La fin des « Autoentrepreneurs » ?
Et si on regarde encore plus dans le détail, on constate que sur cette période, la création d’entreprise individuelle de forme classique a diminué de 4.5% que la création d’entreprise
sous forme de société a même légèrement progressé de 1%. Par contre, le nombre d’auto-entrepreneurs est en forte diminution de 15.6%. Comme il s’agit de chiffres « en année glissante, cela veut dire que le phénomène a commencé encore plus tôt.
Et de fait quand on regarde les données mensuelles, le pic de déclarations d’auto-entrepreneurs a été atteint en mars 2010 avec 43.498 pour finalement en arriver en juillet 2011 à 20.754.
Partant de là, plusieurs lectures sont possibles.
a) Les secteurs d’activité de prédilection des auto-entrepreneurs sont en crise : les secteurs qui ont été les plus impactés par la création du statut d’auto-entrepreneurs sont le soutien aux entreprises, les services aux ménages, le commerce, la construction et dans une moindre mesure « enseignement, santé et action sociale ». Hormis, ce dernier ensemble, ce sont aussi les secteurs où globalement la création d’entreprises a le plus baissé depuis novembre dernier.
En période difficile, les entreprises rognent sur les budgets « consultants » qui rognent à
leur tour sur leur budget « contribution des free-lance ».
En période difficile, les ménages rognent sur les budgets « assistances ménagères de toutes sortes » ou retrouvent les délices du travail au noir.
b) La situation de l’emploi s’améliorant, les gens ressentent moins le besoin soit de se mettre à leur compte soit de rechercher un revenu de complément : Si on regarde les chiffres du chômage, on peut en douter, si on regarde le chiffre de création d’emploi on peut le penser. Personnellement, je fais l’analyse que la montée concomitante du nombre de chômeurs et du nombre d’embauche traduit en fait une précarisation de l’emploi et pour le coup l’auto-entrepreneuriat peut apparaître pour certains un moyen de « lisser » leur activité.
c) Le statut d’auto-entrepreneur se révèle un leurre pour beaucoup et cela a fini par se savoir. L’auto-entrepreneuriat n’aura alors été qu’un feu de paille. Vu les chiffres d’affaires déclarés par une majorité des auto-entrepreneurs enregistrés, cette hypothèse n’est pas à exclure.
Mais pour autant faut-il jeter le bébé avec l’eau du bain !
Ils restent les points positifs suivants :
*il est possible de ne payer des cotisations et des taxes que sur une activité réelle et a posteriori sans que le fisc s’offusque, que l’URSSAF t’agrafe, ni que les ASSEDIC
t’astique
*il existe une réelle tentation des Français de se « mettre à son compte »
*la simplification des procédures n’est pas l’ennemi de l’administration.
Restent également les points négatifs suivants :
*il y a parfois un gouffre entre vouloir et pouvoir : tout le monde n’est pas fait pour être
entrepreneur !
*entreprendre, ça ne s’improvise pas : un projet d’entreprise aussi modeste soit-il se prépare !
*l’administration est parfois l’ennemi de la simplification : le passage du statut d’auto-entrepreneur à un statut plus classique d’entreprise a rappelé aux auto-entrepreneurs qui ont franchi les seuils que l’administration reste malgré tout l’administration.
En bonne logique, c’est en s’appuyant sur les points forts et en gommant les points faibles qu’on réussit à réformer une réforme, surtout quand elle n’est pas totalement mauvaise !
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