La dette française. Quoi qu’il arrive, il faudra rembourser
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Je suis né quelques années après le milieu du siècle dernier. Est-ce le privilège d’être qualifiable de « mâle blanc hétérosexuel » qui me fait moins comprendre les choses en ce bas monde ? En particulier, nos gouvernants que j’avais pensé (naïvement ?) être mus par l’idée supérieure de servir l’intérêt général du pays par leurs actions et leurs décisions.
C’est pourtant exactement le contraire qui se produit depuis onze mois et ma colère s’amplifie chaque jour passant. Cette situation branlante est aussi accentuée par la confiscation de la vie démocratique par Emmanuel MACRON, suppléé par son comité de défense sanitaire hebdomadaire. Rappelez-vous l’alpha et l’Omega du mantra présidentiel, inauguré par sa première allocution le 16 mars 2020 : « sauver des vies, quoi qu’il en coûte ».
Un an plus tard ou précisément, plusieurs centaines de milliards d’euros plus tard, l’économie du pays s’est effondrée (- 8,3% de PIB en 2020, soit près de 200 milliards d’euros de richesses jamais produites) alors qu’elle était déjà très vulnérable avant janvier 2020, handicapée par l’obésité mortelle de la dépense publique (60% du PIB national en 2020, record du monde) et les politiques du « courage fuyons » de nos gouvernants depuis des décennies.
Qui va rembourser cet Everest de dettes sinon nous-mêmes avant tout. Et, nos enfants, voire nos petits enfants ?
Dormez tranquilles braves gens nous disent certains. Les taux d’intérêts sont si bas qu’emprunter ne coûte rien. C’est indolore, nous pouvons continuer à le faire. Ils sont aussitôt rejoints par les tenants de l’annulation proprement dite de cette gigantesque dette publique tel le célèbre économiste Thomas PIKETTY. La solution du recours à une inflation plus soutenue a aussi été évoquée. Mais elle n’est pas possible à l’échelle de la zone Euro car les allemands, si j’ose dire, y sont génétiquement opposés. Ils n’y ont pas intérêt du fait que leur situation économique est beaucoup plus saine que la nôtre.
Quelle autre solution ? Augmenter les impôts, bien évidemment.
Très concrètement, augmenter les impôts qui pèsent déjà sur le patrimoine (immobilier, droits de mutation, droits de succession etc.) et sur l’épargne des français (1 800 milliards d’euros d’encours de contrats d’assurance vie fin 2020, soit 27 000 € par français, bébés inclus). Où dorment ces montagnes d’argent ? Chez près de 50% des français de plus de 50 ans. Très brutalement résumé, le slogan caché de la campagne présidentielle de MACRON au printemps 2022 pourrait être : « sauver les vies des vieux, oui bien sûr. Les faire payer, oui aussi. ».
La pandémie qui s’éternise interdit à l’état français toute procrastination durable de profondes réformes structurelles : financement des retraites, durée annuelle du travail, prestations sociales, soutenabilité de la dette publique etc. Bruno LEMAIRE l’a encore réaffirmé ce matin dans l’hebdomadaire LE POINT : « une dette, ça se rembourse ». Alors, quoi de plus simple et de plus efficace, quoi de plus inégalitaire aussi et de presque indolore que d’augmenter de plusieurs points les prélèvements sociaux. Actuellement CSG-CRDS sur les pensions de retraite pèsent au plus 9,8% selon votre situation. Sur les salaires et revenus des non-salariés, 9,2%. Enfin, sur les revenus du patrimoine et les placements, ils sont de 17,2%. Ils pourraient monter à 15% pour les salaires et les retraites et à 22% voire à 25% sur les revenus du patrimoine pour faire passer la pilule auprès des ménages les plus modestes.
Le génie français s’est développé dans les trésors d’imagination de ses mesdames et messieurs de Bercy pour collecter l’impôt. C’est en quelque sorte la signature que l’état français présente au reste du monde, dont ces créanciers.
Dans ce domaine, ne l’oubliez-pas, la France est championne du monde. Depuis des décennies.
Bertrand RENAULT – 15 février 2021.
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