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Accueil du site > Actualités > Economie > La prise de pouvoir de la finance sur l’économie

La prise de pouvoir de la finance sur l’économie

L'origine de la mutation de la finance remonte aux années 1970, moment au cours duquel sous l'influence de " L'École de Chicago" nait une utopie, voire un dogme, basé sur un postulat sans aucun fondement scientifique, celui de l"Efficience des Marchés financiers"( 1)

 

La dictature des Marchés Financiers

Dès les années 1980, les marchés s'imposent au détriment du système bancaire, à partir d'un grand mouvement de dérégulation orchestré par les États-Unis et suivi par l'ensemble des pays occidentaux. Ce sont les pouvoirs publics qui ont encouragés cette déréglementation motivée par la croyance implicite en la rationalité des agents économiques. Cette expansion a été accélérée par la révolution des technologies de l'information, instaurant une finance virtuelle et sans frontières. C'est donc la finance, et non pas l'économie qui a confisqué à des États consentants une grande partie de leurs pouvoirs.

Pourquoi nos sociétés tolèrent-elles une monopolisation des ressources et des richesses économiques , qui sont des biens réels, par une finance de marché créant, à partir de modèles mathématiques sophistiqués, des produits dérivés, volontairement complexes et d'une grande opacité, devenus incontrôlables ? Ce phénomène a créé au cours des dernières années une suite ininterrompue de bulles spéculatives sur les devises, les matières premières, les valeurs internet, les marchés émergent, le Japon, l'immobilier. Et cette financiarisation à outrance de l'économie provoque ces bulles destructrices de valeur tout en parasitant l'économie réelle.

Soulignons ici que le marché des flux financiers électroniques représente actuellement 25 fois la production mondiale de richesses. 

Le Shadow banking , ou " système bancaire de l'ombre" regroupe un ensemble d'acteurs, affranchis de toute réglementation bancaire, qui ont la possibilité de transformer des dépôts à court terme en placements à long terme en utilisant les leviers de l'endettement ( fonds spéculatifs,fonds d'investissements, private equity...). Et ces activités qui ont joué un rôle déterminant dans la propagation de la crise financière de 2007, augmentent régulièrement leurs encours, en échappant à la supervision prudentielle, donc à tout contrôle. 

Nous nous devons de remettre en question ce nouveau modèle centré autour des marchés financiers, devenus un univers numérique, purement virtuel. La spéculation qui consiste à prendre des paris sur l'évolution d'actifs physiques (pétrole et autres matières premières...) n'est qu'un casino gigantesque qui crée des profits artificiels sans aucun lien avec la réalité économique et sociale du monde.

Dans un essai percutant publié en 2012 "Les sept plaies du Capitalisme", Henri de Bodinat nous interpelle :

" L'argent scintille, hypnotise ceux qui en ont et ceux qui n'en n'ont pas ... L'argent est le nord de toutes les boussoles déboussolées, le nord de l'humanité ... c'est une drogue dure dont l'esprit ne sort pas vivant ."

Car le dogme ultra libéral incite à envisager une mise en équation du monde par l'intermédiaire des marchés financiers.

Nous savons que le capitalisme, né avec l'essor des marchés internationaux, est historiquement porteur de liens étroits entre la dynamique du marché et de la concurrence, les États qui le contrôlent et la démocratie qui l'inscrit dans un projet collectif de vivre ensemble . Or récemment, les États occidentaux et la France en particulier, ont utilisé les ressources considérables accumulées au cours des Trente Glorieuses, pour recruter massivement des fonctionnaires, effectuer un grand nombre d'investissements inutiles ou improductifs, saupoudrer en vain de subventions des industries déclinantes ( Sidérurgie) et intervenir de façon inopportune dans le tissu industriel.

Les valeurs du néolibéralisme instaurant une concurrence effrénée à caractère mercantile, ont précipité la régression des pouvoirs publics et des États - Nations au profit de la financiarisation et de la globalisation comme uniques vecteurs de la prospérité économique. Dans un tel contexte, la crise de 2008 a mis en évidence, parmi les pays européens, la supériorité des nations qui se sont montrées disciplinées, économes, et qui ont su réformer leur système social ( Pays Scandinaves).

