La première répercussion de la crise économique
Le journal algérien El Khabar (l’Information) a attribué au président algérien, Abdelaziz Bouteflika, lors d’une visite à Tlemcen des propos pour lesquels son pays qui s’appuie principalement sur les recettes du pétrole et ses dérivés doit faire face à un éventuel effondrement du brut noir.
« Nous sommes actuellement dans une situation confortable. Mais la chute des prix, peut nous ramener vers une épreuve difficile », a conclu le président algérien selon le même journal. Reuters a rapporté cependant qu’il n’y a pas un danger immédiat pour la feuille de route ambitieuse proposée par le gouvernement concernant la croissance pour 2008. Toutefois, des responsables gouvernementaux ont exprimé leurs inquiétudes pour l’année prochaine.
De ce fait, les recettes pétrolières prévues pour l’année 2009 doivent être révisées à la baisse. Une source du ministère des Finances a déclaré que le prix moyen du brut algérien « Sahari Blend » est fixé à 90 dollars le baril au lieu de 100.
L’information, pour le moment n’a pas fait tache d’huile dans les pays pétroliers et aucune réaction n’a été constatée, y compris en Iran et au Venezuela.
L’appréciation ou l’estimation de M. Bouteflika est en harmonie avec le rapport de l’un des principaux opérateurs sur le marché des matières premières à Wall Street, Goldman Sachs. Ce courtier a revu ses objectifs à la baisse, n’excluant pas un retour sur les 50 dollars et même inférieur à 50.
« Nous avons sous-estimé la profondeur et la durée de la crise financière et ses impacts sur la croissance économique et la demande de matières premières », ajoute ce courtier new-yorkais. Autrement dit, ces experts qui nous dominent ont sous-estimé la crise et ses conséquences désastreuses en amont et continuent à la sous-estimer en aval.
Néanmoins, si vraiment le prix du baril revient à 50 dollars, il réduira les pressions inflationnistes actuelles, il allégera la pression sur le portefeuille des consommateurs et il modifiera les bénéfices des compagnies pétrolières. Nous n’allons pas pleurer pour ces dernières.
Pour 2009, la banque d’affaire Goldman Sachs prévoit un prix moyen de 86 dollars le baril, il est proche de celui estimé par les experts algérois. En mai dernier, la même banque prévoyait des prix du pétrole entre 150 et 200 dollars le baril.
Trois raisons ont été avancées pour expliquer cette chute inattendue :
- la diminution de la demande : les Américains ont consommé dans les quatre derniers mois 9 % de moins de produits pétroliers par rapport à l’année dernière ;
- l’existence d’une offre soutenue, abondante et une forte hausse des réserves américaines ;
- et enfin, la fuite des spéculateurs qui cherchent à diversifier leurs placements et se protéger contre la dépréciation du dollar (spéculation sur les produits alimentaires), par exemple.
Il reste à savoir si cette chute se poursuivra ou non ? Difficile de répondre car l’univers du pétrole se distingue par son opacité et est dominé depuis toujours par la désinformation.
Fayez Nahabieh
Membre d’« Amis du Monde diplomatique »
16.10.2008
La Réunion France
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