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Accueil du site > Actualités > Economie > La monnaie du XXIème siècle... L’origine des crises systémiques (...)

La monnaie du XXIème siècle... L’origine des crises systémiques monétaires du capitalisme

Avant de poursuivre mon développement d’idées autour de ce que peut être et fonctionner une monnaie équitable, il m’est apparut qu’il fallait d’abord refaire une lecture de la critique du système monétaire capitalisé, avant d’aborder pleinement les lois de relations de causalités d’une monnaie équitable. La seule pseudo originalité de cette analyse, tient dans le fait que les ferments des crises systémique financières du capitalisme sont contenu exclusivement dans la monnaie elle-même, en raison de son mode de création, faites par et pour permettre l’exploitation humaine. 

Ici, il ne s’agit pas d’entrer dans les détails, mais de n'aborder que l’élément systémique qui provoque les crises monétaires, afin essentiellement de justifier la modification des règles de création monétaire, dont découle une monnaie équitable.

Comme rappelé dans l’article précédent, la monnaie contient en elle-même une partie droit ou créance et une partie devoir ou dette, ceci, pour pouvoir représenter une valeur d’échange au porteur, car sinon, elle ne pourrait tout simplement pas être échangée. Malgré cela, on ne tient pas compte de ce détail, la monnaie dans son usage courant, dans son imaginaire, est toujours vu par sa partie créance et non dette. Avoir de l’argent, est détenir une créance, ne pas en avoir n’est pas vu comme une dette parce qu’il n’y a pas d’action d’échange, alors que le système repose intrinsèquement sur l’obligation quasi systématique d’en posséder pour pouvoir acheter des marchandise et donc tout simplement vivre.

 De ce fait, l’absence ou la carence de monnaie dans une économie capitaliste, est une dette monétaire relationnelle caractérisée. C’est une dette monétaire systémique ou dms

Autrement dit, ceux qui possèdent la monnaie en plus value, possède une créance monétaire systémique et ceux qui n'en possèdent pas ou trop peu, une dette monétaire systémique. 

 Pour insister en le disant autrement, on considère que la relation entre créance et dette est liée aux personnes physiques s’engageant mutuellement, on ne l’associe pas à la création monétaire en elle-même. On ne voit pas ou feint de ne pas voir, que toute création monétaire génère en même temps une créance et une dette systémique, car comme il s’agit d’un contrat d’échange de valeur au porteur, non nominatif, anonyme et donc généralisé, nous avons affaire à une dette qui concerne tout ceux qui ne disposent pas de ses propres moyens de productions ou de réserve de valeure et non seulement ceux qui ont une dette nominative, c'est à dire qui ont fait un emprunt.

 En terme monétaire, ce ne sont pas les relations d’échanges personnalisées qui déterminent qui est en dette et qui est en créance, mais uniquement celui qui dispose de la monnaie et celui qui n’en dispose pas. Celui qui ne dispose pas de capital « plus-valorisable », devant obligatoirement travailler pour celui qui en dispose.

C'est ici que ce situe l'arnaque sémantique sur la dette !

Le problème serait mineur ou du moins facilement maîtrisable si les relations d’échanges monétaires étaient de 1 pour 1, c’est-à-dire, qu’il n’y avait pas de plus value ou d’intérêts prélevés à chaque transaction par les propriétaires des marchandises et de la réserve de valeur. Mais ce n’est pas le cas. En raison de la propriété, transposition bourgeoise de la souveraineté nobiliaire, il faut tenir compte de la plus value (impôt) prélevé sur tout le processus de production de marchandises, ainsi que de l’intérêt prélevé par la réserve monétaire et qui provoquent l’augmentation de la masse monétaire correspondante, dont la conséquence sont les crises systémiques monétaires.

En effet, fondamentalement, la création monétaire qui répond aux besoins d’échanges des marchandises, concerne exclusivement les propriétaires des moyens de productions et de son financement. Les prolétaires faisant partie intégrante du coût de production, leur emploi dépend du besoin de production à l’usage des propriétaires (non des prolétaires), et sont donc totalement dépendant de ces derniers. Si un prolétaire n'est pas employé, il ne peut donc pas s'acquiter de sa dette monétaire systémique et se retrouve projeté dans l'indigence, d'où les conséquences sociales connues.

