La juste répartition du travail

Dans un article du Monde.fr des salariés viennent pleurer la fin des heures supplémentaires défiscalisées.
Certes, ces gens ont perdu de l'argent. Certes, leur pouvoir d'achat va diminuer. Certes, ce n'est pas la meilleure idée du Parti Socialiste pour s'attirer la sympathie des plus modestes.
Cependant, quand on pense à ceux qui sont recherchent un emploi, qui touchent le minimum vital, qui s'enferment dans la spirale du chômage, on ne peut que saluer la fin des heures supplémentaires défiscalisées.
Avant, l'État ne taxait pas les heures supplémentaires et perdait de l'argent. Ensuite, l'État indemnisait les chômeurs et perdait de l'argent. Nous étions dans une drôle de situation : l'État finançait des travailleurs travaillant plus d'heures que la durée hebdomadaire légale et il payait des travailleurs ne travaillant aucune heure !
Si le chômage est toujours là, l'État ne finance plus que le salaire des travailleurs sans travail. On peut souhaiter que ces travailleurs retrouvent un emploi grâce à la fin des heures supplémentaires défiscalisées mais cela ne suffira pas.
Il faut que la gauche aille plus loin : elle doit interdire les heures supplémentaires et diminuer la durée légale du travail. L'employeur n'aura alors d'autre choix que de recourir à l'embauche.
Nous sommes en période de crise et nous nous leurrons : la situation ne reviendra pas à la normale. On ne reviendra pas au plein emploi sans révolutionner notre façon de partager le travail. Notre modèle de production est ainsi : on aura de moins en moins besoin de travailleurs pour produire. Une fois cette donnée acceptée, il faut avoir le courage de dire qu'il faut répartir le travail équitablement entre ceux qui en ont besoin. On ne peut plus vivre sur un modèle égoïste qui veut que ceux qui ont un travail privent les autres d'en avoir un. La répartition du travail passe par la réduction progressive de la durée légale du travail et par l'interdiction des heures supplémentaires. Celles-ci ne seraient accordées que sur dérogation, dans certains cas exceptionnels. Le reste du temps, les employeurs devraient embaucher.
Dans le même temps, le pouvoir d'achat augmenterait car il n'est pas question que les salaires baissent. C'est là qu'intervient l'État : au lieu de financer le chômage, il compléterait les salaires. Les entreprises paieraient les salaires pour le temps passé au travail, l'État compléterait pour qu'au final le travailleur ne voie pas la différence sur sa fiche de paye. Travailler moins et gagner autant. Cela redonnerait du travail à ceux qui n'en ont pas et à tous du pouvoir d'achat. L'État y perdra sans doute un peu mais au bout du compte, il gagnera énormément en stabilité économique car la confiance reviendrait. Simplement, au lieu de payer beaucoup de chômeurs, l'État payerait un peu pour le chômage et un peu pour compléter les salaires.
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