Telle est la nouvelle économie du XXIème siècle, mondialisée, surfinanciarisée et de plus en plus virtuelle.

 

Manifeste pour une économie pluraliste

Dans cet environnement, il semble urgent que l'économie entre en dialogue et en interaction avec les autres sciences sociales : droit, histoire, sociologie, sciences politiques... La crise de 2008 a remis en cause de nombreuses théories économiques et montré la nécessité de proposer des alternatives. En réalité, l'avenir est ouvert, et nous sommes à présent au fait que les erreurs commises par les économistes dans leurs prévisions ne se réduisent pas à de simples débats académiques, mais peuvent entrainer des conséquences politiques et sociales dramatiques.

C'est dans ce contexte, qu'en France, un collectif d'économistes hétérodoxes , dont le chef de file est André Orlean, au sein de l'Association Française d'économie Politique ( AFEP) , porte un projet depuis 2010 au nom du nécessaire pluralisme de l'économie en tant que science sociale, qui gagnerait à être moins modélisée/mathématisée.

Ils ont publié, au cours de ce mois de Mai 2015 un ouvrage, sous la forme d'un cri d'alarme, intitulé :" A quoi servent les économistes s'ils disent tous la même chose ? Manifeste pour une économie pluraliste "Ed, les liens qui libèrent,

et mis en ligne une pétition qui a déjà réuni plus de 5000 signatures dont celles de Michel Aglietta et Edgar Morin. Ils souhaitent mettre un terme au règne de la pensée unique néoclassique en économie. Ils plaident afin que leur discipline devienne pluraliste et s'intègre plus largement dans le champ des Sciences Sociales, car la connaissance économique ne progressera qu'à l'aide de débats contradictoires , et non pas seulement sous le seul règne des systèmes financiers. D'autre part, le pluralisme dont ils sont les garants, devrait permettre à la sphère politique de retrouver sa place et sa légitimité perdues .

 

Plus largement, les questions fondamentales auxquelles aucune réponse pertinente n'a encore été donnée ,nous semblent être les suivantes :

Remettre la finance au service de l'homme et de l'économie,

Revenir aux fondamentaux en moralisant de nombreuses dimensions de la sphère financière dans la recherche de prospérité réelle, le système financier y retrouvant son rôle premier : allouer efficacement le capital à l'investissement.

Il conviendrait enfin que des États responsables et des organisations mondiales dont le FMI et l'ONU encadrent la liberté du marché par la régulation et le contrôle de ses acteurs.

 

 (1)"Dans un marché efficient, la concurrence entre de nombreux investisseurs intelligents conduit à une situation où, à tout instant, le prix effectif d'un titre est une bonne estimation de sa valeur intrinsèque", disait Eugène Fama en 1970 et depuis ce temps là l'efficience a été proclamée comme étant la proposition économique ayant les fondements empiriques les plus solides !


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32 réactions à cet article    


  • howahkan Hotah 17 juin 2015 09:25

    il est dit

    Revenir aux fondamentaux en moralisant de nombreuses dimensions de la sphère financière dans la recherche de prospérité réelle, le système financier y retrouvant son rôle premier : allouer efficacement le capital à l’investissement.

    l’argent n’existe pas.....................................c’est dire notre niveau de lucidité....laisser un billet dans une boite pendant une année vous verrez que mon propos est juste...il n’aura rien fait,fabriqué, ni eut une idée...etc

    cela dit cette phrase est la copie d’un discours de sarkozi sur la moralisation du capitalisme...qui est un leurre pour gogos sans cerveaux..

    c’est comme de dire : bon les petits gars on va organiser une competition et tout le monde va gagner !!!

    et bien le bon peuple il y croit,,plus con tu meurs...justement c’est l’idée


    • elpepe elpepe 18 juin 2015 02:54

      @howahkan Hotah
      oui tout est dit, oui c est l histoire des 3 petits cochons et du mechant loup a qui on a donne la clef de la maison Europe, en oubliant surtout pas de bien le moraliser, et responsabiliser avant
      ah ah ah


    • Daniel Roux Daniel Roux 17 juin 2015 10:06

      L’auteur semble ignorer un élément fondamental du monde réel : derrière les idéologies, et la financiarisation en est une, il y a des hommes.

