La monnaie, simple en apparence mais seulement en apparence
La monnaie est un phénomène complexe. Les grands économistes lui ont consacré des dizaines de milliers de pages sans parvenir à se mettre d’accord. Ils s’accordent juste sur cette définition donnée par Wicksell en 1906 : Elle est un instrument qui remplit trois fonctions :
- intermédiaire d’échange
- réserve de valeur
- mesure de la valeur
Par contre, ils s’opposent sur sa nature. Pour les uns (l’école autrichienne), c’est un bien comme les autres, juste caractérisé par une « vendabilité » plus grande ; pour les autres, elle est une convention sociale, où le politique joue un rôle important. Ils se divisent également sur l’explication de pourquoi l’économie est monétaire, un fait d’une évidence apparente mais qui pose bien des problèmes aux modèles néoclassiques, amenés à « imposer » l’usage de la monnaie par hypothèse.
Et surtout, les économistes s’opposent sur le rôle et l’impact de la monnaie sur l’économie « réelle ». Ces questions ne seront pas abordées dans le présent article qui vise à expliquer comment fonctionne pratiquement l’offre de monnaie.
Historique
La monnaie a émergé progressivement pour répondre aux besoins du commerce. Le commerce est évidemment plus ancien que la monnaie puisqu’il existe depuis avant la civilisation ; au début, il se pratiquait sous la forme du troc : l’échange de produits contre d’autres produits, suivant les besoins des protagonistes. Sous une forme aussi primitive, le commerce n’aurait pu connaître qu’un développement limité.
Par rapport au troc, un premier progrès survint lorsque certaines marchandises accédèrent au statut d’intermédiaire d’échange, c’est-à-dire qu’elles circulèrent de main en main non seulement pour répondre à des besoins, mais également parce qu’elles étaient largement acceptées dans l’échange. Chacun ne l’accepte que parce qu’il sait que presque tout le monde l’accepte. C’est le troc amélioré. Divers biens ont joué ce rôle d’intermédiaire (par exemple le bétail). Progressivement, il devint évident que les métaux précieux, principalement l’or et l’argent, convenaient mieux que n’importe quelle autre marchandise pour jouer ce rôle. Ceci grâce à leurs qualités intrinsèques :
- l’inaltérabilité : par opposition aux biens périssables qui comportent le risque de pertes.
- l’homogénéité : toujours pareil à lui-même ; on ne peut en dire autant du bétail.
- la divisibilité : le métal précieux peut être présenté en très petite ou très grande quantité et son pesage est aisé.
- la portabilité : du métal précieux représentant une très grande valeur conserve un poids et un volume le rendant facile à transporter.
Il y eut d’abord l’époque du métal pesé. L’acheteur devait fournir un certain poids d’or ou d’argent au vendeur et on pesait le métal pour que la transaction soit conclue. Ce système n’était pas suffisamment pratique et c’est pour cette raison qu’un progrès décisif fut accompli. Il consistait à frapper des pièces d’or ou d’argent dont le poids était déclaré. La monnaie était née, sous cette forme qui est appelée la monnaie métallique, la première à avoir existé chronologiquement.
On considère que la première monnaie date d’environ 600 av JC et qu’elle fut émise par Crésus, roi de Lydie. Le souverain, très riche, possédait de grandes quantités de métal précieux, et les débitait sous forme de pièces de métal avec lesquelles il payait ses nombreux fournisseurs. Ceux-ci faisaient circuler cette monnaie dans le reste de la société.
Par rapport au métal pesé, l’invention de la monnaie métallique est à la fois une grande révolution et une continuité. Une continuité, parce que si les pièces avaient une valeur faciale, celle-ci n’exprimait rien d’autre que la quantité de métal qu’elles étaient censées contenir. En payant avec de la monnaie métallique, on échangeait donc toujours un certain poids de métal contre une marchandise. Une révolution, car l’absence de pesage implique la confiance ; celle-ci est le fondement de la monnaie. En frappant des pièces à son effigie, le souverain prenait un engagement moral quant à la valeur de la monnaie, ce qui devait inspirer la confiance.
