La mondialisation, cette pelée, cette galeuse, réhabilitée...
L’effet « domino » de la crise, partie des États-Unis pour contaminer le monde entier, sans épargner aucune nation, aucune économie, semble avoir paradoxalement réhabilité la mondialisation, qui a permis des réponses et des manoeuvres cohérentes pour en amortir les effets et raccourcir la durée de la crise financière et économique.
Bien sûr, quelques V.I.P. de la bonne-pensée, rompus à la communication, continuent à prôner le repli hexagonal, le « peut-crever-la-gueule-ouverte » pour ceux qui sont au delà de la ligne d’horizon, ou un autre mondialisme, celui de la révolution obligatoire pour tout le monde.
Mais ceux qui sont vraiment responsables d’états, même réputés « de gauche », affichent une sagesse de bon aloi, une préférence pour la solidarité, la cohérence à l’échelle mondiale des mesures à prendre, et le rejet des mesures protectionnistes. Le train du monde a déraillé ? On le remettra sur ses rails. On ne le poussera pas dans le ravin.
Sauf les passionnés de l’ignorance, tout le monde savait, il y a quelques mois, que le pétrole hors-de-prix, suffisait, à lui seul, à mettre en danger l’économie mondiale. Au ralentissement attendu, s’est substitué un effondrement pour une autre raison, l’éclatement d’une énorme bulle financière. Du coup, tout le monde a été projeté dans la mare. Pays développés, pays émergents, pays pauvres. Pays consommateurs de pétrole, et pays producteurs, solidaires de fait.
Monsieur Christophe de Margerie démontrait dimanche soir (Grand Jury RTL-LCI-Le Figaro) le réel inconvénient de la chute durable des cours du pétrole brut au dessous d’un certain seuil, non de rentabilité immédiate, mais permettant un réinvestissement d’une bonne part des profits dans la recherche de nouveaux gisements et de nouvelles techniques d’exploitation. Un arrêt des investissements remettrait en contact une économie renaissante avec une production à la limite de ses capacités. Le prix du baril rebondirait vers les sommets, stoppant net la reprise.
Le patron de Total, notre poule aux oeufs d’or, si convoitée pas les cuisiniers amateurs, évalue à 80 dollars le cours optimal du baril, pour tenir compte du coût de l’exploration et de l’équipement nécessaire à l’exploitation. Il y a quelques mois, Claude Allègre, le scientifique empêcheur de cauchemarder en rond, fixait à 100-120 dollars le seuil de rentabilité des sables et des schistes bitumineux.
Bref, les pays producteurs de pétrole sont atteints doublement par l’effondrement de la demande. La chute des cours du brut, la dévalorisation des investissements faits dans les pays consommateurs. À ce sujet, Christophe de Margerie condamnait la méfiance, voire la peur d’être mangé, frappant d’ostracisme ces capitaux disponibles. Il expliquait que les états disposaient des outils juridiques pour empêcher la prise totale de pouvoir sur une entreprise ou un service, « névralgiques », par un investisseur étranger. Dans quel intérêt, de toute façon* ?
*Il faut cependant cesser de payer pour des implantations d’entreprises étrangères pour sauver telle ou telle région ou commune. Car l’entreprise, en cas de difficulté, n’a rien à perdre à mettre la clé sous la porte. Il faudra revoir notre manière d’encourager ces investissements et les particularités perverses de la fiscalité des entreprises.
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