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Accueil du site > Actualités > Economie > Le keynésianisme libéral mais raté de Nicolas Sarkozy

Le keynésianisme libéral mais raté de Nicolas Sarkozy

Le Deus ex machina sarkozyste n’a finalement pas grand-chose à envier à son jumeau socialiste : en 2007 comme en 1981, la même obstination à relancer la demande de biens de consommation alors que l’offre, tout du moins française, n’est pas capable de répondre...

De François Mitterrand à Nicolas Sarkozy, les relances par la demande...

A bien y réfléchir, Nicolas Sarkozy fait finalement exactement la même erreur que les socialistes et notamment François Mitterand en 1981  : son paquet fiscal n’est pas autre chose qu’une relance par la demande, c’est-à-dire la pire des politiques, par les temps qui courent, alors que notre déficit commercial se creuse de mois en mois.

C’est incroyable, cette persévérance à ne pas tenir compte de l’Histoire. Le problème français, aujourd’hui, ce n’est pas la demande, c’est l’offre  ! La vérité, c’est que l’appareil productif français est à nouveau incapable de répondre à la demande française, et que faire une relance par la demande, dans de telles conditions, est tout simplement suicidaire.

Des hommes politiques comme Christian Blanc (mais pourquoi se tait-il et s’est-il rallié à la désasteuse politique de Nicolas Sarkozy ?), Jacques Peyrelevade et François Bayrou, surtout, ont pourtant largement averti sur la faiblesse de l’offre française, mais cela n’a pas l’air de troubler l’actuel gouvernement.

C’est à désespérer : nous allons dans le mur en chantant, pour ne pas dire en bêlant. Nicolas Sarkozy devrait pourtant se rappeler du tournant pris par Mauroy à la fin de l’année 1982. Les signaux d’alerte se multiplient, et tous nos clignotants sont au rouge : croissance en berne, creusement du déficit budgétaire, accroissement des déficits commerciaux et, pourtant, rien n’y fait.

Le comble, c’est que Nicolas Sarkozy l’a emporté sur Ségolène Royal à l’élection présidentielle entre autres sur l’idée qu’il devait être plus compétent en économie. Si la situation n’était pas calamiteuse, l’ironie de cette histoire prêterait à sourire. Malheureusement, nous allons tous payer les pots cassés, et personne ne semble s’en apercevoir...

Le paquet fiscal va coûter 14 milliards d’euros par an à la France. Je veux bien admettre qu’une politique soit volontariste en dépit de notre dette, mais dans ce cas, au moins, que de telles sommes soient affectées à notre industrie, ou, à défaut à l’allègement des charges des entreprises (même si cette dernière mesure ne règle pas le problème de fonds de leur absence de compétitivité en raison de leur insuffisance d’investissement dans l’innovation).

L’euro et nos voisins européens ne nous protégeront pas éternellement : tôt ou tard, ils finiront par refuser de régler l’addition. Pour une fois, le rôle de l’euro se fait pervers (mais il faut en accuser l’absence de clairvoyance du gouvernement et du président), car il agit comme un opiacé  : sous anesthésie, nous ne réalisons pas le tort qui est porté à notre économie par les décisions irresponsables. Par le passé, notre monnaie se serait effondrée en quelques mois. Aujourd’hui, nous vivons comme des grands seigneurs sur le dos de l’euro, d’où le très fort mécontentement de nos voisins européens qui eux font preuve de tempérance.

Le comble de tout cela, ce sont les aberrantes conclusions rendues par la commission libération de la croissance : tout est centré sur le pouvoir d’achat. La seule chose intéressante vraiment, dans ce galimatias, c’est la proposition d’autoriser les Class Actions, même si cela ne règle évidemment aucun de nos problèmes économiques.

Dans les aberrations, l’idée géniale de laisser la grande distribution vendre à perte. Autoriser le dumping, une pratique abolie pourtant depuis un siècle, et dont on ne connaît que trop bien les conséquences néfastes.

Quant à proposer aux grandes surfaces de réduire leurs marges, on comprend bien que c’est le producteur, en bout de course, qui paiera l’addition. « La piétaille avancera » songeaient nos généraux avant d’envoyer au carnage la jeunesse française sur le front, pendant la Première Guerre mondiale.


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30 réactions à cet article    


  • tvargentine.com lerma 24 octobre 2007 11:17

    Faire une politique de l’offre sous entendait :

    Restructuration,plan de licenciement....

    La société entre 1981 et 2007 à changé radicalement et nous sommes passé d’une société industrialisée à une société de service.