      Lorsque Reagan est arrivé au pouvoir à coup de promesses démagogiques et de mensonges, comme tous ses semblables, ses conseillers comme le fameux Dick Cheney, futur vice président du fils Buch, l’ont facilement persuadé, pendant ses quelques heures de lucidité, d’endetter massivement l’Etat afin, précisait-il « de priver les démocrates de leur jouet ».

      Ce bon Clinton, le Démocrate, n’a pas non plus beaucoup résister avant de signer l’abrogation de la loi interdisant le mélange des genres entre les banques de dépôt et les banques d’affaire.

      Pas plus que Mitterand mettant fin aux contrôles de mouvement de capitaux.

      Derrière cela, le but poursuivi était de neutraliser les états par la dette et c’est exactement ce qui est arrivé. Aujourd’hui, ceux qui maîtrise la grande finance, c’est à dire les plus riches actionnaires des plus grandes multinationales, maîtrisent les états.

      « Bougez une oreille contre nous et nous déchaîneront l’enfer contre vous. » C’est la menace préférée de ceux qui possèdent l’arme suprême d’aujourd’hui, la Finance.

      L’oligarchie qui contrôle le monde, c’est eux.

      Le reste n’est que verbiage et enfumage...


      • Captain Marlo Fifi Brind_acier 17 juin 2015 11:07

        @Daniel Roux
        Vous avez raison, derrière la finance (et les multinationales), il y des noms, des responsables politiques qui ont ouvert la voie à l’application des théories de l’ école de Chicago, chères à Reagan & Tchatcher. Et signé les Traités européens, ouvrant la porte « à la mondialisation heureuse et à l’ Europe de la prospérité... » .


        La SFIO, puis les Mitterrandiens dès 1983, sont en bonne position, ils sont davantage dérégulé et privatisé que la Droite, un comble !

        - Traité de Rome 1957 signé par Guy Mollet SFIO.
        - Accords de Schengen, 1985 Fabius
        - Dérèglementation des marchés 1986 Beregovoy
        - Désindexation des salaires Mitterrand 1983
        - Acte unique européen 1986 Fabius + Delors
        - Directives Delors- Lamy sur la mobilité des capitaux 1988
        - Baisse de la fiscalité sur les revenus du capital Bérégovoy 1990
        - Traité de Maastritch Bérégovoy 1er Ministre
        - Traité d’ Amsterdam idem
        - Création de la BCE Jospin 1998
        - Régime fiscal favorable aux stocks options, DSK 1998
        - Zone euro 1999 Jospin
        - 2000 sommet de Lisbonne Jospin
        - Traité de Nice 2001 Jospin
        - Sommet de Barcelone 2002 Jospin
        - Ratification du Traité de Lisbonne 2008 Sarkozy avec une partie du PS.
        ( Comment ont voté vos députés et sénateurs à Versailles)
        - MES & TSCG 2013 Ayrault.

        Enrichir les riches devaient faire couler le miel jusqu’en bas de la société....


      • Ben Schott 17 juin 2015 12:06

         
        “ Il conviendrait enfin que des États responsables et des organisations mondiales dont le FMI et l’ONU encadrent la liberté du marché par la régulation et le contrôle de ses acteurs. ”
         
        Autant demander à Kim Jong-un d’encadrer la liberté d’expression...


        • Captain Marlo Fifi Brind_acier 18 juin 2015 06:55

          @Ben Schott
          D’autant que c’est à l’ OMC que s’est décidée la dérégulation bancaire, magouillée entre 5 ou 6 grandes banques et le Trésor américain.
          « Le Trésor américain accusé d’avoir vendu le monde aux banques ».


        • Allexandre 17 juin 2015 12:12

          L’économie est une science approximative et les économistes ne sont experts en rien. Certains d’entre eux sont d’ailleurs un peu responsables de cette situation. Le jour où les politiques reprendront le flambeau du pouvoir, peut-être pourrons-nous espérer... Mais ce n’est pas demain la veille !!


          • Jason Jason 17 juin 2015 13:42

            Excellent article qui rappelle les fondamentaux de l’escroquerie mondialisée.

            Maintenant, il ne reste plus qu’à identifier les auteurs de ce pillage et de ces trafics impunis. Le problème c’est qu’ils sont nombreux et extrêmement discrets.

