Nous savons tous que la finance de marché actuelle est un grand corps malade. Ce que nous connaissons moins, ce sont les phases qui vont animer ce corps et guider à terme le patient vers sa guérison ou sa mort.
La première phase a eu lieu dès 2007. Le patient est venu voir son médecin, mais l’un et l’autre se sont joués de non-dits en souhaitant que cela ne serait que passager. Ils se sont focalisés sur une petite maladie bénigne comme tout un chacun en attrape et l’oublie aussitôt. Un mot a quand même été cité : subprimes. Des spécialistes passant par là par hasard se sont bien évidemment alarmés et diagnostiquèrent un cas sérieux, voire très grave.
Mais que nenni et combien ai-je lu de commentaires d’éminents économistes expliquer le contraire et que les cassandre n’étaient que des amiraux de bateau-lavoir. Bref, ils cristallisaient le refus bien compréhensible de la maladie, laquelle prouvait son état de phase 1. Devant l’ampleur de la pathologie, le médecin consulté s’est voulu rassurant. Une petite potion a été administrée durant le week-end du 15 et 16 mars 2008 et certains de nos éminents penseurs-économistes-conseillés-consultés de crier à la guérison soudaine et certaine dès le lundi 17. Aucun nom ne sera cité, mais que les rouletabilles aillent farfouiller dans les archives de cette époque-là… Ils ne perdront pas leur temps et pourront même en sourire. Tout le monde s’est donc entendu pour « mettre un mouchoir dessus » jusqu’à cet été. Autant durant la première phase, on pourrait dire que la maladie était « occultée » consciemment ou non, autant durant l’été, le « drame se jouait désormais en public ». C’est la phase 2 à savoir celle qui se nomme la peur ! En d’autres mots : la crise de confiance ! Lisez les courbes de tous les sous-jacents concernés comme un indice du moral du patient et vous conviendrez que plus personne ne pouvait éviter d’affronter la triste et terrible réalité. La maladie était bien là. Mais, au fait, comment est-elle donc arrivée, cette maudite maladie ? La phase 3 est très intéressante car c’est celle du déni ou de la colère. Il faut trouver les responsables qui ont abusivement inoculé la maladie à ce pauvre petit corps victimisé… et sévir. Trouver les coupables et les traduire le plus rapidement en justice ! Il faut "sanctionner les responsables du désastre" ! Ah, non, mais dis donc ! Ah, la belle affaire ! Cette phase est passionnante et à la fois terrible car l’énergie qui pourrait être consacrée à prendre la maladie « à bras le corps » va être utilisée à une quête parfaitement inutile. Elle signe surtout l’impuissance devant une situation qui échappe à tout contrôle. Et confidence pour confidence, ceux qui sont en colère, le sont parfois contre tout le monde, y compris leurs amis, leur famille et les membres de leur équipe, simplement parce que la colère est plus forte qu’eux.
Alors, aux côtés de la colère et du déni, on ira même jusqu’à légiférer ce 22 septembre 2008, en catastrophe sur les marchés financiers pour empêcher le patient de faire n’importe quoi. Pour le sauver malgré lui ! Ah, nom d’une pipe, ça ne va pas se passer comme cela ! Car, maintenant, il y a une tripotée de médecins autour du malade dont chacun a bien évidemment son point de vue sur la question. Ne serait-on pas retourné à la médecine d’il y a trois siècles ? Non, ne croyez pas ce que vous lisez. Et ne rédigez pas trop rapidement l’acte de décès du patient. Ne croyez pas que l’histoire s’arrête là. Non, elle ne fait que commencer. Elle suit simplement le cours normal des choses. La phase 4 se nomme « le marchandage » ou « la négociation ». Dans cette immense quête de s’échapper, de fuir, un marchandage va avoir lieu entre le corps des médecins et celui du malade. Une posologie de 700 milliards a été proposée par l’un d’eux. Pourquoi pas 7 000 ? ou 700 000 ? Et chacun va y aller de son grain de sel. Enfin, quand je parle de grain, je devrais plutôt parler de rocher himalayen. Mais, vous remarquerez, lecteur, qu’aucun de la tripotée de médecins autour du malade ne s’est aventuré à traiter les fondements de la maladie. On l’évite encore et toujours. Cela remettrait trop de choses en cause. Trop de croyances. Trop de certitudes. Trop de préjugés. Et, puis, confidence pour confidence, c’est bien trop tôt. Sachez aussi que, dans le marchandage, il y a aussi les vaines promesses. Tout le monde promet que si ça re-fonctionne normalement, ils feront ceci (plus de jogging, plus gentil, plus attentionné), ou ne feront plus ça (moins de coups de gueule, moins de vaines promesses)… Mais la phase 5 arrivera forcément : c’est celle de la dépression ! Le marchandage s’est passé de manière bancale et n’a satisfait ni les éminents médecins ni le malade (qui est