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La mondialisation vue par les Français

Un récent article publié ici même intitulé « La mondialisation expliquée au Français » et les nombreux commentaires que celui-ci a engendrés permettent de regarder la question à froid et de dire des choses pas toujours bien exprimées.

Disons d’emblée que l’espèce de rejet que semble susciter la mondialisation de la part des Français ne tient pas à leur incompréhension du phénomène. L’explication serait un peu courte et ne correspondrait pas à l’histoire de notre pays. Ce serait aussi faire injure à leur intelligence.

Cette espèce de rejet semble plutôt tenir de deux aspects, peut-être spécifiques à la France, et qui sont contradictoires.

D’un côté, l’acceptation implicite, suggérée par le phénomène de mondialisation, d’une règle vieille comme le monde et qui est celle de la Loi du plus fort. La compétition mondiale - économique aujourd’hui, mais demain ? - considérée comme vecteur prioritaire du développement. Les Français, dans leur histoire moderne, se sont battus contre cette approche des choses et, certes de manière imparfaite, ont développé des systèmes dits de solidarité, que l’institutionnalisation de la compétition heurte de plein fouet. L’Etat, pondérateur des excès, est essentiel pour nos compatriotes.

Mais les Français ne sont pas des anges. Gageons que si le rapport de force existant actuellement était en leur faveur, leur adhésion au phénomène de mondialisation serait bien plus forte. Toute notre histoire impérialiste nous confirme le bien-fondé de cette conception. Cet aspect-là n’est pas négligeable, car les Français ont parfaitement intégré que leur poids restait très relatif dans les affaires du monde.

Beaucoup de théoriciens ces trente dernières années nous ont affirmé que la seule interdépendance des intérêts économiques pouvait être un facteur de paix généralisée et de développement plus harmonieux. Cette idée séduisante a fait l’objet d’une sorte d’accord général, mais on voit bien aujourd’hui les limites de l’exercice.On considère souvent, non sans une certaine condescendance, que les Français sont en retard ;et s’ils percevaient les choses d’une manière plus aiguë, et se trouvaient du coup en avance ? 


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4 réactions à cet article    


  • argoul (---.---.18.97) 13 octobre 2005 13:50

    Malheureusement, si l’économie était « pure » dans un monde de « spécialistes », vous auriez raison. Mais chacun sait (même l’Américain moyen) que sans Big State, point de Big Business ! Ce pour quoi nos élites (du temps qu’elles avaient l’intelligence) ont créé l’Europe, cette union pas seulement économique mais tissant des liens de solidarité pour éviter les guerres et faire contrepoids aux deux Grands de l’époque. Aujourd’hui, les Français sont restés dans cet univers des années 60. Les deux Grands ont disparu, une seule loi économique règne sur toute la planète, non seulement parce qu’elle a été promue par l’Etat le plus puissant de l’économie-monde (les USA) mais parce qu’elle sert les intérêts nationalistes et politiques de pays comme la Chine, la Russie et l’Inde (qui dérèglemente et privatise). Le Brésil lui-même, bien que dirigé « à gauche », ne remet pas en cause cette économie, au contraire. Les Français sont donc « en retard » d’une compréhension du monde. Qu’ils aient des velléités généreuses et philosophiques, c’est tout à leur honneur (Ah, si tous les gars du monde...) Mais force est de constater, avec l’oeil réaliste du cynique, que ces généreux-là le sont avec « l’argent des autres » : le plus souvent agents de l’Etat, avec statut garanti et emploi à vie, retraite assurée par le meilleure risque du pays, ils peuvent se permettre de rester en retrait et de donner des leçons au reste de la société et du monde. Mais quand vous êtes aux prises avec les « vrais » producteurs de la richesse des pays étrangers, vous ne pouvez pas tenir ce langage. Les prêtres faisaient de même autrefois ; cela n’a guère empêché l’évolution, la poussée démographique, la montée des désirs...


    • Didier Vincent Didier 13 octobre 2005 17:35

      je vous avoue franchement ne pas bien saisir le sens de votre commentaire. Que sont les « vrais » producteurs de richesse ? Cela induit qu’il y aurait des « faux » ? Les pays que vous citez et dont vous semblez penser qu’ils ont, eux, compris, ne subissent ils pas en fait la situation (se promener aux alentours de la gare centrale de Pékin suffit à comprendre les conséquences de l’ouverture de la Chine à ce mode de développement). Loin de moi de penser que les Français soient parfaits mais au moins ont ils compris que la compétition et l’insécurité ne sont pas des fins en soi et que peut être on peut s’y prendre différemment pour organiser un développement harmonieux et durable, le mot est à la mode.


      • Manu (---.---.77.234) 13 octobre 2005 22:55

        Ce qui est terrifiant dans le commentaire d’argoul, c’est qu’il faudrait accepter que demain sera pire qu’aujourd’hui. « Eh oui, mon bon monsieur, faudra travailler jusqu’à 70 ans pour retraite de moitié de l’actuelle, et avec le sourire s’il vous plait ! »

        On pourra m’affubler de tout les sobriquets (immobiliste, ringard, grincheux, crispés sur mes zaquis, démodé, syndicaliste, gauchiste, etc.) mais je défendrai toujours le contraire : demain sera un monde meilleur.


        • www.jean-brice.fr (---.---.134.26) 13 février 2006 22:17

          Ce qu’on appelle « mondialisation » est en fait un processus de confiscation mondiale de la souveraineté populaire au profit de réseaux de pouvoirs transnationaux, selectionnés par l’argent, dans lesquels les élites américaines et le dollar jouent un rôle prépondérant. E. HUSSON maître de conférences à la Sorbonne.

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