    Ensuite,cette politique de l’offre,appliquait par votre maitre à penser RAYMOND BARRE démontre aujourd’hui son plus grave echec avec l’envolé des prix des matières premières (Charbon,industrie,agricole.....)

    Tous ce que BARRE et la gauche de 1982 à 1986 à fait (restructurations suppression d’emploi et d’industries) démontrent que nous avons perdu des parts importantes de richesses qui nous manque aujourd’hui,car elles représentent une demande mondiale très forte.

    Aujourd’hui nous n’avons QUE la politique de la demande car nous n’avons pu de marge pour une politique de l’offre

    Aujourd’hui,nous sommes devenu importateur !!!! et ne savons plus exporter ! car nous n’avons plus les outils necessaires.

    Et BAYROU il propose quoi à part dire n’importe quoi ????


    • L'Hérétique L’Hérétique 24 octobre 2007 15:03

      Il faut re-situer ce que vous dites dans un contexte plus global : en réalité, en parts de marché, tous les pays occidentaux ont perdu des parts, et, paradoxalement, sur la période citée, la France un peu moins que la moyenne des pays industrialisés.

      Il est vrai aussi que les services prennent de plus en plus de place dans notre société : je présume que vous entendez par là que la balance des paiements compense la balance du commerce extérieur.

      Barre n’est pas mon maître à penser. C’est un libéral pur, alors que pour ma part, je m’inscris dans la tradition hérétique, celle de Schumpeter.

      Mener une politique de l’offre, c’est possible aujourd’hui : la Stratégie de Lisbonne en détaille fort bien les étapes, et Christian Blanc, dans son ouvrage, en précise avec talent les recettes.

      Il n’est toutefois pas le seul : plusieurs commissions de l’UDF avant les présidentielles, et après (donc désormais MoDem) ont produit des documents certes moins élaborés, mais, dans l’esprit, similaires. Et si on lit les études de la CCIP (Chambre de Commerce et d’Industrie de Paris), on y trouve des choses fort intéressantes, preuve que ces idées ont fait leur chemin. Raffarin avait ouvert la voie, avec des pôles de compétitivité, mais l’idée est demeurée en panne ; enfin, quand je dis en panne, bien sûr les pôles de compétitivité existent, bien sûr, mais ils ne sont pas dans un environnement optimal.

      Le bilan des Socialistes est controversé : d’un côté, ils ont plombé notre économie, qui, de toutes façons, étaient vacillantes, et, du point de vue du marché, les investissements massifs de fonds publics dans des entreprises et publiques et privées, ne sont pas fameuses du point de vue de la concurrence, mais, de l’autre, cela a été efficace, et comme par ailleurs, chaque pays avec sa législation triche à sa manière, il n’y a pas de raison que nous n’en ayons pas fait autant...

      Je ne sais pas si vous réalisez ce que vous dites, quand vous expliquez que seule une politique de la demande est possible : aujourd’hui, si vous stimulez la demande, ce sera sur les biens de consommation courante, là où nous sommes faibles, qu’elle se portera. Cela ne stimulera donc pas notre économie, mais aggravera nos déficits. Tout au plus, via la TVA, cela rapportera-t-il quelques impôts supplémentaires, mais ce n’est pas le but, de toutes façons.

      Bref, ce n’est pas la politique qu’il faut mener actuellement, et il y a un certain consensus chez les économistes pour le dire actuellement. Le problème, c’est qu’en France, les économistes, on ne les écoute presque jamais...


    • MagicBuster 24 octobre 2007 11:38

      Je partage avec le rédacteur une certain aigreur sur la France qui fonce dans le mur en chantant ; ceci dit, il ne faut pas s’impatienter.

      Tôt ou Tard, LE TRAITRE paiera ses erreurs.

      A vouloir faire tout et son contraire en même temps , il n’en sortira rien de positif (en tout cas pour nous).

      Les casseroles s’accumulent et c’est fini ... Allez Courage , plus que 1500j de Sarko.


      • L'Hérétique L’Hérétique 24 octobre 2007 15:10

        Je préfère franchement qu’il réalise qu’il se trompe et change de politique avant, d’autant qu’il y a tout de même quelques individus compétents à l’UMP (Lambert, Carrez, Portelli et même Woerth que Sarko aurait bien fait d’écouter en mai dernier) ou au Nouveau Centre (Blanc, Courson) plutôt que l’on se prenne le mur avec lui.

        La seule politique valable, en France, c’est celle que Bayrou voulait mener. Je pense d’ailleurs que Ségolène Royal s’était finalement ralliée à un certain nombre d’options de l’UDF (ses déclarations par la suite, mais aussi son livre d’entretien, Maintenant, pendant la présidentielle l’ont à mon avis largement montré).