d’ailleurs rangé au rang de vulgaire objet d’étude pour étudiants boutonneux auxquels il faut bien donner quelque chose à faire en travaux dirigés). On a tant et tant écrit sur la dépression que votre auteur se demande s’il est utile d’en rajouter. Référons-nous tout de même au Petit Larousse qui écrit que la dépression est un "état pathologique marqué par une tristesse avec douleur morale, une perte de l’estime de soi, un ralentisseur psychomoteur". Aïe, aïe, aïe ! On ne va pas rigoler ! Mais, c’est sans doute durant cette phase qu’on avancera plus que dans n’importe quelle autre phase car comme le disait Saint-Ex : c’est le nœud des choses qui nous fait avancer. Cette phase sera la plus riche, la plus noble car c’est durant cette période que de nouveaux modes de pensées économiques, financières et bancaires vont émerger et transformer de fond en comble ce que nous connaissons aujourd’hui. Ne me faites pas dire ce que je n’ai pas dit ! A savoir que demain sera la réalisation d’un jour nouveau où tout le monde vivra dans l’harmonie et le bonheur. Non ! L’homme est trop bête pour prétendre à une telle destiné. Non ! Demain sera différent d’aujourd’hui et les forces en présence auront forcément trouvé un nouveau consensus. Consensus qu’il est bien difficile d’imaginer dès maintenant car les nouveaux modes de réflexion n’ont pas encore émergé. Ou tout au moins pas encore intégrés. Petite précision : la phase dépressive sera forcément entrecoupée de phases de rémission, qu’on peut identifier comme étant des phases 6. Plus elles seront nombreuses et saccadées, plus le sujet s’enfoncera dans la dépression. Alors attention aux espoirs et mirages construits sur le sable ! L’avant-dernière phase, la 7, sera enfin la sereine acceptation de la situation. Le malade aura trouvé de lui-même le médecin en totale adéquation avec son désir profond de guérison. En général, l’issue est heureuse et le patient en cours de guérison a hérité d’une quête qui ne l’avait pas effleurée au début, à savoir : prendre soin de lui-même, voir s’aimer tel qu’il est. A l’image de cette extraordinaire scène d’Angel-A de Luc Besson quand Jamel Debbouzze se regarde tel qu’il est sans jugement avec respect, amour et compassion dans la glace. La dernière sera la guérison. C’est la phase 8. Forcément. Je vous l’annonce haut et fort ! Demain, nous ne serons pas tous morts. J’en ai la preuve et peut-être en ferais-je le sujet d’un prochain article. Mais je le garde au chaud comme sujet de thèse de mon doctorat si ma directrice de thèse me fait le bonheur de l’accepter. Alors, chuuutttttt !
Et si votre auteur vous disait qu’il y en a pour trois ans et quelques semaines et qu’après le malade sera guéri. Un peu beaucoup transformé sans doute. Mais guéri ! Seriez-vous soulagé ? Oui ? Non ? Alors, faites-lui part de votre point de vue, on ne sait jamais !
Lafourmi, initiateur de programme-finance.com
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Ca, c’est la phase descendante d’un cycle. Après et avant, il y a la phase montante : intérêt, enthousiasme, euphorie, mégalomanie, ... Nous descendons une montée commencée il y a 20 ans, et sommes donc apparemment sur une phase de Kondratiev d’environ 50 ans. Seulement nous avons aussi une bulle démographique qui va bientôt exploser. La crise économique actuelle n’est qu’une prémice de quelque chose de plus profond. Il ne faut pas espérer de reprise rapide. Le marasme va être long. Le monde de demain sera marqué par une farouche guerre de générations. Ca amuserait Molière : le remède consiste à saigner et purger. Il faut que les créances insolvables disparaissent, soit par déflation, soit par inflation. Les rentiers vont avoir très mal, retraités ou bientôt retraités.
car c’est bien de ça qu’il est question ici : continuer faire grandir la grande pyramide et reculer toujorus un peu plus pour sauter toujours plus loin. Mais vu les soubresauts actuels, je doute que ça tarde trop, ça dépasse le pouvoir d’action des états (même s’ils veulent pas le dire)...
Savoureux !
Les phases du deuil (E.K.Ross), appliquées à ... notre ancien monde et nos anciennes vies.
Les phases 5 et 6 pourraient bien être très longues et difficiles pour la majorité d’entre nous.
...Ne serait-on pas retourné à la médecine d’il y a trois siècles ?...
Mais non, aujourd’hui, nous avons des Scanners et des IRM, on voit tous en détail, on peut interpréter et intervenir avec précision.
Nos Traders en Blouse Blanche tiennent le Stetoscope et le Tienne bien, ils ont un code de Déontologie : "Le serment d’Hypocrite de Wall Street".
Toutes les Nations sont prêtes à s’engouffrer dans la salle d’opération, pour prendre un morceau au scalpel.
Parcequ’il va bien falloir se partager les 700 Milliards de $ !
