La folie de l’austérité
Certains apprentis sorciers politiques, semblent n'avoir toujours rien compris à l'Economie solidaire.
« Ils sont presque fous ceux qui pensent qu’on peut diriger un pays comme un ménage » C’est ce qu’a dit Adam Smith le premier des grands économistes du 18 è siècle. Cet avertissement a été repris par J.M. Keynes au début du 20 è siècle. Ce qui n’a pas empêché nos dirigeants depuis des lustres de prôner l’austérité : « ne pas vivre au-dessus de ses moyens » est un slogan électoraliste purement démagogique qu’ils reprennent en cœur. Ce qui est valable pour chacun de nous ou pour les entreprises est une faute pour un pays, car cela mène au mieux à la décrépitude, à la misère d’une partie de sa population, au pire à la révolte, parce que la dépense est ce qui fait marcher la machine, comme un cycliste se « dépense » pour avancer en appuyant sur les pédales.
Quand un candidat à la présidence ose dire qu’il faut diminuer le nombre de fonctionnaires, il ne ferait qu’enfoncer le pays dans le marasme : par l’argent qu’ils reçoivent et qu’ils dépensent, ils font avancer le pays comme ce cycliste. C‘est donc une hérésie à une époque où justement la croissance stagne depuis longtemps. Prôner une telle ineptie sur le plan humain mériterait les tribunaux pour trahison à l’engagement de servir le pays dans son ensemble et pour incitation à la violence. C’est brutal disent les opposants. Doux euphémisme !
La technique austéritaire a été instaurée en France en 1973 par une loi qui interdisait à l’Etat de combler ses éventuels déficits budgétaires par la création monétaire. Le prétexte (fallacieux) était officiellement que la création monétaire engendrait l’inflation. L’horreur ! C’est faux, sauf si les entreprises en profitent pour augmenter leurs prix en disant, ce qui est vrai, que plus l’argent circule, plus sa valeur baisse. Encore faut-il que cette compensation soit ajustée. Or les entreprises qui subissaient également une pression de la part de leurs employés pour qu’ils augmentent les salaires, toujours pour la même raison, en « profitaient » pour dépasser un peu, par précaution, l’augmentation juste de leur prix. On entrait alors dans une espèce de mécanique infernal de course à l’échalote entre les trois protagonistes, l’Etat, les salariés, et les producteurs et intermédiaires distributeurs des biens achetés par ces salariés, chacun cherchant à se réajuster par rapporte à la perte de valeur monétaire, qui se terminait toujours à l’avantage des producteurs-distributeurs. Parce que la pression des salariés dépendait des possibilités de faire durer les grèves. Evidemment les moyens financiers de résister sont du côté des employeurs. Cette façon de voir l’Economie est le monétarisme, type anglo-saxon. Pourquoi l’Amérique a-t-elle pu appliquer cette technique ? En grande partie parce que l’inflation est moins forte dans un pays où les intermédiaires de la distribution, comme de la fabrication sont moins nombreux. Où l’on revient à mon article précédent sur les méfaits de la TVA.
Quant à l’Etat, pour soi-disant enrayer l’inflation, il a interdit la création monétaire, ce qui, arrangeait les banques prêteuses, qui, - cherchez l’erreur ! - , étaient le plus concernées par la perte de valeur monétaire. Le problème est que l’efficacité de cette technique s’est montrée dirigée dans un seul sens : si l’inflation a bien diminuée à ce jour, c’est parce que les ajustements salariaux n’ont pu se réaliser, notamment dans la grande industrie, du fait que celles-ci se sont empressées de créer des filiales et autres sous-traitants. En dispersant ainsi la masse des salariés, les grèves ne pouvaient durer. Entre l’inflation et l’austérité, c’est l’entreprise, principalement la grande, et la finance qui ont gagné. Là aussi, cherchez l’erreur !
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