Le mythe de la croissance
En ces temps de débats politiques sur les remèdes à la crise de la dette, tous les leaders politiques n'ont qu'un mot à la bouche : il faut retrouver la croissance.
Je considère pour ma part le dogme de la croissance comme faisant partie du problème, et en sortir me parait urgent.

Pourquoi donc sortir du dogme de la croissance de l’indicateur PIB ?
Tout d’abord, le bien fondé social de la recherche éternelle de la croissance du PIB se discute : Produire plus, pour gagner plus, pour consommer plus, (en travaillant plus ?), tout ça pour que le ratio Dette/PIB ne s’envole pas et pour pouvoir payer les intérêts de la dette ? Est-ce là l’objectif d’une société agréable à vivre que nous voudrions construire ?
Deuxièmement, la poursuite de la croissance du PIB n’est éminemment pas souhaitable d’un point de vue environnemental, notamment en ce qui concerne le réchauffement climatique causé par les émissions de gaz à effet de serre (le PIB ne prend pas en compte les dégâts causés à l’environnement, comme les émissions de gaz à effet de serre, qui auront "un jour" une contre-réaction extrêmement négative sur ce même PIB).
Troisièmement, la croissance éternelle du PIB n’est tout simplement pas possible, et ce pour une question de ressources !
L’indicateur qu’est le PIB ne prend pas en compte la destruction de ressources, qu’elles soient renouvelables ou non renouvelables, et sa croissance ne permet pas du tout d’anticiper les problèmes dans le futur, par exemple la pénurie de pétrole.
Un élément central de la grande majorité des théories économiques est tout simplement faux : ces théories considèrent que la production est une fonction de 2 variables, le capital et le travail, et ne considèrent pas un élément pourtant indispensable : les ressources naturelles (ressources énergétiques, minerais, et on peut y inclure un climat stable, une biodiversité pas trop dégradée, des sols pas trop détruits…).
En se basant sur une théorie fausse, on est conduit à penser que le PIB pourra continuer à augmenter, ce qui n’est pas le cas dès lors que l’on se rappelle que la production ne peut avoir lieu et encore moins augmenter quand les ressources indispensables à cette même production viennent à manquer.
Si, comme je le pense, nous nous apprêtons à vivre une succession de récessions, entrecoupées de périodes de faible hausse du PIB, le tout causé en grande partie par l'atteinte du maximum historique de possibilité d'extraction de pétrole sur le globe, la centralité de la croissance mériterait grandement d’être remise en cause dans l’imagination d’un nouveau système économique...
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