Et comment cela va-t-il se passer ???
Comme d’hab ! sur les 700 Milliards de $, il y aura des ponctions la corruption, un peu comme dans certains pays d’Afrique...
Les Requins sont là, ils ont faim ! mais là Bête est grande et nourissante !
""INSCRIVEZ-VOUS AU PLUS VITE ! ATTENTION...
...LES PLACES SONT LIMITEES !"" lol
SVP inscrivez-moi pour commencer ma formation au plus vite no comment
Vous recevrez aussi un cadeau de bienvenue :
un ebook gratuit intitulé "Tout Sourire" Trop Cool !
NE SOYEZ PAS LE DERNIER A VOUS INSCRIRE ! (Vous êtes totalement libre car vous pouvez vous désinscrire à tout moment) C’est joliment dit ! > Approfondir les théories
boursières et intégrer
leur méthodologie
> Acquérir une méthode
de travail et de gestion
qui saura vous apporter
logique et bon sens
> Vous apporter une ouverture
d’esprit sur des situations
tellement évidentes que
vous passez chaque fois à côté...
Que faire quand vous n’etes que un politique dans un monde ’démocratique’ qui a pour dieu l’argent ?
Détenez vous assez d’énergie ?
Avez vous le pouvoir, pouvez vous tout changer , y compris vous meme ?
Que faire quand le monde dépend de l’économie ?
De la croyance aveugle, des prédictions divine, de l’affect psychosomatique des investisseurs et boursicotteurs.
Que faire quand le monde dépend en fait de l’énergie qui le meut ?
Que faire quand cette énergie (le pétrole), non renouvellable, disparait ?
En profiter jusqu’a la derniere goutte, contre des gouttes de sueur et de sang ?
Qu’allons nous devenir sans pouvoir produire autant dans notre retour aux véritables énergies ?
Qu’allons nous devenir sans nourriture.
Le "Communisme Bolchévique" à la maniere RUSS et Stalinnienne a échoué.
20 ans plus tard, est ce que l’ennemie imaginaire (comme le malade) survivra ?
Le Capitalisme et le libéralisme ont tellement évolué qu’ils ne sont déja plus eux meme ...
Et peut etre qu’on se rendra compte d’une chose simple.
Le monde n’est ni que matérialisme, ni que spiritualisme (monde de l’image et de l’économie)...
Il est les deux, et nous avons besoin des deux.
Du réél pour nous nourrir ou nous faire réflechir .
De l’irréel pour nous faire rever ou nous faire avancer vers de nouvelle voix, ou de meilleur.
Vivre dans l’irréel ? On peu croire que ca rend heureux, que c’est motivant. Mais quand la réalité nous rattrape, on se réveil vite, tres vite. LE ventre noué par la faim ( ou d’autres problématiques).
Vivre dans le réél ? On peu croire que c’est malheureux, que ca nous apporte rien un monde gris mais possiblement égalitaire .
Peut etre faut il savoir préférer le réél quand il s’agit de question réélle ?. C’est un peu plus rationnel.
Que dire, en fait on peut prendre un rêve pour réalité (l’économie)...
Le Surhumain est le sens de la terre. Que votre volonté dise : que le Surhumain soit le sens de la terre.
Je vous en conjure, mes frères, restez fidèles à la terre et ne croyez pas ceux qui vous parlent d’espoirs supraterrestres ! Ce sont des empoisonneurs, qu’ils le sachent ou non.
Ce sont des contempteurs de la vie, des moribonds et des empoisonnés eux-mêmes, de ceux dont la terre est fatiguée : qu’ils s’en aillent donc !
Autrefois le blasphème envers Dieu était le plus grand blasphème, mais Dieu est mort et avec lui sont morts ses blasphémateurs. Ce qu’il y a de plus terrible maintenant, c’est de blasphémer la terre et d’estimer les entrailles de l’impénétrable plus que le sens de la terre !
WASHINGTON — Face aux réticences du Congrès sur son plan de sauvetage de l’industrie financière, George W. Bush met en garde contre un scénario catastrophe qui se terminerait par une "longue et douloureuse récession" aux Etats-Unis.
Attisant le sentiment d’urgence, le président américain est intervenu mercredi soir à la télévision pour demander aux parlementaires d’agir le plus vite possible pour sauver l’économie américaine.
"Notre économie toute entière est en danger", a lancé George Bush.
J’en passe et autre blabla, "toute l’économie va s’écrouler", "votre maison se dévaluera", ...
La manigance est si flaggrante que ca peut encore passer ...
Sous l’effet de la crise financière acutuelle, le marché se comporte effectivement comme un malade en phase terminale. Mais là où vous êtes optimiste, c’est que ce processus concerne généralement les personnes à qui l’on annonce une fin toute proche ; et c’est le plus généralement la mort qui succède à la phase d’acceptation... J’attend donc avec impatience la révélation du secret de la phase 8...