Il faut reconnaître que des fraudes ont existé, soit du fait du souverain lui-même, soit du fait des détenteurs de pièces de monnaie. Notamment, une forme de malhonnêteté consistait à gratter les pièces pour prélever de petites quantités de métal qu’on accumulait. La malhonnêteté n’était d’ailleurs pas la seule cause de la dégradation ; les pièces qui circulaient beaucoup s’usaient. Avec le temps, la gestion de la monnaie métallique s’affinera ; ainsi, la loi fixera la tolérance maximale quant à l’écart de poids. Par exemple, si le public est assuré qu’une pièce ayant 98% de son poids normal sera acceptée, personne n’a de raison de s’en méfier ; si elle tombe en dessous du seuil légal de tolérance, elle n’est plus de la monnaie et ne vaut que son poids réel du métal précieux.
Selon le lieu et l’époque, la frappe monétaire était gratuite ou ne l’était pas ; la redevance éventuelle, un pourcentage de l’or du lingot prélevé par l’institution monétaire, s’appelle le seigneuriage. Le plus souvent, le seigneuriage correspondait à un écart entre la valeur faciale de la pièce et son poids de métal.
Après le moyen âge, le commerce connut un essor considérable. La monnaie métallique se révéla insuffisante pour assurer la liquidité nécessaire aux opérations commerciales. Vu la difficulté de produire de l’or, ce système manque de souplesse pour s’adapter aux besoins fluctuants d’une économie évoluée. Ce problème fut résolu par l’invention d’un nouveau type de monnaie, qui apparut en complément de la monnaie métallique. La monnaie de crédit, une monnaie créée par les opérations de crédit, se développa sous deux formes différentes : les billets de banque (souvent appelés monnaie fiduciaire) et les comptes bancaires à vue (souvent appelés monnaie scripturale).
La monnaie de crédit ne s’est pas substituée immédiatement à la monnaie métallique mais s’est développée complémentairement, en ne l’évinçant que très lentement. Au long du dix-neuvième siècle et au début du vingtième, la monnaie métallique jouait toujours un rôle essentiel dans les pays industrialisés d’Europe et d’Amérique. Caractéristique de cette époque était une institution appelée hôtel des monnaies, dont la fonction était de monnayer l’or. Les pièces de monnaie ne représentaient qu’une partie du stock d’or : le reste consistait principalement en lingots, objets d’orfèvrerie et bijoux. Le public pouvait apporter des lingots à l’hôtel des monnaies pour faire frapper des pièces. Par cette opération de monnayage, de l’or non monétaire devenait monnaie. Mais l’or pouvait également emprunter le chemin inverse ; en cas de pléthore monétaire, les détenteurs de pièces pouvaient les faire fondre pour obtenir des lingots. Le stock d’or monétaire et le stock d’or non monétaire fonctionnaient comme des vases communicants.
La monnaie métallique et la monnaie de crédit sont les deux types de monnaie importants que le génie humain a conçus et réalisés jusqu’à présent. Les crypto-monnaies fonctionnent suivant des mécanismes différents à la fois de la monnaie métallique et de la monnaie de crédit, mais les spécialistes ne sont pas unanimes quant à savoir si ce sont de véritables monnaies ; notamment, elles ne semblent pas servir de mesure de la valeur. Actuellement, elles tiennent plus de l’actif spéculatif. La création de bitcoins rémunère les « mineurs » qui mettent des ressources informatiques au service de la validation des transactions.
Comment le crédit crée la monnaie
Lorsque la banque accorde un crédit de caisse à une entreprise, elle crédite son compte à vue par une simple écriture comptable ; l’argent qu’elle prête, elle ne doit pas le puiser dans les dépôts des autres clients. L’argent versé sur le compte de l’emprunteur est de la monnaie créée à cette occasion. Au terme du crédit, le client “rembourse” la banque et il se passe une opération inverse. Le compte du client est débité et la monnaie créée à l’origine disparaît aussi facilement qu’elle était venue. Quand la masse monétaire totale croît durant un intervalle de temps, c’est donc parce que les remboursements de crédit y sont inférieurs aux crédits nouvellement accordés ; dans le cas contraire, elle serait en régression. Le volume de la monnaie en circulation est donc déterminé par l’encours des crédits. On peut faire le rapprochement avec le volume d’eau dans une baignoire quand le robinet et l’évacuation sont tous les deux ouverts.
