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La Grande-Bretagne dans l’oeil du cyclone

Les établissements de crédit britanniques risquent d’être en défaut de paiement de 30 milliards de livres sterling l’année prochaine si la banque d’Angleterre ne prend pas les mesures qui s’imposent pour assouplir la politique du crédit. Ces établissements devront en effet se financer à hauteur du tiers des 90 millions de livres qui représentent la somme totale des prêts hypothécaires. Cependant, pour un tel financement, l’aide de la banque d’Angleterre sera indispensable car les marchés monétaires où ces titres indexés aux prêts hypothécaires étaient cotés sont en cessation d’activité depuis le mois d’août dernier.

De fait, les autorités de réglementation du pays ont déjà mis en garde les professionnels vis-à-vis d’une situation qui pourrait dégénérer au vu de l’effondrement de la liquidité ayant vu notamment la banque Northern Rock en état de faillite virtuelle.

Les nouveaux crédits hypothécaires consentis se sont ainsi dépréciés de près de 35 milliards de livres sterling par rapport à l’an dernier et les prix de l’immobilier en Grande-Bretagne, tout particulièrement les prix de l’immobilier commercial, pourraient fort bien connaître un crack comparable à celui du début des années 90. De plus, le secteur de la construction a connu sa plus mauvaise croissance depuis 14 mois en novembre dernier.

Quant à la bourse britannique, après avoir défié la gravité pendant une longue période, elle commence également à montrer des signes sérieux d’essoufflement accompagnés d’une intense volatilité. Il va de soit que dans ce contexte les bonus accordés aux professionnels de la finance seront sérieusement remis en cause tant pour cette année que pour l’année prochaine et la City a cessé unilatéralement de recruter après les pertes par milliards annoncées par Barclays, HSBC et d’autres... Enfin, on estime que 4,4 millions de titulaires de carte de crédit qui n’ont pas encore réglé leur dette remontant à Noël 2006. Dans une telle conjoncture, l’indice de confiance des consommateurs britanniques est au plus bas depuis des années. Cette confiance du consommateur étant l’ingrédient majeur et magique dans toute économie, il semblerait bien que l’on s’achemine non vers une récession, mais plutôt vers un ralentissement considérable de la croissance accompagnée d’une augmentation de l’inflation. Une économie en état de déprime peut fort bien coexister avec un environnement inflationniste comme c’était le cas du reste dans les années 70. Ainsi, la baisse de la demande et de la consommation s’accompagneraient d’une augmentation conséquente des prix à la production du fait des prix du pétrole et des métaux en tout genre dont les prix sont à leur plus haut historique.

Dans un tel contexte, la tâche de la banque d’Angleterre n’en sera que plus délicate même si elle doit impérativement agir en assouplissant les règles du crédit dans un marché en situation de paradoxe. En effet, du fait que les banques rechignent à se prêter même l’une à l’autre, les taux en livre et à un mois ont grimpé au plus haut depuis neuf ans lundi dernier, enregistrant en une seule session leur mouvement à la plus forte d’amplitude depuis treize ans.


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14 réactions à cet article    


  • ZEN ZEN 6 décembre 2007 12:12

    La dette des ménages anglais est tout à fait hallucinante. 

    Une idée, dans l’excellent livre de P.Auclair : Le royaume enchanté de Tony Blair (Fayard)


    • Tzecoatl Tzecoatl 6 décembre 2007 14:22

      On semble s’acheminer vers l’essouflement de la monnaie d’endettement. Faut-il s’en plaindre ?


      • manusan 6 décembre 2007 14:24

        C’est donc ça le fameux modèle british. Aprés avoir narguer certaines nations européenne depuis 10 ans, en fait ce n’était qu’un gros coup de bluff, les ménages s’endettaient à la place de l’état et ça rattrape aujourd’hui le système banquaire au même moment que les sub-primes.


        • geko 6 décembre 2007 15:42

          la banque Northern Rock en état de faillite virtuelle. C’est une banque de Second Life ?

           


          • Nemo 6 décembre 2007 15:46

            On dirait que cela fait plaisir à certains commentateurs de cet article que l’économie britannique ait de mauvais jours devant elle.

            C’est typique de l’attitude bas de plafond de nos gauchistes tricolores qui ne comprennent toujours pas la différence qu’il y a entre le XIXème et le XXIème siècle.