        Mais bon, hélas, Bayrou est un homme courageux et honnête, mais pas un bon tacticien. Espérons que Sarkozy se rendra compte, tôt ou tard, que le chemin qu’il a choisi n’est pas le bon, et changera.


      • 5A3N5D 24 octobre 2007 11:56

        Cher Lerma,

        Si vous n’existiez pas, il faudrait vous inventer ! Oser s’exprimer sur ce forum avec le si peu de connaissances que vous possédez confine à l’irresponsabilité.

        Raymond Barre, premier ministre de Giscard a, en effet, laissé la France dans un état pitoyable (inflation, déficit des finances publiques,etc...) Faites un peu de recherche, de grâce. BARRE n’a jamais fait partie d’un gouvernement socialiste quelconque !


        • tvargentine.com lerma 24 octobre 2007 13:32

          j’ai écris "Tous ce que BARRE et la gauche de 1982 à 1986 à fait (restructurations suppression d’emploi et d’industries) démontrent que nous avons perdu des parts importantes de richesses qui nous manque aujourd’hui,car elles représentent une demande mondiale très forte

          Oui,tous ce que BARRE (1976 à avril-mai 1981) 1er ministre de Giscard (President de la République élu en 1974) et la gauche de 1982(tournant de la rigueur économique) à 1986 (date ou ils ont perdu les élections législatives ,ont bien mené la :

          MEME POLITIQUE ECONOMIQUE DE L’OFFRE

          Cette politique est une catastrophe car elle à detruit des pans entiers de savoir et connaissances,de métiers,de sous-traitants.. ;que nous n’avons plus aujourd’hui et qui manquent à la richesse de notre pays en terme d’emplois,de rentrées fiscales...


          • 5A3N5D 24 octobre 2007 14:19

            « Inculte » ? Vous avez dit « inculte » ? Mais, monsieur, relisez votre prose et posez-vous la question de savoir si elle n’est pas ambigüe !

            Nous sommes tellement habitués, sur ce forum, à lire que le « déclin de la France » a commencé en 1981 ! Il semble que vous apportez vous-même un démenti. C’est rare et cela mérite bien d’être souligné.


          • MagicBuster 24 octobre 2007 14:41

            Le modèle (américain) que suit Sarko est en bonne voie d’être abandonné par les américains eux même.

            En continuant de jouer à leur jeux les américains se feraient bouffer par les chinois (Arg, les communistes !!! ), les russes, les indiens ... Trop drôle.

            Les derniers pays à suivre ce modèle sera la France ; mais au moins on lira Guy moquet à l’école ... Ridicule . . .


            • Daniel Roux Daniel R 24 octobre 2007 20:50

              Comment peut-on faire croire ou croire que le simple fait d’être élu Président puisse rendre un avocat d’affaires plus intelligent et efficace en politique et en économie qu’il ne l’était ?

              Il n’a jamais rien compris à rien et a toujours tout gâché. Il n’y aura pas de miracle cette fois non plus.

              Il est grand temps de repenser la sélection des hommes et des femmes qui aspirent au pouvoir et cela à tous les niveaux. Peut-être un examen ou un concours après une licence de philo, une prépa à scienses po, des stages ouvriers obligatoirement faits hors les affaires de papa et un bilan psychologique ?


            • judel.66 24 octobre 2007 15:28

              5a3nsd—le destin de la France a basculé avec les plus values de giscard qui ont stoppé nos 30 glorieuses...en 1975 alors que nous avions le plein emploi giscard,encore lui ,a voulu casser le marché du travail et il a instauré le regroupement familial qui saigne et détruit la nation France et enfin , et ce n’est pas le moindre mal , nous avons l’ISF épouvantail inquisition qui chasse a l’etranger tous les capitaux Français qui auraient pu s’investir en France ....

              le bouclier ne joue a présent que pour les tres grosses fortunes ; ce sont les petits riches qui paient l’ISF et la CSG sur leurs dividendes et leurs revenus locatifs imposés deux fois (vérifiez)alors ils continuent a délocaliser leur argent qui ne s’investit plus en France ;ne fait pas travailler l’ouvrier Français , ne construit plus du locatif en France d’où chomage et crise du logement et , mieux encore , la France a vendre. !!!!