Cette réalité physique peut être atténuée, voir limité par certains facteurs qui masquent plus ou moins la progression de la prochaine crise systémique. C'est d'abord l’impôt, puis l’innovation technique, moteur de l'emploi salarial, mais en lutte permanente avec sa conséquence de mécanisation et d’automatisation de la production. C'est aussi le contrôle du commerce extérieur des gouvernements nationaux via notamment les barrières douanières, et enfin l’inflation ou la dévaluation.

Bref, tout ce qui permet soit l’évaporation monétaire, soit son recyclement, compense le déséquilibre systémique entre l’accumulation de droits du coté du propriétaire, souverain des moyens de productions et de son financement, et le salarié, élevé au rang de serviteur en lieu et place d’esclave (si une partie de ces serviteurs parviennent a acquérir le statut de propriétaire grâce notamment à la réserve de valeur et participent à la progression de la prochaine crise, il s’agit là de l’exception et non de la règle).

Les crises systémiques monétaires du système capitaliste, sont donc le fait de sa nature même, en devant sans cesse (car le système ne laisse pas le choix, le profit est un impératif absolu) augmenter son taux de profit (peu importe son niveau réel, seul change la vitesse de progression vers la prochaine crise), on augmente systématiquement, mécaniquement, mathématiquement, la dette relationnelle correspondante. Il faut donc que le devoir soit rempli, la dette payée…

 Quand le déséquilibre entre l’accumulation des droits de créances et des devoirs de dettes est trop grand et ne peut plus être assumé sans réduire les gens en esclavage et voler tous leurs biens, la monnaie doit perdre tout ou partie de sa valeur par quelque moyen que ce soit. Par le chaos si nécessaire, donc par la guerre et ainsi pouvoir recommencer un nouveau cycle de déséquilibre entre créancier et débiteur. Certains renforçant leurs positions, d’autre la perdant et d’autres la gagnant , mais la grande majorité restant dans la même position de dette monétaire systémique, donc de dépendance et de soumission.

En résumé, le mode de création et de gestion de la réserve de valeur, crée les conditions où le prolétaire est en perpétuelle dette monétaire vis-à-vis du propriétaire (moteur pour le contraindre à travailler selon les conditions du créancier) et plus la masse monétaire est importante, plus sa dette systémique augmente, toujours en raison du flux monétaire induit par la plus value et l’intérêt qui déséquilibre le contrat d’échange de valeur. Ce n’est donc pas une dette d’échange de marchandise à proprement dites, mais une dette monétaire systémique.

 De ce fait, le capital financier n'est rien d'autre que cette créance monétaire systémique, d'abord cherchant car devant produire de la plus value et ensuite, réclamant le règlement de son droit acquis.

Pour l’illustrer par une métaphore, le système financier actuel essaie d’éteindre un incendie avec une lance à eau dont le réservoir est rempli d’une poudre retardatrice, qui, loin d’arrêter l’incendie ne fait que l’alimenter et surtout, augmenter sa puissance dévastatrice. On parle aussi de pyramide de ponzy. Si l’incendie couve mais ne brûle pas, c’est principalement en raison même de son extrême concentration.

Dans le contexte de la mondialisation, le retour à des politiques dites keynésiennes est impossible pour un pays seul. Cela nécessiterait une harmonisation mondiale des politiques sociales (ce qui n’est pas impossible en absolu), mais surtout, s’est laisser l’iniquité du déséquilibre systémique entre propriétaires et prolétaires perdurer ad vitam. C’est rester avec un modèle souverainiste (la noblesse n’étant finalement que des « protos bourgeois ») et non évoluer vers un modèle démocratique. C’est rester avec un modèle dirigiste et non évoluer vers un modèle pleinement libéral, car on ne peut pas définir une économie dépendant exclusivement des propriétaires des moyens de productions et de son financement, donc souverainiste, comme un modèle de libéralisme économique, mais seulement d’un modèle de souveraineté économique, un « libéralisme économique des souverains ». C’est ce qu’on appelle un pléonasme. C’est aussi de la novlangue, mais une novlangue plus perverse encore, car elle ne joue pas sur la contradiction, mais de l’affirmation répété que seuls les souverains sont libres.