            On connait les effets, on connait les causes, mais les décideurs sont pris en otages par la finance. C’est mal parti.

            Et nos vitupérations n’y changeront rien. Comme dans toute grande catastrophe, il faudra attendre, impuissants, la scène finale.

            Avis aux investisseurs : il va y avoir un marché très porteur : les stages de survie économique et de jardinage populaire. 


            • Spartacus Lequidam Spartacus 17 juin 2015 17:37

              « encadrent la liberté du marché par la régulation et le contrôle de ses acteurs »


              Encadrer, réguler, contrôler....En résumé le communisme. 
              Nous y sommes déjà. 57% du PIB c’est de la  contrainte d’état.

              Le pouvoir au mains de zozos qui incapables de sortir du lot par leur talent préfèrent le rechercher par la force coercitive de l’état.

              Mais des zozos avec des idéos de contrainte, de directivisme et de conneries aussi stupides y’ qu’a taper dans les poubelles d’une éducation nationale formatée au marxisme pour les sortir. Il n’y a même que cela.


              La finance n’a aucun pouvoir de loi.
              La finance, quel bel ennemi. Immatériel elle ne peut pas répondre et foutre des coups de pied au cul de ceux qui racontent n’importe quoi à son sujet.


              Y’en a marre de ces pseudo « économistes » Keynésiens has been sortir de telles conneries magistrales :
              monopolisation des ressources et des richesses économiques.....
              Comme si la richesse était une valeur fixe qui se découperait en tranches de valeurs finies...
              Faut il être ignare en économie de base.

              Soulignons ici que le marché des flux financiers électroniques représente actuellement 25 fois la production mondiale de richesses.....
              Et ça se dit « économiste »...Pas demain un Nobel..... 
              Modéliser des comparaisons économiques à partir d’agrégats disparates...
              Que c’est con ! Que c’est con !

              Vous rendez vous compte ? 
              Une « économiste » gagne plus que 2000 fois le revenu de 98% des habitants du Bangladesh. Encadrons les revenus de toutes les économistes à 1,5$ par jour que les Bangladis mangent à leur faim......
              C’est con ? Oui c’est con. 
              Comme tout ce laïus d’apologie de l’économie planifiée...

              Ajoutons la « moralisation » celle là quel argument économique. Surtout avec des idéos de contrainte, de coercition et de directivisme d’état....
              Quelle morale !


              • Diogène diogène 17 juin 2015 18:05

                @Spartacus

                « Encadrer, réguler, contrôler....En résumé le communisme. »

                Ouahhh !
                Quelle analyse fulgurante !
                Atteindre un tel niveau intellectuel est sidérant et laisse pantois !
                Moi-même, j’en reste coi.
                Que voulez-vous dire après une révélation d’une telle protée ?

                « laisser-faire, subir, accepter n’importe quoi...en résumé le bordel » ?
                on voit tout de suite ce qu’une telle affirmation aurait de vulgaire, déplacé et inacceptable.

                Le communisme, Monsieur, c’est l’horreur absolue, le mal incarné, le diable lui-même...
                avec des idées aussi limpides, vous devez faire un malheur au café du commerce.

              • Spartacus Lequidam Spartacus 18 juin 2015 08:44

                @oncle archibald
                « je suis attaché à une société qui prélève une partie des excédents et les redistribue au profit de la communauté nationale ».

                Sauf que l’état n’est pas la société et qu’il n’agit en fonction des intérêts des individus mais de l’intérêt des groupes de pression organisés sur une vision de statistiques macroéconomique.

                 « les redistribue au profit de la communauté nationale »
                Vous imaginez que les emprunts d’état servent la communauté nationale ? Le tiers sert a payer les fonctionnaires,qui ont plus de droits sociaux que les autres.  Une grande partie sert a exonérer d’impots la moitié de la population et la déresponsabiliser de demander des comptes.
                50% des bénéficiares de RSA ne vont pas le chercher. Simplement parce que les économistes s’acharnent a raisonner au niveau statistique macroeconomique et faire le bonheur des autres avec leur vision dirigiste de la sociéta. Au niveau micro economique les gens ne veulent pas être assisté. Ils veulent un travail et ne pas être assisté.