              70%des entreprises Françaises cotées en bourse sont a majorité etrangère ..l’actionnaire etranger veut un retour sur investissements rapide et donc refuse les modernisations de l’outil de travail qui perd sa compétivité ; il rapatrie , bien sur , ses dividendes et cela augmente d’autant notre déficit ;...

              l’emploi privé en France est a la merci du bon vouloir d’un actionnaire etranger qui peut délocaliser en emportant secrets de fabrication et clientèle....

              il n’y a que le public qui peut prendre le risque de manifester ; !! dans le privé on serre les fesses !! (croyez vous qu’a arcelor ou alcatel par exemple on se risque a réclamer quoi que ce soit .)..

              tout ceci pour situer l’etat de notre economie ; que faire pour eviter de devenir une colonie du capital etranger..je suis tres pessimiste et je partage le point de vue de l’auteur de cet article....


              • Nicolas de Pape 24 octobre 2007 15:39

                Dans les années 70, le Hudson Institute, think tank néolibéral avait prédit : la Frande sera en l’an 2000 le pays le plus riche du monde. Donc, vous avez raison de faire remonter le déclin français à Giscard. Toutefois, les recettes de Bayrou ne me paraissent pas convaincantes. Sur la dette, notamment, il devrait savoir qu’on peut baisser les impôts tout en luttant contre la dette tout simpelemnt parce que celle-ci s’exprime en dette/PIB. Si vous triplez le PIB comme les Irlandais, la dette fond. Pour Sarkozy, il a à côté de lui plusieurs économistes distingués (Baverez), gageons qu’il utilisera les moyens à baisser l’impôt direct (notamment sur le revenu) et à libérer l’esprit d’entreprise. Il est intelligent et peut s’amender.


                • L'Hérétique L’Hérétique 24 octobre 2007 16:14

                  Giscard a toujours été un très mauvais économiste : sous de Gaulle, il n’était pas du tout venu à bout de l’inflation, et sous sa présidence, tout l’appareil productif français a vieilli, préparant ainsi l’échec certain de la politique socialistes (pas plus clairvoyante).

                  Ce que vous dites n’est pas faux, mais, seulement et seulement si votre baisse d’impôt engendre vraiment une croissance du PIB.

                  Or, je ne pense pas que cela sera le cas avec le paquet fiscal, bien au contraire.

                  Il eût fallu des baisses d’impôts ciblées sur les entrepreneurs, et très précisément les petits entrepreneurs, c’est ce que proposait justement Bayrou.

                  Si vous baissez l’impôt direct, vous plombez les comptes si la baisse de cet impôt direct ne génère pas de croissance. On revient à ce que je disais précédemment.

                  Et encore, sur ce point, je me contente de ne traiter que de l’aspect économique, parce qu’il y aurait des choses à dire aussi sur l’aspect social.

                  Non franchement, la seule rupture mais hélas inaboutie que j’ai vue, quant à la politique économique menée, c’est ce que Raffarin avait entamé, mais il en est resté là. Enfin, plus exactement, Bercy a tout plombé. Christian Blanc, dans la Croissance et le Chaos explique très bien pourquoi.

                  Baverez, c’est un ultra-libéral tendance décliniste : je ne suis pas certain que la France soit si en déclin qu’on le dit, car les grands cabinets d’experts internationaux ne nous classent pas si mal. J’aime assez bien l’individu, qui avait fait d’ailleurs preuve de beaucoup de bon sens sur l’affaire du ministère de l’immigration et de l’identité nationale ainsi que sur le gène pédophile, mais je suis bien plus réservé sur ses choix économiques.

                  Il est tout de même partisan de balayer la protection sociale, ,ou, en tout cas, de la ramener à un niveau historiquement bas en France, et puis ses commentaires sur le temps libre des classes modestes...ahem... je cite pour être plus clair : « Le temps libre, c’est le versant catastrophe sociale. Car autant il est apprécié pour aller dans le Luberon, autant, pour les couches les plus modestes, le temps libre, c’est l’alcoolisme, le développement de la violence, la délinquance, des faits malheureusement prouvés par des études. »

                  ( dans le point du 21 juillet 2005, doit-on sauver le modèle social français)

                  C’est tout de même un peu court, comme analyse, que de juger que le temps libre serait responsable de l’alcoolisme et cetera...Maintenant s’il assimile le chômage au temps libre, c’est une confusion avec laquelle je ne m’accorde absolument pas.

                  Conclusion, je suis désolé, mais je ne fais pas trop confiance aux avis de Baverez, tout en reconnaissant à l’homme une dimension morale certaine.


                • L'Hérétique L’Hérétique 24 octobre 2007 16:56

                  La politique de Nicolas Sarkozy est entièrement tournée vers la demande. Que ce soit la demande de quelques uns ou la demande de plusieurs, c’est une autre question. Je raisonne globalement, contrairement à vous. Ce n’est pas honnête d’imputer à Sarkozy les hausses des matières premières. Leur coût croissant vient de ce que les pays émergents se développent de plus en plus.

