiser rapidement, les Etats Unis ont prévu d’investir près de 60 milliards de dollars par an et la Chine 20 milliards. En France des dispositifs favorisant les industries de l’environnement ont certes été mis en place et on annonce des crédits publics de 14 à 16 milliards d’Euros par an auxquels s’ajoutent les 5 milliards du grand emprunt alloués au développement durable, mais suffiront-ils à remplir un objectif d’excellence ?
Pour les experts du centre d’analyse stratégique [1] il serait naïf de croire que la croissance verte va résoudre tous les problèmes de relance de notre potentiel industriel et d’emploi.
Développer les industries vertes crée certes de nouvelles potentialités de développement, mais déclasse dans le même temps certaines activités ou implique, pour le moins, de profondes reconversions. On vient de le voir avec l’interdiction de pêcher le thon rouge, espèce menacée, qui suppose une rapide reconversion des catégories d’emploi concernées. De même en terme de consommation alimentaire la généralisation de gammes bio impacte le prix des produits (plus de 50% selon une récente enquête de la revue Que Choisir ? de ce qui limite considérablement leur développement. De plus il convient en la matière de ne pas raisonner en terme de calendrier électoral (logique de rendez vous) mais à moyen et long terme (logique de projet). Il serait illusoire par exemple de penser que le passage au véhicule électrique va avoir des effets à court terme.
De même les conséquences sur l’emploi peuvent être contradictoires, création d’emplois nouveaux certes, mais destruction d’emplois si les personnes concernés ne peuvent se reconvertir par une formation continue adaptée comme on le voit dans le bâtiment.
En résumé l’excellence environnementale est une excellente voie de relance de notre potentiel industriel et technologique mais pour sortir de l’argument électoral, elle devra s’appuyer sur une reconversion en profondeur affectant toutes les forces de la Nation et toutes les coopérations internationales indispensables.


[1] Note n°164 : la croissance verte : quels impacts sur l’emploi et les métiers
 

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10 réactions à cet article    


  • M.Junior M.Junior 9 février 2010 13:38

    Quand c’est un choix c’est très bien comme pour tout ou presque.

    Quand c’est la seule voie laissée par des mesures gouvernementales, jamais je n’y participerai plutôt mourir !

    http://interim.over-blog.com/article-des-recup-acteurs-a-sineo-l-economie-solidaire-en-mouvement-40548570.html


    • bonnes idees 9 février 2010 17:27

      Des crédits publics de 20 milliards par an pour le développement des énergies propres ? Trés intéressant. Développez s’il vous plaît.



      • Terran 9 février 2010 19:10

        20 milliards !!!

        ça en fait ça des laser mégajoule !!!
        Quel gaspillage !!!

        C’est sur c’est pas leur argent...


        • Crevette Crevette 9 février 2010 20:58

          La croissance perpétuelle, c’est du flan. Tout comme le développement sans fin. (enfin ça dépend quel forme de développement)
          ça veut dire produire et vendre toujours plus de bagnoles « vertes », plus d’habitations « vertes », d’écrans, de téléphones... Moins de ressources en matières premières et fossiles, et ça mange les terres agricoles petit à petit.

          On peut imaginer que la planète est une ile. Si on n’utilise que les ressources locales de cette ile, plus vous y construisez de maisons & lotissements HQE, de centrales, d’usines, de supermarchés, de routes, de bagnoles... moins il y a de terres agricoles pour produire de la nourriture, et moins il y a de ressources naturelles disponible.
          Epuisement : au bout d’un moment, le développement s’arrête faute de ressources.

          Combien de centrales pour alimenter des millions de voitures électriques ?
          Il vaudrait mieux par exemple commencer par arrêter d’abuser des transports...
          Mettre fin à la société de consommation.

          Par contre, une économie verte, basée sur la stabilité, ça pourrait exister.
          Mais manifestement, peu de monde semble l’envisager...

          Il y a un point sur lequel je suis d’accord : le bio est plus cher dans les grandes surfaces.
          C’est loin d’être le meilleur endroit pour acheter du bio (souvent importé, suremballé et pas écolo)

          Achetez du bio directement au producteur, sur le marché, ou via une AMAP c’est plus sympa pour tout le monde et au même prix que les produits de l’agriculture conventionnelle du supermarché !!!


