La nouvelle finance prédatrice et criminelle
Cette reflexion est issue de la lecture du livre "Le capitalisme criminel" de jean-françois Gayraud.
Personnellement, je ne m'interesse pas trop à la politique, je ne suis qu'un simple technicien de maintenance, travaillant dans le secteur automobile.
Mais j'ai voulu comprendre, pourquoi les pays d'Europe les uns après les autres semblent devenir des pays du tiers Monde, écrasés par la dette, sous perfusion du FMI...
Les médias " main stream" (flux pricipal qu'écoute le peuple) font beaucoup de bruit, parle de l'insignifiant, lui donne de l'importance.
Derrière tout ce bruit, il y a l'important : La vérité cachée aux yeux du peuple.
Nos médias principaux parle très peu du " trading haute fréquence" appliqué pourtant de manière massive sur les places financières.
Les nouveaux stratèges de la finance, appliquent exactement ce même principe que nos médias principaux :
Noyée dans le flux gigantesque de transactions fantômes, qui ne font que du bruit, passe tranquille le Signal ... la fraude invisible.
Vouloir réguler, controler, découvrir les fraudes au sein du trading haute fréquence, est juste de la poudre aux yeux.
Le gendarme ne rattrapera plus jamais le voleur...
La puissance du concept, justement, c'est aussi qu'un sujet aussi technique et abstrait avait peu de chances en effet d’intéresser les médias, certainement complices de cette désinformation.
Le trading haute fréquence fait réfléchir, comment on a pu en arriver là ?
Jean-françois Gayraud titre le chapitre de son livre :
" Le trading Haute Fréquence - Les financiers de Wall Street ont t'ils inventé le crime parfait ? "
Une phrase de son livre m'interpelle tant il y a une brèche pour le coté obscure de la force :
" De nos jours, l’urgence et la vitesse visent à éviter la discussion sur le sens et sur le fond."
Les traders de haute fréquence ne sont pas des investisseurs au sens classique du terme mais des passagers clandestins des marchés aux logiques prédatrices.
Ecoutons un de ces arrogants trader :
" les investisseurs traditionnels ou de long terme ne sont plus la priorité des marchés. La priorité des Bourses est de se concentrer sur une classe d’acteurs du marché hautement rémunérateurs appelés traders de haute fréquence dont le seul intérêt est le trading de court terme, les investisseurs (de long terme) pouvant aller au diable..."
Diable ... Il semble pertinent de cerner le trading de haute fréquence par ce qui semble être son "sale petit secret" : la tactique d’annulation des ordres.
Les traders de haute fréquence annulent en moyenne plus de 90 % des ordres qu’ils lancent. L’utilisation massive de ces « ordres fantômes » révèle la véritable nature des traders de haute fréquence. Ces grands monsieurs en col blanc semblent avoir une pure logique de prédation largement frauduleuse.
Une autre chose puissante je trouve, est que ces nouveaux "maîtres du Monde", ces financiers richissimes, très influents au coeur même du gouvernement américain, sont déguisés en "chic types", de simples banquiers, "respectables" au yeux du public. Ils n'ont rien d'un criminel armé d'une kalachnikov...
Et pourtant, quand un trader spécule sur le cours du maïs ou du blé, entrainant la hausse du cours, cela n'est pas anodin et inoffensif... pour le petit mexicain vivant aux "States" et qui veut manger sa tortillas....
Un banquier complaisant a permis à ce même petit mexicain qui gagne 14 000 dollars annuel d'obtenir un crédit pour acheter une maison de 700 000 dollars... ce même trader a spéculé sur ces produits "toxiques" qu'ont été ces prêts immobilier.
Quand la "bulle immobilière" a éclaté, ces fins stratèges de banquiers comme ceux de Goldman Sachs, s'en sont sortis impunis, et plus forts, et une fois notre petit mexicain à la rue, ils ont spéculé sur la saisie de sa maison...
Voilà comment agissent ces " banksters", pour que tous ces "déchets" deviennent de l'or...