                  Comme vous le dites, la dépense publique est le moteur d’une politique keynésienne : or, les crédits d’impôts de l’Etat, ce n’est pas autre chose que des dépenses publiques déguisées, en la circonstance.

                  Vous lisez et jugez trop vite, et trop péremptoirement.


                • L'Hérétique L’Hérétique 24 octobre 2007 17:46

                  Décidément, chez vous, les jugements sont tout en nuance. On oppose traditionnellement l’école libérale et l’école keynésienne : j’avais pensé que l’oxymore keynésianisme libéral n’échapperait pas aux esprits fins, mais peut-être n’en faites-vous pas partie.

                  Il va de soi que la politique de Sarkozy n’est pas une politique keynésienne stricto sensu, mais, fondamentalement, c’est le demande qu’elle essaie de relancer. Or, jusqu’à Keynes, aucun économiste n’avait envisagé de relancer la machine économique en jouant sciemment sur la demande.

                  Je pense que je ne déclare pas n’importe quoi (sans être un expert en économie, j’ai une bonne culture générale, et il se trouve que j’ai justement étudié la Théorie Générale de John Maynard Keynes, et que donc, je sais de quoi je parle, merci). C’est simplement votre étroitesse d’esprit qui ne perçoit pas les intentions de mon propos. Mais j’ai le sentiment que je s’époumone dans le vide.

                  Bien sûr, parler de politique keynésienne est un abus de langage, mais je l’assume, en la circonstance, afin de mettre en exergue l’inanité de la politique menée.

                  Il n’y a en effet plus de création monétaire (en fait il y en a, mais je ne rentre pas dans le détail : un exemple => toute banque qui prête de l’argent à un particulier, crée de facto un certain montant de monnaie, même si la somme prêtée n’est gagée qu’à 10% sur une autorisation d’émission de la Banque de France) depuis la création de la BCE : Sarkozy fait justement partie de ceux qui souhaiteraient que la BCE soit tributaire des égoïsmes et des errements des états-nations en soumettant la BCE au pouvoir politique : or, quand on voit, comment il a joué de la fibre parfois anti-européenne, dans notre pays, avec cet argument, pour mieux ramasser des voix lors de l’élection présidentielle, je me défie, du coup, tout à fait de ses convictions profondes en matière d’Europe .


                • L'Hérétique L’Hérétique 24 octobre 2007 17:48

                  Zut, pas passé ma réaction ?

                  Je publie une seconde fois :

                  Décidément, chez vous, les jugements sont tout en nuance. On oppose traditionnellement l’école libérale et l’école keynésienne : j’avais pensé que l’oxymore keynésianisme libéral n’échapperait pas aux esprits fins, mais peut-être n’en faites-vous pas partie.

                  Il va de soi que la politique de Sarkozy n’est pas une politique keynésienne stricto sensu, mais, fondamentalement, c’est le demande qu’elle essaie de relancer. Or, jusqu’à Keynes, aucun économiste n’avait envisagé de relancer la machine économique en jouant sciemment sur la demande.

                  Je pense que je ne déclare pas n’importe quoi (sans être un expert en économie, j’ai une bonne culture générale, et il se trouve que j’ai justement étudié la Théorie Générale de John Maynard Keynes, et que donc, je sais de quoi je parle, merci). C’est simplement votre étroitesse d’esprit qui ne perçoit pas les intentions de mon propos. Mais j’ai le sentiment que je s’époumone dans le vide.

                  Bien sûr, parler de politique keynésienne est un abus de langage, mais je l’assume, en la circonstance, afin de mettre en exergue l’inanité de la politique menée.

                  Il n’y a en effet plus de création monétaire (en fait il y en a, mais je ne rentre pas dans le détail : un exemple => toute banque qui prête de l’argent à un particulier, crée de facto un certain montant de monnaie, même si la somme prêtée n’est gagée qu’à 10% sur une autorisation d’émission de la Banque de France) depuis la création de la BCE : Sarkozy fait justement partie de ceux qui souhaiteraient que la BCE soit tributaire des égoïsmes et des errements des états-nations en soumettant la BCE au pouvoir politique : or, quand on voit, comment il a joué de la fibre parfois anti-européenne, dans notre pays, avec cet argument, pour mieux ramasser des voix lors de l’élection présidentielle, je me défie, du coup, tout à fait de ses convictions profondes en matière d’Europe .


