La valeur d’échange, c’est le capitalisme
La valeur d'échange, c'est le capitalisme.
1°) Apparition de « l'échange »
Au néolithique, il y a environ 10000 ans, avec les débuts de l'agriculture, de la sédentarisation, de la spécialisation, la nécessité de l'échange se développe. Cela va conduire à la création de l'argent, de la monnaie, sous différentes formes, vers environ il y a 5000 ans. Les peuplades dites « primitives » ne possédaient généralement pas quelque chose qui ressemble à de la monnaie. La monnaie, l'argent est une expression numérique de la valeur dite d'échange d'un objet ou service. Voir K.Marx F.Engels et par exemple le livre de David Graeber « DETTE 5000 ans d'histoire ».
2°) l'échange conduit à la création de la valeur, l'argent, la monnaie.
La création de la monnaie se fait par la dette. Voir la brochure de la Banque de France : « la monnaie & nous » p11 on la trouve sur internet ainsi que nombre de vidéos et textes traitant du sujet.
Si on déroge à cette procédure on a vite fait de détruire la monnaie par l'inflation. Plus on produit de monnaie plus elle perd de sa valeur, exemple : la république de Weimar des années 1920,
Argentine, etc....Une monnaie pour exister doit avoir une certaine rareté si non elle se détruit.
3°) La création monétaire implique une croissance éternelle.
La « dette » implique un remboursement d'un capital plus des intérêts. Donc l'obligation de « croissance » de produire plus de valeur que représente le prêt. Il y a également des salaires à verser, des machines à acheter etc... Ce système basé sur la valeur et la dette, pour fonctionner est condamné à toujours plus de croissance. Ceci s'observe avec acuité aujourd'hui, on panique à l'idée d'une croissance insuffisante. Pour lutter contre la tendance à la décroissance, les états fabriquent de plus en plus de dettes. Suivant les analystes il faut créer entre 3 et 7 dollars de dette pour obtenir 1 dollar de PIB. Les banques centrales sont obligées de créer de la monnaie pour acheter des obligations et des actions à fin d'éviter une crise financière. Mais plus on crée de monnaie moins elle a de valeur d'où risque de crise monétaire.
4°) La croissance sans fin est impossible.
De plus un des points essentiels développé par K.Marx est la « baisse tendancielle du taux de profit », liée à l’augmentation de la productivité avec les machines, la diminution de la taille des marchés voir aujourd'hui le marché de l'automobile etc...La baisse inévitable de la démographie qui se produira un jour va également à l'encontre de la croissance éternelle. Tout ceci rend encore plus impossible la croissance pour toujours et oblige à exploiter les travailleurs de plus en plus, nous le vivons : auto-entrepreneurs ubérisation chômage, attaques sur les retraites, sur droit du travail, sur l'assurance chômage etc..
En résumé :
L'échange entraîne monnaie entraîne nécessité de croissance infinie ce qui est impossible et implique la paupérisation des 99%. C'est de la logique. L'échange est la cause des causes, la racine, le ver dans le fruit.
C'est très con, parce que l'échange c'est plutôt sympa. Seulement pour échanger, il faut posséder quelque chose, être propriétaire, déjà un peu moins sympa.
Ainsi est démontrée l'impossibilité pour le système capitaliste de perdurer sans remises à zéro périodiques par des convulsions plus ou moins sympathiques comme les deux dernières guerres mondiales.
A la base il y a l'acceptation de la « valeur d'échange », c'est à dire de la monnaie, l'argent.
Il en découle : la propriété, la financiarisation, la spéculation, les produits dérivés, les effets leviers, les guerres, les surprimes, CDS, CDO, hors bilan, la paupérisation du peuple et l'enrichissement sans fin des 0,O1% etc... tout cela pour lutter contre la baisse de la croissance qui est inexorable tendanciellement.
Dans le premier échange il y a Wall Street.
L'argent on le supprime ou c'est lui qui nous tue.
On ne possède pas l'argent, c'est lui qui nous possède.
Accepter la monnaie, c'est chérir la cause dont on déplore les effets.
La nécessité de produire et distribuer sans utiliser la valeur d'échange, la monnaie, l'argent ce n'est pas être bisounours, c'est de la logique.
C'est irréfutable du point de vue de la logique mais inacceptable du point de vue psychologique.
Il faut-être fou pour oser un tel raisonnement. Il faudrait une loi pour l'interdire !
Par contre penser que l'on peut rendre le système moins cruel en séparant les banques de dépôts des banques d'affaires, en taxant les robots, en mettant de l'ISF, en supprimant les exonérations fiscales, en mettant plus de démocratie ce n'est pas cucul la praline. On ne revient pas en arrière sauf après une remise à zéro douloureuse.
5°) Comment détermine-t-on la valeur d'un objet ou service ?
La réponse est le « marché » et derrière le marché, le « temps socialement nécessaire à sa production ». Et la valeur du temps de travail ne sera pas la même pour une assistante maternelle que pour trader, le temps d'étude, de formation intervient. Le rapport entre l'offre et la demande influe également. Bien sûr le rapport de force autour de l’extorsion de la plus-value joue son rôle. Ce n'est pas très simple.
Cela justifie-t-il les différences de salaire ?
La valeur d'un objet ou service conduit à la valeur travail qui devient marchandise sur un marché du travail qui conduit à donner une valeur à la personne. Une personne vaudra par ce quelle possède. Nous sommes dans une société de l'avoir, les objets, le travail, l'argent, les personnes tout devient marchandise.