            Outre le fait que la barre du "I" a change de place, de nos jours, quand une économie prend un coup de froid, les répercussions touchent l’ensemble des pays qui réalisent une part substantielle des échanges commerciaux avec elle.

            Donc la France. Et les premiers touchés, comme toujours, seront les plus fragiles (minimas sociaux, travailleurs pauvres, retraités, ouvriers,...). Ceux-là mêmes que ces "beaux" esprits se font forts de défendre...

            Mais bon, la logique n’a jamais fait bon ménage avec ces fournisseurs inlassables de prêt-à-penser...


            • Zalka Zalka 6 décembre 2007 16:06

              On peut aussi voir cela comme une critique de la politique nombriliste et "tout pour ma gueule" d’un pays qui s’est goinfré sans se soucier des conséquences pour ses voisins et ses partenaires.

              Mais évidemment, si on ose la moindre critique du modèle que certains voudraient imposer à tout le monde sans véritable réflexion, on est un gauchiste franchouillard.

               


            • Tzecoatl Tzecoatl 6 décembre 2007 16:49

              @Nemo,

              Ce n’est pas parce que le sommet de la création (les banques) va mal que le bout de la chaine alimentaire ne se sent pas plus mal. Déjà la satisfaction de voir les fraudeurs (réserve fractionnaire) et incitateurs à la prédation (déficit>monnaie) choir, sachant que des alternatives plus justes existent, suivez mon regard.

              Le bateau coule gentiment avec le capitaine Nemo, qui n’a pas sa chignole ? 


            • goc goc 6 décembre 2007 23:14

              j’ai lu dernièrement un article qui expliquait la différence entre la période dite « des 30 glorieuses » et la période actuelle

              la différence tient en un seul point

              avant les actionnaires touchaient des dividendes peu élevés, aujourd’hui les actionnaires touchent le max !

              bref avant l’argent gagné par les entreprises etait redistribué sous forme d’investissement, de progrès social, de R&D, maintenant l’argent gagné ne va plus que dans les poches des actionnaires et surtout le plus vite possible. Tout est organisé dans ce seul but, que ce soit les gains de productivité, les delocalisations, les privatisations des services publics rentables, etc..

              Etonnez-vous qu’apres cela, on se trouve devant des montages hasardeux destinés a faire du fric avec le fric et que ces montages se cassent la g...


              • Fred 10 décembre 2007 20:50

                La repartition entre le capital et les salaires actuelle est quasi-identique a celle qui existait dans les annees 60.


              • Tonio Tonio 7 décembre 2007 01:22

                On peut surtout anticiper que l’argent public va payer les dettes privées... L’économie anglaise a besoin que les banques recommencent à se prêter. Pour ça il faut, soit qu’on sache où sont les mauvaises dettes mais ça c’est mal barré, soit qu’on ait la garantie de l’Etat que l’établissement à qui on prête ne fera pas faillite.


                • vieuxcon vieuxcon 7 décembre 2007 01:45

                  Malheureusement, les habitudes font que les Anglais endettent leurs fils pour se payer un logement. C’est entre autre cette pratique, qui a fait grimper en France le prix de l’immobilier dans certaines régions. En Bretagne en Pays de Loire et jusqu’en Dordogne, des colonies anglaises se sont installées sur cette imposture.

                  Ceux là au moins, auront la chance de ne pas voir baisser trop vite la valeur de leur immobilier, à moins que...


                  • Tzecoatl Tzecoatl 8 décembre 2007 16:34

                    @ Vieuxcon :

                    La monnaie d’endettement est intrinsèquement inflationniste. Puisqu’elle est l’huile du marché de l’immobilier, elle tend à accroitre les prix immobiliers autant que les taux ad minima.


                  • blaireau 15 décembre 2007 18:40

                    Il ne s’agit pas vraiment d’un phenomene anglais .