                • laurent 24 octobre 2007 18:20

                  Léon,

                  L’auteur a raison de qualifier les mesures récentes de Nicolas Sarkozy de politique de la demande (s’en est une stricto sensu). En effet, même si le paquet fiscal concerne la partie la plus riche des contribuables français, elle n’en a pas moins pour but d’augmenter leur pouvoir d’achat dans le but d’augmenter leur consommation.

                  Là ou vous avez raison c’est quand vous mettez en exergue la propension à consommer : grâce aux travaux de JM Keynes nous savons que les plus riches consomment proportionnellement moins que les plus pauvres (et donc épargnent plus).

                  En outre, faire une politique de la demande à destination des riches est économiquement stupide en France : les producteurs français ne sauraient répondre à la demande générée. Pour caricaturer, les consommateurs concernés par les mesures sarkoziennes achétent plutôt des BMW que des Renault et surtout plus d’équipements de Hi-fi que des jouets Smoby...

                  En cela je trouve le titre de l’auteur assez pertinent : ce n’est pas plus du keynesianisme qu’une politique de l’offre (libérale) mais plutôt un enfant consanguin du croisement de ces deux manières de faire de la politique économique.

                  Cdlt,

                  Laurent


                • Fred 25 octobre 2007 13:52

                  Dans le paquet fiscal, il y a trés peu de cadeaux directs aux plus riches.

                  - Le bouclier fiscal qui en théorie touche 85% de personnes touchant moins de 7400€/AN ne va couter que 250 millions au max de plus à l’état, montant qui va dans la quasi-totalité partir aux riches à force de dire aux pauvres qu’ils ne sont pas concernés. 250 millions sur les 15 milliards c’est peu.

                  - Les heures sup qui coutent presque la moitié du paquet fiscal concerne les classes populaires car les cadres ne font pas d’heures sup.

                  - Les baisse de droit de succession vont influer en majorité la classe moyenne car déduire 150 000e à la place de 50 000€ pour les enfants de familles riches, ça ne fait pas grand chose lorsqu’ils héritent de 10 millions alors que pour 2 enfants qui héritent d’une maison de 300 000€ (chose pas inhabituelle avec le marché de l’immobilier actuel) c’est une grosse différence. De plus les droits de succession sont de la double taxation.

                  - Le crédit d’impôt sur l’achat d’un bien immobilier ne concerne pas que les riches qui ont déjà une résidence principale.

                  On peut discuter de l’influence de ce paquet sur l’économie mais il faut arrêter de dire que c’est un cadeau aux plus riches.


                • laurent 24 octobre 2007 18:42

                  @Léon

                  Je maintiens que financer par le biais de la dépense publique (dont fais partie la réduction d’impôt) à destination des consommateurs, et ceci quel que soit leur dotations en termes de richesse, est une poltique de la demande.

                  Vous interprétation restrictive des travaux de Keynes sur le rôle de la demande est erronée. Certes il a mis en avant le fait que ces politiques étaient d’autant plus efficace que la propension à consommer était forte, mais ça ne veut pas dire qu’accroitre les potentiels de consommation des plus riches ce n’est pas accroitre la demande globale (les riches ne font pas qu’épargner ils consomment aussi).

                  Et quant à l’utilisation d’oxymore dans la literrature économique, ce n’est certes qu’un détail, mais souvenez-vous d’un certain J.A. Schumpeter et de son expression de « destruction créatrice »...


                  • L'Hérétique L’Hérétique 24 octobre 2007 19:06

                    Cher Laurent,

                    Merci. Vous avez tout à fait compris mon intention. En effet, la politique économique choisie n’est ni exactement keynésienne, ni exactement libérale, mais, en revanche, tout à fait ratée.

                    @ Léon

                    Vous voyez que vous me donnez raison, en admettant que les mesures de Sarkozy ne sont ni keynésiennes li libérales, au final. Pour les oxymores économiques, Laurent a très bien répondu, mieux que je ne l’aurais fait. J’aime bien les hérétiques pour leur propension à dépasser des clivages parfois bien artificiels.

                    Je ne doute pas que Schumpeter, en son temps, ait été l’objet de jugements aussi lapidaires que les vôtres...


                  • Forest Ent Forest Ent 24 octobre 2007 23:47

                    Pour ce que l’on a vu jusqu’ici, le gouvernement actuel n’a pas de politique économique. Il picore à droite à gauche sans cap particulier.

                    Effectivement, une politique de la demande aujourd’hui en France ne marcherait pas. Mais une politique de l’offre non plus. Les deux présupposent un ensemble de conditions extérieures qui ne sont pas réunies. Nous sommes en fait écartelés entre nos coûts internes et nos frontières ouvertes, et il n’y a aucun compromis possible, sinon une lente faillite.

