La folle course des OPA
Marx l’avait prédit : le monde verra une course à la concentration du capital, puis viendra la loi des rendements décroissants et enfin la chute du capitalisme comme on le connaît actuellement.
Tout semble aller pour le mieux. La chute des barrières mondiales à l’éclosion d’un capitalisme moderne laisse entrevoir des avenirs radieux pour tout le monde. C’est du moins ce que prêche l’élite financière et économiste mondiale.
Et s’il se trompait ? A part le Chili, un succès somme toute modeste, les golden boys de Chicago n’ont rien tenu de leurs promesses d’un monde renouvellé par le monétarisme, une société où le dollar est roi et la veuve cachée derrière des paravents d’un système en mal de héros. Oui, les golden boys ont la cote et ce succès l’a été au mépris de la bonne volonté de gens honnêtes qui croyaient à tort à un partage équitable.
Cette folie du tout pour un seul a eu ses ratés. Il faut se rappeler la catastrophe de Vivendi Universal qui a coûté des milliards de dollars à la famille Bronfman. L’action s’est d’abord accrue pour tomber à un plancher avec la chute des titres technologiques. On s’est retrouvé avec un géant moribond aux extensions tentaculaires qui a suivi en toute tendance cette loi des rendements décroissants.
Et Vivendi n’est pas seul en liste. On parle allègrement d’OPA hostile dans le cas d’Alcoa-Alcan pour une somme avoisinant les 30 milliards de dollars. L’argent ne fait pas problème pour l’instant car il y a des plus-values dans le système. On parle aussi d’OPA hostile dans le système bancaire, là même au coeur du système financier mondial. Combien de mauvais coups faut-il pour mettre le système monétaire à plat ?
Toutes les bourses suivent un mouvement parallèle dans lequel elles s’entraînent mutuellement. Or, il est évident que la bourse chinoise est dans une bulle spéculative qui peut éclater à tout moment. Cette bourse a crû de plus de 200% en deux ans et de 40% depuis le début de l’année. Il s’inscrit plus de trois cents mille comptes à la Bourse de Chine en un an. Monsieur Tout le monde veut profiter de cette manne pour son meilleur avenir. C’est précisément ce que faisaient les investisseurs lors de la crise de 1929.
Ajoutez à ce portrait que les États sont beaucoup plus endettés qu’ils ne l’étaient en 1929 et vous verrez que chaque OPA hostile est surévaluée ; le risque est mal calculé pour la petite satisfaction personnelle de voir grossir un empire d’un coup de barre que leur apporte un emprunt exceptionnel pour toute OPA hostile. Et ces bonzes des milieux financiers applaudissent à tout rompre cette concentration du pouvoir économique.
Le petit producteur a son mérite car il agit dans un monde de concurrence pure et parfaite, ce que le gros producteur ne veut pas. Il veut être capable d’influencer les prix et les quantités dans un monde où l’oligopole est roi. Qu’en sera-t-il si une catastrophe vient à créer une forte pression à la baisse ? Tout le monde écopera.
Le temps n’est pas loin où le prophète de malheur que je suis sera encensé pour cette petite lucidité.
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