                « opptimisation fiscale » 
                C’est un droit, amalgamer l’utilisation du droit et sa violation. Cette confusion interdit toute réflexion fructueuse. 
                En noyant l’optimisation fiscale dans l’opprobre, on s’interdit de penser cette stratégie comme une réaction rationnelle à un malaise généré par notre système d’impôts
                Si l’évasion fiscale est une fraude, l’optimisation est un symptôme légal d’un malaise. Ne confondez pas causes et conséquences. 

              • Spartacus Lequidam Spartacus 18 juin 2015 10:27

                @oncle archibald

                Mais que savez vous des individus ? 
                Au nom de quoi jugez vous que les individus ne « voudraient pas partager » ?
                Les individus ne veulent pas l’extorsion forcée et décider par eux même de la répartition.


                C’est au niveau micro-économique que se crée la richesse, c’est l’individu mieux que la norme sait ce qui est le mieux de faire avec son argent.


                La somme des intérêts individuels constituent la prospérité. 
                Le boulanger ne fait pas du pain pour le plaisir et le partager en part égales, mais pour gagner sa vie. ce faisant, il permet à ses clients de se nourrir, et l’embauche de salariés. 
                L’intérêt individuel est le plus sûr moyen d’accroître la richesse des autres.

                Vivre sans aides de l’état ? Mais avez vous remarqué que l’état préleve 55% de l’argent que donne l’employeur. 
                Redonner 2 quand on vous prend 5 ? 

                Construire des logements est de l’intérêt des capitalistes, mais quand le capitaliste sait qu’il y a plus à perdre qu’a gagner....
                Ce n’est pas le « capitaliste » qui a donné un le HLM du smicard à Chevenement. 

                Si les HLM qui sont favorisés, à votre avis c’est pour le social ou parce que certain ont remarqués que les habitants de HLM votent plus du coté des « redistributeurs » ?

                Ce n’est avec des aides au logement qu’on règle les problèmes de logement. Mais avec des logements. En attirant les investisseurs, en libéralisant le marché. 
                Le logement est un marché dirigiste. 

                Vous investiriez dans du logement de long terme si chaque semaine vous entendez une nouvelle loi qui change la donne ?
                A Paris il est difficile de trouver un logement, mais la pénurie n’est pas la cause du capitalisme, mais la conséquence du socialisme et de la dissuasion d’en faire. 

              • Spartacus Lequidam Spartacus 18 juin 2015 17:46

                @oncle archibald

                Finies les retenues sur salaires Oui. Seule une obligation de s’assurer.

                Ces retenues ne sont des assurances sociales. De vulgaires assurances. Ce n’est pas parce qu’on a ajouté sociales qu’elles sont sociales. 
                La gestion étatique fait que vous ne savez pas ce que vous payer ni pourquoi ni comment. 

                Vous croyez que l’état utilise l’argent pour l’ « utilité à la société » ? Quelle utopie. 
                Pour la fraternité ? Quelle utopie.

                L’état emprunte en votre nom plusieurs centaines de milliards par ans. Avec cette masse d’argent ?
                Vous voyez des dizaines d’hôpitaux ? 
                Vous voyez des milliers de kilomètres de nouvelles routes ?
                Vous voyez une dizaine de nouvelles prisons ?
                Vous avez constaté des milliers de nouvelles écoles ?
                De l’aide aux plus démunis ?
                 

                Vous ne voyez pas plus d’emplois de complaisance ? 
                Vous ne voyez pas des avantages pour des corporations comme des jours de carence annulé ?
                Des exonérations d’impôts pour des classes moyennes ? 
                Des crédits d’impots pour les multinationales ?
                Vous ne voyez pas que l’aide aux plus démunis est phagocité par les intermédiaires associatifs ? 

                Vous avez choisit les décideurs ? Hollande a été elus avec 35% du corps électoral. La moitié est resté à la pèche.

                L’état utilise l’argent pour des groupes d’intérêts. Point barre. C’est le problème, pas la solution.

              • Spartacus Lequidam Spartacus 18 juin 2015 19:29

                @oncle archibaldSi un système fonctionne mal on le change. POINT.

                Votre réflexion fait penser à des victimes femmes battues qui ne veulent pas partir....


                Dépendance économique au système ? 
                Peur du changement ?
                Mimétisme de groupe ? 
                Dépendance idéologique ?