Les modalités de la création monétaire varient selon le pays et l’époque ; il importe donc surtout d’en comprendre le principe. Généralement, les banques ne créent de la monnaie que par leurs crédits à court terme. Les crédits à moyen et à long termes, octroyés par les banques et les institutions financières non monétaires, sont financés par des dépôts à terme ou par l’émission de titres. Lorsqu’une banque accorde un crédit de caisse, elle crée de la monnaie ; lorsqu’elle accorde un crédit d’investissement, elle ne fait que reprêter l’argent qu’elle a elle-même emprunté. Dans le premier cas, « le crédit fait les dépôts » ; dans le second, « les dépôts font le crédit ».
Tout comme la monnaie scripturale, les billets de banque sont également le fruit d’opérations de crédit. Jusqu’avant le XXe siècle, dans la plupart des pays, une pluralité de banques commerciales privées émettaient des billets de banque. Les épargnants pouvaient déposer leur monnaie métallique ou des lingots dans les banques et recevaient en contrepartie des billets de banque qu’ils avaient le droit de re-convertir en métal précieux plus tard. Les clients des banques préféraient conserver et utiliser les billets, d’usage plus pratique, et laisser l’or à la banque. Les banques en profitèrent pour réaliser des opérations de crédit, par lesquelles des billets étaient émis pour être prêtés à des clients qui n’avaient pas déposé de métal ; ou bien elles prêtaient une partie de l’or en dépôt chez elles. Pour les banques, l’important était de rester capables de rembourser l’or aux porteurs de billets qui en faisaient la demande. Ce procédé était sans danger tant que les banques jouissaient de la confiance du public.
Au dix-neuvième siècle, dans la plupart des pays, la loi confia le monopole de l’émission des billets à une banque centrale contrôlée publiquement ou à un réseau de banques assurant collectivement cette fonction. L’objectif était de permettre que la masse des billets en circulation soit régulée par d’autres critères que le profit bancaire et plus précisément d’éviter les débordements dans le volume des émissions. A partir du vingtième siècle, la convertibilité des billets en or devint de plus en plus rare et là où elle était permise, des conditions strictes étaient imposées. Sans convertibilité, la valeur des billets se déconnecta de l’or qui leur servait de couverture (partielle). C’est ce qu’on appelle le cours forcé.
Nous avons déjà montré comment les banques commerciales créent la monnaie en accordant des crédits. Voyons comment fonctionne le système monétaire dans son ensemble, avec ses billets de banques et sa monnaie de compte et quels sont les rôles respectifs de la banque centrale et des banques commerciales. Les clients de telle banque effectuent des paiements en compte vers ceux des autres banques ; en conséquence, un système de compensation a été mis en place au niveau des banques. Quotidiennement, chaque banque est appelée à recevoir ou à verser un solde de nombreuses opérations vers les autres banques ou venant d’elles. Ces transferts se passent par les comptes courants que les diverses banques détiennent à la banque centrale. Comme tout un chacun, les banques doivent conserver une somme suffisante sur leur compte pour faire face à ces transferts ainsi qu’aux retraits de billets de leurs clients. Le montant minimum à conserver sur ce compte dépend du volume des paiements, suivant des règles qui relèvent à la fois du calcul des probabilités et de la simple prudence. Certes, les banques s’accordent mutuellement des crédits à court terme (même au jour le jour) pour éviter l’illiquidité de l’une ou l’autre d’entre elles. Mais plus elles créent de monnaie, plus elles ont besoin de réserve sur leur compte à la banque centrale pour faire face à leurs obligations. Comment alimenter leur compte ? Le dernier recours, c’est d’emprunter à la banque centrale.