                    La hausse de l’endettement correspond a une evolution des mentalites . Les usages anciens etaient d’economiser afin de securiser le montant necessaire a l’achat d’un bien . Cela prenait naturellement du temps et l’economie etait thesaurisee sur des comptes a faible rendement du type caisse d’epargne . lorsque vous aviez enfin l’argent necessaire le produit tant convoite avait double de prix ,diparu ou avait ete achete par un autre disposant du cash . Donc la solution pour avoir acces a la consommation immediate est bien sur le credit. le credit a un cout et c’est ce qui se reporte sur les prix et les alourdit ,mais d’un autre cote il est producteur d’activite car il permet la realisation de consommations dont l’idee aurait ete abandonnee par l’intervenant . C’est pourquoi le credit a la consommation longtemps regarde avec defiance par rapport au credit a l’investissement a aussi un pouvoir createur de richesses car il suscitera l’apparition de credits aux investissements necessaires a la production des produits de consommation immediate a faible duree de vie . Donc l’endettement en lui meme n’est pas par nature une mauvaise chose de meme que vouloir profiter de la vie dans le sens commun du terme,n’est pas un peche .

                    Il convient ici de rappeler que dans certaines civilisations le plaisir quelqu’il soit avait quelque chose de suspect l’individu semblait etre ne pour souffrir d’un certain nombre de calamites ,procreer et transmettre cet epouvantable fardeau a la generation suivante en tentant de lui fournir toutefois quelques menus moyens pour mieux survivre.

                    Reste a determiner la dose de risque ou d’espoir que chacun se fixera selon la facon dont on regarde la chose pour determiner la quantite de credit supportable . tout cela est tres subjectif et depend de l’endroit ,du moment ,du cout et bien sur de la duree de l’endettement.

                    L’allongement de la vie humaine a produit naturellement l’allongement de la duree des prets . Cela aussi est un des facteurs de la hausse des prix mais permet un acces a la consommation plus aise .

                    Les prix de l’immobilier ne sont limites que par les capacites de remboursement ,la cavalcade recente des dernieres annees a ete facilitee par la creation de produits financiers astucieux qui seront moins vendus leur risque s’etant avere inassurable.

                    Le marche du fait de l’effet de cliquet bien connu des economistes va vers un palier .

                    la duree du palier va etre influencee ,racourcie ,par les tres importantes hausses de productivite qui se dessinent a mesure que les conditions economiques se deteriorent.

                    Cela veut dire que les agents economiques cherchent a produire plus au moindre cout en jouant sur le couple capital travail ,non pas en cherchant systematiquement a reduire les quantites de facteurs de production utlisees comme on pourrait le craindre mais en inventant de nouveaux metiers et de meilleures utilisation du capital a l’aide de technologies nouvelles.

                    Pour simplifier il s’agit d’apporter de la fluidite et de l’innovation .

                    La combinaison de ces facteurs a pour effet d’augmenter la valeur de la production sans son cout ,il s’agit d’un facteur notoirement deflationniste .

                    Le progres technique finit toujours par augmenter le pouvoir d’achat et permettra sans nul doute aux acquereurs anglais un peu aventureux de financer leur dette a long terme en la refinancant au gres de l’evolution du cout du credit car croyez moi personne n’a interet a ce que tout s’ecroule . Et si le coeur vous en dit visitez les entreprises francophones au pays du credit

                    www.ezfrench.com


                    • Lisa SION 2 Lisa SION 16 décembre 2007 19:14

                      Sage commentaire,

                      Pour avoir une idée précise du sujet, il faut avoir le nez hors de la gamelle. Les leviers de commandes sont nombreux et les responsables autant. Nous nous trouvons comme face à une pelote de ficelle complètement nouée et dont sortent plusieurs bouts. Pour défaire ce noeud, sensibilité vaut mieux que force ni que rage. certains bouts sont actifs et coulissants, d’autres sont bloqués. toute interventon sur ces derniers met en péril l’espoir des autres. Plus l’intervention est brutale, et plus le noeud se resserre. Voilà en résumé où nous en sommes. Pour détendre le système, il faut céder les commandes à des êtres sensibles, et n’agir que sur les domaines présentant une certaine souplesse. Mais, il ne fait aucun doute que tous les prix égal à 1,99, font l’objet d’une pression accrue pour parvenir à ce niveau. Tout comme le pétrole qui s’est déployé pour atteindre les cent dollar le baril a immédiatement dégonflé. Il a été artificiellement poussé jusqu’à ce palier, sans raisons aucune ni soudaine. Nulle doute que de puissants personnages manipulent tout le système et pour que les choses changent, il faut cesser de tirer ainsi sur la ficelle...Car elle peut rompre.

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