                    La seule solution raisonnable aujourd’hui serait de quitter l’UE.


                    • manusan 25 octobre 2007 07:16

                      forest ent, je suis bien content que vous ne soyez pas ministre de l’économie.

                      « La seule solution raisonnable aujourd’hui serait de quitter l’UE. »

                      Pour raison économique seul un gland (à prendre au sens végétal) penserait ça. En 30 ans, la richesse nationale a été créer plus par le commerce que par l’industrie, ceux que vous dites conduit inévitablement à la récession.

                      Avouez plutôt que votre plan est de revenir au carbonifère.


                    • manusan 25 octobre 2007 07:21

                      « quitter l’UE. »

                      .... ou la dernière marche des Ents


                    • Forest Ent Forest Ent 25 octobre 2007 13:27

                      « En 30 ans, la richesse nationale a été créée plus par le commerce que par l’industrie. »

                      C’est bien le problème. L’ouverture des frontières nous conduit à une désindustrialisation brutale. Tout l’occident ne peut pas vivre d’ingénierie financière et de « propriété intellectuelle ».


                    • Francis, agnotologue JL 25 octobre 2007 09:53

                      J’entends aujourd’hui qu’au sujet de la taxe carbone, c’est Sarkozy qui décidera. Il est clair qu’un homme seul ne peut s’être octroyé tous les pouvoirs sans avoir un « comité de soutien » puissant.

                      Sarkozy est le représentant du parti de l’argent plébiscité par le peuple ce 26 mai 2007.

                      « Je ne vous mentirai je ne vous trahirai pas ». Pas la peine en effet, c’est déjà fait.


                      • Francis, agnotologue JL 25 octobre 2007 12:26

                        Le cadeau fiscal fait aux riches est au Keynesianisme ce qu’une rançon est à un don aux bonnes oeuvres.


                      • Francis, agnotologue JL 25 octobre 2007 13:08

                        En réponse à ce commentaire fort juste (Léon) : «  »La dépense publique est le moteur d’une politique keynésienne«  »

                        L’auteur a répondu : «  »Les crédits d’impôts de l’Etat, ce n’est pas autre chose que des dépenses publiques déguisées, en la circonstance.«  »

                        Les mots me manquent pour dire l’absurdité d’une telle proposition.

                        Supprimez l’impôt et avec lui les crédits d’impôt : soutiendrez-vous que cela augmente les dépenses publiques ? Il faut un « bon sens de sophiste » pour soutenir pareilles sornettes.


                      • laurent 25 octobre 2007 15:52

                        @ JL

                        Les crédits d’impôts sont des dépenses publiques même pas déguisées. En effet les crédits d’impôts diminuent les recettes de l’état et accroît donc son déficit budgétaire. Ainsi, c’est exactement pareil que si l’état avait offert une prime de 15 milliards d’euros aux ménages.

                        En simplifiant le budget de l’état à l’extrême, nous savons qu’il finance ses dépenses (fonctionnaires, infrastructures...) par des recettes (impôts directs, indirects...) et que se budget est sensé se situer à l’équilibre (la différence s’appellant le déficit budgétaire).

                        Grâce à des mathématiques de collège, on peut s’apercevoir que :

                        dépenses + 15 Mds € = recettes <équivaut exactement à> dépenses = recettes - 15 Mds €

                        Au risque de me répéter, augmenter les dépenses ou diminuer les recettes est économiquement identique.

                        Il est tout à fait exact de même que « le moteur d’une politique keynesienne est la dépense publique ». C’est bien en cela que les mesures de N. Sarkozy étaient empreintes de keynesianisme (au moins en avait-il la volonté à défaut d’en avoir l’efficacité).

                        Cdlt,

                        Laurent


                      • Francis, agnotologue JL 25 octobre 2007 18:11

                        A Laurent, je rends hommage à votre courtoisie mais pas à votre sagacité. Vous écrivez : «  »Ainsi, c’est exactement pareil que si l’état avait offert une prime de 15 milliards d’euros aux ménages«  ».

                        Mais c’est mieux que pareil, c’est précisément ce qui a été fait ! Sauf que ce ne sont pas les ménages qui ont reçu ce cadeau, mais la petite partie la plus aisée des ménages.

                        Je n’ose croire que vous soutenez ici que 15 Md dépensés par l’Etat, ou 15 Md dépensés par les ménages français modestes dans la consommation ou 15 Md dépensés peut-être, peut-être pas, et pas forcément en France, ce serait la même chose pour le pays ! Errare humanum est, perseverare diabolicum. Comme dit Léon, c’est du grand n’importe quoi.

