A l’heure où le crédit à la consommation se fait de plus en plus rare, le vieil adage selon lequel "les banques ne prêtent qu’aux riches" n’a jamais été aussi vrai...Pourtant des solutions existent pour favoriser l’accès des plus fragiles au crédit dans des conditions acceptables, et le micro crédit pourrait bien être l’une d’entre elles !
Parmi les effets négatifs de la crise que nous vivons, il y a en un particulièrement pervers car creusant encore les inégalités entre les citoyens, c’est le non accès au crédit pour les plus défavorisés : Comment réaliser aujourd’hui le moindre projet, créer la moindre entreprise, accéder à la consommation sans un minimum de moyens ?
Plus de 200 Milliards d’€ sont prêtés chaque année par les banques en France, et on estime que la majeure partie de la consommation dans notre pays se fait grâce au crédit.
Or , il devient de plus en plus difficile pour les classes moyennes ou défavorisées d’accéder à l’emprunt !
Comment pallier ce problème :
La solution doit trouver son fondement sur plusieurs axes :
1°) La mise en place d’un observatoire des clients potentiels les plus en difficultés permettant de répertorier la réalité de leur solvabilité de manière à ce que les banquiers puissent prêter en connaissance de cause : La création d’une centrale de prévention du surendettement pourrait apporter une partie de la réponse à cette question : Aujourd’hui la France est le seul pays à ne pas disposer d’une telle centrale.
En effet le coût d’une enquête permettant de vérifier la solvabilité d’un client est de l’ordre de 700 € : Vous conviendrez que pour des emprunts de 1000 ou 2000 euros, les banques n’ont aucun intérêt à prêter. La mutualisation des fichiers clients des banques serait également à étudier ( aujourd’hui il est interdit d’échanger des données sur les fichiers clients de plusieurs établissements bancaires fussent-ils du même groupe ).
2°) La mise en place d’un barème de taux accessibles et limitant les risques de surendettement : En France les taux sont plafonnés à 21% mais le seul fait pour un établissement bancaire de suivre le déroulement d’un crédit coûte l’équivalent de 15% du crédit par an pour un emprunt de 1000 €.
Il faudrait que l’état puisse définir un cadre et s’engager pour pouvoir apporter une régulation et une aide auprès des banques afin limiter l’importance des taux du microcrédit.
3°) Intervenir sur la publicité liée à l’utilisation des crédits à la consommation, et faire de la prévention contre le « crédit à tout prix » donc à n’importe quel prix une prioirité.
Il y a en France chaque année quelques 200 000 familles surendettées. 60 000 le sont délibérément.
Aujourd’hui 50% des crédits demandés sont refusés, mais de trop nombreuses familles sont encore victimes d’organismes de financement peu scrupuleux proposant des crédits à la consommation à des taux extrêmement élevés ou des « crédits revolving » dont le principal effet est de précipiter davantage ces familles vers le surendettement.
Il faut donc apporter des réponses concrètes afin de développer l’accès au mirco crédit, mais aussi apporter des garanties à ceux qui sont les plus fragiles face aux organismes bancaires.
Il serait temps que les politiques s’emparent de cette question, le Nouveau Centre y travaille actuellement, mais il ne doit pas être le seul, car le mirco crédit pourrait bien devenir, si il est correctement utilisé, l’une des réponses à donner à nos concitoyens face à la crise.