 

A suivre… 


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6 réactions à cet article    


  • Séraphin Lampion P-Troll 2 juillet 2015 13:21

    Il n’y a pas de crise. Tout est orchestré par et pour riches qui veulent se goinfrer toujours plus. Ça s’appelle vulgairement l’exploitation de l’homme par l’homme, mais le Capital a su trouver les mots pour que nous acceptions les nôtres sans broncher, sauf que nos maux s’écrivent m-a-u-x. Au lieu de nous révolter contre l’exploitation éhontée dont nous sommes victimes nous incriminons une mauvaise gestion de l’État ou évoquons des mécanismes dont la complexité n’est pas si difficile à comprendre...


    • Hervé Hum Hervé Hum 2 juillet 2015 14:02

      @P-Troll

      soyons précis, il n’y a pas de crise de capacité de production pour répondre aux besoins de tout un chacun, mais il y a bel et bien une crise de répartition de la production, dû à la souveraineté des moyens de productions et de son financement.

      Comme le moyen ou l’intermédiaire des échanges est la monnaie, c’est une crise monétaire.

      Comme cette crise monétaire est dû au mode de création et de gestion de la monnaie, c’est une crise monétaire systémique qui apparaît de manière cyclique suivant sa vitesse de progression.

      vitesse qui dépend des mécanismes opérants pour ralentir cette progression.


    • Séraphin Lampion P-Troll 2 juillet 2015 14:20

      Paul Boccara n’est pas Marx. C’est lui et non pas le barbu qui a développé une théorie systémique en présentant «  tout système comme un système de transformation défini entre deux systèmes encadrants  »  : l’homme transforme en produits des matières premières extraites de la nature et l’homme se transforme en transformant la nature et transforme le système de reproduction matérielle en se transformant. Par son activité économique, l’homme transforme la nature extérieure.

      Pour lui, il peut y avoir simultanément crise systémique au niveau économique, et crise du système d’environnement, le tout défini et élargi comme une crise de civilisation.Une crise pourrait en cacher plusieurs autres.

      Mais c’est du Boccarisme, pas du Marxisme. Chacun arrange Marx à sa sauce, et il faut beaucoup de sauce pour faire passer le goût de rance des publications trotskistes.


      • Hervé Hum Hervé Hum 2 juillet 2015 14:59

        @P-Troll

        certes, certes, mais et l’article, vous en pensez quoi ?

        C’est un avis critique de l’article qui m’intéresse, pas de me parler de Boccara !


      • Diogène diogène 2 juillet 2015 15:56

        @Hervé Hum

        Je l’ai dit : le capitalisme est un système en crise permanente, c’est même ce qui le maintient et permet aux plus violents ou rusés de s’enrichir en spoliant les autres.
        La notion de crise systémique permet soit aux manipulateurs de faire croire aux naïfs qu’il faut se serrer la ceinture alors qu’on découvre 20 ans après l’événement que les plus riches se sont encore enrichis, soit aux romantiques révolutionnaires d’espérer que le fruit pourri tombera tout seul.
        Dans les deux cas, il ne s’agit pas d’approches marxistes et la formule « crise systémique » est creuse..

      • Hervé Hum Hervé Hum 2 juillet 2015 16:35

        @diogène

        avez vous vraiment lu l’article ?

        relisez mon commentaire à P trol, j’écris bien qu’il n’y a pas de crise de production, mais seulement de répartition, ce qui revient à dire la même chose que vous et l’article d’expliquer le mécanisme spoliateur, par ailleurs connus depuis la nuit des temps qu’est la plus-value.

        Mais vous, vous arrivez et là, qu’est ce que vous écrivez ? La même chose, mais en affirmant que non que je n’ai rien compris, que ma formule est creuse. Bref, si ma formule est creuse, comme elle dit la même chose que vous, mais que j’explique la subtilité sémantique permettant d’empapaouter les badauds, votre formule est encore plus creuse que la mienne car vous n’expliquez rien, vous affirmez juste que c’est comme ça et pis c’est tout.

        Dites, vous comptez creuser longtemps comme ça ?

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