                        C’est pourquoi je persiste : payer une rançon ou faire un don aux bonnes oeuvres, ça n’est pas du tout pareil. L’argent c’est une chose, ce qu’on en fait est une autre n’en déplaise à ceux qui ne connaissent qu’une seule valeur : le montant de leur pécule.


                      • laurent 25 octobre 2007 21:28

                        Il fallait lire dans mon précédent post :
                        "dépenses + 15 Mds € = recettes
                        est équivalent à :
                        dépenses = recettes - 15 Mds €"

                        JL, nous sommes bien d’accord sur le fond : c’est bien une politique de relance Keynesienne... ratée !


                      • Ricky972 3 décembre 2007 16:21

                        J’ai voté pour Nicolas Sarkozy et je ne le regrette pas. Entre le ’prétendu’ compétent et la ’prétendue’ incompétente, je choisis le compétent.

                        Mais force est de constater que Sarkozy se trompe sur toute la ligne. Qu’est-ce que c’est que cette politique merdique ? Un paquet fiscal pour relancer la demande ? Parce qu’on veut que les consommateurs consomment plus, donc s’endettent ? Là, c’est vraiment de la connerie.

                        Sarkozy se prétend de droite mais il n’en est rien. C’est vraiment alors la pire droite du monde par son incompétence. Les politiques de relance ne servent que quand il y a récession et on arrive toujours à la fin à devoir faire une politique de l’offre, voire même de rigueur.

                        Mais le problème n’est pas une politique de relance ou pas. Le problème est qu’il ne faut pas passer par les consommateurs. C’est l’Etat qui doit relancer et pas les consommateurs. On voit le fiasco américains des subprimes... Sarkozy devrait pourtant comprendre...

                        Voilà comment la France se redressera :
                        - suppression de l’ISF.
                        - réélévation de l’impôt sur le revenu (5 tranches avec 24% comme taux minimum et 51% comme taux maximum).
                        - diminution de l’impôt sur les sociétés à 24%.
                        - suppression des cotisations sociales patronales pour une augmentation d’autant des cotisations sociales salariales.
                        - réélévation de la TVA à 24%.
                        - réélévation de la TIPP avec indexation sur l’inflation.
                        - abbrogation du paquet fiscal pour une réaffectation des crédits au ministère du Logement et de la Ville en vue du financement d’un plan de BTP (500 000 logements annuels en particulier).
                        - affectation des crédits supplémentaires de TVA à la réduction de la dette publique d’Etat.
                        - affectation des crédits supplémentaires dûs à la réélévation de l’impôt sur le revenu et la TIPP à la réduction des déficits pour un tiers, aux financements d’autres dépenses publiques (autres BTP, hors logements, énergies renouvelables, rénovation des universités, construction de routes, d’infrastructures nouvelles...) pour un tiers et à une meilleure politique sociale pour un tiers (rélévation des minima sociaux tels les aides pour chômage, meilleur contrôle des fraudes sociales, politique familiale (à travers notamment l’incitation aux femmes à exercer le rôle de femme au foyer contre rémunération), soutien à la formation professionnelle...
                        - grande liberté de licenciement pour les entreprises.

                        Voilà un plan complet qui permettra de relancer l’économie, de permettre alors une diminution rapide du chômage, de permettre une augmentation des salaires car les entreprises seraient demandeuses, de permettre de plus grande rentrée fiscale avec le chômage drastiquement réduit, de permettre la maîtrise de la consommation des ménages, de diminuer la dette et le défécit à travers plus de croissance et plus de recettes fiscales, de permettre l’accroissement des exportation à travers la TVA plus élevée...

                        Bref, c’est en quelque sorte le plan de Clinton après son élection de 1992... Et on a vu les effets bénéfiques sur l’économie américaine. Mais je ne lance pas la pierre à Sarkozy seulement. C’est tous les Français qui pensent ainis avec un keynésianisme imbécile. Plus personne ne pratique ce genre de politique à part dans les grandes crises. Et encore, comme l’a montré Clinton, Thatcher, Blair, Shroeder...

                        La France restera toujours un pays d’imbéciles. Mais la chance de Sarkozy est la démographie. Il est quasiment assuré de réélection avec un chômage qui reviendra à 5-6% d’ici à 2012 grâce à la démographie. Mais c’est pas le mieux pour la France. Quoique, face à une gauche aussi ridicule, Sarkozy est meilleur que les autres. C’est tout. Mais c’est vraiment sans plus...

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