La mondialisation vue par les Français
Un récent article publié ici même intitulé « La mondialisation expliquée au Français » et les nombreux commentaires que celui-ci a engendrés permettent de regarder la question à froid et de dire des choses pas toujours bien exprimées.
Disons d’emblée que l’espèce de rejet que semble susciter la mondialisation de la part des Français ne tient pas à leur incompréhension du phénomène. L’explication serait un peu courte et ne correspondrait pas à l’histoire de notre pays. Ce serait aussi faire injure à leur intelligence.
Cette espèce de rejet semble plutôt tenir de deux aspects, peut-être spécifiques à la France, et qui sont contradictoires.
D’un côté, l’acceptation implicite, suggérée par le phénomène de mondialisation, d’une règle vieille comme le monde et qui est celle de la Loi du plus fort. La compétition mondiale - économique aujourd’hui, mais demain ? - considérée comme vecteur prioritaire du développement. Les Français, dans leur histoire moderne, se sont battus contre cette approche des choses et, certes de manière imparfaite, ont développé des systèmes dits de solidarité, que l’institutionnalisation de la compétition heurte de plein fouet. L’Etat, pondérateur des excès, est essentiel pour nos compatriotes.
Mais les Français ne sont pas des anges. Gageons que si le rapport de force existant actuellement était en leur faveur, leur adhésion au phénomène de mondialisation serait bien plus forte. Toute notre histoire impérialiste nous confirme le bien-fondé de cette conception. Cet aspect-là n’est pas négligeable, car les Français ont parfaitement intégré que leur poids restait très relatif dans les affaires du monde.
Beaucoup de théoriciens ces trente dernières années nous ont affirmé que la seule interdépendance des intérêts économiques pouvait être un facteur de paix généralisée et de développement plus harmonieux. Cette idée séduisante a fait l’objet d’une sorte d’accord général, mais on voit bien aujourd’hui les limites de l’exercice.On considère souvent, non sans une certaine condescendance, que les Français sont en retard ;et s’ils percevaient les choses d’une manière plus aiguë, et se trouvaient du coup en avance ?
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