Je vous propose içi la conclusion du livre enquète " le capitalisme criminel " de Jean-françois Gayraud, cela me semble important pour tous ceux qui n'ont pas le temps de lire un tel ouvrage, mais qui veulent comprendre le monde dans lequel nous vivons tous :
Que fut la crise des subprimes, sinon un vaste transfert d'argent de pauvres endettés vers de riches spéculateurs ?
Des riches aux manettes de la spéculation financière ont spéculé sans fin avec l'argent des pauvres et des classes moyennes berner par un rêve hypothécaire, au final, des riches sont devenus encore plus riches et des pauvres encore plus pauvres.
Une longue et habile chaîne alimentaire a autorisé les grands carnassiers en col blanc à dévorer des sous-espèces en col bleu, dans une pure logique de prédation largement frauduleuse.
Cette spoliation fut le résultat d'intérêts convergents plutôt que d'un complot.
La tragédie a bien eu lieu et s'est déroulée en 3 actes :
- Acte 1 : L'ORGIE (1980-2007)
Une dérégulation entamée dans les années 1970 et 1980, fruits d'innovations technologiques (informatisation), de bouleversements géopolitiques (fin de la guerre froide, mondialisation) et surtout de lois votées par et au profit de classes dirigeantes. Les marchés financiers sont les premiers bénéficiaires de ce mouvement historique et profond. Le dogme des marchés libres et infaillibles triomphent dans les médias, les classes politiques et les universités.
Aux états-unis et ailleurs, les ménages vivent une orgie d'endettement, et les élites de profits, tout en se livrant à des fraudes massives (faillites des caisses d'épargne américaines, Affaire Madoff, prêts "toxiques" ...etc).
Banquiers et agence de notation multiplient les fraudes sur les marchés des prêts hypothécaires.
Wall Steet ressemble à une "scène de crime" mais personne ne le sait encore.
- Acte 2 : LA CRISE PUIS LE SAUVETAGE (2007-2009)
Les bulles immobilières et financières éclatent aux états-unis en 2008.
Les banques occidentales appellent à l'aide les Etats qui doivent jouer les pompiers avec l'argent du contribuable. Les banques sont renflouées pour que l'effondrement du système financier n'entraîne pas dans sa chute toute l'économie américaine puis mondiale.Durant cette période les états bombe le torse en affirmant vouloir mater et moraliser les marchés financiers : Plus jamais ça !
Acte 3 : La chute (2009-2013)
Rien ne se passe comme prévu.
1- La crise initiale de l'endettement privé mute d'abord en crise économique et sociale (chômage massif), puis en crise de la dette souveraine (endettement public). Les états s'épuisent à sauver les banques en mettant sur la table plus d'argent que le plan Marshall de reconstruction de l'Europe après 1945.
2- La finance sort impunie, pire elle est récompensée et renforçée de/par la crise.
Les marchés prêtent désormais aux Etats qui les ont sauvés et pointent dans leur dos une lame tranchante afin de les pousser à se "réformer" et à maintenir des politiques d'austérité.
3- Les projets de régulation de la finance s'enlisent et ressemblent plus à des "effets cosmétiques"
4- La spéculation repart de plus belle, avec, c'est pas merveilleux, la garantie implicite des Etats.
5- L'impunité judiciaire ou autre est quasi totale pour les fauteurs de la crise.
6- Les fraudes liées à la crise se poursuivent : d'une part sur le marché des saisies immobilière (non content de t'avoir mis à la rue, ils spéculent sur ta maison saisie...), d'autre part sur le marche des taux inter-bancaires, le Libor, afin de masquer la crise de liquidités.
Conclusion :
La gigantesques "scènes de crimes financiers" que représente Wall Street constitue une criminalité bien réelle mais sans justice apte à la poursuivre.
Cette tragédie voit triompher une version ultra libérale des marchés et provoque un basculement des souverainetés étatiques vers des souverainetés financières.
L' oligarchie financière aura réalisé une double ponction : des pauvres et classes moyennes vers les riches, puis des contribuables (dont encore les pauvres et classes moyennes, pas ceux qui placent leur argent dans des paradis fiscaux) vers les ...je m'y perds ... ah oui, vers les riches.
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