Depuis le début de la Vème République, jamais la France n’était tombée aussi bas dans l’opinion internationale. Il suffit de faire un tour dans les pays étrangers, ou tout simplement lire la presse pour connaître le jugement que nos voisins proches ou lointains ont de notre Pays, de nos hommes ou femmes politiques et de notre propre comportement.
Nous passerons ici sur les scandales qui éclaboussent en particulier l’Etat et le Président de la République, depuis l’affaire Bettencourt au scandale Karachi, ces évènements étant bien évidemment traités par l’ensemble des médias. Et si ces deux affaires restent très importantes dans un climat politique très dégradé, le vrai problème de la France ne se situe pas uniquement dans ces dossiers qui ne sont ni plus ou moins graves que ceux qui ont secoué la Nation par le passé dans les différents régimes républicains.
Le véritable souci actuel s’établit dans le système économique français qui s’effondre de jour en jour à cause de l’inertie des responsables politiques, et du cautionnement qu’un trop grand nombre de français accorde à ces mêmes responsables sans manifester aucune protestation véritable.
La France perd toutes ses industries, et d’ici quelques années, la Nation sera le plus grand désert industriel du Monde.
Il ne faut pas être grand économiste pour s’apercevoir que nos dirigeants déroulent « le tapis rouge » à la Chine qui désormais, installe des unités de production et des usines sur le territoire français. Avec une réponse modérée mais positive de certains citoyens qui approuvent une telle situation en soulignant que ces créations d’entreprises vont apporter des emplois à la France. Ouais, mais …il existe un grand bémol !
En réalité, la Chine met en place sur le continent des industries dont elle détient l’entier capital, embauche uniquement des cadres dirigeants chinois, laissant pour l’instant les emplois de base aux français avant qu’un jour ou l’autre ces derniers soient remplacés par du personnel venu de Chine tenté par l’aventure européenne.
De même, en dehors des divers complexes industriels qui s’implantent peu à peu sur le sol français, la Chine rachète également partout en France, de grands domaines viticoles qui désormais tombent aux mains de capitaux asiatiques où les intérêts français ne sont plus du tout représentés.
Mais la Chine n’est pas le seul pays à avoir de grandes vues sur la France. D’autres pays plus proches géographiquement de chez nous, possèdent aussi des intentions sérieuses pour s’approprier une partie de l’économie française. Ainsi, il suffit de se tourner vers l’Allemagne qui grignote peu à peu notre système par tous les moyens dont elle dispose, et entre autres conquêtes commerciales ou industrielles par la gigantesque installation des hard-discounts Lidl, magasins qui s’étendent aujourd’hui à tous les coins de l’hexagone en vendant de nombreux produits fabriqués directement sur le sol allemand.
Je m’arrêterai là dans les exemples, tant ils sont de plus en plus nombreux.
Ainsi, la France recule sans cesse et n’est plus capable de concevoir elle-même des produits basiques alors que d’autres pays de l’Union Européenne continuent à les fabriquer. La France fait donc appel à la Chine pour la plupart de nos besoins par le biais de quelques importateurs français qui eux par contre, s’enrichissent au détriment des intérêts de nombreux citoyens à la recherche d’emplois.
La France n’est-elle plus compétitive ? Ou devient-elle paresseuse ? Sans doute, cumule-t-elle ces deux défauts.
Alors comment la Nation peut-elle se sortir de ce désastre ? Aujourd’hui cela devient très compliqué, et à priori presque impossible. Il aurait fallu redresser la barre bien avant, et le Président Sarkozy avait le devoir à son arrivée en 2007 de relancer l’économie française par tous les moyens. Hélas, rien n’a été fait en trois ans.
Alors, comme nous ne pourrons pas attendre qu’un miracle ne produise, il faudra bien prendre notre destin en mains ainsi que les mesures qui s’imposent, même si elles sont draconiennes.
Première mesure : sortir de l’euro. C’est un moyen très efficace pour se débarrasser du carcan monétaire européen, et retrouver ainsi une liberté économique.
Deuxième mesure : Favoriser la création d’entreprise et le développement de celles existantes. Pour réaliser un tel programme, il faut diminuer ou même supprimer dans certains cas les cotisations patronales afin de promouvoir l’embauche et donc l’emploi. A moyen terme, l’importante diminution du chômage compensera largement le déficit des recettes engendré par les suppressions des charges payées par les employeurs.
Troisième mesure : Taxer plus fortement les produits en provenance de l’étranger à l’exception bien entendu des pays appartenant à la communauté européenne.
Quatrième mesure : Supprimer définitivement la semaine de 35 heures et remettre en fonction la durée hebdomadaire de travail à 39 heures.
Cinquième mesure : réformer en profondeur le statut des salariés, avec des rémunérations plus motivantes dans le cadre d’une participation systématique aux bénéfices dégagés par les entreprises.
Avant de terminer cet article, je préciserai que la France a tenu longtemps un grand rôle industriel dans l’espace international. Je ne vais pas citer tous les exemples qui ont fait de notre Pays un grand bâtisseur de l’industrie, car il faudrait rédiger un livre complet pour les décrire. Cependant, je prendrai comme illustration, la construction des véhicules industriels (camions et autocars) qui représente à l’heure d’aujourd’hui un énorme marché international.
Jusqu’aux années 1980 – 1990, la France comptait encore plusieurs grandes marques de poids lourds : Renault, Berliet, Unic, Bernard, Latil, Panhard, Simca, Somua, Chausson, Citroën, Hotchkiss, pour ne citer que les principales.
Aujourd’hui, toutes ces marques françaises ont totalement disparu à l’exception de Renault (Renault Trucks) contrôlée toutefois par le constructeur Suédois Volvo, alors que les entreprises étrangères du même secteur se sont maintenues : Mercédès-Benz, Man, et Kassbohrer Setra en Allemagne, Iveco et Iribus en Italie, Daf et Bova au Pays- Bas, Volvo et Scania en Suède, Pegaso en Espagne.
Ainsi, quand vous croisez sur la route un camion ou un autobus, vous ne voyez que des marques étrangères.
Ce phénomène se répète sans cesse pour de nombreux autre produits industriels, que ce soit dans les secteurs du textile, de l’agro-alimentaire, de l’électroménager et même des énergies renouvelables.
Alors qu’attendent nos dirigeants politiques ? Qu’attendent les français eux-mêmes ?
Moins travailler encore pour plus gagner ? Vivre une vie de loisirs accompagnée accessoirement par un peu de travail.
Allons soyons réalistes. La France ne peut pas vivre d’emplois de services ou de proximité, même s’ils sont utiles aux citoyens.
Obligatoirement, il faut créer des emplois résultant de la relance de l’industrie et du commerce.
Fabrication production, vente et exportation doivent être les quatre symboles d’une volonté et d’une énergie capables de promouvoir la France de demain.
Quand une majorité de français aura compris que le boom économique dépend de l’action de chaque citoyen et de son courage à « remonter ses manches » et à sortir de la crise, la Nation française pourra aspirer à de nouvelles conquêtes qui la conduiront vers l’indépendance et le progrès social.
Pierre-Alain Reynaud