Les comptes des banques commerciales auprès de la banque centrale jouent un rôle fondamental : on les appelle les réserves monétaires. Elles sont une monnaie « au second degré », une monnaie créée par la banque centrale, non pour le public mais pour les banques. La monnaie est donc assise sur une double opération de crédit ; d’abord de la banque commerciale à son client, ensuite de la banque centrale à la banque commerciale. Les réserves monétaires ne font pas partie du stock monétaire du pays, car elles ne sont pas à la disposition du public.
La monnaie créée par la banque centrale peut revêtir deux formes :
- scripturale : le compte de réserve de la banque commerciale est crédité par la banque centrale ;
- fiduciaire : la banque centrale lui fournit des billets de banque, dont elle a le monopole de l’émission et dont les banques commerciales ont besoin pour satisfaire leurs clients, car ceux-ci désirent conserver une partie de leur encaisse sous la forme de billets.
On appelle monnaie de base ou base monétaire, la monnaie créée par la banque centrale qui comprend les réserves monétaires et les billets de banque.
Aujourd’hui, la création de monnaie de base passe principalement par le crédit accordé par la banque centrale aux banques commerciales. La forme principale de ce crédit est l’open market policy, par laquelle la banque centrale achète ou vend des titres (le plus souvent des bons d’Etat) aux banques commerciales. Achat-vente est ici un raccourci simplificateur car il n’y a pas nécessairement de transfert de propriété. Pour acheter des titres, la banque centrale crée de la monnaie de base. Lorsqu’elle en vend, elle retire l’argent obtenu de la circulation. Il y a un certain parallélisme entre le rapport de la banque centrale avec les banques commerciales et le rapport de celles-ci avec le public. On appelle contreparties monétaires, les actifs accumulés par la banque centrale pour créer sa monnaie et qui figurent à l’actif de son bilan, tandis que la monnaie émise (réserves bancaires et billets) est à son passif.
Comme nous l’avons vu, les banques centrales émettaient auparavant des billets en contrepartie de l’or qui y était déposé. Les billets étant devenus inconvertibles, les banques centrales disposent souvent de stocks d’or importants figurant à l’actif de leurs bilans et servant également de contrepartie à une partie du stock monétaire. Aujourd’hui, il n’est plus d’usage de lier l’émission de monnaie et l’or.
Outre l’or et les titres, la banque centrale a encore une autre contrepartie monétaire à l’actif de son bilan : les devises étrangères. Les exportateurs ont obtenu des devises de leurs clients étrangers et les vendent à la banque pour obtenir de la monnaie nationale que la banque crée à cette occasion. Par contre, les importateurs, pour payer leurs fournisseurs étrangers, ont besoin de devises qu’ils achètent avec de la monnaie nationale qui est ainsi retirée de la circulation.
Les pièces de monnaie en métal que nous utilisons quotidiennement pour les petites valeurs ne sont pas de la monnaie métallique au sens expliqué ci-avant, car elles ne tirent pas leur valeur de celle du métal dont elles sont faites mais de la monnaie fiduciaire dont elles sont une fraction. C’est une sorte particulière de monnaie fiduciaire, qu’on appelle « monnaie divisionnaire ». La monnaie divisionnaire pourrait n’être qu’une monnaie fiduciaire caractérisée par le fait qu’elle n’est pas en papier mais en métal. Toutefois, pour des raisons historiques, la monnaie divisionnaire est généralement émise par le « Trésor » (le ministère des finances) et non par la banque centrale.
Facteurs déterminant la masse monétaire
Certains s’inquiètent de la facilité avec laquelle les banques commerciales peuvent créer de la monnaie par le crédit, « ex nihilo » comme ils aiment à le qualifier. En réalité, cette création n’est pas totalement ex nihilo. Les banques doivent garder des réserves pour faire face à leurs obligations :
- les retraits de billets du public
- les paiements de leurs clients à ceux des autres banques.