              • Eliane Jacquot Eliane Jacquot 17 juin 2015 18:08

                Bonjour,

                Je remercie l’ensemble de mes contradicteurs d’avoir pris le temps de me lire.

                Ce qu’il fait retenir :

                Face à la financiarisation à outrance de l’économie réelle, les économistes « hétérodoxes » défendent une ouverture de leur discipline à l’ensemble des sciences sociales au travers d’un « Manifeste pour une économie pluraliste ».

                Les « économistes orthodoxes »qui vehiculent le postulat de l’efficience des marchés financiers et l’utilitarisme de l’Homo oeconomicus"monopolisent le discours officiel et le cursus universitaire .

                Les « hétérodoxes », dont le chef de file est André Orlean, souhaitent aller à l’encontre de la pensée unique qui sévit sur le plan académique et s’impose au travers de la politique économique de l’Etat francais.


                • Captain Marlo Fifi Brind_acier 17 juin 2015 19:53

                  @Eliane Jacquot
                  Pour mener une autre politique contre la finance, il faut être un pays souverain, comme l’ Islande ou l’ Argentine. « Les Etats ont le droit de poser des décisions souveraines » Colloque à Caracas en Août 2014, sur les fonds vautours.

                   « Comment lutter contre les fonds vautours et l’impérialisme financier ».
                  La priorité n’est donc pas économique, mais politique, nous débarrasser de cette classe politique et sortir de l’ UE.


                • Luc-Laurent Salvador Luc-Laurent Salvador 18 juin 2015 05:29

                  @Eliane Jacquot

                  La réponse de Fifi_brin_d’acier dit assez clairement que le combat d’André Orlean et alii, aussi légitime sympathique qu’il soit dans ses attendus, reste largement sous la barre pour ce qui est des objectifs et des moyens.
                   
                  Le problème est appréhendé sous l’angle des connaissances et des théories comme si celles-ci avaient le moindre pouvoir d’influer sur les « puissances (financières) de ce monde » alors qu’elles n’en sont que rationalisation et faire valoir.
                   
                  Pour faire réellement changer les choses, il nous faut une théorie de combat qui cible directement les instances du pouvoir financier et invite donc à une révolution plutôt que de disputer à l’infini des mythes de la science économique car ceux-ci sont comme l’hydre, on coupe un tête, il en sort dix nouvelles.
                  Mais une telle théorie a peu de chance de voir le jour dans un milieu académique. Donc le changement se fera probablement sans la théorie économique. C’est dommage car Orléan & Aglietta avaient tout ce qu’il fallait avec leur thèse sur « La violence de la monnaie ».
                   
                  Mais voilà : pour penser hors du cadre, il faut en sortir...


                • soi même 17 juin 2015 19:57

                  C’est beau les cours d’économie , cela véhicule des conneries académiques, et ne révèle pas la véritable source du problème c’est par exemple pour la France , grâce à Millerand , président de la République de 1920 à 1924 que le mariage incestueux entre la politique et la finance c’est fait .....
                  http://www.dailymotion.com/video/xx87cb_le-president-jean-gabin_news


                  • tf1Groupie 17 juin 2015 20:27

                    Des éléments intéressants mais beaucoup d’affirmations sont très approximatives et au final cela ne donne pas une bonne image de la « science » économique.

                    Dire que « l’efficience des marché » ne repose sur aucune base scientifique est faux ; cela fait longtemps que le principe de fixation des prix par le marché est théorisé. Mais comme beaucoup de théories économiques cette théorie n’est pas parfaite (on est dans l’humain).

                    D’ailleurs l’efficacité économique des marchés est assez facilement constatée ... ne serait-ce que dans les marchés traditionnels (marché au bétail, marché de village)
                    Mais l’auteur confond efficacité économique et efficacité sociale, ce qui est un premier écueil.


