Le boycott citoyen : un rêve, une arme ou une solution ?
Imaginons un petit super marché dans une ville de province qui compte entre 10 et 20000 habitants et qui appartient évidemment à un gros distributeur. Les 3000 familles qui apportent leur dîme toutes les semaines font les beaux jours du directeur, du groupe et de ses actionnaires. Les bénéfices remontent au siège, disparaissent en bourse ou sont réinvestis dans l’ouverture de magasins dans les pays émergeants. Le Patron du super est le véritable notable du coin, les employés sont corvéables à merci par l’absence totale d’emploi dans leur commune agricole et sont payés au Smic. L’ouverture de ce magasin a tué le petit commerce local qui ne reviendra jamais et contraint définitivement les habitants à devenir des clients captifs de ce système implacable.
Imaginons que ces 3000 familles décident de ne plus rien acheter dans ce magasin pendant 1 ou 2 mois et s’approvisionnent chez son concurrent direct le plus proche. Il n’y a aucune raison pour qu’ils le fassent…mais continuons à imaginer.
Cette action commune entrainerait la faillite immédiate du super marché visé par ce boycott citoyen et donnerait la possibilité à ses anciens clients de pouvoir racheter cette entreprise par l’intermédiaire d’une coopérative pour un prix dérisoire et ainsi de ne plus être la vache à lait du notable, de la grande distribution, du CAC 40 etc. Cette action est l’exemple même de la possible reprise en main de l’économie par les citoyens, elle ne demanderait presque aucun effort, elle ne produirait que des effets positifs et tendrait à remettre le citoyen au cœur de l’économie participative.
Le but pour chaque adhérent serait de pouvoir, en achetant dans sa coopérative, choisir les produits qu'il souhaiterait consommer, décider du choix des producteurs et contrôler l'usage des bénéfices réalisés. Seul l'acte d'achat est possible aujourd'hui, aucun des trois choix évoqués ci-dessus n'est envisageable dans le système actuel.
Devenir coopérateur c’est aussi être assuré que les salariés ne seront plus exploités, c’est éliminer les risques d’être empoisonnés par des industriels peu scrupuleux et c’est cesser d’être rançonnés Ad Vitam. Cette solution pourrait plaire au plus grand nombre s’il en avait l’idée et le mode d’emploi.
Si les citoyens arrivent à concentrer leurs dépenses dans une structure ou l'argent reste à l'intérieur, tout le système libéral s'effondre comme un château de cartes et ce sont ceux qui dépensent le fruit de leur travail qui choisiront comment gouverner et quelles seront les orientations politiques et économiques à mener et non plus ceux qui encaissent.
La démarche est simple, elle consiste à utiliser comme une "arme" l'argent que nous dépensons pour nos achats alimentaires incompressibles. Il faut arrêter de remplir les poches des groupes alimentaires et des grandes surfaces, il faut reprendre la main sur l'économie pour la mettre au service de l’homme et de l'intérêt général.
Je vous laisse imaginer ce que ce genre d’actions peut engendrer comme changements et bouleversements dans notre société car elles sont applicables et reproductibles à presque tous les secteurs d’activité.
Il faut continuer à rêver et agir pour ceux qui en ont encore la faculté et l’envie, les autres continueront à analyser, à critiquer et à croire que le seul contre pouvoir du citoyen lambda est celui de…voter
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