La faillite d’un système... et les solutions pour en sortir
Pourquoi nous devons changer de modèle de développement économique.
La faillite de Lehman Brothers a eu des répercussions gravissimes sur l'économie mondiale, provoquant autour d'elles chômage de masse, ruines et désolation. Il a été donc décidé au niveau mondial de sauver le système bancaire, ainsi le contribuable, dans les faits, a renfloué les banques.
Si Lehman Brothers n'a pas bénéficié d'un plan de sauvetage, c'est parce qu'il fallait faire un exemple : dans une société composée d'individus responsables, les canards boiteux sont sanctionnés et aussitôt remplacés par d'autres entreprises, plus ethiques. L'ennui, c'est qu'il n'en a rien été, pour les raisons les plus diverses, que nous n'avons pas le temps d'évoquer ici.
Prenons le cas qui nous intéresse : la crise grecque. Certes, les hommes politiques de droite comme de gauche ont commis des impairs, ont menti sur leurs chiffres... seulement les bénéficiaires de ce plan de sauvetage grec décidé au niveau européen, sont ces mêmes banques qui ont failli nous conduire dans le fin fond du précipice ! Ainsi, les contribuables ont renfloué des banques qui ont commis des erreurs monumentales et joué à l'économie casino. On pouvait donc s'attendre à ce que de telles pratiques cessent. Il n'en est rien puisque les banques, à nouveau, renouent avec des profits records et distribuent à leurs traders des bonus mirobolants. On entend même certains dirigeants dire qu'ils n'ont plus de comptes à rendre, car la crise est terminée !
Mieux : après la Grèce, les agences de notation ciblent le Portugal et l'Espagne, en vue de dégrader leur note. Ces mêmes agences de notation qui rappelons-le, ont été complices des agissements douteux de certains établissements bancaires, sans parler de l'affaire Madoff et qui auraient ainsi le droit de vie ou de mort sur tel ou tel pays et de donner des leçons de morale à la terre entière ! Le FMI lui-même ne se le cache pas : il faut que les grecs accomplissent de nouvelles réformes, bien plus sévères que celles qui ont été faites par le gouvernement grec... tout comme les portugais et les espagnols, alors que ces mêmes réformes entraînent, semble-il, plus d'effets négatifs sur la croissance économique et l'emploi pour ces pays que si elles n'avaient pas été réalisées. Rappelons que lors de la grave crise asiatique de 1997, la Malaisie avait refusé de suivre les recommandations du FMI et a imposé des normes à ses banques. Comme par hasard, ce pays s'est redressé plus vite économiquement que bien des pays asiatiques ! Le FMI est-il, en fin de compte, un pompier ou un pyromane ?
Le risque majeur, c'est que cette crise entraîne en Europe des répercussions sociales gravissimes et par-la même la chute de l'euro, car on voit très mal, après le sauvetage de l'Irlande et de la Grèce, comment on pourrait sauver bien d'autres pays européens. L'euro imploserait alors de lui-même, et entraînerait le retour ou non de monnaies nationales dans certains pays européens, comme cela était le cas avant l'euro.
Nous n'en sommes pas encore là... mais le système actuel, reposant sur une sorte de libre échangisme naïf totalement débridé, est condamné. Certes, nos élites politiques qui ont permis à tous ces speculateurs, ces financiers, d'avoir l'importance qu'ils ont aujourd'hui, ne peuvent résoudre le problème : ils sont une partie du problème. Il nous faut tout reconstruire, tout repenser, en vue de protéger nos emplois, nos entreprises, mais aussi les consommateurs... Nous avons perdus 500 000 emplois industriels depuis 2002, et 2 millions depuis 1980. C'est notre propre survie qui est en jeu !
Les asiatiques ont mené de leur côté des politiques très protectionnistes, à l'opposée de celles pratiqués chez nous. Ces pays ont une croissance économique moyenne entre 5 et 10 %, et un taux de chômage dérisoire comparé au notre. Ne peut-on pas préférer ce modèle de développement à notre actuel modèle, qui génère misère, chômage de masse, explosion des inégalités et qui profitent avant tout aux banques ?
Nous pouvons très bien, au niveau français, mener une politique protectionniste forte, et agir au niveau européen pour que ce soit aussi le cas envers tout ce qui n'est pas européen. Ainsi, nous protégerons notre propre mode de vie, notre culture, nos produits, nos valeurs... et nous empêcherons du même coup divers fonds de pension américains, chinois et indiens de racheter en masse nos entreprises, puisque nous disposerions d'outils en vue de les contrer. Certes, je serais probablement accusé de faire du populisme, le jeu des extrémistes, voire même de parler comme le peuple ( mon dieu, quelle horreur ! ) seulement je pense qu'à terme, c'est la solution la plus préférable, et la plus salutaire pour nous tous, français comme grecs, portugais, espagnols, européens.
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