                    • Dwaabala Dwaabala 17 juin 2015 22:00

                      Parce que vous pensez sérieusement que la science économique peut ne pas être la servante du grand capital si elle ne commence pas par poser que la valeur de la marchandise est déterminée par le temps de travail social moyen nécessaire à sa fabrication ?
                      Que la force de travail est une marchandise ?
                      Que c’est la seule marchandise productrice d’une nouvelle valeur qui s’incorpore à celle des éléments matériels (machine, matière, etc.) déjà existants ?
                      Que l’exploitation de la force de travail produit donc une nouvelle valeur dont la grandeur est sans rapport avec celle que nécessite son entretien ?
                      Que la différence entre les deux est la plus-value ?
                      Et que la tâche de l’humanité exploitée est d’abord de se saisir des forces productives, de se les approprier afin qu’elles soient mises en oeuvre dans son propre intérêt ?
                      Tout le reste n’est que balivernes, rapiéçages, tentatives de sauvetage d’un système économique qui se meurt dans les convulsions.


                      • Captain Marlo Fifi Brind_acier 18 juin 2015 07:04

                        @Dwaabala
                        Ce n’est pas la question de l’appropriation qui pose problème, avec les coopératives, les travailleurs montrent qu’ils sont capables de faire fonctionner une entreprise, c’est qu’à chaque fois que cela fonctionne dans un pays entier, ce sont des apparatchiks qui s’emparent du pouvoir à leur profit, pas les citoyens. Et que disparaissent par la même occasion les libertés publiques...
                        Et je ne vois poindre nulle part de bilan tiré de cet état de fait.


                      • Dwaabala Dwaabala 18 juin 2015 08:56

                        @Fifi Brind_acier

                        se saisir des forces productives, de se les approprier
                        Se les approprier n’a pas le sens que vous lui attribuez.
                        D’abord il s’agit des forces productives c’est-à-dire non seulement des moyens matériels de la production mais aussi de son organisation, des rapports sociaux de production et d’échange.
                        Et par conséquent se les approprier signifie « seulement », si l’on peut dire : les rendre propre à leur intérêt de producteurs, et non pas mettre la main dessus comme des voleurs ainsi que vous l’entendez.
                        Et cette appropriation n’est pas une mince affaire, puisqu’elle comprend le passage à une autre forme de rapports sociaux, une autre société.


                      • Dwaabala Dwaabala 18 juin 2015 14:19

                        @oncle archibald
                        Les SCOP, comme toutes les entreprises ponctuelles de transformation de la nature de l’exploitation sont destinées soient à dépérir soit à s’intégrer sans grande nuance au système d’exploitation qui les dépasse.
                        Les Jacobins étaient partisans de la petite propriété individuelle, ce n’était pas de leur faute, parce qu’ils ignoraient du fait de l’état des connaissances, que la petite propriété privée conduit inéluctablement à la grande qui les domine.
                        Les SCOP constituent une nouvelle version (sous la forme d’une pseudo collectivisation) de la même ignorance, mais impardonnable sur le plan théorique aujourd’hui, même si elle est momentanément favorable aux travailleurs dans la tisane.


                      • Dwaabala Dwaabala 18 juin 2015 15:12

                        @oncle archibald
                        Vous dites plus bas que vous êtes ignorant en matière d’économie, mais votre ignorance est plus étendue que vous ne pensez, en tous cas trop étendue pour donner des leçons.

                        La VOA Verrerie d’Albi est une société française qui produit et commercialise des bouteilles en verre. Son usine est située dans la commune d’Albi (Tarn) et emploie environ 300 salariés en 2011. Celle-ci appartient à Verallia (deuxième plus grand producteur de bouteilles et pots au monde), filiale du Groupe Saint Gobain.

                        Autrement dit, vous illustrez parfaitement et involontairement ce que je disais : les coopératives, quand elles marchent, sont destinées à rentrer dans le giron du grand capital.


                      • Dwaabala Dwaabala 18 juin 2015 15:53

                        Quant aux coopératives ouvrières, si elles sont légales depuis la fin du XIXe siècle (En 1900, le pays compte près de 250 coopératives de production. En 1910, elles seront 500, représentant 20 000 sociétaires. Etc.), l’engouement actuel pour les SCOP est l’éventail derrière se cachent les petits-bourgeois qui reculent devant l’idée de la socialisation des grands moyens de production et d’échange.