Plus elles accordent de crédits, plus ces obligations tendent à croître. Or la monnaie de base qui leur permet de faire face à ces obligations ne peut être créée que par la banque centrale. Donc sans le concours de la banque centrale, les banques commerciales ne peuvent pas accroître l’encours de leurs crédits.
On voit donc le rôle essentiel de la banque centrale pour contrôler la masse monétaire en circulation. Elle est la gardienne du système : elle doit veiller à ce qu’il y ait suffisamment de monnaie pour le bon fonctionnement de l’économie mais pas trop de façon à maintenir sa valeur. Il faut également éviter les faillites bancaires. Ces dernières décennies, on a accru l’indépendance des banques centrales par rapport au pouvoir politique pour éviter que des calculs politiques influencent l’évolution monétaire. Cette indépendance s’est trouvée renforcée lorsque les pays européens ont mis leur système monétaire en commun.
Là-dessus vient se greffer la problématique de la politique monétaire. Rendre le crédit plus facile peut aider à lutter contre une récession ou à prévenir sa survenance. Gérer la monnaie et le crédit est un peu la quadrature du cercle, car cela amène à poursuivre des objectifs contradictoires.
Pour inciter les banques à prêter plus ou à prêter moins, la banque centrale peut jouer sur le taux d’intérêt des prêts qu’elle leur octroie. Elle peut aussi les obliger à garder sur leur compte de réserve un pourcentage minimal de leurs dépôts ou de leurs crédits et faire varier ce « coefficient de réserve obligatoire » selon la situation du moment.
Rien de ce qui humain n’est parfait ; pas plus la monnaie de crédit que d’autres créations de l’homme. Toutefois, ce système est très souple et rationnel. L’idéal, c’est que la croissance de la masse monétaire épouse celle de l’économie. Or précisément, la demande de crédit tend à évoluer comme celle de la production et de la circulation des marchandises. Certainement mieux que la production d’or ou d’argent.
La valeur de la monnaie
La théorie monétaire la plus connue est la théorie quantitative. Elle part d’une équation conçue par Irving Fisher en 1911 : M.V = T.P
M est la masse monétaire, V est sa vitesse de circulation (nombre de fois que l’unité monétaire moyenne change de main pendant la période considérée), T est le volume des transactions réelles (une abstraction puisque ces transactions sont une quantité physique indépendante de toute valorisation), P est le niveau général des prix. En quelque sorte, la valeur de la monnaie est 1/P.
L’équation est évidemment correcte puisqu’elle est tautologique. Le fond de la théorie quantitative, plus problématique, est dans son interprétation. Son intuition est de supposer que V est une donnée exogène assez stable, que T est une donnée exogène fixée par l’appareil productif, que M est déterminé par l’autorité monétaire. Reste donc P = f(M). P est une fonction linéaire croissante de M. En fait, les hypothèses d’exogénéité de V et de T sont fausses. Les variations de M peuvent se transmettre à V (en sens inverse) ou à T aussi bien qu’à P.
- Un élément important est ce que Keynes a appelé la préférence pour la liquidité, c’est-à-dire le désir du public de thésauriser, de garder de la monnaie sur son compte sans intention de l’utiliser. Cette préférence peut augmenter ou diminuer au cours du temps. Il est évident que si elle augmente, V doit diminuer lorsque M augmente, car l’argent dort sur les comptes.
- De même, il est stupide d’ignorer les variations du taux d’utilisation de la capacité productive (représentée par T) au cours du cycle économique. Lorsque l’économie est en sous-emploi, l’augmentation de M ira de pair avec une augmentation de T si elle sert à financer ce que les économistes appellent une dépense autonome, c’est-à-dire une dépense due à un changement politique.
- Soit dit en passant, certains économistes contestent aussi que M soit exogène, que l’autorité monétaire manipule M selon son bon vouloir. Car dans le processus du crédit, l’initiative revient quand-même aux emprunteurs, c’est-à-dire à l’économie réelle. Donc T doit avoir un effet sur M.
Bref, la valeur de la monnaie est le résultat d’un jeu complexe d’influences croisées.
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