          • rastapopulo rastapopulo 10 février 2010 00:30

            La richesse scientifique est illimitée.

            Oublier ce détail, c’est voir l’homme comme un animal et donc comme incapable d’évoluer : sans commentaire.

            C’est pas de vot’faute la culture anglosaxonne du court terme veut le statu-quo et/ou la dégradation de l’industrie national, seul gage d’indépendance face à l’empire de la finance.

            Et quand l’empire de la finance anglosaxonne (ex-empire sclavagiste) met les moyens ça marche toujours cfr. les fachismes, l’écologie malthusienne que vous adorez,...

            Remarquez le coup d’état fachiste a raté contre Roosevelt en 35 (la même époque que... tient tient) mais dans les média de Wall Street l’info a été minimisé comme d’hab.


          • Tatanka 10 février 2010 10:38

            rastapopulo, la richesse scientifique, est certainement à notre échelle illimité oui, mais pourquoi serait-elle forcément synonyme de croissance (sous entendue économique, biensur).

            Dans l’agriculture par exemple, la science technicienne s’embourbe dans des techniques de plus en plus avancées uniquement dans une but de croissance. Pourtant d’autres méthodes, elles aussi scientifiques, nous amènent à une autre réflexion et à d’autres pratiques, qui, et ce n’est pas un hasard pour moi, sont bien plus respectueuses du vivant dans son ensemble (le bio-intensif, la permaculture, pour ne citer qu’eux).


            • yoananda 10 février 2010 11:12

              Il n’y aura pas de « rebond », seulement conversion ... d’une partie de l’industrie, l’autre mourant à petit feu. Au final, il y aura plus d’emplois vert, mais beaucoup moins des autres. Les gains ne compenseront pas les pertes. Donc pas de « rebond », mais juste un écrasement lent.


              • rastapopulo rastapopulo 10 février 2010 12:20

                Je suis désolée de vous le dire mais vous n’en savez rien.

                C’est pas l’environnement qui a délocalisé l’industrie mais la doctrine de l’empire de la finance anglosaxonne (ex-empire esclavigiste).

                Depuis 300 ans, l’empire britannique pose les bases de l’asservissement moderne par le libre-échangisme (esclave/afrique-cotton/USA-vétement/angleterre-epice/inde-opium/Chine en interdisant aux peuples une autre économie cfr. Gandi et son métier à tisser anti-empire) et le malthusianisme. Comme par hasard, c’est la pense dominante parce qu’elle prive les peuples d’indépendance !!!!!!

                Et comme par hasard, il prenne une mesure CO2 qui permet de contrôler l’industrie et de spéculer ! C’est tellement énorme.

                Donc rien ne permet de dire qu’avec des choix radicalement différents et un refus du mondialisme anglo-saxon (paradoxale si il en est), il n’y aurait pas des moyens énormes dégagés. Au contraire.

                Quand au délire de dire qu’il y aura moins d’industrie... vive la délocalisation des esprits !

                 Apparemment ça ne gène pas le moderne anglosaxonnisé de servir d’objets sans savoir les fabriquer, comble de la paresse.

                Est ce que vous méritez l’indépendance défendu par les Lumumba et Sankara parce que vous êtes prêt à vous battre pour elle ou pas ?

                L’écologie anglosaxonne vous demande juste de saper les gages d’indépendances (la haine de l’industrie national) et de connaissances (caché les optimums climatiques aux peuples).

                Le problème de l’agriculture est réel mais les moyens sont déjà dépensés dans les énergies les plus chères qui soit.


              • yoananda 10 février 2010 13:30

                Tiens lis ca sur le « rebond vert » au lieu de répondre a coté de la plaque (même si ce que tu dis n’est pas faux dans l’absolu).
                http://lachute.over-blog.com/article-la-creation-d-emplois-verts-43957698.html


              • rastapopulo rastapopulo 10 février 2010 19:29

                yep, juste, Je me suis trompé d’étage

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