                      • Dwaabala Dwaabala 18 juin 2015 17:41

                        @oncle archibald
                        C’est facile pour un groupe de la taille de Saint Gobain « d’acheter » 300 personnes,
                        Je ne vous le fais pas dire, et si l’avenir du prolétariat est de se faire « acheter », il ne s’agit même plus de capitalisme mais d’esclavage.
                        A la base, il s’agit dans l’entreprise coopérative ouvrière du comble de la collaboration de classe.
                        Même l’UE légifère et la protège, c’est révélateur.
                        Il est certes plus difficile pour les travailleurs de porter sur leurs larges épaules l’avenir de la société, et ce ne sont pas les misérables argumentaires rebattus allant de l’URSS (sans laquelle que serions-nous aujourd’hui ?) à Pol Pot qui changent l’affaire.


                      • djuVSondes djuVSondes 18 juin 2015 08:16

                        excellent analyse de la situation. les peuples crèvent pour une minorité de riches assoifés de pouvoir.


                        • Dwaabala Dwaabala 18 juin 2015 09:35

                          Quant à la finance, si elle est défini comme la fusion des capitaux bancaires et industriels au sein de monopoles qui sont intimement mêlés à la machine étatique, force est de constater qu’elle s’est emballée dans les dernières décennies pour donner lieu à la spéculation qui parasite l’organisation capitaliste elle-même. Un retour à une norme qui n’existe pas, une moralisation illusoire, sont des espérances vaines.


                          • Eliane Jacquot Eliane Jacquot 19 juin 2015 11:48

                            @ oncle archibald

                            Ma réponse incomplète à vos questions essentielles est la suivante :

                            -A propos du capital dans l’entreprise :

                            pour les économistes néoclassiques, le capital est un facteur de production au même titre que le travail ; c’est par son intermédiaire que sont financés les investissements destinés à augmenter de façon durable sa capacité de production et donc à créer de la richesse. Car l’entreprise est et restera l’acteur principal du progrès technique et de la prospérité qui en découle.

                            -A propos de la spéculation boursière à très court terme :

                            Le trading haute fréquence permet , par l’intermédiaire de robots de marché,d’exécuter des ordres d’achat et de vente à la vitesse de la lumière , et ces transactions sont effectuées à titre purement spéculatif et n’ont effectivement aucun lien avec l’entreprise. Le développement incontrolé du « Shadow banking system »consacre l’échec des politiques de régulation financière des pouvoirs publics des pays développés depuis les années 1980. Faudra-t-il une nouvelle et violente crise financière encore plus dévastatrice que celle de 2008 pour que s’impose une nécessaire réforme au niveau mondial et aux différents niveaux nationaux ? L’avenir proche nous le dira.


                            • Eliane Jacquot Eliane Jacquot 19 juin 2015 11:52

                              A tous :

                              Je vous incite à lire le court et percutant manifeste pour une économie pluraliste :

                              « A quoi servent les économistes s’ils disent tous la même chose ».

                              Ed, les liens qui libèrent, 10Euros

                              Et encore merci de m’avoir lue.


                              • Profil supprimé Jean-Michel Lemonnier 21 juin 2015 15:46

                                « Remettre la finance au service de l’homme et de l’économie (...) Revenir aux fondamentaux en moralisant de nombreuses dimensions de la sphère financière »

                                De la mandoline...

                                "Revenir aux fondamentaux", c’est en finir avec la démonie de l’économie qui n’est qu’une pathologie du monde moderne...Dans cette optique, aucun système économique n’est supérieur à un autre.

                                Par ailleurs, l’économie n’a jamais été une science (comme l’éducation...) mais a des velléités scientifiques ; l’utilisation des mathématiques par les théoriciens-idéologues de la discipline (qu’importe la chapelle) ne servant qu’à cacher l’exploitation des masses...Quant à parler d’ « ultra-libéralisme », ou de « néo-libéralisme », ça évite de considérer le libéralisme originel comme fondamentalement pervers, rejeton du couple primordial Adam Smith-Marquis de Sade...


                                • Eliane Jacquot Eliane Jacquot 21 juin 2015 18:07

                                  @Jean-Michel Lemonnier

                                  Bonjour,

                                  Vos affirmations n’engagent que vous.

                                   « l’économie n’a jamais été une science (comme l’éducation...) mais a des velléités scientifiques  »

                                  « le libéralisme originel comme fondamentalement pervers, rejeton du couple primordial Adam Smith-Marquis de Sade... » ???

                                  Je vous remercie de m’avoir lue.

                                  Cordialement,

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