Il faut également dire un mot sur l'arnaque de l'égalité des chances, de « l’ascenseur social ». La réalité que cela cache c'est qu'il n'y a pas une place au soleil pour tout le monde. On l'accepte ou pas. Mais pour fonctionner le système de l'échange a besoin de chômeur, de pauvre etc... Taper « NAIROU chômage » sur internet.
Alors comment faisons-nous ?
A°) Suppression de la monnaie.
On garde les choses comme elles sont, en supprimant l'argent, si le peuple veut accéder aux biens on contrôle qui bosse. On instaure des limites à l'approvisionnement des personnes en fonction des ressources disponibles. Tout ceci avant que le premier besoin de l'homme devienne le travail.
« Dans une phase supérieure de la société communiste, quand aura disparu l’asservissante subordination des individus à la division du travail (…) ; quand le travail ne sera pas seulement un moyen de vivre, mais sera devenu le premier besoin vital, quand le développement des individus à tous égards, leurs forces productives seront également accrues et que toutes les sources de la richesse collective jailliront avec abondance… » K.Marx critique du programme de Gotha.
Comme l'idée est géniale les autres pays l'adoptent. Il y a du travail : pour réparer les ponts, comme il y a libre accès à la marchandise il faut des bras pour produire. Quelques petites choses à régler mais rien de méchant comme les échanges avec les pays qui n'ont pas encore abandonné l'argent. Que du bonheur !
Il n'y aura plus de blocage dû au manque de capitaux. Peut-être en fonction des ressources quand même ?
Cela nous paraît impossible parce que cela fait quelque milliers d'année que nous vivons avec l'argent, nous y sommes drogués. Mais le Sapiens a dans les 300000 ans d'âge et a pu vivre sans argent, certes dans des communautés qui n'avaient rien avoir avec notre société..
Au sein de certaines communautés, l'utilisation de l'argent fut supprimée pour les échanges internes. "Ici, s'il prend à quelqu'un la fantaisie de jeter des billets de 1000 pesetas dans la rue, personne n'y prêtera attention. Rockefeller, si vous veniez à Fraga avec tout votre compte en banque, vous ne pourriez même pas vous payer une tasse de café. L'argent, votre serviteur et votre Dieu, a été chassé de notre ville et le peuple est heureux !" Brunett Bolloten La guerre d'Espagne Révolution et contre-révolution (1934-1939)
Le bon sens nous a longtemps laissé penser que la terre était plate. Ensuite qu'elle était ronde mais que le soleil tournait autour, c'était bien clair et il était interdit de penser autrement.
L'humanité a mis longtemps avant d'inventer le « zéro », il n'était pas évident de créer un symbole pour représenter rien. Pareil pour les nombres négatifs, les imaginaires. Passer de la mécanique de Newton à la relativité, de la relativité à la mécanique quantique, tout cela n'était pas très intuitifs.
Il est contre intuitif, cela défit le « bon sens » que de penser que l'on peut se passer de l'argent.
D'autant plus que l'argent (la monnaie, la valeur d'échange) nous a permis de produire des tas d'objets qui rendent la vie plus douce pour une partie (seulement) de la population comment penser que cela ne peut pas continuer ? Comment penser rejeter cette merveilleuse, magique, invention ?
Faut-il jeter le bébé avec l'eau du bain ?
A ce jour il est peu probable que l'on s'oriente vers une suppression de l'argent, personne n'est sur cette position. L'idée est ancrée qu'il faut une méritocratie. La nécessité de gagner sa vie et l'esprit de lucre sont les moteurs et le carburant de la société. Ceci est normal, au fonctionnement de l'infrastructure économique correspond un niveau de conscience, une justification idéologique.
L'idéologie dominante nous dit que nous sommes responsable de notre situation. Si on accepte le fait qu'il n'y a pas d'autre façon de vivre, qu'il y aura toujours des riches et des pauvres ok.
Mais si nous changeons l'infrastructure économique ?
Donc nous prendrons d'autres orientations.
B°) On garde le capitalisme
On garde le capitalisme et on le régule, on récupère l'évasion fiscale, on sépare les banques d'affaires de celles de dépôts, on met l'ISF, on gère la pollution et les ressources on taxe les robots, on supprime la spéculation on nationalise, on taxe les transactions financières on démocratise bien sûr etc...Et tout ira bien, que diable !
Démocratie ne veut rien dire. Si le peuple a le pouvoir, il devient la classe dominante donc l'élite et les anciennes élites deviennent le peuple. Ce terme de démocratie est fait pour masquer la réalité de la division de la société en classe. La question à se poser est : pourquoi il y a un peuple et des élites (oligarchie, ploutocratie...). Quels sont les attributs de la puissance ?
Seule revendication juste : A bas l'argent !
C°) Ou alors rien n'est possible.
Supprimer l'argent : infaisable.
Réguler le capitalisme non plus.
Donc effondrement, convulsions, guerres, épidémies, famine, population sévèrement réduite, monde dévasté.
Et on recommence, on crée des monnaies locales et c'est reparti pour un tour.
A méditer :
« Les hommes font l'histoire mais ils ne savent pas l'histoire qu'ils font » (Raymond Aron je crois)
Ou rôle de la conscience sur le cours de l'histoire ?
En plus des références déjà citées, on peut lire tout K.Marx et F.Engels, bon courage !
Sur la toile allez voir « Philippe LANDEUX », Francis Cousin etc...
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